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Gilliane est passée aux médias voir s’ils ne pourraient pas faire une annonce pour ses tongs. Cette disparition la handicape puisqu’elle n’en a emporté qu’une paire.
L’histoire les a amusés. Diana a promis d’en dire un mot et nous a expliqué qu’il est aujourd’hui conseillé, pour les réunions de ce genre, d’emporter un sac plastique pour y planquer ses tongs. L’autre info à leur glisser était sur les méduses. Les filles étaient au courant, mais ça n’inquiète à peu près personne. Pourtant Uluao du kaupule a dit à Gilliane qu’il en avait vu une concentration inégalée en allant plonger la veille au soir.

Les gamins s’étaient un peu lâchés dans leur fale du jardin de la maison Alofa Tuvalu, qui commençait à ressembler à une décharge. On a donc embarqué les présentes (les garçons sont toujours là pour trasher, rarement pour nettoyer) dans un nettoyage avec tri sélectif : les trucs qu’on brûlera ensemble (papiers, cartons, paquets de chips), les trucs divers qu’on emportera dans nos bagages, les canettes qu’on déposera chez Ampelamo qui, avec un peu de chance, parviendra à expédier un nouveau container en Nouvelle Zélande, et les boîtes de conserve que nous laisserons au pied des arbres, elles se corrodent très vite et leur rouille est utile pour le peu de terre des jardins. En dix minutes, le notre avait retrouvé sa superbe et Gilliane de distribuer des échantillons de parfum presque vides (mais c’est le geste qui compte) aux 5 gamines pour les remercier.



On avait enfourché la mob quand est arrivé Puatei, le responsable planner de Nanumea, à l’heure pile du rendez-vous fixé. Les lapins de la veille nous avaient fait prédire qu’il ne viendrait pas. Chapo.

Sympathique jeune homme de 26 ans. Avant d’être embauché par le kaupule, il était instit à Nanumea. Du coup, on lui a donné une BD qu’il connaissait déjà, c’est bon signe sur la diffusion du support ! Il connaît aussi bien le projet de biogaz, on a donc plutôt discuté de l’acheminement du matériel, de la liste des équipements et de la manière dont la visite de Sikeli, notre spécialiste qui arrive la semaine prochaine et restera un mois à Nanumea, pouvait être optimisée, et la population sensibilisée au mieux.. Gilliane a suggéré l’organisation d’un atelier public. Comme ils ont des compétitions de jardins à Nanumea mais manquent de graines, on va aussi préparer un paquet qu’ils emporteront puisqu’il part finalement avec Sikeli le 17, le bateau du 10 étant annulé. Avions, bateaux, avec tous ces reports, on comprend mieux pourquoi les tuvaluens ont du mal à planifier.
Rendez-vous pris avec Puatei pour mardi pour enfin (croyons-nous) localiser les équipements.

A la fin de notre rendez-vous à la maison, il s’est mis à pleuvoir des cordes. Puatei a demandé à voir un film le temps que ça se calme, on l’a laissé devant « La quête du bonheur » avec Wills Smith qu’on avait vu quelques jours auparavant.
Nous, on a repris la relecture du rapport de synthèse sur la biodiversité marine qui devait absolument être expédié ce jour à la Fondation Total. Il le sera quelques heures plus tard.. après une lutte certaine avec les connexions tuvaluennes et, entre deux, un saut à la partie organisée par la femme d’Isaia, en l’honneur de son mari Ministre des Affaires intérieures décédé en exercice pendant un congrès de leaders du Pacifique il y a quelques mois.

Pendant que j’essayais d’expédier le rapport depuis l’ordinateur du PM, Gilliane jouait au docteur avec ses copines Seinati (femme du PM) et Penni : séance de tensiomètre. Penni qui est très stressée en ce moment et Seinati qui venait juste de faire une crise de nerf en voyant le temps se gâter et la femme d’Isaia continuer de préférer que la party qu’elle voulait intimiste ait lieu dans son jardin plutôt qu’à la résidence officielle du PM… affichaient toutes les deux une tension bien en dessous du seuil.
En surtension, mais on ne l’a pas contrôlé, -un alcootest eu été plus indiqué-, Mataio le directeur de l’environnement, guilleret à souhait a d’abord dissipé les rangs du fonds pendant que les musiciens du Fagogo entamaient leur set de hits. La première chanson entonnée par tous les Ministres et leurs épouses a été composée spécialement pour Isaia. On espère l’avoir capturée en entier. Avec les problèmes d’envoi de fichier vers l’Europe, on est arrivées un peu plus en retard que les autres. Mataio dit Matt est ensuite parti dans des mouvements de danses maîtrisés et énergiques… mais un poil bruyant. Ca a agacé Seinati. Ses acolytes du fond continuaient de lui faire lever le coude. Gentil et probablement heureux de pouvoir profiter d’un peu de temps sur son île, lui qui passe plus de temps en mission à l’étranger que chez lui, il ne leur opposait pas grande résistance.
Autre dissipé : Apisai (l’ancien PM, aujourd’ui Ministre du Giga Ministère). Lui ne boit pas, mais les blagues de Matt le faisaient hurler de rire. Un appel de Nala (notre Présidente d’Honneur en Nouvelle Zélande pour les fêtes) sur son portable à la sonnerie des plus bruyantes a sérieusement perturbé les performances. Tuvalu ressemble de plus en plus à nos contrées technologisées. D’ailleurs puisque tout le monde filmait, PM inclus avec petites cameras, téléphones etc., Gilliane s’est arrêtée « ça va j’ai l’essentiel » et on est parties avant la fin, mais tout de même vers 22h, pour essayer de nouveau d’expédier le rapport sur la biodiversité. Et c’est là que l’ordi d’Eti (Vice Président d’Alofa, numéro 2 d’Alpha) nous a délivrées. Dina (sa fille) qui vit à Fiji, mais de passage pour les fêtes a demandé à son frère Walter de se déconnecter de facebook pour qu’on ait toute la bande passante et elle, a attendu que notre fichier soit expédié pour skyper son mari à Suva.. La générosité chez les Esala c’est génétique.

Reste maintenant à faire circuler le rapport aux rares concernés locaux qui ne sont pas overseas : Sam, patron des pêcheries, Uluao, secrétaire général du Kaupule, et Semese (initiateur du parc marin de Funafuti et biologiste marin sur le projet) qui nous a fait moultes faux bonds ces dernières années.

08 / 01 / 12 - 01 : 46

Preuves d’une eau de qualité moyenne du lagon ? outre la turbidité qui nous enlève toute envie d’y plonger, nous avions les algues charriées sur le rivage depuis pratiquement notre arrivée, aujourd’hui s’ajoutent des méduses. Gilliane, prévenue par les enfants qui jouaient avec les met en garde : « Attention ça pique et ça brûle » Mais clairement ils savent ou s’en sont aperçu… et utilisent ; au début, des bouts de sac plastique, gants et bâtons pour les manipuler. Ensuite…. C’est à mains nues qu’ils ramassent.

Gilliane est allée avertir le Kaupule. (Mairie) qui semble prendre l’information au sérieux et propose de pousser l’investigation et d’envoyer quelqu’un dans l’après midi parler aux enfants et parents. Personne ne passera…. Panapasi, averti lui aussi, a pris l’info sans s’alarmer. « Ila apprendront à leurs dépens ».

En attendant, le fale des enfants est démoli et reconstruit tous les jours ou presque. Aujourd’hui, Ils agrandissent la pièce principale. Deux chiens dorment devant la porte.

Gilliane fait suivre un appel à projet Australien, transmis par la Banque Asiatique de Développement « adaptation/mitigation » pour les ONG, deadline en février, au Giga ministère des Affaires étrangères/Climat/Environnement/…, à la Direction de l’Environnement, ainsi qu’à Red Cross, TuCan, et quelques autres alofiens. « Go Go Gigi » disent en cœur Apisai (Ministre) et Mataio (Directeur de l’Environnement), sauf que pas une des NGO à part nous ne s’est signalée intéressée... GiGi propose de compiler quelques idées et d’organiser une réunion pour travailler sur un projet unifié car il n’est pas question pour Alofa de se taper ça seule, d’autant que le montant minimun du fonds est de 1 million de $. Tapugao (numéro 2 du Giga ministère) interpelle les 2 ONG tuvaluennes et les encourage à s’unir. We’ll see.. Nous, on ne pousse plus….

Au port : mission localisation de nos équipements. Le capitaine du Nivaga n’est toujours pas à bord, mais Nito, chef de cabine, se souvient avoir croisé Sikeli (expert biogaz du projet) à Fidji lorsqu’il a chargé les équipements. Il descend en soute et remonte devancé par deux marins portant le gazogène dans notre sac de sport noir. Yes ! Il indique qu’il était avec les bagages pour TMTI qui enverra un bateau récupérer ses paquets dans l’après-midi.

Une femme passe sur le port. Je lui demande : « Tu n’es pas de la famille d’Eseta ? (anciennement Cheffe du protocole, puis Red Cross, aujourd’hui elle tient une petite boutique)» Non, mais c’est une bonne copine. Tu es là pour une étude ? » « Non je travaille pour Alofa Tuvalu. » « Ca alors, je suis Teu ». Quelle coïncidence ! Si Gilliane la connaît très bien évidemment, je ne l’avais rencontrée que par emails depuis qu’elle est la responsable en titre du projet de reproduction de biogaz à Nanumea. Dans les derniers échanges, elle avait passé la main et se trouvait à Fiji puis à Vaitupu et nous ne pensions pas une seconde la croiser à Funafuti.

Et la bonne onde se poursuit : « tu connais Puatei, le kaupule planner de Nanumea ? Il est par là, viens je te le présente, c’est le nouveau responsable du projet pour le kaupule ». Teu lui explique Alofa, le projet qu’il connaît bien de toute évidence, la liste de fournitures qu’elle a demandées et qui viennent d’arriver. J’ajoute que Sikeli arrive, va rester un mois à Nanumea, avec pour mission de ne repartir que lorsque tout fonctionne. Teu poursuit : « Tu pars quand pour Nanumea ? » « Le 10 ». Il est d’accord pour convoyer les équipements à Nanumea et veiller dessus en attendant l’arrivée de Sikeli. Génial.



On ne localisera pas les équipements ce jour-là, trop de caisses partout mais c’est déjà énorme de les avoir rencontrés tous les deux. Je propose à Teu de passer en début d’après-midi à la maison et à Puatei de passer le lendemain même heure. Gilliane qui ne sera pas ravie que j’ai pris deux rv sans la consulter, m’en prend un avec Ivy, une fille sympathique, qui a besoin d’un coup de main pour une présentation avec photos. On va pas faire durer le suspens : les rendez-vous du jour se solderont par un lapin de Teu et un de Ivy. 1 partout, balle au centre.

A l’heure de l’avion, on part en « ballade » : les femmes de l’artisanat n’ont pas commencé à travailler sur la commande d’éventail de la semaine dernière, Gilliane en rajoute une paire, espérons que tout soit terminé avant notre départ.

Bisous à Penni (Filamona), qui nous donne à chacune un éventail. A Gilliane : « dis, ton appareil pour la tension, je pourrais l’essayer ? … Je te l’achète même » « Je te le donne en partant mais si tu veux faire des mesures avant, y a pas de problème. » « Je peux passer chez toi maintenant ? » Gilliane explique les 3 mesures le matin, et le soir, au repos, pendant 3 jours pour que la moyenne soit représentative. Penni qui a reporté sa fête de noël à lundi, vient à celle organisée par la Ministre. « Ben viens avec le tensiomètre. » Set ! Elle nous rappelle aussi que ce serait bien de passer une tête au mariage traditionnel du jour. Elle y sera… Pati & Vasa, une copine de la Marine dont la fille sera parmi les danseuses, nous avaient également prévenues.



Le soir, on croyait arriver un peu en retard… La maneapa était pratiquement vide à l’exception des mariés et leurs témoins assis en ligne depuis un temps certain. Chacun sachant que les autres seront en retard, arriver quelque part deux heures après l’heure va finir par devenir la norme. Tout comme les absences. Ce soir là nous ne verrons ni Penni ni Vasa… L’ex sage de l’île s’impatiente auprès de Gilliane… « Sous la Maneapa, on ne doit pas démarrer les cérémonies en retard. » Finalement un ami du père du marié se lève pour un premier discours, alors que les parents de la mariée ne sont toujours pas arrivés. Les mariés se lèvent, coupent les gâteaux et chaque convive reçoit un morceau pour porter un toast. Encore quelques discours, la prière et on attaque le buffet de 40m. Enfin, la distribution de cadeaux. Par les différentes entrées de la maneapa, arrivent les familles, puis les amis, pour former de longues queues joyeuses. Les femmes d’abord, les hommes ensuite, chacun à tour de rôle remet son cadeau et se met à danser, ainsi à mesure que la queue rétrécit la piste de danse se remplit. Tout le monde se rassied, rediscours puis performances dansées par les jeunes filles de la famille. Ca s’est terminé en trémoussage collectif. Sympathique.
Le seul hic est qu’au moment de rentrer Gilliane s’aperçoit que ses tongs havaiana silver qu’elle adore… ont disparu…
C’est une tradition de laisser les tongs à la sortie des maisons, des maneapas etc. C’est aussi une tradition pour les gamins de jouer avec et de les laisser là où ça leur chante.. On est parties avec une paire de rose pour la peine ☺

08 / 01 / 12 - 01 : 44

La chasse d’eau sans laquelle nous faisions depuis notre arrivée ou presque, est réparée ! On avait fini par s’en accommoder en remplissant des seaux. En récupérant une facture de l’an dernier à PWD (public Works), nous avons signalé le problème à tout hasard et 3 plombiers sont venus pour déboucher un petit conduit d’un coup de brindille.. ☺

Plus poétique, Gilliane, peut rayer une ligne puisqu’elle a réussi un enregistrement charmant de « we wish you a merry christmas » par les enfants du quartier. La troupe est de plus en plus pro avec la caméra. Ils reprennent si elle n’est pas prête, attendent qu’elle le soit, se plient aux prises multiples etc. Tout ça sans parler le même langage !

Apisai de TCS, l’agent maritime, avec qui nous avions rendez-vous pour sortir les équipements du bateau local arrivé de Fiji est malade. Le capitaine que nous devons informer que le gazogène a été mis sous son nom dans le bateau pour en faciliter le convoyage jusqu’à l’école maritime, n’est pas là. En revanche, Tafue est au port, il veut savoir si nous avons filmé la messe du matin de noël bien qu’il ait oublié de nous rappeler pour l’heure… « celle du soir oui, invité par Taufiga, l’autre pasteur… » « c’est super ». On lui remet copies des films du Festival et on lui donnera la vidéo des grandes marées pour ses interventions à l’étranger.

Passage aux douanes pour obtenir les tampons finaux pour l’exemption des frais. Ouf… c’est fait.

Panapasi, n° 2 du gouvernement, et en vacances, travaille à la construction du nouveau marché pour apprendre l’électricité dont il a toujours eu peur, « pour l’affronter »… Et puis ça lui vide la tête juste comme il faut. Alors qu’on discute, arrive Laima, son épouse. Elle sort d’une grosse journée de travail puisqu’elle cumule les fonctions de secrétaire permanent à l’éducation et d’« acting Panapasi ». On lui remet le parfum dont elle nous avait laissé, avant de quitter Bruxelles où ils étaient ambassadeur, le petit carton avec le nom de son favori : trésor et une robette pour leur petite fille née la veille.

08 / 01 / 12 - 01 : 43

Cette semaine d’entre deux fêtes a démarré par deux jours fériés, le lundi 2, boxing day dans les pays anglophones, le mardi 3, un férié spécial Tuvalu… une aubaine pour rattraper un peu du retard sur les dossiers en cours :

Nous avons pu finaliser et expédier le résumé de convention demandé par l’Ambassade de France et l’état récapitulatif des dépenses qui la solde.

Relire la synthèse opérationnelle réalisée par nos spécialistes marins, Sandrine et Daniella pour l’étude Tuvalu Marine Life, fut plus laborieux. Entre les difficultés à télécharger les documents de 40+ Mo depuis Tuvalu (débit de quelques k/s), le choix de Sandrine de sous-traiter la maquette, réalisée sur un logiciel que ni elle ni nous n’avions…, nous avons bien failli rater la deadline de la Fondation Total qui nous demandait des éléments avant la fin de l’année pour clôturer son exercice. En l’absence de réponse de nos spécialistes dans les temps sur les quelques questions d’incohérence de chiffres et commentaires relevées, nous avons corrigé… question de bon sens.

Semaine rythmée par les distributions de cadeaux aux amis et vis versa.

Lundi 26/12 : On est repassées voir Sina (épouse d’Eti qui seconde notre ami John chez Alpha Pacific, qui loue les services de marins sur des cargos allemands). Elle est avec sa petite fille et sa fille Anita qui s’active en cuisine. Les garçons sont partis faire du kayak avec les clés du petit camion d’Eti dans une poche. Lesdites clés ont probablement valsé dans l’eau puisqu’elles étaient introuvables à leur retour. Bien qu’il n’y ait pas de serrurier à Tuvalu, Sina était morte de rire*. GiGi-noël remballe sa hotte, les cadeaux des garçons ce sera pour plus tard et alors qu’on s’apprête à partir, Sina nous offre deux énormes écrevisses pêchées la nuit précédente par son fils Walter ! Pour nous, elles avait tout du homard sans les grosses pinces, on s’est régalées. *C’est rare de voir Sina aussi joyeuse. Sans doute la présence autour d’elle de tous ses petits enfants et enfants, y inclus David, qu’une sœur à adopté – une pratique courante ici - et qui a grandi à Vaitupu une des îles du centre..

Un coup de mob chez le PM, pour payer le loyer de la maison à Seinati. « Oh j’ai oublié de vous rappeler pour la fête de samedi dernier » dit-elle… Sans blague ! Qu’à cela ne tienne, une autre soirée est en vue… chez la seule femme Ministre, que Seinati présente à Gilliane. Elle a été élue représentante de son île de Nui suite au décès de son mari Isaia en plein meeting à l’étranger. Pendant ce temps-là, Willy a demandé mon infructueuse assistance sur un logiciel de gravage de DVD, proposé de lui faire le DVD depuis la maison. La date de la fête est à confirmer… mais à priori c’est pour le vendredi.

Avant de rentrer déguster les « homards » de Sina accompagnés d’une salade de tomates au basilic de Pati, notre amie jardinière, une pause chez Penni pour lui donner son traditionnel parfum au muguet sous forme d’essences cette année, impossible de trouver les flacons habituels. A son mari, Ministre des finances : un porte-clé de Paris dont nous espérons qu’il lui porte bonheur, lui qui subit, depuis des mois, les assauts d’Enele (ancien ambassadeur à l’ONU reconverti en lanceur de missiles anti-personnels). Nous en reparlerons. Luma leur fille a reçu ses vernis de couleur, une tradition depuis qu’elle à 10 ans. Elle en a aujourd’hui 18. Un échantillon de parfum pour Vase (notre copine Fidjienne, la colonne vertébrale du lieu). Penni nous invite à la fête de son staff, vendredi… elle aussi..

Mardi, on re-retente notre chance chez Sina. Cette fois les garçons sont là mais toujours pas la clé du camion… Crayons de couleurs, feutres et t-shirt pour les deux jeunes, Christopher et Sean. David le plus grand, des CD vierges et une bd Ka lofia te paneta, puisque vivant à Vaitupu, une des iles du centre, il était passé à travers ☺

En passant chez John/Alpha pour faire tourner une lessive, des gamins se régalent d’une glace. Un petit les regarde, l’air triste. Gilliane l’embarque à la boutique à côté, il ressort radieux avec son cornet.

Entre deux séances de GiGi-noël, elle planifie des interviews pour son 3e œil, qui s’ajoutent à la liste à faire avant de partir : Jef, le nouveau capitaine de TMTI. Il en a fait la demande pour la vidéo qu’il a prié Gilliane de monter à partir de la remise des prix filmée il y a quelques semaines. Un détail: il préfère un plan de taille et pas en pied car les souliers (chinois) qui font partie de l’uniforme n’ont pas tenu 1 mois.. dans les graviers de corail… ; David, donc le fils de Sina et Eti pour avoir le point de vue d’un enfant d’une île lointaine… sur le climat. En a t’il même entendu parler ; Oli, (secrétaire permanente à l’énergie) pour un résumé de la sécheresse et des actions mises en place ; Tafue, secrétaire général de l’église, sur son ressenti de la COP17 à Durban. etc

« Aujourd’hui est le 1er jour du reste de notre vie… », une phrase attrapée au vol dans la home projection du soir, sympathique.

08 / 01 / 12 - 01 : 41

A propos de blaspheme.. déjà dimanche et oups déjà 9h, on sera jamais à l’heure pour la messe.. Gilliane s’est réveillée je cite « la gueule un peu de travers », je cite encore « sans doute le verre de mauvais mousseux de France, offert par la boutique de vins & spiritueux… que nous nous sommes forcées à avaler la nuit dernière, Noel oblige » rhoooooo…. « Les dernières gouttes du demi verre sont mieux passées avec le gâteau aux fruits de Sina. » Ouf ☺ !



Et Gilliane de poursuivre : « Dehors, sous nos fenêtres, 2 saoulards cuvent, un autre vient de s’installer et dort. Dans le lagon, Amosa se rase tout près de nos fenêtres et, Karl, chef du Fagogo et de la chorale de l’église principale s’ébroue… Si même lui n’est pas allé à l’église en ce jour de Noël, pourquoi on culpabiliserait? Hier soir encore, j’hésitais à y aller pour voir et surtout filmer/ enregistrer quelques chansons de noël pour compléter un éventuel petit sujet… Avant de se coucher, on décide de ne décider de rien… d’aviser au réveil…

Toute la nuit nous avons entendu des pétards chinois… Debout vers 9h30, pas de quoi se flatter d’une grasse mat… et, avant le café, à la vue des 2 ivrognes écroulés, incapable d’imiter le bruit d’explosif qui s’envole, j’ai hurlé “pétaaaard”, histoire de les remuer un peu…

Nous n’avons entendu les cloches pour la messe de noël que bien après notre réveil, à croire que ce matin tout le monde était en retard !, mais avons cédé à la tentation de bosser at home, ici, au rythme des tubes un peu vieillots mais toujours agréables de mon ipod qui pour une raison qui m’échappe n’a pas voulu se mettre à jour en updatant la liste de 2008… On a écouté ça très fort pour épargner mes cordes vocales. A mon grand damne, les saoulards n’ont même pas bronché… Faut dire qu’ici tout bébé, ils s’endorment au milieu des compétitions de Fatele.

Nettoyage des boites email après l’envoi de près de 500 voeux just’avant le dîner d’hier… rangement des mails stockés provisoirement sur le bureau… réponse à quelques uns… et puis un tour du monde sur internet ou plutôt de médiapart : Quel cadeau !! Les paysans chinois ont gagné leur bras de fer contre la spoliation de leur terre… Satisfaction tempérée par la première ligne de l’article : « Lʼissue du conflit est beaucoup plus optimiste que ce que je pouvais imaginer. Même si les chefs du village sont peut-être déjà planqués à Hong Kong... avec la caisse », confie Malcolm Moore, correspondant flegmatique du Daily Telegraph à Pékin. Confirmant que partout dans le monde, quand l’humain est mu par l’appât du gain, il tuerait père et mère. Confirmé aussi par l’article de “Nation of Change” :”the 10 greediest American”.

A part ça, il fait plutôt bon ce matin, pas trop ensoleillé, entrecoupé d’averses qui me rappellent, tout comme le “red red wine” en background, un séjour à Belize où, Chris et moi, accueillis, dans un resort pour beaufs par un “Welcome to Paradise” qu’on entend quelquefois aussi ici, nous avons eu le privilege d’être bloqués par la pluie torrentiellle dans le petit hôtel tropical sur lequel nous étions tombés en nous baladant autour du “compound”.

Que c’est bon de vivre à son rythme. Clairement le mien est quand même tout le temps trop intense, c’est mon tensiomètre qui le dit. L’hypertension découverte à l’occasion d’une visite “pour me rassurer” chez le toubib la veille du départ, se situe, selon les mesures quotidiennes que je m’inflige depuis, au niveau modéré, y a encore une étape donc. Ca depend de multiples facteurs dont le surmenage intellectuel, le fameux stress dont l’impatience est un moteur. Bien sûr, ça se gère par la relaxation, le yoga et autre meditation. Sauf que toutes les actions menées, qu’elles parviennent à un accomplissement ou pas, à un moment ou à un autre, sont porteuses de stress. Et surtout surtout je ne peux pas, je ne sais pas comment et ne suis pas sure de vouloir éteindre mon ordinateur interne.

C’est pas tout, mais faut s’activer un peu. Préparation des cadeaux pour la famille de Sina et Eti : petite salopette ayant appartenu à Mae, ma petite fille, pour la dernière petite d’Anita, T shirts “interdit aux parents” pour ses garçons et palettes de crayolas. Avec en réserve, au cas où : un parfum pour Dinah qui vient passer quelques jours avec, elle aussi, sa petite dernière, celle dont la crise d’asthme a obligé le Nivaga a faire escale médicale à Niukulaelae. Un autre choix de salopette (merci les vide greniers parisiens) pour son bébé, des cd pour David, le dernier de Sina et Eti, adopté par la soeur de l’un ou l’autre. Et quelques autres T shirts en sécurité et, pour toute la famille, une copie dvd des 2 jours de KTF et Fatele. Vaitupu étant leur ile, le fatele au moins devrait leur plaire.

Autre paquet moins fourni pour Penni. Des parfums et essences pour elle et Luma sa plus jeune fille, du vernis à ongle, tradition depuis qu’elle a une dizaine d’années.

On avait prévu de décaniller vers 16h pour leur permettre de terminer leur sieste. A l’heure dite, portes closes partout. Nous avons donc poursuivi notre journée de Noel en un long travelling jusqu’au bout du bout du nord de l’île…. Destination la décharge sauvage… On se demande où est la décharge tant y a des déchets partout, sous les abords de la route, dans les borrow pitts, entassés, volants, s’accumulant. J’en avais voulu à Laure de dire que Tuvalu croulerait sous les déchets avant d’être submergé par l’océan, elle commence à avoir raison.

Sur le chemin, des dizaines de Talofa, de signes de la main et 3 arrêts : le premier avec Kaio et son nouveau boy friend local… La petite route du lagon était traversée par des jeunes zombies, toujours alcoolisés de la nuit… Drôle d’impression… comme dans la ruelle coupe-gorge près du restaurant où je m’étais enfoncée pour filmer les guirlandes de chez Kausea, le premier bingo historique de l’ile… J’en suis sortie presqu’en courant après m’être faite interpeler à trois reprises par d’autres zombies. Kaio nous invite à sa fête d’anniversaire vendredi prochain.

Plus loin, nous nous sommes arrêtées devant la tombe de Tiane la fille de Fong, morte de leucémie il y a 2 ans, à partager son chagrin avec la grand-mère assise sur un tronc.



J’avais accompagné Tiane un petit bout de chemin ses derniers jours. Je lui apportais du chocolat. Connaissant par Fong le différend avec sa mère concernant Melton, je l’ai félicitée d’avoir si bien élevé sa fille qui, elle même, retransmet les bonnes valeurs à ses filles. Et puis l’empathie m’a poussée à la consoler : il lui restait 4 autres petites filles merveilleuses… Et je me suis arrêtée: moi aussi j’ai perdu une petite fille. Ma petite fille, la seule. Nous avons pleuré ensemble. J’ai parfumé la tombe de la petite, et donné le reste à la grand-mère et on est reparties vers le nord. « Viande saoule à droite ».. « A gauche, des enfants jouent aux cerfs volants » « Ici la maison de Linda »… Et Fanny de filmer avec la toute petite Sanyo.

Avant de nous enfoncer plus loin dans le bush, après le cozway, à la nouvelle église EKT, anciennement des lieux de séjour pour les étudiants catholiques, nouvelle halte avec Taufiga l’ancien Président de l’église qui office depuis dans ce lieu en bout d’île, en alternance avec Tafue qui a failli nous rappeler pour nous prévenir de l’heure de la messe du matin... Taufiga lui nous a invitées à celle de 18h, des choeurs et des messages d’ouailles.. Il était plus de 17h… « Sure, à tout de suite. »

On a poursuivi notre chemin, posé la mob au milieu du chemin de la décharge, anéanties par le spectacle. Et comme si la vue de tout ça (80% d’organique en 2005, sans doute pas plus de 20% aujourd’hui si on ne compte pas le carton) ne suffisait pas.., pour ajouter au kafkaien de la scène, 2 petits chiots à peine nés : l’un dormait, l’autre cherchait sans doute de quoi se nourrir en bringuebalant sur ses toutes petites pattes.



Ravalé l’horreur… et reparties en speedant pour attraper la camera à la maison et refaire les 3 ou 4 km qui séparent la maison de l’église. Nous avions une bonne demi heure de retard… Au moment où j’ai poussé le bouton “enregistrer”, la musique démarrait… Pas terrible… les chants, je veux dire… J’aurais aimé un « tube de Noel », un truc populaire, genre Jingle bells… Rien de tout ça et même si les discours n’étaient en effet, comme l’avait dit Tofiga, pas trop longs, je me suis sentie un peu con derrière l’objectif, piégée à essayer de ne pas trembler sachant d’avance que j’allais manquer de plans de coupes au montage.



Au retour, après avoir déposé la caméra à la maison pour une nouvelle tentative de distribution de cadeaux chez Sina, la grande église de l’île, au pied de la maison, résonnait de “jingle bell” du meilleur effet, une adaptation innovante… Et flûte aussi ! Bonne nouvelle, Sina était chez elle, seule avec la petite fille. Nous avons déposé juste ce qu’il fallait, petite robe et dvd, promettant de repasser demain pour les garçons. Personne chez Penni mais un spectacle des jeunes de Vaiaku sur la place de l’aéroport, le temps de faire une photo et nous sommes rentrées.

Diner d’une soupe au crabe et maïs des plus fadasse et des restes du diner d’hier, poisson frit à l’ail, piment et riz, autrement plus relevé. Les rations servies pour 14 $ à 2 au diner d’hier ont permis de se gaver deux soirs de suite. Et il en reste assez pour le chat d’Elega ☺

Projection du soir : 2 comédies légères françaises. Mignon pour le premier, (les émotifs anonymes) et sympathique pour le second (Un petit zone de turbulence quelque chose comme ça, avec un Michel Blanc hypocondriaque à souhait).

28 / 12 / 11 - 11 : 06

Le Nivaga devait arriver vers 7h. A 12h toujours rien. Un coup de vélo chez Eti et Sina. Anita, leur fille, explique que sa nièce, un bébé, a fait une crise d’asthme à bord. Le Nivaga s’est détourné vers Nukulaelae pour trouver de la ventoline. Incroyable qu’il n’y ait pas une trousse de secours un peu élaborée à bord. Incroyable aussi que Nukulaelae, une des plus petites iles, en ait disposé… « Le cargo vient de repartir et sera là vers 14h ». Le bébé va bien, c’est l’essentiel.

On est passées au port, montrer nos documents à la Marine pour approbation, la fille nous les a rendus, on imagine que ça veut dire ok. Nos équipements n’avaient pas été débarqués quand nous sommes reparties, une fois que Gilliane a filmé le débarquement des passagers et bagages à main sous tous les angles. Pas de traces du gazo non plus, mais on verra mercredi avec Apisai. C’est noël !

Dans l’après-midi, on a expédié les vœux overseas et, dans la rue, distribué des Ke manuia te kilisimasi en veux-tu en voilà, provoquant des expressions de stupéfactions très sympathiques. Le soir, on a déposé nos voeux dans l’arbre de Noël de l’hôtel en allant vérifier leur menu. Leur carte de réveillon : sandwiches. Non merci. Tuvalu a un maintenant une bonne table, le Blue Ocean qui fait déjà baver John depuis son Australie natale, autant en profiter.

Sur le chemin, une bise à Loto et Penny, qui préparaient leur soirée de Noel. Tafue nous avait dit qu’il ne se passait rien le 24 au soir, bein si, les gens célèbrent aussi à minuit le 2… Il faudra qu’on lui dise ☺ Penni nous invite à passer une tête à minuit quand ils ouvriront les cadeaux avec les enfants tirés du lit pour l’occasion. On promet d’essayer de repasser, mais l’objectif de notre passage est surtout que Gilliane tient à remercier Loto avec les formes pour la rapidité de son intervention pour nous exempter des frais de douanes ; ce qui a pris un jour et demi à Tuvalu, aurait pris des semaines ailleurs (et encore…), c’est pas un petit cadeau de noël qu’il nous a fait mais une grosse faveur.

(Autre cadeau de Noel de l’autre coté de la planète : AlofaTuvalu est choisie par le site « une association par jour » pour le… le 25/12.)

A côté de la maneapa du centre ville, des jeunes préparent un « open air », petite fête sur fonds de « Jesus revient » avec pièce de théâtre. Leur installation avec guirlandes, banderole et plantes est très jolie. On croise Kalisi qui nous dit qu’il joue ce soir, mais il file avant de terminer sa phrase, se retournant comme si nous savions et allions au même endroit. On a essayé de le pister jusqu’à la résidence du PM pensant qu’il faisait référence à l’anniversaire du gouvernement dont Falesa, ministre de l’Education, nous avait parlé sans préciser d’heure et auquel Seinati (1ere dame) nous avait dit de venir vers 10h le matin (nous étions au port). Rien de très festif à la résidence endormie du PM, on est reparties sur nos plans initiaux : le Bleu Ocean !

Les jeunes scouts anglais avaient eu la même idée, ils terminaient leur repas de noël. C’est comme ça qu’on a appris que la copine Sue était secrétaire des scoots, en plus de femme d’affaire, référente Red cross. Les deux jeunes anglais continuent de se régaler, ils adorent Tuvalu, veulent faire toutes les îles, ils ont commencé à apprendre le Tuvaluen. Gilliane leur a conseillé d’aller à l’école quand les cours reprennent, idée qui leur a plu.

Poisson frits à l’ail et piment, c’est un délice, accompagné de riz (pour calmer le piment) et d’une soupe de nouilles, et… ah oui… d’une bière chaude mélangée à un soda d’un vert aussi suspect que celui de notre glace au citron, une variété extraterrestre de Sprite sans doute, l’idée était de faire un truc qui ressemble à un panaché. Le brevage n’avait ni la bonne couleur, ni surtout le gout idoine.

Diana des medias nous salue d’un tonitruant « good morning ! » et nous a dit qu’elle a entendu la news sur notre donation de DVD à la croix rouge. Doby (assistante de Tataua à Red Cross) passe une tête par la porte. « Je vous cherchais » On n’avait prévenu personne d’où nous étions, mais les « palagis » que nous sommes sont repérés vite fait. Elle nous donne une enveloppe : les vœux imprimés de Red Cross pour Alofa Tuvalu. Toujours en train de bosser à 21h un 24 décembre chapeau ! d’autant qu’elle est enceinte de 6 ou 7 mois. Ces vœux nous ont vraiment beaucoup touchés.

Retour à la maison pour du téléchargement d’images des derniers jours pour Gilliane et quelques mails pour moi, avant de déguster un nouveau film de la selection de FarraH.

“Gilliane!”. On nous appelle en bas, c’est Anita, la fille d’Eti et Sina et son jeune frère Dave de retour de Fiji par le Nivaga du jour – adopté par son oncle, il a grandi à Vaitupu, du coup on ne l’avait encore jamais rencontré. Ils portent un gateau de la part de Sina pour nous souhaiter joyeux Noël. Encore un geste tellement touchant que nos mots sont petits pour remercier. On est invitées à les rejoindre pour l’ouverture des cadeaux à minuit. On passera plutôt demain dimanche, puisque comme chez nous en Europe, ça se poursuit le 25 bien sûr.

Vers minuit : bon dessert fait d’un mélange de cette délicieuse glace verte et de fruits en boites : ananas, mangue, pêche, ne manquaient que les mandarines que nous gardons pour New Year. Nous nous en sommes délectées devant un film très goûteux lui-même : Idiocracy ! 4 soirées films sur l’ordi depuis notre arrivée à Funcity piochés dans la collection de Farah : à part Copaccabana, petit film français qu’était ni vraiment drôle, ni vraiment bien fait, nous avons qualifié les 3 autres de « brillants » : the Age of stupid, les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire, et donc Idiocracy. Recommandés à tous… Sauf à Tuvalu pour diverses raisons dont, pour le 3e, les références au sexe et blasphème.

28 / 12 / 11 - 11 : 00

Gilliane est sur le montage de la compétition de jardins, sous l’œil scrutateur de son tensiomètre, une activité qui à point nommé sonne comme une récréation après le dénouement de « l’affaire des lettres de créances » et l’assurance après moults échanges avec Sikeli, Sam l’agent de transport à Fiji, Panapasi et Eti que le matériel était en route sur le Nivaga. En copie : Sarah, manager officiel de ce projet de reproduction de biogaz à Nanumea qui, depuis des mois regarde passer les mails comme d’autres le font des trains..

J’enfourche la bicyclette pour effectuer un peu à la hâte en cette veille de noël, les démarches administratives, qui doivent permettre de débarquer les équipements biogaz et le gazogène qui arrivent ce samedi matin. Une onde de chance : Steve d’ordinaire en vadrouille est de passage chez Alpha justement et a le quart d’heure nécessaire devant lui pour faire le document pour la douane tout de suite. Direction l’immeuble du gouvernement, Charles des douanes prévient que si on veut être exempté des frais - c’est un projet pour le Kaupule de Nanumea - il faut un courrier du ministre des Finances. Il est 11h45, ils ferment le bureau à 12h… pour ne rouvrir que mercredi prochain… Loto, le Ministre, qui a un paquet d’autres chats à fouetter et s’apprêtait lui aussi à prendre congé pour noël, fait le courrier dans la minute. Les mots nous manqueront pour lui dire notre reconnaissance.

Retour aux douanes, 11h55, une fête de noël se prépare dans le fond du bureau. Mona qui me réceptionne ne peut pas tamponner sans l’aval de son chef, Charles, qui vient de partir à l’hôpital. Ahhhhhhhhh. On obtient quand même validation de l’exemption des frais de douanes, pour le tampon final il faudra voir avec les agents au port demain matin. Apisai, pour TCS la compagnie de transports, assure que nous pourrons sortir les équipements et les stocker sans frais à l’entrepôt de la marine jusqu’au départ de Sikeli le 17 janvier. Reste à voir la marine pour certifier l’exemption des frais de douanes, mais là tout de suite ils sont eux aussi en pleine fiesta de noël. Dans tous les cas qu’on ne s’inquiète pas, Apisai aidera sur ce qui reste mercredi et si le gazogène était retenu, « on débloquera tout ça ensemble ». Apisai fait parti des reconnaissants de ce qu’on fait. Il était très intéressé par la gazification et content de dire que PDL aide Ampelamo à poursuivre son business de collecte des déchets métalliques pour recyclage en Nouvelle Zélande. En partant, « eh faut leur dire qu’ils arrêtent d’importer des motos, ça consomme bien trop de fuel ». Un alofien où je ne m’y connais pas. Il a d’ailleurs fait don à Alofa de ses services « exemptés » eux aussi.

Petite sortie courses à la recherche désespérée de lait liquide (quand John nous a donné deux litres avant de partir on ignorait que ce serait peut-être les seuls que nous aurions loisir de mettre dans le frigo en deux mois..) et de mayonnaise : passage au fusi, l’ancienne superette principale de l’île dont le marché a été dévoré par la multiplication des petites boutiques, notamment chinoises, qui vendent toutes la même chose. C’est triste ce fusi aux rayons vides qu’on ne ré-achalande même plus tandis que la décharge déborde. Ca fait un an que la dégringolade s’est accélérée. Parmi ceux qui le soutiennent encore en venant acheter 3 bricoles Karl, le patron du Fagogo. En nous voyant il s’excuse de n’avoir pas pointé son nez aux projections. Il nous propose aussi pour les jours qu’on a « ratés » pendant la semaine de noël du Fagogo d’utiliser les images que Malo a prises pour les inclure dans le montage. Oui pourquoi pas. On passe à la petite boutique qui vend des alcools dans l’espoir d’y trouver du vin ou du champagne pour fêter noël. Saga, la fille qui tient le débit connaît Alofa par le net et surtout par le film « Trouble in paradise » qu’elle a vu, en Nouvelle Zélande où elle a passé plus de temps qu’à Tuvalu. Elle nous offre la bouteille de mousseux qu’on allait lui acheter. « C’est noël, profitez en et faites de la pub ». On devait avoir la bouche ouverte tellement ça nous a soufflées. Reprenant ses esprits, Gilliane lui a donné un échantillon de parfum. Et en partant, elle s’est dit que c’était avec elle qu’on allait essayer de mettre en place un projet de collecte et concassage de verre. (Depuis une nouvelle idée est né, on en reparlera)

On a terminé la journée en regardant « Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire », un très beau conte de noël. Merci FarraH pour cette délicieuse sélection de films que tu nous as faite.

28 / 12 / 11 - 10 : 57

Chaque jour à Tuvalu a sa dose d’imprévus imprévisibles. Ce Jeudi s’annonçait tranquille. Le premier jour depuis notre arrivée, il y a bientôt 3 semaines, où nous n’avions pas à sortir de la maison de la péninsule sauf pour aller passer un collier au cou de notre ancienne présidente qui, après ses 3 jours à Funafuti repartait pour Fiji où elle a créé un petit business. Distribution de papier toilette, nous a dit Seinati qui, pour une fois, ne plaisantait pas. Une perspective agréable que cette journée tranquille, qui nous aurait permis de rattraper un peu le retard accumulé depuis notre atterrissage.

Nous nous laissons porter par les événements, comme j’ai appris à apprécier le faire au fil des années ici. Il ne sert à rien de préparer les événements trop à l’avance, personne, pas même les Ministres n’ont d’agenda. C’est parfois très frustrant, mais c’est comme ça et ça n’est pas si mal. Il faut saisir les moments quand ils se présentent et s’attendre à l’imprévisible. Cette année, j’ai retrouvé le plaisir de filmer les événements à la volée, les fêtes traditionnelles, de me laisser attirer vers le port caméra à l’épaule par l’arrivée d’un cargo, de filmer aussi tout un tas de moments de vie dans le lagon et autour de la maison. Si je ne galérais pas avec les réglages de la nouvelle caméra, bien moins stable que la PD150, au zoom plus court et… frustrant tout comme la qualité d’image en basse lumière, je pourrais profiter plus pleinement de ces moments de vie que nous partageons, sans cette impression encore trop fréquente d’être aveugle, privée de mon 3e œil.

Bien sûr, nous n’accomplissons pas tout ce que nous prévoyons, mais se laisser embarquer dans la vie des autres nous a permis de reprendre pied dans la société et surtout de nous convaincre que notre parano parisienne, après 18 mois d’absence, était injustifiée : l’accueil est extrêmement chaleureux, peut être davantage encore que d’habitude. Cette vérification était un des objectifs majeurs du voyage.

A l’aéroport ce jeudi nous croisons Sina, l’épouse d’Eti, notre vice President et elle une amie fidèle. Timide et réservée elle sort rarement de son bureau ou de sa maison…. Juste pour traverser la rue qui sépare les deux. Elle ne s’était même pas rendue à l’anniversaire de ses petites filles, c’est dire. Que se passait il donc ? Elle nous apprend que Tinapolo « passed away last night » et elle cherche son mari pour les préparatifs des funérailles. On a toujours été admiratives de la rapidité avec laquelle ils s’organisent ici pour des funérailles ou autres évènements communautaires imprévus. Faut dire aussi qu’avec la chaleur sauf à avoir les moyens de payer la morgue, un corps ne se conserve pas très longtemps.

Tinapolo, nous en avions entendu parler depuis notre arrivée par Léon, le jeune Allemand que nous avions mis en contact avec John et Eti et qui vivait chez Tinapolo. Nous ne l’avions rencontré que Samedi soir, la veille du départ de Léon. Il était à notre recherche pour s’assurer que nous viendrions bien à la party organisée en l’honneur de « son fils aîné ». Il était bien imbibé et très bavard. Il avait dépensé 1000 $ pour faire plaisir à Leon (lequel j’espère a payé son écot pour le gîte et le couvert. Comme semblait essayer de me faire dire la belle soeur avec ses “toi tu connais les traditions tuvaluennes…” meaning, il m’a semblé “on refuse d’être payés même quand on en a besoin”. (Voir blog précédent pour plus de détails sur la party)

Le lendemain à l’aéroport, Tinapolo était absent : il avait été embarqué par la police et mis en cellule pour tapage et bagarre. Depuis, nous étions passé une fois chez lui pour voir sa femme (que nous avions confondue avec sa soeur qui a du coup hérité par erreur d’un parfum) et lui remettre à elle aussi donc du sent bon. Hier nous y sommes repassées. Toujours personne sauf la soeur qui nous a bizarrement expliqué qu’elle avait quitté sa maison pour s’occuper de celle de Tinapolo et Faka. Tinapolo était aux urgences, transporté le dimanche après midi de la prison à l’hôpital. Reins bloqués et difficultés à respirer… Pas plus de précisions comme pour tous les décès ici. Tandis qu’en France, 30000 femmes sont appelées à se faire retirer leurs prothèses mammaires au frais de la sécu !!!

La succession d’évènements concernant Tinapolo avait quelque chose de surréaliste. A peine rencontré, parti aussitôt sans repasser par la case “maison”, juste après l’envol de Leon, “ son fils palagi”.

Nous avons retrouvé Eti et je suis allée prévenir Sina qui m’a alors informée qu’il semblait que le Nivaga, un des deux navires tuvaluens, en calle sèche à Fidji depuis des mois et qui avait repris la mer hier, avait une fuite… 4 de ses enfants sont sur le bateau… et notre matériel.

Foncé prévenir Eti en le poussant à lâcher la bière qu’il partageait avec un couple de danois…. Sur le chemin, je croise la sœur qui m’indique où les funérailles ont lieu. Un petit tour à la maison pour prendre la caméra…. A l’arrivée sur place, des tables sont dressées devant, avec comme à chaque réunion tuvaluenne, des plateaux de bouffe… A l’intérieur de la maison, des femmes en noir devant le corps recouvert de fleurs. La sœur se lève pour me faire signe de rentrer vite, vite : l’épouse est en train de faire son discours …



C’est ainsi que je me suis retrouvée à filmer l’intégralité des funérailles et que nous sommes rentrées à 5h… Nous étions invitées aussi aux agapes du soir… J’avais dit que nous essaierions de faire un saut… Longuement hésité, raisonné : au moins un plan de la maison de l’autre côté de la rue… la nuit.. pour boucler la séquence et faire preuve d’une dernière solidarité avec la famille. Mais vraiment plus envie de sortir. Comment ne pas culpabiliser ? Presque un tirage au sort : J’ai privilégié ma santé et sorti le tensiomètre… qui a tendance à afficher des taux extrêmes depuis avant mon départ. Si j’avais plus de 16, j’éviterais de sortir. A 3 reprises plus de 16, les jeux étaient faits. En plus nous avons réalisé que sans doute le diner avait commencé puisqu’ici les réunions commencent tôt pour ne pas manquer la prière du soir… Et… qu’à 6 heures, il ne fait pas nuit.

Ce soir, donc, j’ai démarré le montage d’une des dernières séquences que je veux remettre avant de partir: le concours de jardins organisé en 2010. Nous avons aussi préparé une excellente salade mixte et cuit les patates douces et pommes de terre achetées à notre arrivée, pensant que nous n’en retrouverions plus sur les rayons… Tout comme nous avons stocké tomates, kiwis, citrons, des produits rarissimes ici… La très bonne nouvelle de cette année, c’est que les stocks semblent tenir dans les deux magasins où nous les avions trouvés…. Avec un peu de chance, ils dureront jusqu’à notre départ… Faut dire que peu de tuvaluens peuvent se permettre 9 $ le kg de tomates, et rares sont les palagis sur l’île. Et puis on ne reste pas 6 mois…. En fait, nous en sommes déjà à la moitié de notre séjour….

Parmi les activités des jours précédents: je suis contente d’avoir contribué à percer le mystère des lettres de créances restées sans réponse, d’après l’Ambassade de France. Je ne savais plus où me mettre quand Willy, le PM, m’a montré le message d’août avec ledit accord expédié au service de la chancellerie. Prévenue la n° 2… sans réponse… puis l’ambassadeur en lui demandant si le document qu’il attendait avait bien trouvé le chemin de son bureau et s’il pouvait nous en accuser réception… La saga s’est terminée ce soir avec mon mail de sorry et thanks au ministre des Affaires Etrangères, son secrétaire permanent, et le chef du protocole.. après avoir reçu confirmation de l’ambassadeur qu’il avait bien reçu. Nous espérons que les services tuvaluens recevront un petit mot de remerciement et d'excuses.

28 / 12 / 11 - 10 : 50

Alleluia ! après 6 ans, Alofa est enfin enregistrée parmi les associations à Tuvalu. Jusqu’à présent l’enregistrement des associations passait par l’autoproclamée ombrelle des assos tuvaluennes TANGO. Depuis 2006, Annie la Présidente nous inventait toutes les conditions de refus possibles. Aujourd’hui TANGO n’est plus le cerbère du processus d’enregistrement et Alofa remplit, comme depuis 2006, toutes les conditions pour y prétendre. Merci Willy de nous avoir remis la copie de l’acte concernant les NGO passé en 2007 ! On a payé l’adhésion et remis à Alamai, acting au bureau des enregistrements, les statuts et règles de fonctionnement du bureau local, la liste manuscrite et ratifiée des 300+ membres et le pv de la dernière AG par laquelle Susie (ancienne Presidente d’Alofa à Tuvalu) est remplacée par Gilliane car elle n’arrive pas à mener de front les activités d’Alofa et ses business. Alleluia !!

Ca n’a rien à voir avec ce qui précède, mais TANGO a perdu toute sa superbe : le bureau est vide, le staff a filé, Annie est à Fiji pour une opération du genou et son retour ne serait plus d’actualité. Pour récupérer nos versements pour le projet de reproduction de biogaz à Nanumea réalisé par Alofa à la demande de feu le staff d’Annie, il a fallu lutter 18 mois pour obtenir le second versement, combien pour le solde ? Depuis le départ de Taukiei, Annie est supposément le point focal du projet pour le financeur UNDP, elle applique à ce projet les mêmes méthodes délétères que pour l’enregistrement d’Alofa Tuvalu à Tuvalu… Pas bien malin de sa part de bloquer un projet communautaire. Il n’y a pas que dans nos rangs qu’elle est impopulaire..

Tafue (Président du Réseau Action Climat tuvaluen, fraîchement élu Président de l’église principale EKT) est rentré, lui aussi, bien fatigué de Durban hier. On est passé le voir à son bureau ce mardi. « Je vous attendais ». Cette COP l’a déprimé, ces COP le dépriment. « C’est une perte de temps et d’argent, j’aurai mieux fait de rester chez moi, aider ici. C’est ma dernière COP ». Gilliane a répondu qu’elle aimerait bien qu’un/une de nos amis journalistes overseas calcule le coût tant en argent, qu’en émissions de gaz à effet de serre de ces 17 COP depuis Kyoto, y inclus les rounds intermédiaires.. Tout ça pour quoi ? pour obtenir des consensus mous relatifs à de vagues engagements de principes, sur de lointains calendriers pour la mise en place sans contrainte d’hypothétiques mesurettes aussi efficaces qu’uriner dans les violons.. On est tellement loin du compte. Ici l’eau monte à vue d’œil. La sécheresse des 9 derniers mois a été tellement sévère que les cocotiers et arbres à pain qui n’ont pas succombés ne donnent aucun fruit. Et les 500 morts aux Philippines, anecdotiques ?... La méditerranée qui se prend pour un océan en colère, so what ?, elle a bien le droit de déborder de temps en temps. Le monde part en cacahuètes et on continue, ici inclus, à manger dans de la vaisselle jetable qui ne pourrira jamais sur le sommet de la décharge, mais éventuellement s’envolera flotter sur l’océan.

On est passé aux médias donner à Fong (journaliste, membre et copine de longue date) un petit texte sur la donation d’Alofa : les 50 dvd vierges et les masters des films du Festival des Grandes marées pour qu’il puisse faire et vendre les copies pour Red Cross.

Au retour, de la fumée s’échappe d’à côté de la maneapa des enfants, qu’ils ont entre temps transformé en fale avec cuisine adossée. Quelqu’un a allumé les broussailles et cartons glissés depuis des décennies dans le fond d’une ancienne fosse sceptique. On a versé un paquet de seaux pour en venir à bout. Appel à Seinati et Willy, nos propriétaires depuis 5 ans, et depuis quelques mois respectivement Première Dame et PM, pour leur demander si des fils électriques ne passaient pas par là. La police est arrivée illico : un policier en uniforme, suivi de 4 hommes avec un extincteur, pompiers volontaires probablement, interrompus au milieu de leurs vies de famille et essoufflés par la course jusqu’à la maison. « Tout va bien, c’est éteint » et le policier a confirmé que c’était sans danger.

Willy et Seinati étaient comme nous invités par nos voisins Polau et Susie (notre ancienne Présidente locale) pour leur diner d’adieu, deux jours après leur fête de noël avec les employés de leur boutique qui vend de la glace autant que des water tank, en sérieuse expansion. Ils ont même prévu de construire une chapelle sur le bord du lagon, d’après Tafue, un mouvement sectaire autoproclamé comme il y en a des milliers importé des Etats-Unis auquel ils ont converti leur staff. Faisons feu de tous bois, on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve… En attendant, les alentours de la maison de Polau et Susie et donc de la nôtre portent les stigmates des fêtes de la semaine, des amoncèlements de déchets qui glissent dans le lagon.. So lovely…



Le fale des enfants a été démonté. Ils ont dû se faire copieusement engueuler car ils ont déserté la place. On avait pourtant précisé que ça ne pouvait être eux, on avait trouvé des capotes à côté du feu… Il se passe des choses pas catholiques sous nos fenêtres, pendant qu’on se régale le soir des films que nous a gravés Farrah (notre webmastrice). Il faut dire que les espaces intimes manquent un poil à Funafuti.

Le soir, gravant les copies des films du King Tides Festival promises à Tafue, Willy etc, on s’est aperçu qu’on avait donné tout notre stock à Tataua, ne nous restant plus que des CD. Oups..

28 / 12 / 11 - 10 : 49

Le sujet de l’agrément attendu par l’Ambassade de France depuis le printemps dernier, nous occupe depuis que nous sommes arrivées : nous avons promis à l’Ambassade de faire notre possible pour comprendre pourquoi Tuvalu ne répond pas et obtenir l’envoi du courrier par lequel Tuvalu prend acte de la nomination du nouvel Ambassadeur. Gilliane fait jouer toutes les bonnes relations tissées avec les autorités, qui prennent le sujet très au sérieux. Premier Ministre et Numéro 2 lancent immédiatement des investigations. De même que le Ministre des Affaires étrangères rentré par l’avion du lundi avec son secrétaire permanent. Ce mardi fut décisif, voir jeudi pour le dénouement…


28 / 12 / 11 - 10 : 47

Nos réveils matin préférés sont en vacances, ça veut dire que pour eux, les 11 gamins du voisin et la dizaine de cousins, copains…, c’est tous les jours dimanche. Ca fait des années qu’ils ont établi leur terrain de jeu autour de la maison. Gilliane qui les a vu grandir s’en amuse à peu près tout le temps sauf quand ils crient un peu trop fort, beaucoup trop tôt ou se tapent dessus. Il faut parfois leur rappeler que c’est aussi notre Fale (maison). Le plus jeune cette année doit avoir 1 an et demi et le plus âgé 10 ans. Lundi, ils se sont mis à construire une Maneapa-salle de réunion traditionnelle-avec tout ce qu’ils trouvaient autour : blocs de pierre, planches de bois, tôle rouillée. Gilliane s’est plantée devant avec la caméra. Ils ont compris que la caméra est un troisième œil, qu’ils n’ont pas besoin de poser les doigts en V, un réflexe tellement ancré que même les adultes s’y mettent, eux ont compris, ils l’oublient. La maneapa terminée, Gilliane leur dit, « comme les adultes vous allez maintenant faire un discours ? » Heu... Elle précise « blabla ». Et eux de se mettre à crier blahblahblahblah en tous sens !!



Par l’avion du jour…, retour de Mataio (Directeur du Département de l’Environnement) de Durban… On lui glisse une invitation pour le soir, en doutant qu’il vienne, il a l’air si fatigué. On se voit plus tard.

Le lundi soir donc projection du second jour du Festival des Grandes Marées. Le public a tardé à venir, on a craint repartir bredouille après avoir écouté pour la 4e fois le premier album du projet « Playing for Change » (Playingforchange.com) dont Gilliane a eu la bonne idée, la veille, de suggérer la diffusion pour faire patienter. Quand elle a demandé à Kaio ce qui intéressait les Tuvaluens, il a répondu : les femmes c’est le bingo, les hommes l’alcool et les jeunes internet et facebook. Tristement pas faux. On a démarré avec 45 min de retard (relatif, ici retard ne doit même pas exister en tuvaluen, c’est être à l’heure qui est étrange) et une maneapa finalement remplie, comme la veille d’une centaine de personnes dont beaucoup d’enfants. Josh (technicien des media) n’était bizarrement pas là pour aider aux branchements de la sono. Pas grave, Kaio a assuré. Josh est arrivé tout à la fin : Toaripi l’ancien (et tout premier) premier ministre de Tuvalu venait d’acheter un vieux camion ; Josh avait essayé de l’en dissuader en lui disant que les réparations lui couteraient aussi cher que s’il achetait un neuf. L’ancien PM, maître à penser de Josh, a insisté et alors qu’ils testaient l’engin au bout de l’île, ils sont tombés en panne. Le temps de réparer et le voilà qui arrive juste à temps pour récupérer sa sono… et nous glisser quelques préceptes de son maître: faire le bien te reviendra toujours… etc. Il aurait dû être pasteur. Gilliane lui a glissé que devenir nonne avait fait partie de ses vocations.

Diner « on Red Cross » avec Tataua et Kaio, qu’on a peu vu… rivé sur ses deux portables, en direct live avec son amour de Chine.. Tataua et Gilliane ont essayé d’énumérer les personnalités tuvaluennes qui ont la volonté et la conscience qu’il faut urgemment se retrousser les manches pour assurer un futur à l’espèce humaine : Tauala (météo et délégué dans les négociations internationales), Tafue (Délégué lui aussi, Président du Réseau Action Climat tuvaluen et fraîchement élu Président de l’église, alors qu’il était hors du pays, ce qui n’arrive jamais, c’est dire que l’église a sérieusement évolué dans ses positions !), très évidemment Panapasi (numéro 2 du gouvernement) et « quelques autres que je ne connais sans doute pas » a conclu Tataua. Au-delà la tonalité globale ici : le ciel bleu sur nous peut s’écrouler…, et la terre peut bien s’effondrer, peu importe heu…. Les problèèèèmeuuuuuhs, dieu réunit ceux qui s’aiaiaiaiaiameuuuuuhnt….. Encore faut-il qu’ils voient le bateau que Dieu leur enverra pour les sauver… Une histoire que Tafue raconte souvent.

28 / 12 / 11 - 10 : 45



23 / 12 / 11 - 22 : 43

Jesus ! (de circonstances en période de noël ☺) que le temps file ! Ce dimanche soir, 18 décembre, nous rentrons de la première projection publique des films du Festival des Grandes marées de l’an dernier, que Gilliane a aisément mis deux mois plein, nuits comprises, à monter … à partir des images de 5 caméras dont celles de 4 apprentis, ie qualité de prises de vue et sons inégale, pas toujours synchrone… un challenge donc...



Une bonne centaine de personnes dont : Panapasi, le numéro 2 du gouvernement, historiquement et pour plusieurs mois en vacances !, est venu en famille avec sa rayonnante épouse Laima, sa mère, enfants et petits-enfants ; présent aussi Falesa, le doux et discret Ministre de l’Education qui a perdu son épouse l’an dernier, « pace-makerisé » depuis.., l’assistant personnel du Ministre de l’Energie, en famille lui aussi, Tataua, le directeur de la Red Cross dont Gilliane croisait les doigts qu’il apprécie les montages, ce fut assurément le cas. Il a fait un discours introductif et une chaleureuse conclusion ; Patipati (la meilleure jardinière de l’île), Tineku de la direction de l’environnement, Kina (anciennement Red Cross), un policier en famille, Lasalo le gentil fou du village qui a fait exploser Gilliane de rire quand il lui a dit que le vieux monsieur «blasé» (voir blog précédent) qui a lui aussi adoré la projection, avait un grain… ; une floppée d’endimanchés tout juste sortis de l’office religieux du soir et beaucoup d’enfants. Beaucoup de rires aussi lorsque l’équipage d’un des canoës de la course tombe à l’eau ou que la seule concurrente fille du concours du grimper au cocotier s’élance avec un peu moins de légèreté que ses compétiteurs… Très sympathique soirée.

Tataua a été visiblement touché de la proposition de Gilliane de lui donner les masters et une cinquantaine de DVD vierges pour faire des copies à vendre au bénéfice de Red Cross. Avant de partir, il a appelé les médias pour assurer une rediffusion de l’annonce pour la projection du lendemain. Et Penni nous a permis d’entreposer le matériel de projection et les chaises au Filamona, le motel juste à côté de la maneapa, pour faciliter l’installation du lundi.

Kaio a été impeccable sur la mise en place, suppléant la molle Dobi qui devait s’occuper d’emprunter l’écran à l’asso d’aide aux handicapés, et recruter des volontaires Red Cross pour porter lecteur dvd, projecteur et quelques chaises. La marine australienne a finalement, comme l’an dernier, prêté son écran et Josh un très gentil membre, technicien à la radio, est arrivé avec son matos pour assurer un son suffisant.

En amont, l’organisation qui devait impliquer la direction du tourisme et des volontaires de la red cross, nous (Alofa) est un peu retombée dessus. Gilliane a réservé la maneapa, (c’est nous qu’on paye) et assuré que les médias parleront de l’événement (gratos parce qu’Alofa Tuvalu, merci Diana) ; ils attendaient un précommuniqué qu’on a fait, on a aussi joué du landernau, le medium le plus efficace ici, et puis on a préparé des bases d’invitations pour les officiels et l’affiche. Restait aux membres du « minicomité » constitué pour l’occasion à amender les documents, dresser la liste d’invités et assurer un matériel de projection qui fonctionne. Un déjeuner et quelques allers et retours dans les bureaux plus tard, les documents sont validés, Kaio propose de les traduire en tuvaluen et Paufi d’imprimer l’ensemble.

C’était sans compter les imprévus, nombreux à Tuvalu :
- Lapin de Kaio au rendez-vous fixé le jeudi matin pour récupérer les traductions et tester le matériel. Il a décidé de dépoussiérer la maison de Tataua… Dobbi se collera au test de matos. Pour la trad. faudra repasser... et repasser… et rererepasser…, jusqu’à une heure trop tardive ce jeudi pour que Paufi puisse imprimer et faire le tour des bureaux du gouvernement

On se prend donc à deux jours de la projo une bonne journée de retard….

Ne parlant pas Tuvaluen, impossible de savoir si la traduction est fidèle. On a pris peur quand Tinapa (Météo) nous a prévenu que les ouailles de l’église de 7th Day adventist avaient compris qu’ils devaient refaire un office spécial sur les changements climatiques. Soulagés bien sûr en comprenant qu’ils n’avaient qu’à venir poser leurs fesses dans la maneapa et apprécier les films. Beaucoup nous ont arrêtées dans la rue pour demander où c’était et à quelle heure, on ne sait donc pas non plus ce qu’ont donné les annonces radios..

Le vendredi matin, avant de partir, Kaio inclus, à Amatuku où le capitaine nous a invités à participer et filmer la remise des diplômes de TMTI, notre petit doigt nous suggère d’assurer un minimum l’information et d’imprimer quelques affiches à la maison pour poster à la banque, à l’immeuble du gouvernement et à l’hôtel.

A notre retour en début d’après-midi, Paufi n’a imprimé que quelques invitations, panne d’encre et la cartouche de remplacement n’était pas sur le cargo !.. Elle n’a évidemment pas fait le tour des ministères… et tout le monde sera rentré chez soi et en weekend dans une heure.. Nous lui laissons les quelques impressions en croisant les doigts qu’elle fasse son tour.., embarquons des feuilles et les fichiers et rentrons imprimer avec la vaillante petite imprimante à 100 dollars qui entre dans sa 7ième année consécutive à Funafuti..

On repart déposer un paquet d’invits à Tataua qui n’a pas vu Kaio depuis la veille.. Sa femme nous dit qu’il a décidé de passer la nuit à Amatuku… Nous, faisons le deuil de son assistance et Gilliane qui espérait pouvoir s’affranchir cette année du safari en moto, s’y colle. Je ne sais pas suffisamment qui habite où pour assurer en vélo seule une distribution efficace en temps pour le moins limité. Nous distribuerons et collerons jusqu’à la nuit. Le lendemain, samedi, avec un Kaio qui avait de toute évidence bien fait la fête la veille, nous avons terminé la distribution (opposition, églises etc)..

Quand on a déposé nos invitations on était tellement pressées et en retard qu’on s’en est rajouté une en oubliant la caméra quelque part mais où ?… On s’est retapé le tour de distribution en sens inverse.. Aux médias, Melali a appelé PWD où nous venions de passer, tout le monde est parti.. ; Isaia le mari de Melali a appelé les affaires étrangères expliquant que « Miss gilliane avait laissé sa caméra quelque part ». Le lendemain Gilliane croise une fille qui lui demande si elle l’a retrouvée « j’ai envoyé le message à tout le gouvernement par l’intranet ». Oups.. ☺

En tout cas, et alors que les fêtes de noël captent toutes les attentions, le bilan de cette première soirée de projection est positif. On s’en est félicitées d’un repas de crevettes à l’ail dans le meilleur resto de l’île.

De l’art aux cochons ?

A quelques exceptions près, peu ici se rendent compte du travail et du temps que la réalisation par Gilliane tous les ans de dizaines de petits et moins petits films pour les Tuvaluens représente. Après la projection la semaine dernière, au Fagogo, du film sur la construction d’une clinique pour bébés par les musiciens du groupe et dont elle avait filmé de la première pierre à l’inauguration, Amosa a demandé à ce que nous filmions toutes leurs activités de la semaine pour faire « Ze » compilation de noël 2011.



Nous nous sommes exécutées pour une partie des activités : le fagogo chante pour les prisonniers, le fagogo chante à l’hôpital, la party de noël du fagogo… 3 demi journées de tournage sur une semaine, la projection et les copies DVD, on ne peut pas dire qu’on les lèse… bien que… nous ayons déclaré forfait pour les deux autres festivités prévues… Bein pourtant, Amosa nous a fait la tronche tout l’après-midi du samedi. C’est vrai qu’on n’est arrivées « qu’à » 14h pour ne filmer et photographier « que » 4 heures d’affilée. Il sera le seul à ne pas nous proposer ne serait-ce qu’un jus de fruits. Son épouse Tia, Melton, Karl et les autres s’en chargeront, heureusement sinon on partait..

Nos membres continuent de ne pas en revenir du fait que nous ayons déboursé près de 1000 dollars US pour faire réparer la caméra du service social aux Etats-Unis. On commence à penser qu’on a bien fait au contraire : Lanieta, la responsable du service social, que nous avons confondue à deux reprises*, la pauvre – a fait un discours improvisé très ému pour remercier Alofa Tuvalu au nom du Ministère des Affaires Sociales.



Elle a aussi demandé à Gilliane de prendre le temps de lui expliquer le fonctionnement de la caméra, elle n’était pas là l’an dernier et voudrait que cette caméra serve. Tinapa (Service météo) dont nous ignorions qu’il attendait cette caméra avec impatience, a arrêté Gilliane sur la route, lui aussi voudrait apprendre et pouvoir l’utiliser. Et puis, le hasard fait bien les choses :
*On s’était déjà plantées avec la fille du service informatique (voir blog précédent), cette fois c’est la femme de Iakopo, le caméraman local, qu’on a prise pour Lanieta et qui nous a laissé aller au bout de la remise de la caméra, photos incluses, avant de nous dire qu’elle n’était pas Lanieta ☺ On n’a pas tout perdu, en plus du fou rire partagé, il sera utile à Iakopo de savoir qu’une caméra révisée est à disposition. Gilliane a aussi donné à la vraie Lanieta des bandes, des batteries et un chargeur de rechange. Dans la foulée, on a voulu rendre à Atabi, du ministère de l’éducation, et un des cadreurs volontaires de l’an dernier, l’équivalent des bandes qu’il nous avait filées l’an dernier lors du King Tides Festival. « Ne t’inquiète pas, on n’utilise plus la caméra du service éducation. Si un jour on a besoin on te demandera. Et n’oublie pas que je suis à ta disposition »

« King Leon »

Léon qui s’est envolé ce dimanche matin le cou chargé de colliers, aura manqué la projection, mais pas son séjour. Après presque deux mois, il repart content de son apprentissage in situ de la réalisation d’un documentaire.

Nous avons passé pas mal de temps avec lui cette semaine. Il est venu filmer le Fagogo à la prison mardi. Gilliane, baptisée par lui comme son « 2e mentor », préférait qu’il y ait deux caméras de bonne qualité pour faciliter le montage et assurer la qualité du son et puis, ça lui donnait à lui une opportunité de tournage qu’il n’aurait pas eu sinon. Avec la promesse qu’il donnerait ses images, les musiciens ont accepté qu’il vienne. Une expérience bienvenue pour Leon qui avait une baisse de moral et commençait après un mois et demi sur place à ne plus trop savoir que filmer. Il a replongé dans sa déprime le lendemain, enchainant les bières à l’hôtel au point qu’il a cuvé tout l’après-midi. Dommage, nous avions obtenu qu’il vienne filmer le Fagogo à l’hôpital et prévu de lui présenter le staff hospitalier qu’il voulait interviewer.. La bonne nouvelle est que sa déprime fut de courte durée. Un mail de Gilliane pour l’encourager à ne pas perdre la foi dans son projet et dans la pertinence de ses idées, et le voilà de nouveau sur pied au sens propre puisqu’il filme tout avec un tripod qui entre parenthèse doit bien peser 7 kg.. C’est en tout cas requinqué qu’il est venu à la remise des diplômes de TMTI le vendredi.



Sympathique moment à Amatuku, le siège de TMTI. L’îlot est très entretenu, fleuri et propre. Jef le nouveau capitaine, qui nous a invitées à ce qui est pour Gilliane la 6e ou 7e cérémonie de remise des prix à l’école maritime, est un de ses amis de longue date, un homme chaleureux, souriant et de toute évidence très drôle si l’on en croit les éclats de rire déclenchés par ses invectives lors du Fatele. Il semble faire du bien à TMTI dont l’image avait pris un sacré coup depuis la mutinerie du printemps 2010 et les guérillas d’égos qui ont suivi pendant des mois provoquant entre autres dommages collatéraux, le gel de nos actions sur l’îlot. L’une des cibles des mutins, Lee, leur comptable et un de nos responsables de l’installation biogaz. Beaucoup plus emprunté, Leota, le chef ingénieur, qui n'a pas l'air dans son assiette depuis la mutinerie et dont on a du mal à retrouver le visage d’alofien inconditionnel et bienveillant. Après la cérémonie, Gilliane s’est éloignée avec Melton, notre secrétaire général, pour le laisser exprimer sa douleur d’avoir perdu sa fille de 19 ans il y a deux mois. Elle se plaignait du ventre après son accouchement l’an dernier. Melton avait alors envoyé la photo de la cicatrice qui la faisait tant souffrir. C’était à croire que le chirurgien avait laissé tout son matériel à l’intérieur. Tant de gens meurent ici, alors qu’ils pourraient être soignés et sauvés ailleurs.

Parmi les gens en sursis, notre ami Eti qui boit ses années de jeune marin depuis tellement longtemps qu’on commence à craindre un pire proche. Tinapolo, le papa d’adoption de Leon que nous avons rencontré pour la première fois à sa fête de départ semble lui aussi aux portes de l’infarctus ou de la septicémie, selon qu’on se place au niveau du foie ou de la jambe blessée qu’il n’a pas les moyens de faire soigner... Leon qui a le cœur où il faut, a négocié avec un médecin de l’hôpital qu’il puisse aller le voir chez lui gratuitement.

Cœur où il faut, mais pas toujours le discernement sur ce qui se dit et pas à Tuvalu.. Par exemple c’est « tapu » de dire à une femme de deux fois son ainée : « alors tu es déjà vieille et folle » même s’il est effectivement idiot de pulvériser un insecticide sur les fourmis qui cavalent sur des salades. Et pas très malin non plus, de la part de Leon, de parler des enfants qui n’ont plus de dents à cause des bonbons à côté d’une Sina qui les a toutes perdues, et dans son cas pas à cause des sucreries qui certes n’arrangent rien pour les enfants d’aujourd’hui, mais parce qu’à Tuvalu il n’y a pas de dentiste et que les plus pauvres n’ont pas de quoi aller à Fiji..

Si Leon a agacé Sina en venant trop souvent squatter son « fale » comme si « ça fuyait chez lui ?», c’est un gentil gars. Exigent avec lui-même, à l’écoute des conseils... Après diner vendredi à l’hôtel, il est passé à la maison, donner ses images prises à la prison et à Amatuku. Pendant que ça downloadait il a optimisé les réglages de la caméra de Gilliane, qui a jusque là un peu de mal à prendre plaisir avec ce nouvel outil, en particulier en soirée lorsque la luminosité baisse. C’est le seul soir, depuis qu’on est là qu’on a mis le ventilateur. La température est pourtant perchée dans les hauteurs du thermomètre (29-32°c) mais nous la sentions moins que les années précédentes.

Au Farewell de Leon, le samedi soir, on a cru se retrouver dans un film colonial des années 50…. Léon dans le Sulu fraichement offert, et un Néo Zélandais qui n’avait rien des qualités habituelles à nos amis de ce pays, affalés sur les deux petits canapés, tels des empereurs romains. Le Kiwi (Néo zélandais) s’enfilait au goulot, histoire d’assurer que personne ne lui en demanderait, le litre de vin « offert » sur les indemnités de retard réglées par Air Pacific pour compenser l’annulation de son avion.



Ce soir là on a eu aussi la surprise de rencontrer une femme que Gilliane avait interviewée pendant les grandes marées de 2006 et dont le visage a fait le tour du monde: de nombreux programmes télé en demandant et pas, ont utilisé nos images. Gilliane avait aussi monté un petit film projeté à Copenhague en introduction de la conférence de presse du Premier Ministre Tuvaluen, Apisai à l’époque. La dame en question est du genre quémandeuse, qu’on n’aime pas trop, d’autant qu’on a compris qu’elle n’était pas l’épouse mais une voisine à l’affût, de Tinapolo. Pas bégueules, nous, on lui a remis une copie du petit film le lendemain à l’aéroport. Toute la famille d’adoption de Leon s’y trouvait, sauf le père, qui a terminé la nuit à la prison pour absorption tellement massive d’alcool que les flics ont dû intervenir…. Rarissime à Tuvalu que quiconque se plaigne. La vie en communauté et une telle proximité interdisent à chacun de faire la moindre remarque sur le mode de vie des voisins et viols, femmes battues ne font réagir personne… Et qu’on aime ses voisins ou pas on est bien obligés de les croiser le lendemain… Sur une ile de 2km2, nulle part où aller pour éviter ces rencontres non désirées.

Impossible aussi de planifier un voyage: depuis que notre avion a été reporté de 24h, les retards ou au contraire les vols en avance de quelques jours, sont légion. Ainsi le retour de la délégation de Durban, prévu le jeudi 15 a été reporté au dimanche 19. Ce jour là sont aussi descendus de l’avion la majorité des autres Ministres coincés à Fidji.

Et puis dimanche oblige, réveil « en sifflet », par les enfants du voisinage qui faisaient le tour de la maison en scandant « Gillllian, come… bonjour »…. A 7 heure du matin, c’est bien la connaître ☺… Adieu la grasse mat’.. vivement le weekend prochain !!!!

21 / 12 / 11 - 02 : 13




17 / 12 / 11 - 01 : 16



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Halte californienne dans le bungalow bleu de Gilliane et Chris sur le chemin de Tuvalu.

Au programme : cours de caméra par Chris pour maîtriser la nouvelle JVC qu’il s’est chargé d’acheter avant notre arrivée, en prévision du prochain film ; digitalisation du reste* des vidéos de l’an dernier, pour ne pas avoir à emporter les bandes ; courses diverses ; expédition de la newsletter pour annoncer notre arrivée aux tuvaluens ; coucou aux copains pour Gilliane, qui a passé 20 ans de sa vie entre Paris et la Californie, ça crée des liens. Ah oui et reconditionnement des bagages… Entre autres objets à y faire entrer : les 27 kilos de métal du gazogène expédié par Gek en remplacement de l’ancien, 10kg de cadeaux transités par Linda il y a quelques semaines, 2 caméras...
*reste signifie ce qui n’est pas monté par Gilliane et déjà sur DVD que nous portons pour faire des projections, comme le King tides festival (2x 52 min et un bonus de 26, s’il vous plait !). Notre camera pro ayant subi les vagues tuvaluennes, elle a pu finir de digitaliser avec la camera de Tuvalu qu’elle avait apportée à Los Angeles pour réparation… Merci Chris pour s’être chargé de ça aussi.

Consciencieux, Chris avait étudié la nouvelle caméra et son manuel dans les moindres détails. Il est bon pédagogue et avec l’assistance technique de Sam, le fiston, par téléphone depuis Paris, nous voilà parées pour tester l’engin in situ.

Parmi les rencontres, la mère de Chris et son ami Bob, 190+ ans à eux deux, vaillants et toniques comme peu. Elle avait un problème avec son mac. Chrrriiiis à la rescousse, tandis que Bob, très intéressé par Tuvalu, blablatait avec Gilliane,.
Devant la maison, revenant du dépôt d’une nouvelle centaine de photos pour l’exposition au Vaiaku Lagi Hôtel, la voiture rouge pétante d’un copain de Froggy et Pupa, les petits fils de Rosie la voisine, était garée juste devant la maison. En voyant Gilliane, Froggy, tout sourire, a filé chercher Rosie. Pendant ce temps-là, Pupa tendait son portable à Gilliane : il a gardé la photo de Rosie devant la tour Eiffel, un voyage que Gilliane lui avait offert avec ses miles il y a un paquet d’années. Touchant..

Et tout en même temps que Rosie sortait de chez elle, arrivait Dee, la copine de toujours, pour embarquer Gilliane à dîner. Double méga hug ! que je me mords les doigts de n’avoir pas immortalisé sur pellicule.

Dans le jardin refuge à la végétation luxuriante, les opossums auront préféré manger les restes des repas à l’abri de nos regards ; ou peut-être laisser la part belle aux écureuils grands et petits, aux pics vert à la robe zébrée, aux colibris aux cuicuis caractéristiques et si vifs qu’il est quasi impossible de les prendre en photo, à Lili le chat du voisin, aux papillons etc.

A l’expédition de la newsletter, quelques retours sympathiques : Willy, le Premier Ministre, qui prévient que Seinati, son épouse, prépare la maison péninsule pour notre arrivée. En direct de la COP17 à Durban : Apisai, Ministre des Affaires Etrangères et de l’Environnement, qui se réjouit de notre retour en terre tuvaluenne et espère que nous attendrons Nala, sa femme, qui crochète par la Nouvelle Zélande avant de rentrer au pays ; et Mataio, le Directeur de l’Environnement, à qui nous avons eu le temps d’envoyer une video pour la COP avant de partir de Paris, chaleureux lui aussi. Coucou du Japon de notre copain Soma, qui suit des cours en diplomatie internationale et désespère du manque d’actions concrètes au-delà des blahblah NAPA (plan dits nationaux et d’adaptation) pour les communautés locales… Et puis Vete, l’ingénieur civil, rassuré que la santé de Gilliane soit de nouveau au beau, l’ami Kalisi content qu’on revienne, Risasi qui attend son amie de Paris avec tant de choses à lui raconter qu’elle a du préparer un stock de cigarettes pour les pauses…. Et Penny, la femme du Ministre des Finances qui elle sera à Suva (Fidji) quand nous nous y poserons.

Mardi 29th. 2011 -12h00 : Les bagages sont près, 22 et 23 kilos on est bons ; le bagage du gazo est monté lui à 29 kilos emmitouflé qu’il est de papier bulle et de fringues. Dans quelques heures, il s’agira, si besoin est, de convaincre la douane américaine que l'engin est inoffensif et nous tout pareil..

Fetaui

30 / 11 / 11 - 00 : 00








27 / 11 / 11 - 19 : 30

Une valeur sure et un coeur d'or, Line Lavesque, au service de jeunes photographes.
Amis du sud courrez-y!

19 / 11 / 11 - 21 : 08

Hi friends, I haven't been updating you about the water situation because it is now less of an issue, with several desalinators working and this week also a delivery by ship of some water and two tank trucks to assist with delivery. We've also had some rain. Water is still being issued from the communal tanks and I see plenty of people queuing up to get their quota, so I suppose house tanks are still not back to normal levels, but the situation is easing.

Something I did mean to mention is that frangipani trees are blooming very well, and so are the nice pinky flowers (excuse that description, I'm not a flower person!) that are around some houses. To my untrained eye it seems the frangipani flowers are more plentiful than usual, which is contrary to what one would expect considering the lack of rainfall.

Not so nice is the black weed that has covered the beach along the lagoon side of the island. It's not only ugly but it STINKS and the smell extends well back from the beach. However, there was a volunteer cleanup team working at low tide last Saturday morning, collecting mounds of the horrible stuff and putting it into trucks to take away. I believe they are going to have another session this weekend. What a wonderful example of co-operation and community spirit. When I said 'team' I didn't mean half a dozen people, I meant hundreds! I think I'll go help this weekend, as I am definitely benefiting from this cleanup right in front of my house.

03 / 11 / 11 - 19 : 21


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