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8 août 2005

Salut les p’tits loups ! (bah dis la mouette, ça c’est l’expression lancée par mon pote Maneval fin des années 70, ça ne nous rajeunit pas...)

A Tuvalu, c’est séquence optimisation à donf’ : blogs groupés à fréquence approximative de par le fait, casquettes multiples dont la plus légère est de loin celle de gladiateur contre animaux volants-piqueurs, double-filmage touzazimuts, lessive sous la douche pour économiser l’eau, ou encore, voire surtout rendez-vous multipliés, voire démultipliés par spilttage de la colo et concentrés sur les mêmes aires pour éviter de perdre du temps dans les déplacements à pieds (bah oui 14 kms aller/retour/et en zigzag par jour, quand on a les deux pieds sur son sol, Tuvalu, c’est pas si petit) : on a bien lorgné plusieurs jours Gigi et moi sur la bicyclette disponible en prêt au Filamona en attendant que la chaine de la seconde soit réparée, mais… pas de bol, à peine fut-ce fait qu’une petite demoiselle a fait retomber à une le nombre de pédalettes disponibles. La demoiselle en question est une australienne qui trouve que c’est dégueu de se baigner dans le lagon « parce qu’ils s’y lavent » ! Pour la rassurer tout à fait, je lui ai répété, et au petite déjeuner s’il vous plait, ce que Laure (dont tout le monde se souvient et demande des nouvelles) m’avait répondu lorsque je m’inquiétais, avant de partir, de la présence de requins dans les eaux pacifiques : qu’il y avait plus d’étrons que de « sharks » ! J’ai ajouté tout de même que je n’en avais pas croisé un seul (d’étron je veux dire, de requin non plus d’ailleurs) et que pour me baigner presque tous les jours j’étais la preuve toujours vivante qu’il y avait plus de risques à boire l’eau du robinet qu’à trémousser son sulu dans les vaguelettes ! Pas convaincue, la demoiselle aux idées bien arrêtées s’est eclipsée sur le vélo convoité… J’ai adopté la technique de Gilliane l’an passé pour les demoiselles et petits messieurs rotors : sourire affiché, vanne en pensée, ça défoule ! Deux jours plus tard la demoiselle avait enfin trouvé le chemin du sourire que nous lui pensions ignorer, enfin décidée à se lancer dans une immersion véritable et non plus seulement en compagnie des étrangers en visite – elle est censée faire une étude sociologique sur les autochtones… - à commencer par un giga tuvaluan kiss selon toute vraissemblance.

Ce petit interlude pourrait sembler sans intérêt si ce n’était que la demoiselle illustre à l’extrême la manière dont les observateurs palagi (étrangers) travaillent sur place, fonctionnement classique de prendre les études disponibles sans investiguer par soi-même, pour repartir ensuite après avoir dispensé des leçons de bonne conduite, persuadé de connaître le pays mieux que les tuvaluens. Quand on prend le temps de mettre le nez dans les études, on s’aperçoit pourtant assez vite combien il est nécessaire de rencontrer les gens, toutes fonctions confondues, pour recouper et affiner les informations. L’autre problème de ce comportement des étrangers sur l’archipel est que les tuvaluens commencent à en avoir ras le bonbon de se faire avoir. Panapassi nous disait l’autre jour qu’ils hésitent maintenant à faire preuve de trop grande générosité tant il est fait mauvaise usage et interprétation fouareuse des données fournies. Nous fonctionnons donc en leur expliquant systématiquement notre démarche, insistant sur notre souhait de travailler avec eux et non à leur place, et en soulignant que notre objectif est de proposer un modèle d’optimisation de l’usage énergétique pour Tuvalu avec les ressources renouvelables qui puisse permettre de diminuer la dépendance de l’archipel vis-à-vis du pétrole et des donateurs, que les résultats préliminaires de l’étude seront exposés aux membres du gouvernement dont nous attendons suggestions, remarques et critiques.

Pour vous donner un exemple de la nécessité d’échanger avec les tuvaluens : Pierre continue de travailler sur le vent en collaboration active avec Hilia, la responsable de la station météorologique. Il a dans un premier temps récupéré les données brutes de relevés des vents depuis 1949 – six centaines de milliers de lignes comme je vous l’ai déjà écrit -, puis il a manuellement entré ces données dans un tableau excell pour obtenir des diagrammes exploitables visuellement. Il est ensuite retourné voir Hilia pour lui présenter la chose, cherchant avec elle la raison pour laquelle les données étaient si disparates. Une première explication est venue d’El Nino, phénomène cyclique lié au réchauffement climatique, qui part de l’équateur et est très influent dans le Pacifique, et qui joue sur la force des vents (augmentation du nombre de cyclones et tornades par exemple) et la montée des eaux à hauteur de 50 cm, dont la fréquence est passée de 6 à 7 ans à 2 à 3 ans, en quelques années. Pierre a donc corrigé les données avec ce nouvel élément puis, devant une nouvelle incohérence est retourné consulter Hilia pour qu’ils s’aperçoivent finalement ensemble que certains pics incohérents étaient dus au fait que sur les journées posant problèmes, une mesure avait été prise sur Nanumanga, la suivante sur Funafuti… Et quand on voit la vitesse avec laquelle le temps change ici, on imagine bien que d’un atoll à l’autre, le vent ne décoiffe pas les cocotiers de la même manière. Restaient encore quelques pics incohérents : un nouvel échange entre les deux spécialistes du climat leur a permis de comprendre que certaines heures étaient en horaire tuvaluenne, d’autres en GMT !!! Sur cet exemple, Pierre aurait pu tout simplement dire que les données étaient fausses et inexploitables, et rédiger son rapport en soulignant l’incompétence du personnel local. Au-lieu de ça, il adopte une démarche interactive qui bénéficie à tous et aux tuvaluens en premiers, puisqu’il remet systématiquement les tableaux, graphes et autres illustrations qui en sont le fruit aux intéressés. Et après dix jours de réflexion jusque dans sa salle de bain (il nous a confié y passer une heure par jour depuis des années et dans un calme olympien pour réfléchir et procéder à l’ensemble de ses prises de décision), il nous décroché le plus large des sourires : l’éolien est définitivement une excellente alternative pour Tuvalu !!!, ce qui contredit en tous points une étude existante, que nous essayons de nous procurer, et sur laquelle le gouvernement s’est fondé jusqu’à présent pour dire que toute alternative éolienne est inenvisageable. Lorsque nous avons annoncé la bonne nouvelle, arguments à l’appui à Enate, le responsable de l’environnement, le monsieur était ravi et nous a lui aussi assuré de son plus grand soutien.

De la même manière, Sarah, pour obtenir des informations sur la consommation énergétique des ménages par usage (électricité, cuisine…), a demandé à Gilliane d’organiser des réunions des communautés. Gilliane a préféré commencer par une réunion des femmes les plus actives pour recueillir leurs conseils. Cela permettant aussi d’expliquer aux pièces maitresses des foyers, de plus en plus actives et demandeuses d’intervenir dans les processus décisionnels de la vie communautaire (étude de la Banque Asiatique de Développement 2003) les potentialités énergétiques considérables de la récupération des déchets organiques, qui représentent 70% du total des déchets produits ici : méthanisation, charbon et biodiesel issu du bois de noix de coco pour cuisiner au-lieu du GPL, voire du diesel !, compost pour le jardin… L’idée était de voir avec elles la manière dont vivent les familles et de les conseiller en fonction des demandes et besoins exprimés. La première réunion organisée a réuni Risasi, propriétaire de l’hôtel, Hilia, responsable de la station météo, Annie, Présidente de l’association Tango qui regroupe toutes les assoc’ tuvaluennes (nous aurons d’ici peu une antenne Alofa Tuvalu en son sein !!!), Penni, la proprétaire du Filamona, Secrétaire générale du Conseil Général des Femmes, Secrétaire générale de Tango, siégeant aussi au Conseil d’administration de l’école maritime, je dois oublier des titres au passage qu’elle me pardonne, et Lita, Patronne du café internet et propriétaire d’un super - (mini en critères occidentaux) -marché. Au début ces dames étaient un peu sur leurs gardes, regardant plus le lagon qu’elles n’écoutaient la présentation ô combien pertinente et rigoureusement préparée en amont de Gilliane et Sarah mais, passée une bonne demi-heure elles ont commencé à s’intéresser à l’affaire, poser des questions pratiques et discuter entre elles. Risasi a reparlé des économies substantielles qu’elle réalise depuis qu’elle remplacé la moitié des ampoules de l’hôtel par des basses consommation et elle a fait de la pub, suite aux questions des autres sur le lieu où se procurer ces merveilles, pour un supermarché local qui en propose un certain nombre (y a pas encore d’ampoules à vis, mais c’est un bon début et si elles s’y mettent toutes y a moyen qu’elles finissent par débarquer sur les étals). S’agissant de l’électricité, le « EDF » local interdit aux habitants de Tuvalu d’utiliser d’autres électricité que la leur et n’autorise que l’installation de systèmes de secours, solaire par exemple. Mais mais mais, les usages non électriques ne sont évidemment pas concernés. Lita, hilare à l’idée d’aller récupérer les fientes de ses cochons, a proposé de les louer à ses amies pour qu’elles puissent elles aussi bénéficier d’une production de méthane (biogaz) pour alimenter les systèmes d’assainissement des eaux ou fabriquer du compost. Depuis cette discussion, elle dit ne plus craindre le nouveau choc pétrolier qui s’amorce, avec ses cochons elle sent qu’il y a du potentiel et elle rêve déjà que sa voiture roule au produit de la fiente qu’elle trouvait un peu dégeu de ramasser quelques heures plus tôt. Hilia a demandé comment, en tant que citoyenne lambda, il lui était possible d’installer un « digester » (digesteur, en français) pour digérer (évidemment !) les déchets organiques en biogaz. Bon là Sarah lui a répondu qu’il existait des systèmes individuels à 500 dollars australiens (300 euros à la louche) ! Pour Tuvalu faudrait peut-être penser à un digesteur collectif, le revenu moyen par habitant dépasse à peine les 1000 dollars australiens. Les employées de l’hôtel mettraient au moins trois mois à se payer leur digesteur individuel, en se privant absolument de tout le reste… Quoi qu’il en soit la réunion a fait mouche : ces dames sont reparties avec le sourire. Nous avons croisé Lita et Resasi plus tard dans l’après-midi parlant cochons et compost lors d’une pause cigarette. Bah oui quelques-unes d’entre elles ne sont pas parvenues à passer au travers du fléau tabacco ! Et sur ce point, à trois fumeuses sur quatre alofiens, nous ne pouvons pas nous vanter de montrer l’exemple…

Dans la série des bonnes nouvelles, Seluka Seluka nous a appris que les graines bio de Philippe Desbrosses avaient déjà été expédiées à Vaitupu pour les premiers essais de plantation. Il part à Nukufetao par le même bateau que Sarah, qui elle se rend à Vaitupu avec Hilia, soit sept heures de discussion optimisée entre les trois spécialistes, l’un responsable de l’agriculture durable après un passage aux changements climatiques (dans le mille pour nous), et les deux autres… vous savez ! Il a apprécié l’idée de Gilliane, à laquelle il avait lui-même pensé, de replanter les cocotiers à Vaitupu (plus de place et meilleure terre qu’à Funafuti) pour revitaliser la production, fournir du travail à la jeune population locale et restaurer un marché, celui de l’huile de coco, à l’abandon depuis la fin des années 90 : avec on peut faire des produits de beauté en direct et du biodiesel après traitement qui, pour Pierre, devrait permettre, si les intéressés se laissent convaincre, de faire carburer les bateaux, qui représentent la plus large part de consommation de pétrole de l’archipel, qu’ils remplissent leurs cuves à Fidji où c’est moins cher ou à BP Tuvalu. Y a encore du lobbying à faire quand même !!! BP, pour son responsable tuvaluen, c’est tantôt Beyond Petroleum (au-delà du pétrole), tantôt Bonne Pioche tu peux remplir ta cuve avec mon or noir (ça c’est pas de lui évidemment, mais pour le sens c’est l’idée !)

Bien entendu ce n’est pas parce que nous aodptons une démarche participative avec la population ou que l’affiche de Trouble in Paradise est collée sur toutes les vitres, qu’il ne faut pas prendre le temps à chaque fois que nous rencontrons quelqu’un de ré-expliquer la nature de notre engagement. Pour quelques rares, nous demeurons des étrangers de plus qui partiront sans laisser d’adresse et qui doivent avoir le porte-monnaie bien garni pour venir jusque là !

Pour ceux qui voient une sainte qui tient ses promesses et soulève des montagnes à la seule force de son cœur dans notre Gigi-mouette, comme nous le disait, à peu de choses près, Tito, conseiller du Premier Ministre et très érudit sur la période d’histoire tuvaluenne autour de la séparation d’avec Kiribati et de l’indépendance, c’est tout différent : Hilia guette les avions pour nous prévenir de leur arrivée ; Pati nous invite à la suivre à la cérémonie commémorant l’anniversaire du défunt mari de Lina où nous serons conviées à nous asseoir aux côtés de la famille et non des invités, nourries du cochon fraichement sacrifié et des dizaines de plats traditionnels concoctés pour l’occasion, aspergées de parfum et couronnées de fleurs et autorisées à filmer, sans la moindre réticence bien au contraire, cette cérémonie colorée et gaie où il est coutume de suspendre les objets ayant appartenu au défunt afin que chacun puisse emporter chez lui un fragment de sa mémoire ; invitées également à nous asseoir au milieu des hommes du fagogo malipolipo – mise à part l’une d’elles qui boit autant de kawa que ces messieurs, les femmes s’occupent des enfants en marge du cœur de chanteurs - pour le départ de Tetele vers son île natale et à filmer le concert du groupe de musiciens (sur pied, s’il vous plait, et pas assis comme d’hab) dont il fait partie pour leur permettre de garder une trace de ce moment unique qui fait, comme la plupart des événements sur l’archipel (couchers de soleil inclus) mentir la maxime selon laquelle « la réalité revient toujours ». La première leçon de stagiaire au cadre que je retiens est qu’il ne faut jamais quitter sa caméra, ici plus encore que n’importe où dans le monde… De toutes façons, croyez-moi, quand vous voyez c’qu’on voit, on ne pense qu’à une chose : ne pas en perdre une miette et… ne pas perdre la miette. Une miette de terre dans un océan pacifique, c’est joli non ? et de miette à mouette il n’y a qu’un bec, serait-ce le début d’une transformation ?!

Tofa, et la colo s’envole becqueter...... FUNny


13 / 02 / 06 - 16 : 03
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Talofa, Bonjour, et Hello !

La colo est au complet maintenant puisque Sarah (Hemstock), notre spécialiste de la biomasse et du biodiesel, consultante indépendante pour la SOPAC entre autres (on n’a pas encore eu bcp de temps pour discuter de son parcours aussi atypique et dense que celui de Pierre apparemment), est de retour à Tuvalu où elle n’était pas revenue depuis son voyage de trois jours il y a deux ans quand Gilliane et Chris l’avaient rencontrée ! A peine la demoiselle déposée sur la piste « made by » America, un lunch rapide mais conséquent (pie à l’agneau pour les uns, poisson pour les autres et arbre à pain arrosé de toddy rouge garanti sans alcool), nous a permis de faire connaissance. Puis Sarah a filé louer une moto, histoire de reprendre possession de lieux et de ne pas perdre une seconde de temps pour la partie d’étude qui la concerne ; Pierre, lui, est reparti dans sa chambre d’hôtel-bureau, où les moustiques et les gékos organisent des meetings réguliers, étudier les chiffres de la consommation et de la production d’électricité fournis très gentiment par « Dr » Mafalu, le directeur de la compagnie électrique, qui, au passage, nous a signalé que si nous trouvions quelque chose d’intéressant avec les énergies renouvelables, il serait ravi de nous soutenir !!! Nous ne attendions pas à une telle réaction de sa part. L’accueil que nous recevons d’ailleurs est assez bluffant !, mais il est bien entendu évident que le travail de lobbying triennal de notre cheffe-mouette facilite grandement les choses.
Nous sommes également passées, remettre les graines, réclamées et promises à Seluka Seluka, qui porte son nom et celui de son arrière-grand-père, le responsable de l’agriculture biologique au Ministère de l’Agriculture. Il était visiblement très ému. Bien qu’ayant mis quelques sachets de côtés pour les distribuer aux tuvaluens qui disposent d’un petit jardin, nous lui avons visiblement remis une grosse quantité de graines. Il a promis en nous quittant d’envoyer un mail de remerciement à Philippe Desbrosse et de nous tenir au courant de leur devenir. L’idée était d’apporter des semences qui n’existaient pas ou très peu sur l’archipel, mais qui étaient susceptibles de s’y plaire, qui puissent pousser en surface, puisque vous savez que le taro est devenu bien rare sur Funafuti compte-tenu de la salinisation des sols, pour leur permettre de diversifier les accompagnements des plats : les féculents et le riz à tous les repas, ça vous plâtre un estomac pour des siècles !
Dans la série « rencontres au sommet », nous avons partagé plus de deux heures très chaleureuses avec le Secrétaire Général du gouvernement, Panapassi ! Le numéro deux !, excusez-nous du peu, a en effet accepté, et proposé du reste, de nous rejoindre sur la terrasse de l’hôtel en prenant sur son temps de vacances, pour une discussion à bâtons rompus : Pierre a fait un brillant exposé sur l’avancée de ses observations et des possibilités d’équipement de l’archipel en éolien et solaire. L’éolien est définitivement une bonne option, bien moins coûteux que le pétrole, installations comprises ! Le solaire, Pierre est moyen pour à cause du coût, y compris du prix des batteries (les premières pièces à devoir être remplacées), et du problème de formation indispensable de personnes capables d’assurer la maintenance. Pour Sarah, c’est moins perdu d’avance si on inclut la maintenance au rapport et si on étudie des solutions au cas par cas comme celle d’installer un appareil de stérilisation solaire pour l’hôpital ou l’éclairage public. Pierre du reste, bien que répétant que l’éolien est LA solution immédiatement envisageable, - même si elle ne permettrait sûrement pas d’alimenter toute l’île, mais de prendre en charge une partie de l’électricité produite -, a fini par admettre qu’il existe des systèmes d’alimentation électrique solaires des habitations qui fonctionnent en réseau (par opposition aux équipements individuels) et s’affranchissent de batteries. Panapassi a écouté avec beaucoup d’attention, impressionné par le travail déjà réalisé par notre Pierrot. Faut dire que Gigi n’a pas fait de faute de casting : Mr Radanne était quand même le négociateur pour la France à Kyoto, celui qui a devancé, par la création d’une agence de conseil en environnement le débat sur le climat désormais très à la mode au café du commerce comme dans les cîmes étatiques, puis assuré la direction de l’ADEME de 1998 à 2003, et qui est aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes français en matière de changement climatique et d’énergies renouvelables. Panapassi a ensuite livré à Gilliane tous les contacts (noms, fonctions et téléphone, même celui de sa femme !) des interlocuteurs les mieux placés pour répondre aux interrogations de Pierre et Sarah. Ailleurs dans le monde, qu’on ait déjà traversé le périf ou non, ce ne sont tout de même pas des situations courantes ! Et les regards qui nous entouraient nous prouvaient qu’ici aussi c’est pas si courant.

Le lendemain, constatant que le responsable de BP, importateur monopolistique de pétrole sur l’archipel, nous posait un gentil lapin, ce qui est ici un sport national !, nous sommes allés voir l’arrivée d’un cargo, son déballage d’objets en tous genres et de victuailles, c’est aussi l’unique moyen pour les familles éclatées entre les îles de se réunir. Une dame âgée et malade, qui a dû l’attendre longtemps son cargo sur une autre île, a été évacuée vers l’hopital. A Tuvalu, le premier principe de survie est de ne pas tomber malade ! Et on peut dire qu’ils ne s’en sortent pas si mal. Sur le chemin du retour, à pieds au départ puisqu’aucun bus ne semblait aller jusque là, nous avons pu constater l’ampleur du « dégat borrow pits » : ces trous creusés par les américains pour construire la piste d’atterrissage en 1942 pour attaquer le Japon, sont désormais remplis d’eau et de détritus à toxicité variable, mais certaine : pots de peintures, d’entretien, ferraille, verre brisé… Si je vous dis que les gamins y jouent parfois, vous le croyez ?! Sur ce côté de Funafuti la mer est plus démontée que dans le paisible lagon sur lequel donnent les chambres de l’hôtel. Savoir que les grandes marées, dont la fréquence vous le savez aussi s’est considérablement accrue, vont déverser leurs vagues de 3 m par ce côté-là, bordé de nombreuses tombes, de carcasses de la guerre rongées par le sel et d’habitations « favelesques » baignant dans l’eau croupie des borrow pitts, fait plus que froid dans le dos, ça fait carrément mal au bide. Y en a du boulot !!! Et quand on croise les sourires des gamins sur la route, on se dit que pire serait de ne rien faire, et que nous devons faire avec eux. « Observer de loin n’a pas de sens, me disait Helène, professeur à l’université de Tasmanie en visite pour un début d’étude sociologique sanitaire et sociale sur l’archipel, il faut absolument agir tout de suite ». Pour qu’une sociologue dise ça, je peux vous dire que ça souligne l’urgence !

Nous rencontrons ensuite les japonais chargés d’installer le nouveau générateur à fuel sur Funafuti. Développement durable, connaissent pas. Et bien que Panapassi nous ait signalé que le gouvernement avait réclamé lors des négociations, courriers à l’appui, qu’ils intègrent dans le système, qui relèguera l’ancien générateur au statut de producteur d’électricité de secours pour l’île, la possibilité de switcher du fuel à une énergie renouvelable, il semble que l’idée continue de les faire doucement rire. On a les images ! Panapassi du reste nous a sans doute un peu édulcoré les doléances gouvernementales en matière de renouvelable, car il ne pouvait ignorer, avant notre entrevue, que le contrat préliminaire au lancement de l’appel d’offre (ouvert à des entreprises exclusivement nipponnes), pour la fourniture du nouveau générateur avait été signé le 20 juillet ! Doit-on en vouloir pour autant aux tuvaluens de céder à la fourniture d’un générateur clé en main quand l’électricité saute quinze fois par jour y compris pendant les opérations chirurgicales !
Bref, le contrat avec le Japon est signé et de 1000 kw, Funafuti passera à 1800, 100% non renouvelable et 40% de rendement : « 60% qui chauffent les petits oiseaux » comme dit Pierre ! M’enfin, on perd pas l’objectif de vue, d’autant que nos amis scientifiques nous ont confirmé qu’après quelques réglages il sera possible d’alimenter la turbine avec du biofuel (lorsque celui-ci sera disponible sur le marché…) et dans un futur plus proche, si « Dr » Mafalu reste dans les dispositions exprimées lors de notre entrevue (on a aussi les images !), il serait également possible d’utiliser les 60% non pour chauffer les beaux zozios de Tuvalu où le thermomètre ne descend jamais très en dessous de 30°c, mais pour désaliniser l’eau ! Le « combat » ne fait que commencer, d’autant que Pierre craint déjà que le surplus d’électricité qui compensera très très largement les régulières pannes de courant, ne suscite la tentation de consommer plus.

Raison de plus quand même pour obtenir pour Sib un contrat en bonne et due forme avec le gouvernement. Proposition que Panapassi a trouvé très judicieuse et dont il a promis de parler aux avocats pour que nous officialisions notre travail et ayons plus de poids auprès des donateurs internationaux qui seront bien entendu aussi essentiels qu’indispensables à la chose. Croisons les doigts pour que le monsieur n’ait pas simplement cherché à gagner notre confiance : Gilliane l’an dernier n’a jamais obtenu le soutien écrit qu’il lui avait promis…

Nous avons également eu l’occasion de visionner le bout à bout de n’importe quoi de Paul Lindsay dont nous avait parlé James Conway avec finalement beaucoup d’indulgence. Nous avons en effet largement de quoi alourdir ses critiques : à peine le générique façon film catastrophe à giga bidget, un constat s’impose : logique narrative zéro, structure inexistante, emotion nulle ! On ne sait rapidement plus quel est le sujet, ni où on se trouve ; le grain de l’image est inégal, alors qu’on pouvait imaginer que sur les quelques milliers d’heures qu’il a tournées, le monsieur aurait pu trouver une sorte d’harmonie ; la majorité des images est tournée en voiture (le chauffeur de taxi assure une partie des commentaires) et en ligne droite, si bien qu’on a l’impression que l’île fait 300 km de long ; trois personnages en fil rouge : une vieille dame dont les commentaires sélectionnés ne sont sans doute pas les meilleurs ; le scandinave que l’on voit effectivement en tenue traditionnelle dans un show tv clownesque, qui sert d’intervieweur et met dans la bouche des interwievés les mots que le réalisateur veut entendre ; et un monsieur obèse et antipathique que l’on voit pendant cinq minutes s’empifrer dans la cuisine du restaurant de l’hôtel (quel rapport avec la montée des eaux ?), se promener en tongues avec une démarche ridicule, quand il ne déborde pas de sa mobylette et lorsque le commentaire annonce qu’il est décédé, la séquence suivante est le sacrifice d’un cochon pour une fête traditionnelle ! ; dans le même ordre d’idées, un plan de cochons dormant allongés sur le sol est suivi d’une séquence filmée à l’identique d’hommes faisant la sieste parterre… ; s’enchainent des illustrations curieuses telle que celle d’un « voyez ces bouteilles et ces canettes par terre » sur une image de plage immaculée ! ; sans compter les jolis plans du lagon qui restent un seconde et demi pour justifier une « transition » brutale. J’en passe et des biens mûres…

Bon allez, comme d’hab’ on s’en garde un peu pour le 8 et excusez par avance la fréquence irrégulière des mises en ligne !

Tofa !

Fun

13 / 02 / 06 - 16 : 01
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2 août 2005

Ca se passe comme ça à Tuvalu !

Bein me v’la bien, ça fait plusieurs jours que je vous laisse sans nouvelles de la colo, et j’sais même pas par quel bout commencer. Un récit chronologique n’aurait pas de sens, à Tuvalu les choses se passent, s’enchainent, se croisent, se mélangent, c’est un tourbillon de rencontres, de couleurs, de saveurs (j’adooooore les sashimis !), de récits… et puis faut avouer qu’on bosse dur pour optimiser cette troisième phase de Small is Beautiful (l’étude) sur le temps imparti.

Le dépaysement total des deux premières heures a disparu pour faire place au sentiment curieux d’être là depuis des semaines, d’être chez soi, curieusement. Comme disait Chris (‘topher Horner, coauteur de Gilliane sur NAP, ou TIP pour la version anglaise) lorsque nous étions à LA, « à Tuvalu, tout est charmant ». C’est vrai ! Au passage, merci à lui pour le cours de son, dispensé patiemment avant de partir : so far so good ! Et puisqu’on en est aux congratulations : signalons et félicitons Raphaelle pour son intervention sur Direct 8, qui avait contacté Alofa trois jours après l’envoi par ses soins du communiqué du voyage ! et merci à Chris, « twice » again, qui lui s’est prêté quelques jours plus tôt au jeu de questions réponses d’une radio Californienne pour un package film et voyage, et et et nous a signalé l’invitation prochaine de Trouble in Paradise pour un festival à Téhéran ! On n’a pas l’air comme ça mais on suit ! Internet a relié le monde à Tuvalu et Tuvalu au monde…, sauf quand le courant saute ce qui arrive deux à trois fois par jours depuis que nous sommes là. J’voudrais pas dire mais 1+1+1 tuvaluens qui allument un néon, ça vaut pas les 350 kilowatts dont le gouvernement a besoin pour faire fonctionner son building de conception taiwanaise : à lui seul il pompe quand même un tiers de la production d’électricité de l’île ! Mais lui les coupures, il s’en fiche un peu, puisqu’un groupe électrogène de secours lui permet de ne jamais être plongé dans le noir… Pas comme Gilliane et moi, lorsque revenant du Fagogo Malipoulipo où nous étions un soir allées écouter les musiciens jouer du youkou’olé’olé, les pattes molles mais non coupées compte-tenu de la quantité acceptable de kawa que nous y avions bue, nous nous sommes trouvées à mi-chemin plongées dans l’oscurité la plus totale. Depuis les lampes de poches ne quittent plus nos sacs…

Bref, ici le supermarché vend autant de la lessive que « des » (une) 125 : bah oui pour arpenter les chemins, y a des motos, des taxis, des bus et pas mal de voitures – ça ne choque pas au début, mais quand on voit les flatulences d’un camion noircir l’air d’un si petit endroit où, en passant, tout est accessible à pieds, au pire à bicyclette, on est contents que le tanker ne soit pas arrivé comme prévu. Enfin, on est content 5 minutes, car quand on réalise qu’il faut chauffer l’eau de pluie pour la rendre potable, qu’on cuisine au kérosène ou que l’électricité fonctionne au fuel, bah on se dit qu’en attendant que Small is Beautiful n’atteigne sont objectif de diminuer la dépendance énergétique de Tuvalu, il vaut encore mieux que le tanker passe. Et il est passé… après une dizaine de jours de fermeture des pompes : « fuel empty » qu’elles affichaient !! Un tuvaluen nous a raconté être tombé rade près de l’aéroport, sa voiture y dormait depuis plusieurs jours. Pas moins de 5000 litres d’essence déversés dans les deux, trois pompes de Funafuti, ça vous décoince des véhicules en rade. M’enfin, quand même il commence à y avoir pas mal de traffic : la très grosse majorité des voitures qui circulent sur Funafuti est d’ailleurs propriété du gouvernement, ah la la, ils sont peut-être en short, mais quand même, est-ce bien nécessaire ?

Passée cette douloureuse question du pétrole pollueur-nourrisseur dont la substitution n’est malheureusement pas prévue d’ici la fin de notre mission (mais vous l’aurez compris elle s’incrit dans un plan décennal) nous reste l’envie de ne pas contribuer à épuiser cette île rompue à l’exercice de fonctionner au jour le jour. Il y a peu d’endroits dans le monde où l’on mesure à mon sens à ce point les limites de la ressource eau (comme dit Pierre j’ai pas traversé le périf’ !) : recueillie précieusement dans des containers à chaque fois qu’il pleut, ses réserves diminuent jusqu’à l’averse suivante. Au bout de trois semaines sans pluie, ça commence à hoqueter sévère dans le robinet !
Dans la chambre du Filamona, il est précisé qu’en cas de pénurie, il faut couper la « clim ». En fait de clim il s’agit d’un ventilateur fatigué et bruyant qui brasse de l’air chaud, que je ne branche que quelques heures lorsque la moiteur fait par trop ruisseler mon petit corps habitué aux climats plus tempérés. La clim, rarement neuve, y en a dans l’immeuble du gouvernement, à l’hôpital, à l’hôtel (16 chambres), au filamona qui reçoit lui aussi quelques visiteurs palagi (étrangers) et dans quelques bâtiments, comme la banque où l’air est aussi frais que dans un frigidaire du reste. Les maisons individuelles n’ont souvent pas de fenêtres, rarement une porte, alors la clim eux ils s’en passent. Et puis, même en bon occidental pourri gâté, on s’y fait à cet air, autrement plus supportable qu’un Paris au mois d’août. Et puis le vent est là. A certaines heures, les cheveux n’ont d’ailleurs qu’à bien se tenir : pour Gilliane c’est version rideau dans les yeux, pour moi c’est version houpette anarchique et pour Pierre c’est de sa chambre qu’il analyse les données du zéphyr local fournies par Hilia la responsable de la station météo. Elle a des relevés qui remontent à 1949, trois relevés par jour, 365 jours par an, ça fait plus de 320 000 lignes de chiffres à convertir en graphiques pour le pierrot ! Mais la bonne nouvelle pour notre ami SiB, c’est qu’avec une moyenne de 7,8 m/s (estimation est à affiner) l’installation d’éoliennes est envisageable ! Et comme l’électricité ne se stocke pas, Pierre, qui ingurgite les données (SOPAC, de l’ambassadeur, d’Hilia etc. etc.) à vitesse grand V, a même pensé utiliser le trop plein d’électricité que produirait l’éolienne en cas de forte poussée du vent, pour désaliniser l’eau, histoire d’augmenter les ressources d’eau douce de l’archipel qui ne dispose bien entendu pas de nappes phréatiques contrairement à ce qu’en disent les rapports du National Tidal Facilities (qui s’occupe des affaires de marées) australien cité dans la plupart des articles à charge contre les tuvaluens et leur soit disant mode de vie de dépravés qui ne sauraient ni cultiver ni épargner leur ressources…

Je vous sers tout ça dans le désordre mais c’est un peu comme ça que je le reçois.

Le petit déj au Filamona, c’est fais comme chez toi : ouvre les placards, prends une tasse, du café lyophilisé et de l’eau dans la bouilloire – surtout pas au robinet, même pour te brosser les dents, sinon c’est un grand moment en tête à tête avec tes intestins -, moi qui n’aime pas fouiller, j’ai mis trois jours à comprendre qu’ici c’était même recommandé de faire sa popote matinale, trois jours à aller chiper une tasse à l’hôtel en « louzdée ». Comme je suis souvent fourrée chez Gilliane (pour bosser et… le chocolat qui est dans le frigo), c’est passé ! Parait que mes allers et venues ont été repérées d’ailleurs, par Emmanuel, le linguiste autrichien (une encyclopédie vivante sur l’histoire de Tuvalu !), qui a dit à Gilliane avoir vu entrer un jeune homme dans sa piaule !
Ca va qu’il est sympa ! Ceci dit, si d’autres ont pensé ça, notre Seagull internationale va bientôt se retrouver avec une rimambelle de minets en pantacourt devant la 105 !

Dans la chambre 3 du filamona, j’ai eu droit à une visite d’un tout autre ordre et un moment de solitude qui n’eut rien d’intestinal : un animal rampant à carapace orange, de taille conséquente et se déplaçant avec une vivacité paniquante, que j’assimilais à une écrevisse en forme de scarabée lorsqu’en pleine crise de panique je tentais de décrire la chose à mes petits camarades. Je ne remercierai jamais assez Gilliane d’avoir interpellé ce qu’elle nomma très vite cafard (premier specimen du genre qu’elle voyait sur l’île) à l’aide d’un petit mouchoir. Je lui en veux à peine d’avoir souligné qu’il était vraiment petit comparé à ses cousins américains, plus d’avoir déposé délicatement la bête si près de l’entrée de la maison. Si on les traite comme ça, c’est évident qu’ils nous survivront !! Bref, à part ça, je mène une lutte déséquilibrée au spray et à la claque avec les moustiques qui se relaient dans ma chambrette, c’est pas parce que je dors seule que j’ai besoin de compagnie, mais allez leur faire entendre ça…

Pour le petit déj, c’est toi qui fais, pour téléphoner c’est une madame qui fait tout pour toi : au bureau des télécommunications, tu donnes ton numéro à la dame avec l’indicatif, elle tapote, attend que la personne décroche, lui annonce que tu veux lui parler en direct live de Tuvalu et te passe l’appel dans l’une des trois cabines. C’est tout juste si elle ne demande pas ce que tu veux dire à ton interlocuteur. Y a pas de lumière, du moins j’ai pas trouvé, la pièce fait à peine 1m2 et il y a deux téléphones (dans celle où j’ai aterri en tout cas) : un vieux « pour la déco » que j’ai quand même décroché en disant « allo » et un second plus moderne, c’est lui qui marche ! A deux dollars australiens par minute, tu apprends à optimiser les « ça va ? » « tu vas bien ? » « bon j’peux pas rester longtemps ? », échangés avec l’autre côté de la Terre. C’est frustrant mais ça fait bien plaisir.

A Tuvalu, et ce d’autant plus que tu traînes avec Gilliane, tu peux rentrer dans le bâtiment du gouvernement, monter sans croiser personne jusqu’aux bureaux des ministres et aller serrer la pince, sans avoir pris rendez-vous, au Conseiller des finances, James Conway par exemple. C’est en tout cas par lui que nous avons commencé. Tu peux discuter une heure avec lui, qui te reçoit en chemisette et bermuda, te voir remettre la dernière étude en date sur les énergies renouvelables dans le Pacifique et Gilliane se voir sollicitée pour pauffiner un document officiel sur « les objectifs du millénaire » pour Tuvalu qu’il doit présenter au prochain conseil ! Gilliane Le Gallic, Ministre de l’environnement à Tuvalu, pendant que vous y êtes. Ils vont nous la piquer, c’est moi qui vous le dis !
James a également de nouveau ciré les tongues de Gilliane et, par procuration, celles de Chris pour leur film, faisant par comparaison avec l’incomparable (!) une analyse filmique très détaillée de Before the Flood, un documentaire sur Tuvalu réalisé par Paul Lindsay diffusé par la BBC en 2005 et dont James doit incessemment sous peu nous remettre une copie. Il semble que le réalisateur du documentaire (7000 heures de rushs et 5 voyages pour le monsieur quand même !) ait fait quelques erreurs de chiffres et d’angulation du récit par rapport à ce qu’il annonçait au départ, qui ont passablement énervé les tuvaluens qui ont eu la chance de le voir : James regrette notamment que ce documentaire parle moins des habitants de l’archipel que des générations de tuvaluens expatriés notamment à Fidji sur un îlot acheté par quelques familles de Vaitupu dans les années 40. En passant, Emmanuel nous a aussi raconté que les gentils américains avaient, pendant la seconde guerre mondiale, déplacé les habitants de Funafuti vers un îlot au sud du lagon de Funafuti, tandis que son adversaire japonais était, lui, perché lui sur Kiribati avec un mépris similaire pour les autochtones. – La visite prochaine à Tito « la mémoire de Tuvalu », complètera la richesse des informations déjà confiées par Emmanuel sur l’histoire de Tuvalu ! - Pour Conway, la montée des eaux compliquera surtout l’existence de ceux qui y sont encore. Il souligne aussi goguenard que le fil rouge dudit documentaire est un suédois ( !) qui a quitté l’archipel depuis fort longtemps et que l’on voit se trémoussant en habit traditionnel tuvaluen sur un plateau de la télévision nordique, ce qui semble un peu loin des réalités de l’archipel encore une fois. Enfin, la baseline dudit film est exclusivement axée sur le dot tv, qui aurait été d’après l’auteur, et de nombreux journalistes qui auraient oublié d’enquêter, vendu par les tuvaluens et leur rapporterait 50 millions de dollars US par an !!! Pour vous situer un peu la taille de l’erreur : le dot tv (ou .tv) a été acheté par une boite de com américaine en 1999 pour environ 20 millions de dollars US, moyennant quoi Tuvalu touche un pourcentage à chaque ouverture ou renouvellement de l’abonnement d’un site en .tv Le dot tv leur rapporte aujourd’hui environ 2 millions de dollars US par an, ce qui est sensiblement différent des 50 millions du Polo ! Le gros des ressources de Tuvalu ce sont les intérêts du Trust Fund, un fonds ouvert à l’indépendance avec le soutien d’un certain nombre de donateurs étrangers, au capital duquel ils n’ont pas touché encore.

On s’en garde un peu pour le 7 si vous le voulez bien : mon stage caméra continue pendant l’élection de Gilliane au Parlement ?, demain c’est le jour de la fête des enfants, on sait quand ça commence (suffisamment tôt pour avoir des yeux de poisson au réveil), pas quand ça fini. Le moustique du soir a déjà succombé.
Bonne nuit à tous !

Fun

13 / 02 / 06 - 16 : 00
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30 juillet 2005

Ok, je vous entends pester d’ici : je vous fais patienter depuis deux jours avec des récits périmés alors que vous savez bien par la rumeur publique que nous sommes déjà arrivés à Funafuti, l’île capitale de Tuvalu ! Eh oui nous avons effectivement pris le petit coucou des airs hier matin : je ne l’avoue que maintenant mais j’avais un peu les pétoches de m’embarquer dans ledit coucou. Allait-ce bouger ? trembler ? ou bien serait-ce moi ? faire un bruit infernal ? parvenir à destination sans encombre ?… La dernière fois, sur un vol aller ou retour je ne sais plus Gilliane avait tellement de bagages que certains passagers ont été peses pour ne pas déséquilibrer l’engin, vous imaginez ! Eh bien puisque je suis en capacité d’écrire, que je puis vous assurer ne pas avoir perdu une once de capacité auditive et que tout le monde a pu monter à bord, la réponse est que ça s’est bien passé. Enfin bien, si on omet qu’au petit déj avant de partir j’ai craché une pleine gorgée de café sur la chemise de Gilliane qui venait de me faire exploser de rire, qu’il n’était pas super facile d’avaler un sandwich au poulet et une gigantesque part de gateau dans l’avion à 10h du matin, en pleine digestion dudit petit déj, et que j’ai malencontreusement déversé la totalité de ma tasse de café avionesque sur mes genoux – Gilliane a dû penser que je ne l’avais pas volé -, mon sac à dos et la sacoche de mon ordinateur portable. Je dis « mes », « mon », « mon », non pour faire la fille autocentrée mais pour vous prouver que cette fois-ci personne n’a été blessé ! (sauf les epreuves du bouquin que Pierre m`a demande de relire…)
Passé l’épongeage des choses épongeables et la vérification du non esquintage des objets qui ne pouvaient pas me lacher si près du but, j’ai pu profiter de la vue magnifique offerte par le hublot : ça va très vite, un atoll se profile au loin, puis disparaît à la pointe de l’avion, vous procédez à une descente droit vers la mer et d’un coup vous voyez qu’en fait de mer, il y a des arbres et… déjà vous touchez terre !!!
Et là bah forcément ça dépayse : le miniplane avait l’air climatisé s’il vous plait, de sorte qu’en en sortant vous êtes saisi comme un nem qu’on voudrait cuire à la vapeur, les objectifs de caméras se couvrent instantanément d’une épaisse buée et là un peu sonné vous vous dirigez comme tout le monde vers le batiment du TUVALU AIRPORT. Douane formelle mais sérieuse, c’est pas là qu’on va nous mettre en quarantaine pour transport illicite de graines biologiques, fromages qui puent, chocolats, more than one liter of alcool et over over 20 x 20 cigarettes ! Ici les douaniers, comme les agents des derniers « points » de « contrôles » vous offrent des sourires francs et chaleureux – remarquez il fait 60° sous les chemises ! -. La plupart connaît notre Gigi nationale comme la mouette blanche. D’ailleurs en la voyant passer de bras en bras, Pierre se dit qu’il faut dare dare prendre les bagages en mains, parce que l’enfant adoptive du pays semble déjà avoir oublié qu’elle vient d’arriver, et nous avec ou devrais-je dire avec nous. Y en a du monde partout, l’arrivée de l’avion c’est quelque chose ! On récupère les 543 kgs de bagages de notre guide au milieu des « GILLIANE !!! » « WELCOME BACK !!! » « SO, YOU’RE HERE AGAIN » « FOR HOW LONG ? » ici la réponse se donne en jours «FIFTY DAYS ! ». Aujourd’hui elle a encore répété fifty days, si ça continue je lui dirais qu’elle s’est bloquée en position repeat et que ça va finir par manquer de crédibilité ! Gigi nous retrouve finalement dégoulinants de sueur et un brin d’organisation semble naitre : je me glisse dans la voiture de l’hôtel qui se trouve à 20 mètres de là, ouais mais on a plein de bagages et puis j’sais pas où c’est. Au départ je ne dois pas y rester, à l’hotel, je suis annoncée au Filamona chez Penni. Mais à l’hotel ils n’ont réservé qu’une chambre. « Bon bah Fanny on va partager la chambre et Pierre ira au Filamona ». « Heu ouais » que je dis, ravie que le café du matin n’ait pas laissé plus de traces que sur la chemise. J’aide à descendre les bagages de la voiture et… « alors ? » « C’est arrangé tu vas au Filamona » « Heui ouais d’accord », que j’dis. Je rencarde le chauffeur, on remet mes petites affaires dans la voiture et partons à 10,5m de là pour poser le nem bien cuit dans la chambre n°3 aménagée par Penni qui tient outre cette, comment dire, chambre d’hôte, la numéro un, la deux et le resto chinois. A vol de mouette 10,5 m c’est pas loin, à saut de puce non plus, mais ces cochonneries nous ont finalement laché les gambettes – forcément y avait plus rien à bécqueter dessus ! -, la voilà donc qui se pointe pour faire les présentations. « GILLIANE !!! » « WELCOME BACK !!! » « SO, YOU’RE HERE AGAIN » « FOR HOW LONG ? » «FIFTY DAYS ! » « LET ME INTRODUCE FANNY » « HEY FANNY » « TALOFA » que j’réponds c’est un bonjour sésame à sourires ! Je pose mes petites affaires, délivre le PC de la sacoche humide, j’empeste le café, et nous repartons vers l’hotel (40,5m) pour boire une bière face à la mer. Waou ! Là je dis juste waou ! « GILLIANE !!! » « WELCOME BACK !!! » « SO, YOU’RE HERE AGAIN » « FOR HOW LONG ? » «FIFTY DAYS ! ». Moi, plus bouger, la bouche ouverte et les yeux qui refusent de cligner de peur de perdre une miète de ce paradis sans nuages dont j’ai peine à imaginer qu’il soit bien réel. « GILLIANE !!! » « WELCOME BACK !!! » « SO, YOU’RE HERE AGAIN » « FOR HOW LONG ? » «FIFTY DAYS ! ». J’ai déjà entendu ça quelque part. Cette fois c’est John, le responsable de l’une des deux compagnies maritimes de Tuvalu. Moi poser fesses sur banc et regarder lagon. Polie j’arrive quand même à ne pas trop décrocher de la conversation : John emploie 150 tuvaluens, il est, avec l’autre compagnie maritime, le second plus gros employeur de l’archipel après le gouvernement. Il loue les services de ses marins aux bateaux allemands et à chaque fois qu’il y a une demande. « Sorry to leave you, but I’ve a family emergency » Ok John, moi m’en faut pas plus, je sais qu’ici ton maillot de bain c’est le pantalon que tu portes, pudeur oblige, alors, ni une ni deux, j’abandonne mes petits camarades et plonge dans le lagon ! Et là si je vous dis comment c’était vous allez me détester pour l’éternité : c’était pas bien, l’eau était trop bonne, trop claire, trop bleue, le soleil trop jaune, l’horreur quoi !

Fun

13 / 02 / 06 - 15 : 57

Mardi 26 juillet : la sauterie chez l’ambassadeur !

Lorsque nous arrivons devant l’impressionnante demeure de l’ambassadeur de France à Fidji, aucun des convives, ambassadeur compris n’est encore arrivé. Un poil empruntés nous finissons par souscrire à l’invitation d’un bel hindou en costume blanc immaculé de pénétrer la demeure et d’apposer nos signatures sur le livre d’or. Nous trouvons ledit cahier à demi-rempli – faut dire qu’il y a quand même pas mal de pages -, le carnet d’adresses de Gilliane, qui, à peu de choses près, a composé la liste des invités du soir, devrait lui permettre de couvrir quelques pages de plus. L’ambassadeur, Eugène Berg, arrive tout juste en voiture. Décontracté, malette à la main, en pantalon de toile et chemise, il nous confie à sa femme Florence, une belle européenne, qui nous invite à nous installer dans le salon. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, ledit salon se remplit du reste des conviés : il y a Diane Mcfadzien, coordinatrice des changements climatiques de la région pacifique au WWF, trois mètres quatre-vingt sans lever les bras ! et une collègue hindou, de taille plus standart - nous apprendrons qu’elles mènent une étude sur le climat et l’adaptabilité à Tuvalu depuis… à peu près deux jours si l’on en juge par l’avancée des travaux, en gros leur projet c’est Sib les énergies renouvelables, l’adhésion de l’ensemble de la population tuvaluenne et un certain nombre d’autres actions et précautions en moins (forget my lack of partiality, mais il y avait chez elles une vraie propension à la rétention d’informations, alors qu’a priori ce sont des thématiques où il est bon de fédérer) – ; Christophe Grandcolas, un genre de dandy du Pacifique, expatrié français un poil blasé qui travaille sur la constitution de systèmes fiscaux adaptés aux petites îles pour le FMI ; Garry Wiseman, coordinateur du PNUD Pacifique Centre, un grand gars à l’humour détonnant qui nous recevra le lendemain dans son bureau pour nous présenter un associé pour le GEF (Global Environment Fund) et l’énergie en racontant qu’il a une vue sur les toilettes publiques de Suva, quand les autres donnent sur la mer ! ; Aren Baoa du South Pacific Community, dont Gilliane disait l’an dernier qu’il avait le sang « kawaté »*, a priori ledit sang ne s’est pas dilué depuis, il est aussi le frère d’Atabi, le musicien que nous avons rencontré la veille ; Julie Sutherland de l'Union Européenne, que nous rencontrerons également le lendemain en privé dans son bureau : une grande dame blonde adorable qui fait beaucoup de bateau et de plongée. Elle nous a raconté avoir effectué un voyage en qualité de spécialiste de la navigation en compagnie d’un australien, de sa femme et de la petite amie de sa femme – une femme moderne pourait-on dire ! ; Yogita, responsable de l'éducation à la Sopac, une institution financée par des subventions internationales qui joue un rôle d’expertise et de communication sur le climat dans la région pacifique ; Léon Zann de l’Université du Pacifique Sud que nous aurons tout le mal du monde à séparer de Pierre en partant tant les deux chercheurs s’étaient engagés loin dans une conversation politico-climato-pleinsdetrucs ; et Taukelina Finikaso, le Haut Commissaire de Tuvalu, que nous croiserons le surlendemain à l’aéroport.
Le dîner fut très bon, même s’il nous fit sourire de déguster une soupe en entrée étant donnée la chaleur qui régnait sur la terrasse et une omelette norvégienne flambée en dessert alors que nous baignons dans le Pacifique (ok c’est l’hiver !). A 23 heures, chacun avait fait le plein de cartes de visites. Après avoir salué l’ambassadeur et sa femme, nous prenons congé pour être gentiment raccompagnés en 4x4 par Christophe Grandcolas. Savoir que nous lui allongeons à peine la route nous permet de déculpabiliser un peu de l’usage de cet engin sur lequel nous avons coutume de déverser notre fiel.
Le lendemain, vous l’aurez compris nous revoyons quelques-uns des conviés à la sauterie, en solo, et Gilliane se verra proposer une visite à l’ambassade ; Eugène Berg porte en effet une jolie confiance à notre chef-mouette et s’intéresse beaucoup au projet : il lui remettra tout un tas de documents à transmettre à Pierre pour compléter les éléments dont il dispose déjà pour l’étude des énergies renouvelables.

Bon et puis avant de nous cuiter !, je tiens à dissiper un malentendu, dû à une malheureuse faute de frappe : dans un paragraphe du blog 3 il était écrit « Après des aux revoirs chaleureux et une invitation pour une nuité chez eux pour Pierre en moi en cas de galère au retour (…) ». Il fallait bien entendu lire “et” et non pas “en” : si le courant passe très très bien dans le trio que nous formons en attendant l’arrivée de Sarah et que le rire fait partie du voyage, nous n’avons pas procédé à, ni n’envisageons du reste, le type de rapprochement corporel suggéré, au sein de la colo. Mille excuses donc à nos moitiés respectives ! Pour celles et/ou ceux que ça intéresse, un cœur (sans faute de frappe !) semble etre malgré tout à prendre parmi nous, just try and figurate who i am talking about ;-) Enfin j’dis ça mais la donne peut changer une fois à Tuvalu… Vous pouvez compter sur moi pour vous raconter tout dans les moindres détails…

Le blog 5 arrive très vite avec son lot de « Talofa ! »
Portez-vous bien !
Fun

* le kawa est une plante : séché, puis broyé en poudre, il se consomme sous la forme d’un mélange liquide épais. Les effets psychotropes ne seraient pas ce qui prédomine, on garde toute sa tête, mais les connexions au système nerveux central sont affectées, de sorte qu’à en consommer en grande quantité les jambes n’hésitent pas à se dérober…



13 / 02 / 06 - 15 : 55
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Lundi 25, 13h, les choses sérieuses commencent !

Le Forum du Secrétariat pour le Pacifique où nous avons rendez-vous avec Chalapan Kaluwin, responsable du programme AusAid pour l’étude du climat et de l’élévation du niveau de l’océan pour la zone pacifique, est une sorte de résidence au milieu des cocôtiers et grands arbres en tous genres, paradis pour les oiseaux autant que pour les yeux. Ayant pour mission de filmer l’intégralité de l’entretien mené par Gilliane et Pierre, j’ai pris soin de vérifier tous les réglages de la caméra. L’entretien commence sur les chapeaux de roues, pas le temps d’enfiler le casque pour m’assurer que le son est ok, je prie pour que ce soit le cas. « Des plans larges, moyens et serrés », m’avait dit Gilliane, « et à la fin tu prends des plans de coupe sur les mains, des détails du bureau etc. » Je m’applique, m’efforçant de respirer le moins possible pour surtout… ne pas bouger, tant pis pour les crampes si la position est mauvaise et la tirade longue, c’est que j’ai affaire à une professionnelle ! Chalapan nous explique qu’il a bien constaté une augmentation du niveau de l’océan de 6 mm ( !) sur la dernière année sur Tuvalu – nous avions 4 mm dans nos tablettes -, mais qu’il est difficile de l’attribuer au réchauffement, car d’autres paramètres entrent en compte, tels que le vent qui pousse l’eau depuis Kiribati par exemple. Nous nous étonnons de ses arguments visant à relativiser l’impact du réchauffement puisque le vent qui souffle de Kiribati par exemple, ça ne date pas d’hier. Nous comprenons aussi que le monsieur est plutôt muselé par son financeur : le gouvernement australien ! que son rôle est de ne pas trop en dire tout en précisant bien que ce sont ses informations qui font loi et que le gouvernement australien n’aime pas trop les expertises qui ne passeraient pas par le crible de son dévoué Chalapan. L’homme ceci dit est charmant, il nous propose trois tonnes de documents « made for » Australia qu’il viendra le soir même nous apporter lui-même à l’hôtel, histoire qu’on n’oublie ni notre entrevue, ni les infos qui font loi.
Quelques plans de coupe supplémentaires et nous repartons pour Suva centre. Là c’est récré ! Après un rapide et légumineux léchage de vitrines (nous sommes encore lundi, jour de notre arrivée à 3h à Nadi, je ne vais pas vous le refaire) et une dégustation de spécialités indiennes qui ont bien falli coûter sa langue à Gilliane, qui s’est débarrassé in extremis d’un énorme morceau de piment, suivi d’un capuccino top bon, nous rentrons à l’hôtel. Un coup de fil nous averti que les casquettes que nous avons oubliées dans l’avion d’Air New-Zealand ont été retrouvées. Elles sont à Auckland, terminus du vol, et nous pouvons envoyer un coursier les chercher. Réaliser le prix de revient final des dites casquettes nous déclanche un bon fou rire ! Moi j’aurais bien laché l’affaire, mais c’est mal connaître Gilliane de croire que c’est son cas. Balance, peut-être, pour choisir la couleur des tongues, mais pour le reste l’ascendant que j’ignore doit avoir « têtue » parmi ses qualificatifs. L’affaire des casquettes oubliées n’est donc pas encore classée, des pistes sont déjà lancées pour leur rapatriement vers Tuvalu à moindre coût.
Mes paupières commencent à s’alourdir sévère mais l’infatigable Gigi parvient encore à m’enrôler pour aller boire une bière fidjienne, histoire de débriefer l’inter de l’après-midi, avant l’extinction définitive des feux. Je passe sur les problèmes de transits liés au voyage… oui vaut mieux passer, mais quand même… Pierre, totalement cuit, nous fausse compagnie, faut dire qu’il coupe ses nuits en deux pour terminer un bouquin !
Pour votre information, l’animal rampant qui l’a attaqué au Pacific Hôtel de Los Angeles est enfin identifié ! C’est une puce ! Un insecte qui pourrait bien mettre un peu de distance entre les membres de la colonie, s’il s’avérait qu’elle a pondu des œufs depuis son raid, la saleté ! Jusqu’ici tout va bien, même s’il faut avouer que désormais tout grattage est source de suspission.

Mardi 26 : shopping et internet avant le diner en grandes pompes chez l’ambassadeur
Pierre a bien dormi, ses piqûres le lancent moins et il espère que la puce s’est noyée dans le bain dans lequel il s’est plongé tout entier et ses vêtements ensuite, ne souhaitant pas rester dans l’histoire « comme celui qui a amené des puces à Tuvalu ! ». Après le petit déj’ où Gilliane retrouve par le plus grand des hasards une fille de l’aide nouvelle zélandaise de retour d’une semaine de vacances/travail avec ses enfants à Tuvalu puisqu’elle vient d’y boucler un programme de soutien, nous partons faire quelques emplettes en ville : paréos, chemises, chemises, paréos, chemises, chacun fait sa provision de cadeaux pour le retour. Puis nous passons au café internet pour rassurer tout le monde et désengorger nos boîtes. Gigi nous quitte en cours de route pour retrouver Atabi, l’un des musiciens du groupe de Tuvalu et sa femme Puanita, au bar de l’hôtel. Nous les rejoignons Pierre et moi les mains dégoulinantes de hotdog. Un avant goût de Tuvalu qui fait monter un peu plus encore l’excitation d’y aller (pas le hotdog, la rencontre évidemment). Nous discutons un bon moment et leur montrons notre magnifique Bande dessinée Alofademokentoise, les partitions des chants tuvaluens retranscrites pour la SACEM etc. Le couple est charmant, tous deux étudient à Fidji où ils se sont du reste rencontrés et mariés. Entre autres choses, nous parlons de la violence à Fidji : Atabi nous raconte que l’an dernier une prostituée a été assassinée par son macro chinois qui l’a découpée en morceaux et mise dans une valise. Moi qui me demandais pourquoi ils scannent les bagages de soute à Fidji, j’ai la réponse !
Après des aux revoirs chaleureux et une invitation pour une nuité chez eux pour Pierre en moi en cas de galère au retour, - après l’histoire de la valise, nous acceptons avec plaisir l’hospitalité de ses deux représentants du peuple le moins violent de la planète - ils nous quittent pour aller en cours et nous montons travailler un peu parce qu’on est quand même là pour ça !

Pour ne pas vous accabler, je réserve la sauterie chez l’ambassadeur pour le blog n°4

Vinaka de m’avoir lue !
Fun

13 / 02 / 06 - 15 : 54
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Hello, bonjour et pas encore Talofa, mais Bula quand même !

Dans l’avion d’Air New Zealand qui nous conduit à Fidji, réveillée par une odeur de pieds, peu forte, car nous sommes à peine 50 passagers (un blâme du côté des émissions de gaz à effet de serre !), mais soutenue, car malfré tout collective : il est 13h45 à Paris, 4h du mat à Los Angeles que nous avons quitté à 20h30 ce samedi pour les îles Fidji où nous arriverons dans trois heures : il y sera 3h du mat et on sera lundi ! Où est passé dimanche ? Bah il s’est coincé dans un fuseau qu’est-ce que vous voulez, et croyez moi ça fait tout bizarre. Gilliane, elle, est rodée avec ces affaires de décalage horaire, ça fait trois fois qu’elle fait le voyage. Maintenant elle rafle d’entrée les journaux disponibles et repère dès l’embarquement les séries de trois places consécutives où elle pourra pioncer tranquillement, avant de s’en emparer dare dare d’ici à ce que d’autres n’aient la même idée. J’ai fait ma maline en pensant que deux sièges de rang m’iraient tout aussi bien : à condition de tourner le rôti toutes les demi-heures, on va dire que oui. En tout cas j’ai eu plus de chances que Pierre qui, sur deux sièges de rang lui aussi, semble avoir été piqué sur les avants-bras par une bête mystérieuse. Nous résoudrons ce mystère le jour revenu*. Le commandant de bord nous a invité à dîner avant de piquer du nez : la collation ne vallait pas les bons repas d’Air France, mais là au moins on nous a resservi deux fois du vin... australien. Gilliane a d’ailleurs profité du second service pour s’enquérir du recyclage des déchets et autres ustensiles de dinette auprès des stewarts. La réponse n’est pas « génén’ » : « on a peu de place pour les stocker et puis il y a les risques de contamination avec les gobelets, alors seuls les barquettes, tasses et couverts sont réutilisés ». C’est déjà ça, chez Air France tout passe à la poubelle !
Puis la Mouette a volé vers son nid trois places, tandis que Pierre et moi nous pliions en chien de fusil chacun sur une version double siège. Six heures plus tard, je refais donc surface plutôt en forme, Pierre, lui, s’est déjà plongé dans la lecture de l’Encyclopédia Universalis, chapitre Pacifique, dont il nous resservira un résumé circonstancié au petit déjeuner de l’hôtel de Suva un paquet d’heures d’avion, puis de taxi plus tard. Déjà l’odeur du café s’approche depuis le fond de l’appareil au point de menacer la sympathique fermentation d’orteils collective de disparaître tout à fait ! Un café, ça sera pas du luxe ! Le principe de ces vols de nuit, c’est qu’on vous laisse dormir : passé la collation dinatoire, vous n’avez plus de moyen d’hydratation jusqu’au petit matin (enfin j’dis matin pour dire quelque chose) et l’air conditionné ça assèche pas mal ! Y a bien une hotesse qui passe avec une bouteille d’eau, mais ça on peut pas vraiment prévoir quand.
Nous atterrissons à Nadi, capitale du surf de Fidji, sans encombres, passons les contrôles de douanes avec nos fromages, cigarettes, gateaux, chocolats et autres graines au transport moyennement toléré, on ne peut plus facilement, et cherchons un gentil taxi qui acceptera de nous conduire jusqu’à Suva à trois heures de là, d’où nous rejoindrons Tuvalu par un coucou des airs jeudi.
Le chauffeur est un indien que Gilliane n’a pas grande difficulté à faire parler de la situation de sa communauté dans les îles Fidji. Bien qu’ayant fait de longues études, Chitra s’est retrouvé taxi, parce que les fidjiens ne laissent guère les postes à responsabilités aux indiens. Il roule nuit et jour pour subvenir aux besoins de sa famille, les we ou les vacances connaît pas, et parfois il attend avec ses collègues six heures d’affilée avant de voir l’ombre d’un client ! Il ne gagne que 50 dollars fidjiens par semaine (25 euros environ, le prix des casquettes achetées à LA que nous avons oubliées dans l’avion…), l’essentiel des courses est versé à son patron indien « qui doit dormir bien tranquillement à cette heure là » nous dit-il. Il nous raconte aussi que l’une de ses filles a été immolée par son mari. Les violences conjugales à Fidji c’est courant, de même que les viols en rase campagne. Nous prenant en amitié, il nous donne son numéro pour le transit Suva Nadi de la fin août. Le long de la route, ça crapahute sec : nous croisons des chevaux, des chiens, et quelques spécimens de forme applatie sur la route, et, à mesure que le jour se lève, des hommes marchant ou attendant le bus pour aller travailler. « Les accidents ça arrive ». Pas à nous par chance, qui arrivons sans problème vers 6h au Suva Motor Inn, un très mignon petit hôtel bordé d’une végétation luxuriante. Les affaires posées dans les chambres, nous prenons un petit déjeuner sur la terrasse au bord d’une piscine à l’architecture alambiquée : fruits, œufs pochés, bliniz, café à volonté, ça requinque ! Et y a intérêt, vu que l’infatigable Gigi nous a collé un rendez-vous à 13h avec un membre de l’aide australienne pour l’élevation du niveau de la mer. J’vous laisse là, ça fait un siècle que j’ai pas pris de douche, la Mouette avec laquelle je partage la chambre vient de me demander si je comptais en prendre une. Je comprends par là que ça ne serait pas une mauvaise idée. Je lui suggère d’en faire de même. I’m joking of course ! et je vous dis à plus tard !

Fun
* Pierre a en réalité fait l’objet d’une attaque en règle d’insectes rampant, qui l’attendait probablement dans les draps, compte tenu de la localisation des piqûres, au Pacifique Hotel de LA !


13 / 02 / 06 - 15 : 52
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28 juillet 2005

Vendredi, le jour sans fin

Casquette rouge, casquette rouge ! tel était le seul moyen pour Pierre Radanne de me repérer à l’aéroport, car nous ne nous étions jamais vus. Les attentats de Londres avaient eu pour conséquence de densifier les contrôles sur la capitale en général et les lieux de transit en particulier, j’avais donc prévenu le retard qui riquait d’être occasionné, en arrivant très très en avance. Pierre, lui, à une demi heure près, c’est ballot !, a eu moins de chance : bouchons sur le périf, puis gigantissime queue aux contrôles de police. Lorsqu’il est enfin arrivé dans la salle d’embarquement, j’avais depuis longtemps décampé avec le bus-navette conduisant jusqu’à l’avion. La fille un chouille stressée que je suis n’a pas imaginé une seconde l’attendre devant les boutiques de duty free ! Je me tenais néanmoins bien droite pour isoler la casquette rouge de la foule de vacanciers et faciliter mon repérage. Mais, d’un : je ne suis pas très grande, et de deux : Pierre était décidément loin derrière. J’ai eu le temps de lui prêter tous les physiques, de faire des sourires droits dans les yeux à des hommes à moustaches dont je pensais qu’il pouvait s’agir de lui, pour m’apercevoir qu’ils étaient accompagnés d’une blonde, d’une rousse ou d’une brune qui me regardait d’un œil moyen confiant. Arrivée dans l’avion, je m’installe, tandis que les navettes continuent de déverser dans l’appareil leur lot de touristes américains et français, pour l’essentiel. Toujours pas de Pierre. Je commence à me demander s’il n’a pas raté l’avion et regrête d’avoir laissé mon portable à Laet, puisque je ne pourrais donner l’alerte qu’arrivée à LA, première étape du voyage. Un couple demande à s’installer à mes côtés. Persuadée que Pierre y avait une place réservée, l’idée que je me suis plantée d’avion me traverse l’esprit, quand un monsieur à moustache me livre un grand sourire. Ça y est, le début de la « colo », comme il le dira après, est réuni : Pierre s’installe sur le siège devant moi, ce qui ne facilitera pas l’interview filmée que j’avais projetée de faire. Nous ne la réaliserons effectivement pas, mais feront abondamment connaissance au risque de se payer le torticolis du siècle, enfin surtout lui. A la première occasion, on a trinqué au champagne dans des gobelets en plastique et sommes passés au tutoiement à une vitesse record. J’ai ensuite essayé de regarder quelques-uns des films proposés, mais je ne crois pas en avoir suivi un en entier : Pierre commentait régulièrement l’étude de la Banque asiatique que je lui avais remise sur Tuvalu et émettait toutes les théories possibles pour diminuer l’impact du décalage horaire sur nos petits organismes : départ de Paris à 13h, arrivée à 16h à LA après 11 heures de vol, soit une journée de 33 h (d’après Pierre, moi j’en comptais 24), puis nous repartons à 20h30 pour arriver à 3h du matin après 11h de vol. Après avoir cherché la solution miracle, y compris auprès d’une jolie hôtesse (ah les hommes !), il admet qu’ « on sera de toutes façons bien tassés » en arrivant à Fidji, priant pour que Gilliane ne nous ait pas concocté un emploi du temps de fous. Je passe une partie du voyage à discuter avec mes voisins, un couple de touristes américains fort sympathiques, dont la rencontre soulignera l’urgence de réchauffer quelque peu mon anglais. « Comment dit-on bateau déjà ? » Je leur ai tout de même parlé, évidemment, de Tuvalu, montré des photos prises par Jocelyne et glissé qu’un DVD d’une qualité exceptionnelle, « Trouble in paradise » existait et qu’ils pouvaient se le procurer auprès d’Alofa, adresse email et site à l’appui. Pierre a fermé l’œil une heure, impossible de le prendre en flag avec la caméra, et moi, ne me suis pas assoupie une seconde toute excitée par ce premier voyage long courrier de ma vie ou presque, et c’est dans un état un peu curieux d’ébriété non éthylique, qu’avec des visages de cartons, des yeux d’asiatiques et le sourire rieur, nous attérissons à LA. Je note en passant sur les écrans de contrôle qui permettaient de suivre le vol en train de se faire que le désert frappe aux portes de San Francisco et que DisneyLand, San Francisco, Las Vegas et Malibu sont sur la côte Est des Etats-Unis et pas trop loin les uns des autres… à vol d’avion !
Nous passons la douane avec une facilité déconcertante : les agents aux mines presque patibulaires prennent quand même les empreintes, photographies d’iris ou du visage entier, difficile de savoir et puis dans ces cas là on n’a que peu envie de demander…, mais ils n’arrêtent vraiment que les gens qui ont coché les cases « oui je suis un terroriste » ou « oui j’ai un passé de très grand bandit et je vais te manger tout crû petit agent » ou encore « oui j’ai acheté des fromages qui puent pleins de bactéries au pays de l’oncle Jacques pour provoquer des maladies chez toi oncle Georges, parce que tu refuses de signer Kyoto », sur le formulaire distribué dans l’avion.
Les bagages récupérés, nouveau contrôle pour la forme et nous sortons de l’aéroport en quête d’un taxi que nous trouvons très vite. Nous nous retrouvons assis très enfoncés à l’arrière, l’horizon bouché jusqu’au-dessus du nez par une sorte de barrière de protection pour le chauffeur, dans un taxi surchauffé. Lui trône un peu en hauteur et se moque gentiment de nos difficultés à préciser l’adresse – j’avais juste oublié un « a » au nom de la rue… -. Un coup de fil à Gilliane pour préciser nos indications et nous faisons route vers Venice via Lincoln Boulevard. Des 4x4 pour les uns, la plupart, des grosses berlines pour les autres, je me demande comment les américains parviendront à changer leurs habitudes au bénéfice de la planète. Pierre me dit qu’ils le feront, contraints, et seront sans doute les dernier de la chaine à réagir.
Gilliane et Chris (Christopher Horner son co-auteur sur « Trouble in paradise), qui a partagé une partie de sa trépidante vie de Mère la Terre, nous acueillent avec un soda bien frais. Nous discutons un peu, Pierre se fait préciser l’objet de sa mission et nous l’accompagnons à l’Hôtel Pacifique (of course), un établissement rempli de surfeurs. Y en a qui auraient été ravies d’être à sa place, moi j’avais déjà donné avec les hommes à moustache ! Pendant que Pierre vérifie la validité de ses théories sur le décalage horaire en piquant un joyeux roupillon, nous prenons avec Gilliane et Chris (que je remercie de parler français dans l’état de décomposition cérébrale avancé dans lequel je me trouve) une petite collation en bord de mer, non loin de l’endroit où Pamela cachait, à peine, jadis, sa melonesque poitrine sous un maillot rouge. Une Budweiser (histoire d’être certaine qu’au prochain contrôle de police lorsqu’on me demandera d’oter la ceinture, le pantalon tiendra bien tout seul) et une gigantesque salade et l’heure de mettre un terme à ce vendredi, qui semble pouvoir encore durer indéfiniment, approche.
Fin du premier épisode.
Fun

13 / 02 / 06 - 15 : 50
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le 17 juillet 2005

LOS ANGELES 11h, (paris 20h)
Si j'avais la plume de Fanny qui alimentera une bonne partie de ce blog ou de Laure qui a réalisé celui de 2004, je me sentirais bien plus à l'aise pour ouvrir cette première page
L'impulsion de décrire mes premières sensations et d'inscrire quelques uns des faits marquants de ces dernières 24 heures s'est imprimée en moi en arrivant à Roissy, samedi matin aux aurores.
Envie de partager avec ceux que j'aime et qui savent combien je déteste me lever avec le soleil, ceux qui savent que je me couche souvent juste avant qu'il ne pointe son nez.
Ce samedi matin, il le fallait puisque mon avion pour Los Angeles, première étape sur le chemin de tuvalu, décollait à 10h15... La paranoia des attentats aidant, cela signifie, arriver à l'aéroport a peu près 3 heures avant... J'avais calculé à 5 mn près les derniers gestes, les ultimes choses à faire avant mon départ pour écrire à l'aise. C'est ainsi que couchée à 4 heures, après avoir tenté en vain (presque) de graver le dvd du film de notre ambassa-bird à Tuvalu hiver 2004, je me suis expulsée du lit, comme un ressort, à 5h50 pour arriver à Charles de Gaulle à 7h30.
Une file non négligeable; mais tout se passa bien jusqu'au guichet, mes valises ne furent pas fouillées et on ne m'obligea pas à jeter mon briquet à enregistrement. Le choc à 8h, fut de m'entendre annoncer que j'embarquais à 12h30. L'avion était il retard ? Non ! Je n'étais tout simplement pas bookée sur le 10h15 mais sur le 13h15. Bien sûr j'avais demandé à Georges, notre agent, d'essayer de me mettre sur ce 13h15 mon vol habituel.... mais m'étais basée sur un préitinéraire imprimé par Raphaelle, notre dynamique stagiaire (4e miracle d'Alofa Tuvalu), pour faire mon retro planning du matin.... oubliant que Georges avait réussi à me caser sur mon vol !
La très bonne nouvelle c'est que c'est vraiment top de m'être plantée dans ce sens plutôt que dans l'autre ! L'annonce de la durée de l'attente a provoqué une succession d'images fugitives. Les premières: celle de mon lit que j'avais, par un acte manqué incroyable, quitté 3h trop tôt , celle d'un fauteuil confortable de salon d'attente avec prise électrique pour ranger quelques dossiers électroniques... L'agent lors de l'embarquement m'a clairement indiqué que sans billet business et sans carte frequent flyer gold (la mienne est du niveau en dessous), c'était impossible, pourtant, après avoir fait toutes mes courses (dont des bouquins supplémentaires pour cette attente) je me suis mise en quête du salon Air France... où on m'a gentiment mise dehors : it was rush hour et j'aurais dû venir plus tôt. La bonne nouvelle : un des 2 cafés de l'ère d'enregistrement du 2C, avait une présentation de décor estival avec quelques chaises longues... Je les avais remarquées lors d'un premier passage, ce n'est qu'au deuxième que j'ai vu une voyageuse installée avec son PC branché au mur. Il y avait donc un plug.. Je lui ai demandé dans combien de temps était son avion.... 20 mn... C'est ainsi que j'ai passé 3 heures très rapides, dans une chaise longue avec Ordi et telephone portable.... Parmi les relations entreprises dans ce bureau improvisé : un jeune homme en partance pour Washington, un très bel apprenti diplomate, et une jeune italienne se dirigeant, elle, vers Boston.. et à qui je refilerai la chaise longue en partant, car elle aussi avait quelques heures à attendre.... Autre saynette sans parole cette fois de mon interlocuteur : un jeune qui s'était glissé sur ma chaise les quelques minutes ou je l'ai abandonnée à mon jeune diplomate.... et refusait, sans un mot, juste un regard stubornned... de me la rendre
En écrivant ces mots, je regrette un peu de n'avoir pas filmé, comme j'en prends peu à peu l'habitude au fil de mes séjours ici ; un point que Laure interprète/intitule/analyse comme mon 3e oeil... Apres courte réflexion, outre les différentes scènes toujours plus parlantes en images qu'en mot, le seul personnage que j'aurais voulu imprimer, c'est le jeune diplomate... Une beauté assez classique d'acteur américain, un entre Christopher reeves, le mec d'Alerte a Malibu et de plein d'autres... en intelligent.
Ensuite quoi... Pas de surclassement mais le voyage en économie surbondé de vacances, ne fut pas pénible du tout. J'imaginais que j'allais, dans l'état d'épuisement où je me trouvais avec une semaine de pas plus de 4 heures de sommeil par nuit, m'écrouler et dormir.... Ce que je ne suis jamais capable de faire.. Et bien cette fois non plus... entre les magazines sur lesquels je me jette en entrant dansl'avion, la bande son ou j'ai toujours plaisir à réécouter quelques classiques comme, cette fois, supertramp ou Bob Dylan pour les plus vieux et quelques valeurs actuelles dont je connais le son mais pas l'image et les quelques pas mauvais films, je ne me suis laissée snoozer qu'une heure... Et nous avons atterri dans un Los Angeles smogué.
Les graines emportées pour les Tuvaluens sont passées sans avoir à parlementer au controle, tout comme le saucisson commandé par Chris qui m'attendait dehors.
Pour la première fois, en pres de 20 ans que je fais régulièrement le voyage Paris Los Angels (ou je partage un bungalow avec Chris), dans le Parking, une subaru noire au lieu de la Mustang blanche mythique... celle de la première série de California Visions. C'est aussi la première fois que j'entre dans ma vie californienne, dans ma co-maison, pour ne pas y rester... et sans émotion. Et je n'ai pas pu entrer dans le hot tub traditionnel au dela des genoux : trop chaud !
Après une nuit quasi ininterrompue d'une dizaine d'heures, me revoici venicienne, dans le petit bureau qui fut mon quotidien pendant près de 20 ans et qui m'hebergera une semaine avant l'arrivée de Fanny (Héros) et Pierre (Radanne) vendredi prochain, et avant notre départ, tous ensemble, samedi 23 Juillet, pour Fidji.
Un paquet de choses à faire avant de partir, as usual : derniers achats pour Tuvalu comme des petits accessoires video ou pharmaceuticaux comme de l'aspirine ou du B1 pour les moustiques, et autres préparatifs Fidji et Tuvalu... Comme accepter et préparer la proposition de notre ambassadeur d'organiser un cocktail ou buffet lors de notre passage ?
Meanwhile, c'est fantastique de pouvoir prendre le temps de taper ces lignes imparfaites, d'être en mesure de vivre à mon rythme en oubliant les urgences pour la journée.
Glg

13 / 02 / 06 - 15 : 36
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