Alors que j’envisageais avec plaisir une vraie grasse matinée, à 8h30, je prenais mon petit déj sur la terrasse.. vérif des emails, impression de quelques pages sur la préparation du concert de Gaby vendredi… et tâches ménagères du dimanche : lessive… terminée… et gestes pour la radio examinés… J’ai essayé d’en faire un « 100 little things » pour économiser l’énergie et l’eau… Il faut maintenant que je compare avec mes copines si ma méthode (combinaison de Sarah et Risasi’s) est aussi économe que ça…
Les machines à laver qu’on trouve ici n’ont pas grand chose à voir avec celles que j’ai pu connaître en France ou aux US… robustes, incassables et extrêmement simples… ca fonctionne à l’eau froide, pas de fonction « eau chaude »… Ca ne risque pas de déteindre.. Faut juste penser à enclencher l’interrupteur mural pour faire passer le courant… On n’a pas ça chez nous, c’est pourtant bien pratique. Alors une fois sur deux, j’oublie, maudissant ces machines qui ne fonctionnent plus ! Heureusement la mémoire me revient.
Pour en revenir à la méthode : pour une brassée de trucs pas sales : 2 seaux et ½ d’eau, un gobelet de lessive bio, et on tourne 15mn… 2e petite load : dans la même eau, pendant qu’on rince au robinet les petits articles avec le même grand seau pour recueillir l’eau qui coule : 1 seau pour une pesée, 1 seau ½ pour les deux autres…
La machine ne tourne qu’une fois en cycle de 2 étapes, presque complet au lieu de deux. Sur la mienne, l’essorage ne fonctionne plus mais dans un pays chaud et ensoleillé comme Tuvalu, c’est pas grave… OK c’est pas la blanchisserie de la rue de la Paix, mais ça fonctionne plutôt pas mal.
Au boulot maintenant.. Au menu : répondre aux mails de Chris, de Sarah et de certains d’entre vous, peut être aussi à nos interlocuteurs du Sprep/Afd sur les déchets… ça traine depuis plus d’un mois… mais j’ai de plus en plus d’éléments de discussion, d’info…. prep de la semaine et principalement des derniers enregistrements pour l’émission, mettre au clair corrections BD pour faire dernière relecture avec Pua… préparer les premières annonces du concert…. J’arrête là la liste.. ça me décourage d’avance…
La bonne nouvelle c’est que tout est calme… même les bébés se sont arrêtés de hurler…
« Booh » derrière mon dos alors que je commençais mon mail à Chris sur un « stairway to heaven » à donf sur mon ordi mais qu’on n’entendait pas à 2 pas… Mamaua et ses cousins (une dizaine d’années), étaient venus me surprendre. Comme je leur expliquais qu’il leur fallait apprendre l’anglais et moi le tuvaluen si nous voulions communiquer… On a joué à s’apprendre mutuellement des mots. Ce qui est super, c’est qu’ils ont pris ça comme un jeu mais que l’air de rien ils ont révisé leur anglais et moi mon tuvaluen… Je leur ai montré à nouveau comment siffler dans un brin d’herbe…. Ils n’y sont pas parvenus encore. En revanche Iosefa est parti pour revenir avec un autre sifflet naturel : les petites fleurs oranges des arbres qui entourent la maison… Ma grande satisfaction fut d’identifier ce qu’on entendait pendant un moment à longueur de journées sarah et moi, et qui nous agaçait : des petits sifflets de ballon qui allaient terminer dans le lagon ?.. et bien non…Des fleurs…
Les machines à laver qu’on trouve ici n’ont pas grand chose à voir avec celles que j’ai pu connaître en France ou aux US… robustes, incassables et extrêmement simples… ca fonctionne à l’eau froide, pas de fonction « eau chaude »… Ca ne risque pas de déteindre.. Faut juste penser à enclencher l’interrupteur mural pour faire passer le courant… On n’a pas ça chez nous, c’est pourtant bien pratique. Alors une fois sur deux, j’oublie, maudissant ces machines qui ne fonctionnent plus ! Heureusement la mémoire me revient.
Pour en revenir à la méthode : pour une brassée de trucs pas sales : 2 seaux et ½ d’eau, un gobelet de lessive bio, et on tourne 15mn… 2e petite load : dans la même eau, pendant qu’on rince au robinet les petits articles avec le même grand seau pour recueillir l’eau qui coule : 1 seau pour une pesée, 1 seau ½ pour les deux autres…
La machine ne tourne qu’une fois en cycle de 2 étapes, presque complet au lieu de deux. Sur la mienne, l’essorage ne fonctionne plus mais dans un pays chaud et ensoleillé comme Tuvalu, c’est pas grave… OK c’est pas la blanchisserie de la rue de la Paix, mais ça fonctionne plutôt pas mal.
Au boulot maintenant.. Au menu : répondre aux mails de Chris, de Sarah et de certains d’entre vous, peut être aussi à nos interlocuteurs du Sprep/Afd sur les déchets… ça traine depuis plus d’un mois… mais j’ai de plus en plus d’éléments de discussion, d’info…. prep de la semaine et principalement des derniers enregistrements pour l’émission, mettre au clair corrections BD pour faire dernière relecture avec Pua… préparer les premières annonces du concert…. J’arrête là la liste.. ça me décourage d’avance…
La bonne nouvelle c’est que tout est calme… même les bébés se sont arrêtés de hurler…
« Booh » derrière mon dos alors que je commençais mon mail à Chris sur un « stairway to heaven » à donf sur mon ordi mais qu’on n’entendait pas à 2 pas… Mamaua et ses cousins (une dizaine d’années), étaient venus me surprendre. Comme je leur expliquais qu’il leur fallait apprendre l’anglais et moi le tuvaluen si nous voulions communiquer… On a joué à s’apprendre mutuellement des mots. Ce qui est super, c’est qu’ils ont pris ça comme un jeu mais que l’air de rien ils ont révisé leur anglais et moi mon tuvaluen… Je leur ai montré à nouveau comment siffler dans un brin d’herbe…. Ils n’y sont pas parvenus encore. En revanche Iosefa est parti pour revenir avec un autre sifflet naturel : les petites fleurs oranges des arbres qui entourent la maison… Ma grande satisfaction fut d’identifier ce qu’on entendait pendant un moment à longueur de journées sarah et moi, et qui nous agaçait : des petits sifflets de ballon qui allaient terminer dans le lagon ?.. et bien non…Des fleurs…
22 / 06 / 07 - 13 : 36
Samedi 16 juin
Parmi les bonnes surprises du matin : dans ma boite à mails, un message de Corinne Bouffandeau, l’épouse de notre ambassadeur à Fidji, m’informant des développements de sa proposition d’aider Tuvalu sur le front des vieilles voitures…. Formidable !
Parmi les mauvaises.. (tout est relatif), j’ai peut-être fait un peu vite la fière en parlant d’absence de fatigue, puisqu’après seulement 4 heures de sommeil, l’alarme du réveil n’a pas réussi à me tirer du lit. Quand je suis sortie, les étudiants de l’institut maritime venaient de partir après avoir nettoyé toute la péninsule… Susie et les enfants terminaient eux aussi leur coin… Elles m’ont dit que Puga, le capitaine d’Amatuku avait envoyé un bon paquet d’apprentis… Super… navrée de ne pas les avoir à l’image… Près de chez nous, pour sûr, j’avais tout loupé… les berges de la maison étaient débarrassées du plus gros des déchets… Puanita et ses élèves étaient passés eux aussi… Après un café rapide et un lavage de dents un peu expédié, la brosse électrique ne fonctionnait plus…, j’ai enfourché la mob qui elle hourra m’obéit enfin : un groupe d’une trentaine de jeunes sur la route dont Lora, la réceptionniste de l’hôtel, une alofienne…. m’indique que c’est fini.. là aussi… Heureusement, un peu plus loin, les scouts de Pua brûlaient encore les déchets ramassés et, plus près de l’hôtel, 2 grands groupes s’activaient autour de Eti… Je n’ai pas cherché à aller plus loin… au moins j’ai quelques images…
Si la plupart de nos voisins ont joué les absents et moi les très en retard, on peut considérer que ce nettoyage est un succès.
Kalisi faisait partie des absents… Il est passé avec sa fille les filets sur l’épaule… Y’a encore du travail… En revanche, j’ai entendu le balai d’un de nos voisins frotter le sol du jardin de la maison… Je l’ai remercié et lui ai rappelé le principe du compost (d’autant qu’il cultive)… et lui ai montré le tout petit début de tas au fond du jardin…. Oui, oui, a-t-il répondu. Quand il a eu terminé, je lui ai fait des petits paquets de graines de 3 sortes de tomates, quelques melons « alofa » (récupéré l’an dernier des melons bio succulnts) , watermelons et autres haricots verts… J’ai discuté compost et jardinage avec sa fille, avocate, alofienne, venue le chercher pour le déjeuner. Sa mère à Nui semble être une experte et mérite une sélection de nos meilleures variétés !
J’attendais, avant de me poser devant cette page de savoir à quelle heure nous étions invités chez Kamuta… Susie se renseignait… 18h…. Good… Avant j’irai faire quelques plans de la party chez le Président de l’Eglise… En revanche impossible d’imaginer me reposer avec la musique des voisins qui célèbrent, voir plus haut, un premier anniversaire.. et en font profiter à un km à la ronde… Moi je suis tout à côté ! Mais vous l’avez compris : c’est pas grave, je ne suis pas fatiguée ?
Fetaui
Parmi les bonnes surprises du matin : dans ma boite à mails, un message de Corinne Bouffandeau, l’épouse de notre ambassadeur à Fidji, m’informant des développements de sa proposition d’aider Tuvalu sur le front des vieilles voitures…. Formidable !
Parmi les mauvaises.. (tout est relatif), j’ai peut-être fait un peu vite la fière en parlant d’absence de fatigue, puisqu’après seulement 4 heures de sommeil, l’alarme du réveil n’a pas réussi à me tirer du lit. Quand je suis sortie, les étudiants de l’institut maritime venaient de partir après avoir nettoyé toute la péninsule… Susie et les enfants terminaient eux aussi leur coin… Elles m’ont dit que Puga, le capitaine d’Amatuku avait envoyé un bon paquet d’apprentis… Super… navrée de ne pas les avoir à l’image… Près de chez nous, pour sûr, j’avais tout loupé… les berges de la maison étaient débarrassées du plus gros des déchets… Puanita et ses élèves étaient passés eux aussi… Après un café rapide et un lavage de dents un peu expédié, la brosse électrique ne fonctionnait plus…, j’ai enfourché la mob qui elle hourra m’obéit enfin : un groupe d’une trentaine de jeunes sur la route dont Lora, la réceptionniste de l’hôtel, une alofienne…. m’indique que c’est fini.. là aussi… Heureusement, un peu plus loin, les scouts de Pua brûlaient encore les déchets ramassés et, plus près de l’hôtel, 2 grands groupes s’activaient autour de Eti… Je n’ai pas cherché à aller plus loin… au moins j’ai quelques images…
Si la plupart de nos voisins ont joué les absents et moi les très en retard, on peut considérer que ce nettoyage est un succès.
Kalisi faisait partie des absents… Il est passé avec sa fille les filets sur l’épaule… Y’a encore du travail… En revanche, j’ai entendu le balai d’un de nos voisins frotter le sol du jardin de la maison… Je l’ai remercié et lui ai rappelé le principe du compost (d’autant qu’il cultive)… et lui ai montré le tout petit début de tas au fond du jardin…. Oui, oui, a-t-il répondu. Quand il a eu terminé, je lui ai fait des petits paquets de graines de 3 sortes de tomates, quelques melons « alofa » (récupéré l’an dernier des melons bio succulnts) , watermelons et autres haricots verts… J’ai discuté compost et jardinage avec sa fille, avocate, alofienne, venue le chercher pour le déjeuner. Sa mère à Nui semble être une experte et mérite une sélection de nos meilleures variétés !
J’attendais, avant de me poser devant cette page de savoir à quelle heure nous étions invités chez Kamuta… Susie se renseignait… 18h…. Good… Avant j’irai faire quelques plans de la party chez le Président de l’Eglise… En revanche impossible d’imaginer me reposer avec la musique des voisins qui célèbrent, voir plus haut, un premier anniversaire.. et en font profiter à un km à la ronde… Moi je suis tout à côté ! Mais vous l’avez compris : c’est pas grave, je ne suis pas fatiguée ?
Fetaui
22 / 06 / 07 - 13 : 34
La journée fur longue et faite de mille choses, dont bien sûr l’attente au bureau des média… L’idée de devoir mettre à nouveau mon réveil à 6h demain matin pour nettoyer les déchets me fatigue au plus haut point ce soir mais bon j’ai organisé notre quartier j’peux pas reculer.
Pour l’enregistrement de l’émission sur les scooters électrique, Grace à qui j’avais remis son pré-texte en anglais, est arrivée à l’heure ce matin accompagnée de l’employée qui travaille avec elle… Tia (ex manageresse de TMC) avait traduit son texte mais Grace, originaire de Rotuma une île appartenant à Fidji la plus proche des îles du sud de Tuvalu, ne s’exprime pas totalement couramment pour se sentir à l’aise devant un micro.. Luisa, bien sûr, n’en menait pas bien large…. Pour la plupart de ces alofiens qui font la série quotidienne, s’installer devant un micro est une première qui réfrigère. Tous sont toujours très contents de le faire et surtout de l’avoir fait mais c’est clairement une épreuve.
On a réussi à monter une partie de l’émission prévue en diffusion le soir…. Mais pas tout… retour à 13h après l’antenne directe…. Elles étaient en train d’enregistrer l’émission de blagues du vendredi….. Ca dure combien de temps ? ½ H, elles en étaient à 15mn… OK, j’attends… Un saut en face, à l’hôtel pour vérifier que le concert de soutien de Gaby peut y avoir lieu vendredi.. y’a un hic… une réservation déjà pour la boite à côté…. « C’est qui ? » « les affaires Etrangères »… Je fonce voir le secrétaire permanent, Avafoa , qui ne rêve que d’une chose c’est qu’un nouveau concert ait lieu pour que sa femme y assiste… Effectivement quand je lui dit que sa femme allait avoir l’occasion de voir et entendre Gaby, ça n’a pas posé de problème. On va trouver un terrain d’entente car eux aussi c’est une soirée fundraisng pour le noel du service.. Il veut juste 200 dollars pour compenser sa partie et en contre partie, il amène toute sa bande. J’ai d’abord dit non mais why not après tout.
Repassage à la radio où l’enregistrement des blagues n’était toujours pas terminé…. Je m’en suis grillée une dehors.. Et au bout d’un quart d’heure Afa sort et me demande si je peux revenir à 16h… « T’es busy ? » « Ben oui, plutot »… « J’ai une function la maintenant.. » « ah oui, quel genre » « un bingo fundraising pour l’assoc de volley dont je suis la secrétaire générale »…. Qu’est ce que je pouvais dire ?... En repassant devant Mélalie, la manageresse, je lui ai dit en plaisantant qu’elle allait devoir m’installer un lit…
Retour à la maison pour réfléchir à la meilleure stratégie pour que ce début de série de gestes se poursuivent le plus longtemps possible…. D’abord enregistrer encore les 5 à 10 autres témoins prévus et les nouveaux qui se sont signalés (solosene et son bateau hybride, diesel, voile…ou l’ancien instit rencontré en 2003 qui veut parler des économies d’eau….) et aussi Dr Lee suggéré par l’ambassadeur de Taiwan (notre sponsor).. Après avoir imprimé les feuillets qu’il me fallait, je suis passée voir Dr Lee, le grand maître de la ferme de Taiwan. Très gentil, pétillant et plein d’humour, même si on comprend mal plus de la moitié de ses mots en anglais, il est très dévoué à sa ferme qu’il a réussi à agrandir malgré les difficultés qui le rendaient si déprimé en 2005… La première : pas de terre du tout juste des bouts de coraux… Il a du acheter de la mauvaise terre, du sable, à un prix fort, rehausser le sol pour éviter les infiltrations d’eau salée, faire installer des porcs pas loin pour recueillir les déchets pour le compost et polliniser chaque matin les plantes qui en ont besoin sur ce jardin qui couvre aujourd’hui aux alentours d’un hectare..
Alors qu’il me faisait visiter son royaume, Fong nous a rejoint. Elle voulait des pousses pour démarrer son propre jardin.. On est reparties avec des concombres et un oufa naturel… et l’accord sur une micro introduction de Dr Lee en anglais massacré juste pour se présenter et dire que pour leur permettre de comprendre ce qu’il a à dire, il passe la parole à Fong à qui il a déjà tout raconté… Sans doute lundi… Fong elle n’a toujours pas enregistré non plus son sujet sur les couches de ses 5 filles…Quant à Kalisi…. Il a posé un lapin au rv de 13h30 qu’il avait lui-même proposé…
Vers 5h quand je suis retournée à la radio, Afa venait de rentrer…. Heureusement que Dr Lee avait beaucoup à me dire, sinon j’aurais poireauté une heure de plus…
Je n’ai pas besoin de vous expliquer la difficulté de monter les sujets en tuvaluen, même si par bonheur, je commence à repérer des mots. L’exercice du soir consistait à comprendre pourquoi dans la première émission, le texte de susie censé durer 2mn en faisait 5.. Je soupçonnais que les filles avaient oublié d’enlever les faux départs.. Pour la première diffusion, l’urgence était telle que j’ai fait confiance… Et ce que j’ai entendu m’a horrifiée… plusieurs reprises de textes… Ah ça y’a peu de silence puisque le seul truc que sachent faire les filles qui utilisent les machines c’est de couper les lignes plates qui signifient silence…
Quelquefois c’est tellement serré que le dernier mot est bouffé… pas grave…. Ce soir j’en ai laissé passer quelques uns comme ça… Mais au moins si je suis obligée de rediffuser la 1ère émission lundi, faute d’autres munitions en boite, réduite de moitié, elle sera digestible….
Je vais demander à Susie d’aller écouter, parce qu’il est difficile pour moi de vérifier que la suppression d’une minute sur le texte anglais reste cohérente lorsqu’adaptée en tuvaluen. En même temps, si personne n’a trouvé à redire au premier passage de 10mn tout ira bien pour une version à 5mn élaguée.. Nielu, lui, avait aussi blablaté 4 mn au lieu de 2, en reprenant ai je compris après diffusion l’histoire que je lui avais racontée et qui passait le lendemain ! Bien sur tout ça a sauté…. Mais comme c’est réduit à moins d’une minute il me semble qu’elle en a trop enlevé…
On a fini juste à temps pour que TMC prenne l’antenne du soir à 6h… Pour le coup, il fallait que je file… Les filles de Susie m’attendaient pour aller faire le tour des voisins pour les prévenir du nettoyage de demain matin et obtenir leur participation… Susie ne se sentait pas de le faire « ça ne se fait pas ici ». Qu’à cela ne tienne : on en a vu quoi, une douzaine ? Tous ont répondu oui avec plus ou moins d’enthousiasme. Mis à part le pasteur de Nanumanga dont aucun des membres de la famille installé dans le falé extérieur ne semblait vouloir sourire, tous ont été sympathiques et accueillants. Parmi eux : 2 adhérentes d’Alofa…. La première que je rencontre tous les jours, à deux maisons de la nôtre, a répondu tout simplement « bien sûr » avec un grand sourire… La seconde, rencontrée à de nombreuses reprises les années précédentes et dont j’ignorais qu’elle habitait si près, s’est montrée très enthousiaste…
Le président de l’église qui comme d’habitude m’a accueillie en français à la grande surprise des 2 fillettes qui m’accompagnaient s’est excusé de s’être déjà engagé pour un anniversaire, auquel bien entendu il m’invitait participer. Heu… difficile et puis je suis déjà invitée à célébrer le double anniversaire des petites filles du speaker of the house…
La femme du secrétaire général de l’église en déplacement à Genève, va envoyer ses garcons, car les filles ont un nettoyage d’autel… La famille remplaçant Vaieli, le grand pasteur de Funafuti, devrait avoir un représentant aussi..
Chez Tia, sa fille a répondu présent, chez Kalisi installé avec sa femme sur le falé dehors… « désolé pour cet après midi…. pour l’enregistrement » et une excuse de plus.. Et pour demain ? « Oui oui.. » On verra...
Ensuite filé au magasin de susie pour trouver des sacs pour chacun des participants qu’on videra dans ceux que fournit la Croix Rouge…. Mauvaise pêche… Plus fructueuse au Fusi qui nous ont laissé fouiller dans leur dépôt de rebut/rejets… Et à la sortie , Tataua m’a filé 10 des grands sacs qu’il venait d’acheter….
Il était 20 heures quand je suis rentrée à la maison. Les fillettes qui auraient bien continué à travailler avec moi faisaient la moue. Hier, alors qu’on venait de terminer les révisions de la 4e version de la trad BD, Lasela, m’a dit « je préfèrerais qu’on n’ait pas fini… Qu’est ce qu’on va faire ensemble après ? » « T’inquiètes pas on va trouver plein de choses. Pour commencer y’a le nettoyage des plages samedi… ».. Lasela est la plus fan des fans. Ce soir elle avait les larmes aux yeux… Oui mais bon fallait que je mange et que j’écrive…
Je suis donc repartie pour Halavai, avec mon conteneur pour « take out » mon plat préféré chez eux : le poisson frit à l’ail…. Là-bas, y’avait Gaby et son mari avec John, le capitaine Australien, qui n’a pas su en près de deux ans communiquer avec qui que ce soit ici. Ses deux seconds en revanche ont su très vite s’intégrer à la vie locale.. Donc blabla le temps que ça cuise… Et je me suis assise à la maison devant mon plat encore un peu chaud à 22h…
En fait, si je me sens déjà paniquée à l’idée de quitter Funafuti dans deux semaines, le peu d’heure de sommeil n’a pas d’impact notable sur le niveau de fatigue, tant ce que je fais la majeure partie du temps me transporte…
Pour l’enregistrement de l’émission sur les scooters électrique, Grace à qui j’avais remis son pré-texte en anglais, est arrivée à l’heure ce matin accompagnée de l’employée qui travaille avec elle… Tia (ex manageresse de TMC) avait traduit son texte mais Grace, originaire de Rotuma une île appartenant à Fidji la plus proche des îles du sud de Tuvalu, ne s’exprime pas totalement couramment pour se sentir à l’aise devant un micro.. Luisa, bien sûr, n’en menait pas bien large…. Pour la plupart de ces alofiens qui font la série quotidienne, s’installer devant un micro est une première qui réfrigère. Tous sont toujours très contents de le faire et surtout de l’avoir fait mais c’est clairement une épreuve.
On a réussi à monter une partie de l’émission prévue en diffusion le soir…. Mais pas tout… retour à 13h après l’antenne directe…. Elles étaient en train d’enregistrer l’émission de blagues du vendredi….. Ca dure combien de temps ? ½ H, elles en étaient à 15mn… OK, j’attends… Un saut en face, à l’hôtel pour vérifier que le concert de soutien de Gaby peut y avoir lieu vendredi.. y’a un hic… une réservation déjà pour la boite à côté…. « C’est qui ? » « les affaires Etrangères »… Je fonce voir le secrétaire permanent, Avafoa , qui ne rêve que d’une chose c’est qu’un nouveau concert ait lieu pour que sa femme y assiste… Effectivement quand je lui dit que sa femme allait avoir l’occasion de voir et entendre Gaby, ça n’a pas posé de problème. On va trouver un terrain d’entente car eux aussi c’est une soirée fundraisng pour le noel du service.. Il veut juste 200 dollars pour compenser sa partie et en contre partie, il amène toute sa bande. J’ai d’abord dit non mais why not après tout.
Repassage à la radio où l’enregistrement des blagues n’était toujours pas terminé…. Je m’en suis grillée une dehors.. Et au bout d’un quart d’heure Afa sort et me demande si je peux revenir à 16h… « T’es busy ? » « Ben oui, plutot »… « J’ai une function la maintenant.. » « ah oui, quel genre » « un bingo fundraising pour l’assoc de volley dont je suis la secrétaire générale »…. Qu’est ce que je pouvais dire ?... En repassant devant Mélalie, la manageresse, je lui ai dit en plaisantant qu’elle allait devoir m’installer un lit…
Retour à la maison pour réfléchir à la meilleure stratégie pour que ce début de série de gestes se poursuivent le plus longtemps possible…. D’abord enregistrer encore les 5 à 10 autres témoins prévus et les nouveaux qui se sont signalés (solosene et son bateau hybride, diesel, voile…ou l’ancien instit rencontré en 2003 qui veut parler des économies d’eau….) et aussi Dr Lee suggéré par l’ambassadeur de Taiwan (notre sponsor).. Après avoir imprimé les feuillets qu’il me fallait, je suis passée voir Dr Lee, le grand maître de la ferme de Taiwan. Très gentil, pétillant et plein d’humour, même si on comprend mal plus de la moitié de ses mots en anglais, il est très dévoué à sa ferme qu’il a réussi à agrandir malgré les difficultés qui le rendaient si déprimé en 2005… La première : pas de terre du tout juste des bouts de coraux… Il a du acheter de la mauvaise terre, du sable, à un prix fort, rehausser le sol pour éviter les infiltrations d’eau salée, faire installer des porcs pas loin pour recueillir les déchets pour le compost et polliniser chaque matin les plantes qui en ont besoin sur ce jardin qui couvre aujourd’hui aux alentours d’un hectare..
Alors qu’il me faisait visiter son royaume, Fong nous a rejoint. Elle voulait des pousses pour démarrer son propre jardin.. On est reparties avec des concombres et un oufa naturel… et l’accord sur une micro introduction de Dr Lee en anglais massacré juste pour se présenter et dire que pour leur permettre de comprendre ce qu’il a à dire, il passe la parole à Fong à qui il a déjà tout raconté… Sans doute lundi… Fong elle n’a toujours pas enregistré non plus son sujet sur les couches de ses 5 filles…Quant à Kalisi…. Il a posé un lapin au rv de 13h30 qu’il avait lui-même proposé…
Vers 5h quand je suis retournée à la radio, Afa venait de rentrer…. Heureusement que Dr Lee avait beaucoup à me dire, sinon j’aurais poireauté une heure de plus…
Je n’ai pas besoin de vous expliquer la difficulté de monter les sujets en tuvaluen, même si par bonheur, je commence à repérer des mots. L’exercice du soir consistait à comprendre pourquoi dans la première émission, le texte de susie censé durer 2mn en faisait 5.. Je soupçonnais que les filles avaient oublié d’enlever les faux départs.. Pour la première diffusion, l’urgence était telle que j’ai fait confiance… Et ce que j’ai entendu m’a horrifiée… plusieurs reprises de textes… Ah ça y’a peu de silence puisque le seul truc que sachent faire les filles qui utilisent les machines c’est de couper les lignes plates qui signifient silence…
Quelquefois c’est tellement serré que le dernier mot est bouffé… pas grave…. Ce soir j’en ai laissé passer quelques uns comme ça… Mais au moins si je suis obligée de rediffuser la 1ère émission lundi, faute d’autres munitions en boite, réduite de moitié, elle sera digestible….
Je vais demander à Susie d’aller écouter, parce qu’il est difficile pour moi de vérifier que la suppression d’une minute sur le texte anglais reste cohérente lorsqu’adaptée en tuvaluen. En même temps, si personne n’a trouvé à redire au premier passage de 10mn tout ira bien pour une version à 5mn élaguée.. Nielu, lui, avait aussi blablaté 4 mn au lieu de 2, en reprenant ai je compris après diffusion l’histoire que je lui avais racontée et qui passait le lendemain ! Bien sur tout ça a sauté…. Mais comme c’est réduit à moins d’une minute il me semble qu’elle en a trop enlevé…
On a fini juste à temps pour que TMC prenne l’antenne du soir à 6h… Pour le coup, il fallait que je file… Les filles de Susie m’attendaient pour aller faire le tour des voisins pour les prévenir du nettoyage de demain matin et obtenir leur participation… Susie ne se sentait pas de le faire « ça ne se fait pas ici ». Qu’à cela ne tienne : on en a vu quoi, une douzaine ? Tous ont répondu oui avec plus ou moins d’enthousiasme. Mis à part le pasteur de Nanumanga dont aucun des membres de la famille installé dans le falé extérieur ne semblait vouloir sourire, tous ont été sympathiques et accueillants. Parmi eux : 2 adhérentes d’Alofa…. La première que je rencontre tous les jours, à deux maisons de la nôtre, a répondu tout simplement « bien sûr » avec un grand sourire… La seconde, rencontrée à de nombreuses reprises les années précédentes et dont j’ignorais qu’elle habitait si près, s’est montrée très enthousiaste…
Le président de l’église qui comme d’habitude m’a accueillie en français à la grande surprise des 2 fillettes qui m’accompagnaient s’est excusé de s’être déjà engagé pour un anniversaire, auquel bien entendu il m’invitait participer. Heu… difficile et puis je suis déjà invitée à célébrer le double anniversaire des petites filles du speaker of the house…
La femme du secrétaire général de l’église en déplacement à Genève, va envoyer ses garcons, car les filles ont un nettoyage d’autel… La famille remplaçant Vaieli, le grand pasteur de Funafuti, devrait avoir un représentant aussi..
Chez Tia, sa fille a répondu présent, chez Kalisi installé avec sa femme sur le falé dehors… « désolé pour cet après midi…. pour l’enregistrement » et une excuse de plus.. Et pour demain ? « Oui oui.. » On verra...
Ensuite filé au magasin de susie pour trouver des sacs pour chacun des participants qu’on videra dans ceux que fournit la Croix Rouge…. Mauvaise pêche… Plus fructueuse au Fusi qui nous ont laissé fouiller dans leur dépôt de rebut/rejets… Et à la sortie , Tataua m’a filé 10 des grands sacs qu’il venait d’acheter….
Il était 20 heures quand je suis rentrée à la maison. Les fillettes qui auraient bien continué à travailler avec moi faisaient la moue. Hier, alors qu’on venait de terminer les révisions de la 4e version de la trad BD, Lasela, m’a dit « je préfèrerais qu’on n’ait pas fini… Qu’est ce qu’on va faire ensemble après ? » « T’inquiètes pas on va trouver plein de choses. Pour commencer y’a le nettoyage des plages samedi… ».. Lasela est la plus fan des fans. Ce soir elle avait les larmes aux yeux… Oui mais bon fallait que je mange et que j’écrive…
Je suis donc repartie pour Halavai, avec mon conteneur pour « take out » mon plat préféré chez eux : le poisson frit à l’ail…. Là-bas, y’avait Gaby et son mari avec John, le capitaine Australien, qui n’a pas su en près de deux ans communiquer avec qui que ce soit ici. Ses deux seconds en revanche ont su très vite s’intégrer à la vie locale.. Donc blabla le temps que ça cuise… Et je me suis assise à la maison devant mon plat encore un peu chaud à 22h…
En fait, si je me sens déjà paniquée à l’idée de quitter Funafuti dans deux semaines, le peu d’heure de sommeil n’a pas d’impact notable sur le niveau de fatigue, tant ce que je fais la majeure partie du temps me transporte…
22 / 06 / 07 - 13 : 31
1 commentaire ( ( 3031 vues ) )
Soirée Fiafa sympa… Beaucoup de monde…. L’hôtel est presque plein de visiteurs et y’avait aussi beaucoup de tuvaluens. Moi j’étais à la table de Susie, Polao et leur copine Sarah, Kamuta, le speaker of the house nous a rejoint… Il m’a invité à l’anniversaire de ses petits enfants samedi… Ca risque de conflicter avec la journée de nettoyage de la Croix Rouge… mais c’est sympa… Il était le dernier membre du gouvernement à me regarder un peu de travers, faut dire qu’il a un œil qui se barre vers la tempe, les photos et le dvd du mariage l’ont conquis… Je lui ai demandé s’il était parenté avec Kalisi… Oui… C’est donc avec vous qu’un soir il y a quelques années nous avons parlé de politique…. « ah oui je me souviens très bien ;.. c’était vous ! » « oui, je vous demandais un peu naïvement si vous pensiez qu’un parti vert pourrait se créer ici… On a contourné la question, Alofa Tuvalu, est notre NGO verte… notre parti vert… hein Susie… »
Cet aprèm a la sortie de la réunion, elle m’expliquait combien elle avait réfléchi après ma question « tu peux vraiment/tu veux vraiment être présidente »… Et plus elle réfléchissait plus elle se sentait investie dans tous les objectifs….. J’ai souligné que puisqu’elle pensait aussi que ce pouvait être un bon exercice si elle veut se présenter aux prochaines élections parlementaires, elle devait être consciente que si on continuait à faire autant parler de nous, radio etc, elle allait devenir tellement populaire qu’elle pourrait être élue les doigts dans le nez !
Ce soir, en partant nous parlions du concert fundraising de Gaby avant son départ, vendredi prochain… J’suis allée faire un saut chez elle après l’assemblée... Je la savais dans les cartons ces derniers jours but I had meant to go and show support…
Encore une fois, souvent quand les gens sont trop enthousiastes, ça devient plus gros que prévu (par moi)… Cette fois j’vais essayer d’éviter d’avoir à gérer les buffets... Déjà fixer un prix d’entrée et/ou de boissons, ça n’est pas très facile à estimer ici… On va faire 3 pour les membres et 5 pour les autres… un verre de todi frais en prime… et peut être buffet pour 7 euros pour les membres et 10 euros pour les non…. Ca y est je commence à cogiter…
Ah oui, pour revenir sur Kamuta : « Il est membre ?, me demande Susi, qui le connaît bien » « Non, pas encore »… « On dit qu’il l’est… d’ailleurs avec sa quarantaine de cochons, il pourrait être le premier utilisateur particulier de biogaz… Pas con… « Kamuta, ca vous intéresserait de venir avec nous voir le biodigesteur mercredi prochain ? »
J’avais décidé de la date pour Susie, qui n’est libre que le mercredi. Saufatu devrait en être. Quand aux ministres nous nous sommes dits, avec Nala qu’on ferait un voyage « conseil » en tout début d’année quand les deux biodigesteurs seront en fonctionnement et que nous aurons démarré la gazéification… A priori Sarah et moi y seront toutes les deux, mais en écrivant ces lignes je me dis qu’ils pourraient peut être faire ça sans nous. Appropriation, appropriation…
Cet aprèm a la sortie de la réunion, elle m’expliquait combien elle avait réfléchi après ma question « tu peux vraiment/tu veux vraiment être présidente »… Et plus elle réfléchissait plus elle se sentait investie dans tous les objectifs….. J’ai souligné que puisqu’elle pensait aussi que ce pouvait être un bon exercice si elle veut se présenter aux prochaines élections parlementaires, elle devait être consciente que si on continuait à faire autant parler de nous, radio etc, elle allait devenir tellement populaire qu’elle pourrait être élue les doigts dans le nez !
Ce soir, en partant nous parlions du concert fundraising de Gaby avant son départ, vendredi prochain… J’suis allée faire un saut chez elle après l’assemblée... Je la savais dans les cartons ces derniers jours but I had meant to go and show support…
Encore une fois, souvent quand les gens sont trop enthousiastes, ça devient plus gros que prévu (par moi)… Cette fois j’vais essayer d’éviter d’avoir à gérer les buffets... Déjà fixer un prix d’entrée et/ou de boissons, ça n’est pas très facile à estimer ici… On va faire 3 pour les membres et 5 pour les autres… un verre de todi frais en prime… et peut être buffet pour 7 euros pour les membres et 10 euros pour les non…. Ca y est je commence à cogiter…
Ah oui, pour revenir sur Kamuta : « Il est membre ?, me demande Susi, qui le connaît bien » « Non, pas encore »… « On dit qu’il l’est… d’ailleurs avec sa quarantaine de cochons, il pourrait être le premier utilisateur particulier de biogaz… Pas con… « Kamuta, ca vous intéresserait de venir avec nous voir le biodigesteur mercredi prochain ? »
J’avais décidé de la date pour Susie, qui n’est libre que le mercredi. Saufatu devrait en être. Quand aux ministres nous nous sommes dits, avec Nala qu’on ferait un voyage « conseil » en tout début d’année quand les deux biodigesteurs seront en fonctionnement et que nous aurons démarré la gazéification… A priori Sarah et moi y seront toutes les deux, mais en écrivant ces lignes je me dis qu’ils pourraient peut être faire ça sans nous. Appropriation, appropriation…
22 / 06 / 07 - 13 : 27
Ce 14 juin, le bureau local d’Alofa Tuvalu a validé les statuts inscrits dans la constitution de l’antenne tuvaluenne et procédé à l’élection des membres du comité. Passés deux ans, l’élection du bureau pourra être réalisée par l’Assemblée Générale tuvaluenne elle-même. Bien entendu, sauf miracle et en dépit des bonnes volontés locales, nous continuerons à donner l’impulsion et l’énergie, comme les tuvaluens eux-mêmes le réclament depuis qu’ils ont adhéré au plan décennal « Small is Beautiful ».
Tout s’est passé en Tuvaluen…. Quelquefois Susi me traduisait quand il y avait une question spécifique que je n’avais pas comprise et à laquelle j’étais la seule à pouvoir répondre (pour le moment). Globalement, le nombre de présents était de moitié celui de l’Assemblée de la semaine dernière. Il faut dire que la radio avait fait fort en oubliant de diffuser nos annonces et rappels aux adhérents… Jane, la speakerine, elle s’est excusée platement « ah j’ai oublié… Afa me l’a dit je lui ai demandé de me laisser un mot et elle ne me l’a pas donné… ».
Heureusement que certains Tuvaluens ont un agenda personnel…
La réunion s’est bien passée, constructive : Saufatu a été positif. Melton a émis l’idée qu’Alofa Tuvalu reprenne les projets qui ont failli et qui vont dans le sens des objectifs. « C’est une bonne idiée, mais ce ne peut être une obligation… Pas question par exemple, de reprendre le fiasco de la porcherie modèle mise en place mais pas en route par Ausaid… En revanche réutiliser les panneaux solaires qui fonctionnent toujours et sont inusités parce que les batteries sont HS et qui n’ont jamais servi parce qu’un donneur quelconque a fourni des générateurs à fuel surdimensionnés sur 8 des 9 îles, ça oui. On étudie cas par cas. »
Avant de passer à la nomination des membres du comité, nous avons fait une courte pause rafraichissements. Au menu : comme la semaine dernière, du kaleve fait hotel, le todi frais et des scones faits par la douce Nala et des gâteaux.
Puis, j’ai suggéré qu’on augmente dans les statuts le nombre de membres du comité au nombre de ceux qui étaient autour de la table et qui le souhaitaient… en ajoutant ceux de la liste que nous avions préparée Sarah et moi, absents ce jour : Semese, Utala, Tataua.
Pua a soulevé la question de fixer un tarif d’adhésion, j’ai répondu qu’on pouvait inclure la notion de dons volontaires, mais que je préférais que les enfants ou ceux pour qui même un dollar est difficile à sortir s’investissent plutôt dans nos actions.
Le comité s’est constitué comme suit : Vete a décliné, se jugeant trop peu disponible, Penni a dit banco et Tito bien sur aussi. Pour réserver les longues discussions au sein du comité plutôt qu’en assemblée générale, j’avais rajouté Saufatu sur la liste, sur la suggestion de Nala, et Melton….John rejoint Sarah et moi dans les membres d’honneur. Et Eti se retrouve vice président, élu à l’unanimité tandis qu’il était parti aux toilettes… En tout une quinzaine de membres dans le Comité dont 7 appartiennent au Bureau.
De manière quasi unanime aussi, à mains levées, tout le monde a décidé de ne pas appartenir à Tango ! Meme Pua qui en a pourtant été nommé secrétaire général la semaine dernière.
Tango, l’asso des assos tuvaluennes nous avait renvoyé notre copie à la tête, lorsque nous souhaitions encore y être affiliés, parce que nos statuts ne fixaient pas d’age minimum des adhérents. Comme tout le monde était d’accord pour ouvrir l’assoc aux jeunes, aux enfants puisque le futur sera le leur, Tito, puis Eti, puis Pua ont ouvert les hostilités… Tito a d’abord suggéré qu’on demande à Tango de changer ses statuts ! Pua est allé dans le même sens… Puis Eti a dit « let’s escape Tango ».. Alors j’ai proposé qu’on vote et toutes les mains se sont levées, sauf celle de Pua : « bah alors Pua tu n’es pas d’accord avec ce que tu disais ? »… « Si, si bien sur mais j’ai pas besoin de lever le bras puisque j’ai suggéré l’option… »
A la fin de la réunion, quelqu’un a suggéré qu’on organise une party pour célébrer ça…. Un autre, plus réaliste, a ajouté « mais c’est maintenant qu’il faut « manuia » »… Alors on a apporté sur nos tables devant le lagon ce qu’il restait des gâteaux et des diverses boissons à la sève de cocotier et on a levé nos verres ou gâteaux… Safautu m’a demandé de faire le speech… Je pense qu’il a été surpris de la brièveté : « Manuia Tuvalu and Alofa Tuvalu.. Long life to both of them ».
Nala s’était chargée de la prière d’ouverture, Pua a pris en charge celle de la petite cérémonie appéritive improvisée et ce soir à la soirée Fiafia, pour la première fois, on a eu droit à une prière avant le dîner…
Ces prières-ci étaient moins longues que celles des haut gradés de l’église qui en donne pour l’argent qu’ils reçoivent de leurs ouailles.. A ce propos, pour les dons, Tito a suggéré, en se marrant, qu’on fasse une journée dons just’avant la semaine de l’église… Pas mal !
Tout s’est passé en Tuvaluen…. Quelquefois Susi me traduisait quand il y avait une question spécifique que je n’avais pas comprise et à laquelle j’étais la seule à pouvoir répondre (pour le moment). Globalement, le nombre de présents était de moitié celui de l’Assemblée de la semaine dernière. Il faut dire que la radio avait fait fort en oubliant de diffuser nos annonces et rappels aux adhérents… Jane, la speakerine, elle s’est excusée platement « ah j’ai oublié… Afa me l’a dit je lui ai demandé de me laisser un mot et elle ne me l’a pas donné… ».
Heureusement que certains Tuvaluens ont un agenda personnel…
La réunion s’est bien passée, constructive : Saufatu a été positif. Melton a émis l’idée qu’Alofa Tuvalu reprenne les projets qui ont failli et qui vont dans le sens des objectifs. « C’est une bonne idiée, mais ce ne peut être une obligation… Pas question par exemple, de reprendre le fiasco de la porcherie modèle mise en place mais pas en route par Ausaid… En revanche réutiliser les panneaux solaires qui fonctionnent toujours et sont inusités parce que les batteries sont HS et qui n’ont jamais servi parce qu’un donneur quelconque a fourni des générateurs à fuel surdimensionnés sur 8 des 9 îles, ça oui. On étudie cas par cas. »
Avant de passer à la nomination des membres du comité, nous avons fait une courte pause rafraichissements. Au menu : comme la semaine dernière, du kaleve fait hotel, le todi frais et des scones faits par la douce Nala et des gâteaux.
Puis, j’ai suggéré qu’on augmente dans les statuts le nombre de membres du comité au nombre de ceux qui étaient autour de la table et qui le souhaitaient… en ajoutant ceux de la liste que nous avions préparée Sarah et moi, absents ce jour : Semese, Utala, Tataua.
Pua a soulevé la question de fixer un tarif d’adhésion, j’ai répondu qu’on pouvait inclure la notion de dons volontaires, mais que je préférais que les enfants ou ceux pour qui même un dollar est difficile à sortir s’investissent plutôt dans nos actions.
Le comité s’est constitué comme suit : Vete a décliné, se jugeant trop peu disponible, Penni a dit banco et Tito bien sur aussi. Pour réserver les longues discussions au sein du comité plutôt qu’en assemblée générale, j’avais rajouté Saufatu sur la liste, sur la suggestion de Nala, et Melton….John rejoint Sarah et moi dans les membres d’honneur. Et Eti se retrouve vice président, élu à l’unanimité tandis qu’il était parti aux toilettes… En tout une quinzaine de membres dans le Comité dont 7 appartiennent au Bureau.
De manière quasi unanime aussi, à mains levées, tout le monde a décidé de ne pas appartenir à Tango ! Meme Pua qui en a pourtant été nommé secrétaire général la semaine dernière.
Tango, l’asso des assos tuvaluennes nous avait renvoyé notre copie à la tête, lorsque nous souhaitions encore y être affiliés, parce que nos statuts ne fixaient pas d’age minimum des adhérents. Comme tout le monde était d’accord pour ouvrir l’assoc aux jeunes, aux enfants puisque le futur sera le leur, Tito, puis Eti, puis Pua ont ouvert les hostilités… Tito a d’abord suggéré qu’on demande à Tango de changer ses statuts ! Pua est allé dans le même sens… Puis Eti a dit « let’s escape Tango ».. Alors j’ai proposé qu’on vote et toutes les mains se sont levées, sauf celle de Pua : « bah alors Pua tu n’es pas d’accord avec ce que tu disais ? »… « Si, si bien sur mais j’ai pas besoin de lever le bras puisque j’ai suggéré l’option… »
A la fin de la réunion, quelqu’un a suggéré qu’on organise une party pour célébrer ça…. Un autre, plus réaliste, a ajouté « mais c’est maintenant qu’il faut « manuia » »… Alors on a apporté sur nos tables devant le lagon ce qu’il restait des gâteaux et des diverses boissons à la sève de cocotier et on a levé nos verres ou gâteaux… Safautu m’a demandé de faire le speech… Je pense qu’il a été surpris de la brièveté : « Manuia Tuvalu and Alofa Tuvalu.. Long life to both of them ».
Nala s’était chargée de la prière d’ouverture, Pua a pris en charge celle de la petite cérémonie appéritive improvisée et ce soir à la soirée Fiafia, pour la première fois, on a eu droit à une prière avant le dîner…
Ces prières-ci étaient moins longues que celles des haut gradés de l’église qui en donne pour l’argent qu’ils reçoivent de leurs ouailles.. A ce propos, pour les dons, Tito a suggéré, en se marrant, qu’on fasse une journée dons just’avant la semaine de l’église… Pas mal !
22 / 06 / 07 - 13 : 25
Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de la Reine. Enfin bon elle est peut être née hier ou demain… Ce samedi 9 juin a démarré aux aurores pour moi avec un réveil à 6h…
Il est 11h30 et me voilà de retour au nid après près de 4 heures traversées comme une. Faites de petits bouts d’enregistrements : j’avais l’intention de ne pas trop filmer, on a en stock des parades à n’en plus finir. Donc je me suis assise près du père Camille, fais quelques plans de la parade de là où j’étais en évitant cette fois tout discours. Je n’ai pas pu m’empêcher quand même de cavaler une ou deux fois à droite et à gauche pour avoir d’autres axes et surtout d’autres visages… Et tout du long j’ai emmagasiné des gros plans et les groupes d’amis finiront sur le mur l’an prochain…Discussions avec l’un (Panapasi à propos de la proposition de Total à Alofa de former 2 personnes au solaire et de participer éventuellement à la mise en solaire de l’immeuble du gouvernement) ou l’autre (un jeune homme avec lequel je n’avais jamais échangé 2 mots mais croisé souvent depuis 3 ou 4 ans, m’a demandé quand je partais. Il me savait liée au film mais ignorait que j’étais derrière Alofa…. C’est un vrai bonheur de voir combien les tuvaluens se sont appropriés l’assoc… Je crois qu’il va falloir faire une autre série de feuilles à signer à l’entrée des lieux passants comme nous le faisons pour les workshops ou l’AG de mercredi prochain..
Distribution de bisous, ici et là, à toutes mes amies femmes bien sûr mais aussi à quelques hommes dont Toaripi, le beau vieillard qui m’avait surprise il y a quelques semaines en m’embrassant, pour la première fois, comme sa fille… et Solofa qui me disait que bien sûr on pouvait prendre les réservoirs d’eau qui attendent depuis des mois à Amatuku pour notre piggery… (maintenant tout le monde est informé et d’accord parmi le comité de TMTI y compris, donc, son chairman)…
Plats traditionnels comme j’aime : des noix de coco germées, le truc fait de kaleve dont j’oublie toujours le nom et pour une fois je me suis laissée tentée par les petits homards et la femme du Dr Lee (le responsable de la ferme de Taiwan) m’a montré comment manger ça sans instruments : on coupe le bout de la queue, on pousse avec son doigt et la chair sort en bloc. Génial. Peut être que vous connaissiez, moi pas…
En dehors des programmes radio et de Amatuku ces derniers jours ont été plein de rencontres, plein de petites conversations, de petites choses qui font aussi la différence. Hier soir par exemple, au barbeuk de Eti, les garçons m’ont fait réaliser que déjà ici j’avais la réputaion d’être l’empêcheuse de jeter les canettes n’importe où.. Eti m’a promis d’installer deux containeurs, un pour les déchets, un pour les canettes dans ce nouveau micro lieu près de la mini jetée… En attendant « on met tout là » me dit il…. « OK et tu l’emmèneras à Cancare ? ». Je connais Eti, s’il est totalement derrière nous et quelquefois devant, s’il est très fier d’aider et d’être un des piliers, il a quand même assez peu d’empathie pour l’environnement… Il veut me/nous faire plaisir… Malo, lui, qui me voyait ramasser quelques canettes déjà éparpillées, s’est moqué de moi gentiment…. Echanges sur les déchets. « si on met les amendes prévues, les gens ne peuvent pas payer… » « faites leur peur. Dites que vous allez prendre leur télé s’ils en ont une… » Il m’a regardé comme une ultra réactionnaire. (que je suis peut être).
Aujourd’hui, j’ai rien dit, mais une prochaine fois je me renseignerai pour essayer de convaincre ceux/celles en charge de ce type de réunions officielles nationales d’instaurer une collecte sélective… Ca m’a fait mal de boire dans un gobelet plastique mais passe encore si ça leur permet de conserver les noix de coco vides pour faire cuire les cochons. J’ai enveloppé la grande cote que m’avait découpée Mme Lee pour 3 pattes, le chat. C’est sans doute le chat le mieux nourri de l’île. Depuis que Sarah a décidé de l’adopter, on garde tous nos restes de repas. … J’étais pas chaude au départ : 3 pattes n’était ni touchant ni beau. Mais son handicap sans doute nous a émues toutes les deux. Il est tellement reconnaissant, se frottant sans cesse dans nos pattes, que je ne peux pas faire deux pas sans avoir l’impression que je vais lui écraser une de ses 3 restantes…. Idem quand je veux faire démarrer la mob.. Il n’est pas conscient du danger… Bien sûr, je fais gaffe à ne pas lui marcher dessus mais s’il faisait le même numéro aux Tuvaluens qui n’ont pas le temps ni l’inclinaison de faire attention à un chat... Toujours est-il que depuis qu’on a décidé de l’adopter, j’ai une cat box dans mon sac caméra… Quant à Emmanuel, qui a déjà bien du mal à trouver de quoi se nourrir a entendu cette dernière recommandation de Sarah : si à mon retour le chat n’est pas là, tu t’en vas.. Bon je passe à des choses plus sérieuses que les repas du chat. Comme vérifier les heures des ouvriers pour le dernier mois ; j’ai demandé à Ruru de décompter les heures de voyage… En rejetant un œil rapide sur ses documents manuscrits, il me semble qu’ils ont plus d’heures supplémentaires que d’heures normales ou presque…. Ca ne m’amuse pas du tout, ni de vérifier, ni de discuter mais la chasse au gaspi est un minimum quand on voit le temps que nous passons sur les demandes de fonds… Alors je vais faire un dossier excel des heures de tous les ouvriers pour tout passer au crible !
Fetaui
Il est 11h30 et me voilà de retour au nid après près de 4 heures traversées comme une. Faites de petits bouts d’enregistrements : j’avais l’intention de ne pas trop filmer, on a en stock des parades à n’en plus finir. Donc je me suis assise près du père Camille, fais quelques plans de la parade de là où j’étais en évitant cette fois tout discours. Je n’ai pas pu m’empêcher quand même de cavaler une ou deux fois à droite et à gauche pour avoir d’autres axes et surtout d’autres visages… Et tout du long j’ai emmagasiné des gros plans et les groupes d’amis finiront sur le mur l’an prochain…Discussions avec l’un (Panapasi à propos de la proposition de Total à Alofa de former 2 personnes au solaire et de participer éventuellement à la mise en solaire de l’immeuble du gouvernement) ou l’autre (un jeune homme avec lequel je n’avais jamais échangé 2 mots mais croisé souvent depuis 3 ou 4 ans, m’a demandé quand je partais. Il me savait liée au film mais ignorait que j’étais derrière Alofa…. C’est un vrai bonheur de voir combien les tuvaluens se sont appropriés l’assoc… Je crois qu’il va falloir faire une autre série de feuilles à signer à l’entrée des lieux passants comme nous le faisons pour les workshops ou l’AG de mercredi prochain..
Distribution de bisous, ici et là, à toutes mes amies femmes bien sûr mais aussi à quelques hommes dont Toaripi, le beau vieillard qui m’avait surprise il y a quelques semaines en m’embrassant, pour la première fois, comme sa fille… et Solofa qui me disait que bien sûr on pouvait prendre les réservoirs d’eau qui attendent depuis des mois à Amatuku pour notre piggery… (maintenant tout le monde est informé et d’accord parmi le comité de TMTI y compris, donc, son chairman)…
Plats traditionnels comme j’aime : des noix de coco germées, le truc fait de kaleve dont j’oublie toujours le nom et pour une fois je me suis laissée tentée par les petits homards et la femme du Dr Lee (le responsable de la ferme de Taiwan) m’a montré comment manger ça sans instruments : on coupe le bout de la queue, on pousse avec son doigt et la chair sort en bloc. Génial. Peut être que vous connaissiez, moi pas…
En dehors des programmes radio et de Amatuku ces derniers jours ont été plein de rencontres, plein de petites conversations, de petites choses qui font aussi la différence. Hier soir par exemple, au barbeuk de Eti, les garçons m’ont fait réaliser que déjà ici j’avais la réputaion d’être l’empêcheuse de jeter les canettes n’importe où.. Eti m’a promis d’installer deux containeurs, un pour les déchets, un pour les canettes dans ce nouveau micro lieu près de la mini jetée… En attendant « on met tout là » me dit il…. « OK et tu l’emmèneras à Cancare ? ». Je connais Eti, s’il est totalement derrière nous et quelquefois devant, s’il est très fier d’aider et d’être un des piliers, il a quand même assez peu d’empathie pour l’environnement… Il veut me/nous faire plaisir… Malo, lui, qui me voyait ramasser quelques canettes déjà éparpillées, s’est moqué de moi gentiment…. Echanges sur les déchets. « si on met les amendes prévues, les gens ne peuvent pas payer… » « faites leur peur. Dites que vous allez prendre leur télé s’ils en ont une… » Il m’a regardé comme une ultra réactionnaire. (que je suis peut être).
Aujourd’hui, j’ai rien dit, mais une prochaine fois je me renseignerai pour essayer de convaincre ceux/celles en charge de ce type de réunions officielles nationales d’instaurer une collecte sélective… Ca m’a fait mal de boire dans un gobelet plastique mais passe encore si ça leur permet de conserver les noix de coco vides pour faire cuire les cochons. J’ai enveloppé la grande cote que m’avait découpée Mme Lee pour 3 pattes, le chat. C’est sans doute le chat le mieux nourri de l’île. Depuis que Sarah a décidé de l’adopter, on garde tous nos restes de repas. … J’étais pas chaude au départ : 3 pattes n’était ni touchant ni beau. Mais son handicap sans doute nous a émues toutes les deux. Il est tellement reconnaissant, se frottant sans cesse dans nos pattes, que je ne peux pas faire deux pas sans avoir l’impression que je vais lui écraser une de ses 3 restantes…. Idem quand je veux faire démarrer la mob.. Il n’est pas conscient du danger… Bien sûr, je fais gaffe à ne pas lui marcher dessus mais s’il faisait le même numéro aux Tuvaluens qui n’ont pas le temps ni l’inclinaison de faire attention à un chat... Toujours est-il que depuis qu’on a décidé de l’adopter, j’ai une cat box dans mon sac caméra… Quant à Emmanuel, qui a déjà bien du mal à trouver de quoi se nourrir a entendu cette dernière recommandation de Sarah : si à mon retour le chat n’est pas là, tu t’en vas.. Bon je passe à des choses plus sérieuses que les repas du chat. Comme vérifier les heures des ouvriers pour le dernier mois ; j’ai demandé à Ruru de décompter les heures de voyage… En rejetant un œil rapide sur ses documents manuscrits, il me semble qu’ils ont plus d’heures supplémentaires que d’heures normales ou presque…. Ca ne m’amuse pas du tout, ni de vérifier, ni de discuter mais la chasse au gaspi est un minimum quand on voit le temps que nous passons sur les demandes de fonds… Alors je vais faire un dossier excel des heures de tous les ouvriers pour tout passer au crible !
Fetaui
18 / 06 / 07 - 12 : 22
Jeudi 7 juin
Seule… Enfin, Emmanuel termine sa sieste en haut mais pour le moment, vue sa faible participation à la vie de la maisonnée, si ce n’est pour induire des visites dont je me passerais, compte pour du beurre..
Mon premier « Coup de Soleil » du voyage… Sarah est partie tout à l’heure… pas de pleurs… mais très humides quand même vue la chaleur au zénith après une averse tropicale au moment où l’avion se posait…. Sans Semese.
Après midi avec, comme d’habitude à Tuvalu, ce qu’on appelle en Occident, du temps perdu… particulièrement en allers et retours à la radio pour tenter de monter les programmes de demain et d’après demain… « ah j’ai oublié qu’on avait un enregistrement à 13h ». même chose à 15…. « Ok, demain matin alors » en même temps que le réenregistrement de Nala (car la radio avait effacé l’original)…. Nala est quand même la première dame du pays…. Toute la radio serait probablement virée si un tel outrage était infligé à Cécilia ! C’est peut être d’ailleurs ce que concocte le gouvernement.
Ce matin quand j’y suis arrivée, une des filles de la production qui assure l’enregistrement et la diffusion des programmes m’accueille avec un « je ne me souviens pas du tout des programmes a diffuser aujourd’hui… » « Hmmm, vous n’avez pas de conducteur quotidien » « non »… Ah ben, faut pas s’étonner…
Sarah elle a enregistré ses 3 conclusions dare dare avant l’avion. Elle n’a besoin de personne et a compris comment fonctionne leur logiciel d’enregistrement et de montage. Terminé à 11h45 pour un avion à 12h45… Après on a eu le temps de déjeuner (rapide quand même) à l’hôtel et de souhaiter un manuia birthday à Eti. Only in Tuvalu !
Entre deux virées à la radio :
copié des photos pour Utala, l’ingénieur de l’institut maritime formé au biogaz par Sikeli et responsable de la bonne mise en route du système. Discuté aussi avec lui de la meilleure méthode d’apprentissage pour les résidents et autres personnels de l’école et des réservoirs à eau (nous avons pris 2 containeurs sur la quinzaine livrée pour la rénovation…. que personne n’utilise puisqu’ils en ont déjà pas mal et que les nouveaux batiments ne seront pas terminés avant des mois puisqu’il faut attendre que le Nivaga soit de retour, réparé, de Taiwan…. Après ça il y a au moins 6 voyages Suva/Tuvalu..
Un saut chez le fournisseur de quincaillerie pour récupérer le devis des matériaux pour le prochain digesteur et lui donner le OK pour que Utala et Ruru (l’entrepreneur) puissent sortir les petits accessoires qui leur manquent pour mettre en route les réservoirs d’eau…. Un stop au garage de mob pour discuter avec Grace, la proprio, d’un programme radio sur les scooters électriques que Chris lui a conseillés et qu’elle a l’intention d’acheter… Faire aussi nettoyer la bougie de la mob (sarah maîtrise l’instrument avec brio, moi pas… quand ça ne démarre pas au ¼ de tour, pour moi c’est terminé malgré mon quart d’heure de tentative… elle.. en 3 mn, elle réussit à faire tourner l’engin.). Et comme d’habitude ici, dès que je sors, je m’arrête toutes les minutes pour discuter avec l’un et l’autre. Aujourd’hui, un ancien membre du parlement que je ne connaissais pas m’a interpellée quand j’allais acheter du pain :« vous êtes ici depuis longtemps il me semble.. » Blabla historique de mes voyages et de son passé politique, de l’érosion sur son île, Nanumea, de son projet de partir rejoindre son fils en Australie. « pour un séjour ou pour toujours ? »… La manière dont il avait amené la chose, indiquait qu’il allait prendre sa retraite la bas… je l’ai sans doute fait culpabiliser un peu avec mes « Tuvalu va vous manquer…. Et vous allez manquer à Tuvalu »… A la fin de la conversation, il n’y allait plus que pour un séjour… car oui, bien sur, Tuvalu lui manque déjà… Sur le chemin aussi, discussion avec : Tito, Helani, Fong, Uili et Seinati, la vendeuse du dépôt de pain et une cliente. « Ou on peut acheter une copie du film « paradise », pour la bibliothèque du campus USP (une trentaine d’étudiants) ? »… « et la BD, vous l’avez vue, ça s’est gratuit ? »…. «ah bon, c’est quoi, qui l’a faite ? ». Et puis on fait aussi le biogaz… » Bref, Alofa a impressionnée les boulangères… comme elle interpelle les politiques… Hier, à l’AG, quelques forfaits parmi ceux qui avaient été les premiers à répondre présent, dont un ex ministres… L’ex Premier Ministre que nous étions allés salué et prévenir samedi s’est excusé aujourd’hui à l’aéroport de n’avoir pas pu venir… En revanche Saufatu, lui, était bien là même s’il est arrivé en retard (et il ne fut pas le seul)… Toutes nos amies les femmes des ministres actuels étaient là à l’heure… tout comme Susi, notre présidente… Tout juste à l’heure tapante…
C’est dire combien on a pu préparer… et ca s’est suffisamment senti pour que Penni me dise tout à l’heure « tu devrais demander à Susi si elle a le temps nécessaire à consacrer à la présidence d’Alofa ». En plus comme une idiote, alors que j’avais préparé un ordre du jour en franco-anglais amélioré et pour moi j’avais une copie quasiment juste en français que je n’ai retrouvé que le soir dans le sac à graines, qui lui même était dans une caisse en carton…
C’est vrai que Susi est très enthousiasmée par Alofa Tuvalu et le projet en lui même mais elle n’a pas beaucoup de temps, nous l’avons sérieusement ressenti ces derniers jours. Entre les cours qu’elle donne (littéralement, tous les jours de 16 à 22h à des écoliers, des étudiants en besoin de rattrapage), sa famille, le business de son mari, son jardin qu’elle n’a pas le temps de voir pousser, ses troubles de santé de la semaine dernière… Et pour confirmer que tout était propice à travailler ensemble : le décès de son oncle, la veille de l’enregistrement des spots radio, l’avant veille de l’AG. Sans compter la télé hollandaise qui nous avait contactés l’an dernier.. Bien sur elle est ravie mais ça pèse sur le planning 1/2j de télé… Heureusement qu’on avait réussi à discuter toutes les trois il y a un mois autour d’un verre à la maison. Quelques heures autour du global et quelques détails autour de rien, ça a suffi.
Les spots radios… enfin, quand je dis spots, il s’agit de programmes courts… Je les voulais de 5 mn (1m+2mn+1m30), le premier fait 10 mn !! 4m30 d’intro de Susi pour le premier alors que la lecture en anglais donnait 1m30… OK, 2mn parce que tout est plus long à Tuvalu, 2m3, mais 4m30, qu’est ce qu’elle a pu raconter… Arrivée… 3’30 du witness qui n’a rien trouvé de mieux que d’ajouter dans son texte l’histoire que Risasi raconte just’après lui… Je n’avais pas pu être là au moment de l’enregistrement de Nielu… Il m’avait lu son « pré texte » qui ne mentionnait pas cette histoire. Pour coller ce prétexte au format de ces émissions, il fallait y ajouter le geste personnel du mec qui lisait le texte du département de l’énergie…. J’imagine que pour lui expliquer on lui a raconté l’histoire de Risasi et de ses économies d’énergie grâce aux ampoules compactes depuis 10 ans… Il l’a donc intégrée dans son texte et Sarah le jour de l’enregistrement ne lui as sans doute pas demandé de lui retraduire le texte écrit en tuvaluen… Ce détail et des dizaines d’autres font que j’ai totalement honte, en tant que producteur, de ces émissions mais je suis fière que les tuvaluens puissent parler « aux tuvaluens » de leurs économies d’énergie et de leurs solutions à quelques problèmes de déchets.
Bien sûr à part Risasi, Nala et quelques autres, tout est soufflé à l’oreille et des pré textes sont fournis pour la plupart… Demain, je n’en suis pas si sûre que l’enregistrement sera aussi bien préparé que les 5 premières émissions… Alors que je voulais mélanger les thèmes dans une semaine, comme les tuvaluens mesurent leurs économies d’énergie principalement via la Compagnie d’Electricité, les premiers enregistrements étaient plutôt sur l’efficacité domestique… On y a glissé un compost/déchet car diplomatiquement, il me fallait placer Siuila en première semaine puisqu’elle n’avait pas participé aux spots (la aussi… spots ? euh…) d’annonce d’Environment Day… Ce que nous enregistrons demain porte principalement, pour ne pas dire totalement, sur le transport et c’est un peu différent des gestes de la première semaine.. Nala connaît son histoire, Penni connaît son thème : la bicyclette, même si elle n’en a pas… Quant à Eti, l’ancien frimeur en bagnole rouge de sport, à qui je ne voulais pas parler tellement il était showoff en 2003 et qui aujourd’hui est notre adhérent/partenaire le plus actif. Il va nous dire/lire un texte qu’il faut que je pose genre : « once upon a time, je roulais en bagnole m’as tu vu qui consommait beaucoup d’essence… XXX par mois… L’essence à doublé en un an… XXX dollars pour rouler à 20 à l’heure à cause des ralentisseurs et des enfants qui marchent le long des routes, c’est idiot… Idem pour les 4/4, des véhicules qui utilisent beaucoup d’essence, les plus polluantes… faits pour rouler en montagne alors que le problème de Tuvalu c’est qu’on est trop plat… »
L’AG.. En gros : 40 participants dont 18 nouveaux membres, plus les membres appartenant au personnel de l’hôtel (une dizaine qui ont tous voulu confirmer leur adhésion) 12 qui avaient répondu présents par mails ne sont pas venus mais confirmaient leur adhésion tout comme les tuvaluens à l’étranger dont la chaleur des messages m’a bien sûr émue et Sarah too… (Semese, Hilia, Vaieli, Paama etc). Excusés car non vraiment informés, tous ceux sur Funafuti qui n’ont pas de mail et n’ont pas entendu les annonces radio… Excusés aussi les Tuvaluens des îles lointaines ou en voyage…. L’urgence de la nuit dernière c’était d’envoyer comme je m’y étais engagée, les status de l’association, ainsi que la liste des membres du comité à nommer aux membres avec email pour que nous puissions en reparler la semaine prochaine…. Tito et d’autres ont demandé à ce que ce soit le plus rapide possible. J’ai tenté « on ne peut pas attendre Risasi qui rentre le 18 ? » puis j’ai lâché l’affaire… OK, next week… à nouveau des convocations, des annonces radio gnagnagna….Et puis donc en préalable l’expédition des status…
Bon je change de page pour me mettre sur tout ça avec en priorité, parce que c’est demain matin et que ça me fait un peu plaisir : les textes radio.
Manuia Tepo
Seule… Enfin, Emmanuel termine sa sieste en haut mais pour le moment, vue sa faible participation à la vie de la maisonnée, si ce n’est pour induire des visites dont je me passerais, compte pour du beurre..
Mon premier « Coup de Soleil » du voyage… Sarah est partie tout à l’heure… pas de pleurs… mais très humides quand même vue la chaleur au zénith après une averse tropicale au moment où l’avion se posait…. Sans Semese.
Après midi avec, comme d’habitude à Tuvalu, ce qu’on appelle en Occident, du temps perdu… particulièrement en allers et retours à la radio pour tenter de monter les programmes de demain et d’après demain… « ah j’ai oublié qu’on avait un enregistrement à 13h ». même chose à 15…. « Ok, demain matin alors » en même temps que le réenregistrement de Nala (car la radio avait effacé l’original)…. Nala est quand même la première dame du pays…. Toute la radio serait probablement virée si un tel outrage était infligé à Cécilia ! C’est peut être d’ailleurs ce que concocte le gouvernement.
Ce matin quand j’y suis arrivée, une des filles de la production qui assure l’enregistrement et la diffusion des programmes m’accueille avec un « je ne me souviens pas du tout des programmes a diffuser aujourd’hui… » « Hmmm, vous n’avez pas de conducteur quotidien » « non »… Ah ben, faut pas s’étonner…
Sarah elle a enregistré ses 3 conclusions dare dare avant l’avion. Elle n’a besoin de personne et a compris comment fonctionne leur logiciel d’enregistrement et de montage. Terminé à 11h45 pour un avion à 12h45… Après on a eu le temps de déjeuner (rapide quand même) à l’hôtel et de souhaiter un manuia birthday à Eti. Only in Tuvalu !
Entre deux virées à la radio :
copié des photos pour Utala, l’ingénieur de l’institut maritime formé au biogaz par Sikeli et responsable de la bonne mise en route du système. Discuté aussi avec lui de la meilleure méthode d’apprentissage pour les résidents et autres personnels de l’école et des réservoirs à eau (nous avons pris 2 containeurs sur la quinzaine livrée pour la rénovation…. que personne n’utilise puisqu’ils en ont déjà pas mal et que les nouveaux batiments ne seront pas terminés avant des mois puisqu’il faut attendre que le Nivaga soit de retour, réparé, de Taiwan…. Après ça il y a au moins 6 voyages Suva/Tuvalu..
Un saut chez le fournisseur de quincaillerie pour récupérer le devis des matériaux pour le prochain digesteur et lui donner le OK pour que Utala et Ruru (l’entrepreneur) puissent sortir les petits accessoires qui leur manquent pour mettre en route les réservoirs d’eau…. Un stop au garage de mob pour discuter avec Grace, la proprio, d’un programme radio sur les scooters électriques que Chris lui a conseillés et qu’elle a l’intention d’acheter… Faire aussi nettoyer la bougie de la mob (sarah maîtrise l’instrument avec brio, moi pas… quand ça ne démarre pas au ¼ de tour, pour moi c’est terminé malgré mon quart d’heure de tentative… elle.. en 3 mn, elle réussit à faire tourner l’engin.). Et comme d’habitude ici, dès que je sors, je m’arrête toutes les minutes pour discuter avec l’un et l’autre. Aujourd’hui, un ancien membre du parlement que je ne connaissais pas m’a interpellée quand j’allais acheter du pain :« vous êtes ici depuis longtemps il me semble.. » Blabla historique de mes voyages et de son passé politique, de l’érosion sur son île, Nanumea, de son projet de partir rejoindre son fils en Australie. « pour un séjour ou pour toujours ? »… La manière dont il avait amené la chose, indiquait qu’il allait prendre sa retraite la bas… je l’ai sans doute fait culpabiliser un peu avec mes « Tuvalu va vous manquer…. Et vous allez manquer à Tuvalu »… A la fin de la conversation, il n’y allait plus que pour un séjour… car oui, bien sur, Tuvalu lui manque déjà… Sur le chemin aussi, discussion avec : Tito, Helani, Fong, Uili et Seinati, la vendeuse du dépôt de pain et une cliente. « Ou on peut acheter une copie du film « paradise », pour la bibliothèque du campus USP (une trentaine d’étudiants) ? »… « et la BD, vous l’avez vue, ça s’est gratuit ? »…. «ah bon, c’est quoi, qui l’a faite ? ». Et puis on fait aussi le biogaz… » Bref, Alofa a impressionnée les boulangères… comme elle interpelle les politiques… Hier, à l’AG, quelques forfaits parmi ceux qui avaient été les premiers à répondre présent, dont un ex ministres… L’ex Premier Ministre que nous étions allés salué et prévenir samedi s’est excusé aujourd’hui à l’aéroport de n’avoir pas pu venir… En revanche Saufatu, lui, était bien là même s’il est arrivé en retard (et il ne fut pas le seul)… Toutes nos amies les femmes des ministres actuels étaient là à l’heure… tout comme Susi, notre présidente… Tout juste à l’heure tapante…
C’est dire combien on a pu préparer… et ca s’est suffisamment senti pour que Penni me dise tout à l’heure « tu devrais demander à Susi si elle a le temps nécessaire à consacrer à la présidence d’Alofa ». En plus comme une idiote, alors que j’avais préparé un ordre du jour en franco-anglais amélioré et pour moi j’avais une copie quasiment juste en français que je n’ai retrouvé que le soir dans le sac à graines, qui lui même était dans une caisse en carton…
C’est vrai que Susi est très enthousiasmée par Alofa Tuvalu et le projet en lui même mais elle n’a pas beaucoup de temps, nous l’avons sérieusement ressenti ces derniers jours. Entre les cours qu’elle donne (littéralement, tous les jours de 16 à 22h à des écoliers, des étudiants en besoin de rattrapage), sa famille, le business de son mari, son jardin qu’elle n’a pas le temps de voir pousser, ses troubles de santé de la semaine dernière… Et pour confirmer que tout était propice à travailler ensemble : le décès de son oncle, la veille de l’enregistrement des spots radio, l’avant veille de l’AG. Sans compter la télé hollandaise qui nous avait contactés l’an dernier.. Bien sur elle est ravie mais ça pèse sur le planning 1/2j de télé… Heureusement qu’on avait réussi à discuter toutes les trois il y a un mois autour d’un verre à la maison. Quelques heures autour du global et quelques détails autour de rien, ça a suffi.
Les spots radios… enfin, quand je dis spots, il s’agit de programmes courts… Je les voulais de 5 mn (1m+2mn+1m30), le premier fait 10 mn !! 4m30 d’intro de Susi pour le premier alors que la lecture en anglais donnait 1m30… OK, 2mn parce que tout est plus long à Tuvalu, 2m3, mais 4m30, qu’est ce qu’elle a pu raconter… Arrivée… 3’30 du witness qui n’a rien trouvé de mieux que d’ajouter dans son texte l’histoire que Risasi raconte just’après lui… Je n’avais pas pu être là au moment de l’enregistrement de Nielu… Il m’avait lu son « pré texte » qui ne mentionnait pas cette histoire. Pour coller ce prétexte au format de ces émissions, il fallait y ajouter le geste personnel du mec qui lisait le texte du département de l’énergie…. J’imagine que pour lui expliquer on lui a raconté l’histoire de Risasi et de ses économies d’énergie grâce aux ampoules compactes depuis 10 ans… Il l’a donc intégrée dans son texte et Sarah le jour de l’enregistrement ne lui as sans doute pas demandé de lui retraduire le texte écrit en tuvaluen… Ce détail et des dizaines d’autres font que j’ai totalement honte, en tant que producteur, de ces émissions mais je suis fière que les tuvaluens puissent parler « aux tuvaluens » de leurs économies d’énergie et de leurs solutions à quelques problèmes de déchets.
Bien sûr à part Risasi, Nala et quelques autres, tout est soufflé à l’oreille et des pré textes sont fournis pour la plupart… Demain, je n’en suis pas si sûre que l’enregistrement sera aussi bien préparé que les 5 premières émissions… Alors que je voulais mélanger les thèmes dans une semaine, comme les tuvaluens mesurent leurs économies d’énergie principalement via la Compagnie d’Electricité, les premiers enregistrements étaient plutôt sur l’efficacité domestique… On y a glissé un compost/déchet car diplomatiquement, il me fallait placer Siuila en première semaine puisqu’elle n’avait pas participé aux spots (la aussi… spots ? euh…) d’annonce d’Environment Day… Ce que nous enregistrons demain porte principalement, pour ne pas dire totalement, sur le transport et c’est un peu différent des gestes de la première semaine.. Nala connaît son histoire, Penni connaît son thème : la bicyclette, même si elle n’en a pas… Quant à Eti, l’ancien frimeur en bagnole rouge de sport, à qui je ne voulais pas parler tellement il était showoff en 2003 et qui aujourd’hui est notre adhérent/partenaire le plus actif. Il va nous dire/lire un texte qu’il faut que je pose genre : « once upon a time, je roulais en bagnole m’as tu vu qui consommait beaucoup d’essence… XXX par mois… L’essence à doublé en un an… XXX dollars pour rouler à 20 à l’heure à cause des ralentisseurs et des enfants qui marchent le long des routes, c’est idiot… Idem pour les 4/4, des véhicules qui utilisent beaucoup d’essence, les plus polluantes… faits pour rouler en montagne alors que le problème de Tuvalu c’est qu’on est trop plat… »
L’AG.. En gros : 40 participants dont 18 nouveaux membres, plus les membres appartenant au personnel de l’hôtel (une dizaine qui ont tous voulu confirmer leur adhésion) 12 qui avaient répondu présents par mails ne sont pas venus mais confirmaient leur adhésion tout comme les tuvaluens à l’étranger dont la chaleur des messages m’a bien sûr émue et Sarah too… (Semese, Hilia, Vaieli, Paama etc). Excusés car non vraiment informés, tous ceux sur Funafuti qui n’ont pas de mail et n’ont pas entendu les annonces radio… Excusés aussi les Tuvaluens des îles lointaines ou en voyage…. L’urgence de la nuit dernière c’était d’envoyer comme je m’y étais engagée, les status de l’association, ainsi que la liste des membres du comité à nommer aux membres avec email pour que nous puissions en reparler la semaine prochaine…. Tito et d’autres ont demandé à ce que ce soit le plus rapide possible. J’ai tenté « on ne peut pas attendre Risasi qui rentre le 18 ? » puis j’ai lâché l’affaire… OK, next week… à nouveau des convocations, des annonces radio gnagnagna….Et puis donc en préalable l’expédition des status…
Bon je change de page pour me mettre sur tout ça avec en priorité, parce que c’est demain matin et que ça me fait un peu plaisir : les textes radio.
Manuia Tepo
13 / 06 / 07 - 09 : 29
295 commentaires ( ( 7478 vues ) )
Malgré la fatigue qui commence à peser et qui sans doute était à l’origine de mon blues pas rose, ou plutot la conscience de la charge de travail qui m’attendait ces prochains jours, jusqu’au départ de Sarah… y’a bien fallu retrousser les manches et y aller…
Ce qui me fait rager (enfin bon, pas quand ça me repasse par la tête) c’est le temps que sur la paire que nous formons avec Sarah je passe sur ce Environment Day qu’elle voulait célébrer (elle n’était pas là pour Earth Day dommage). J’étais tellement pas chaude quand il y a une dizaine de jours elle avait évoqué l’idée que j’en fus même négative. Bien sûr tout est utile ici. Mais que je voyais mal comment ça pouvait fonctionner en si peu de temps… Et puis, coincidence, le lendemain la Croix Rouge nous dit qu’ils pensent faire quelque chose et en deux temps trois mouvements, Tataua et Eseta (membres d’Alofa) mettent en place une réunion où comme par enchantement, prévenus la veille, quasiment tous les organes du gouvernement (agriculture, déchets, énergie etc), l’école, la mairie et les rares assoc non religieuses, (en fait on était 4 à la première réunion : Tango, l’ombrelle théoriquement des assocs, Island Care, Red Cross et nous…)
Nous on proposait d’aider sur leurs idées, de démarrer ce jour là notre émission de radio et de faire notre première AG ce soir là. Manque de bol, l’absence de Susi a remis l’AG au lendemain… Le thème proposé par le second du bureau de l’environnement, le show off non existant Kilifi, et retenu par le sprep : les mangroves et les coraux… Tout le monde a dit « pourquoi pas ? « tout en indiquant qu’ils n’ont pas de mangroves ici… Nous, on a plongé le nez sur le bureau, en se disant toute les deux qu’on n’allait pas s’en mêler mais qu’on était un peu en dehors du coup… Kilifi jouait parfaitement les MC (Maitre de Cérémonie) de la réunion. Comme personne ne proposait d’actions particulières pour répondre à la question « qu’est ce qu’on fait ? », j’ai posé la mienne « on plante comment des mangroves ? »…. Pour faire court, En l’absence de mangroves, on plantera du pandanus et autres Fetau… Super, tout le monde s’y mettait…. Temu, la directrice de l’école proposait des « chutes ». Où ? « pourquoi pas à l’endroit ou y’a eu la grande vague en 2002 et cette année…. » Super… Red Cross et Ecole proposent des nettoyages (de plage pour l’un, de rues pour l’autre). A la fin, Sarah explique nos actions : programmes radio, et AG avec distribution de graines et je dis que je peux essayer d’aider sur un communiqué à l’international (dont je réalise en relisant ce blog que je ne l’ai envoyé nulle part)….. j’ai aussi proposé de passer à TMC (le bureau de la radio) leur faire un compte rendu… Fong étant à Niukelaelae, j’ai pas pu convaincre Yvette de participer, qui n’était pas invitée à la réunion du comité de ce mercredi 30, les mêmes moins Tango et Tataua (Red cross).
Et la Alofa mouette déjà moite devant la longueur de ses listes qui se retrouve chargée de faire des spots radios pour annoncer et attirer du monde au Tuvalu Environment day … Voilà qui risquait de transformer en annonces de ce foutu jour qui n’est pas Earth Day en plus, nos programmes radios en cours d’élaboration et tout ce qu’il y a de plus sérieux : une première série de 10 d’émissions, 1 geste quotidien, 5 mn avec intro susi, puis intervention d’un témoin comme risasi qui a fait 3000 dollars d’économies en un mois en investissant dans des ampoules compactes il y a presque 10 ans.. Puis conclusion de Sarah sur les autres bénéfices (long terme pour l’hôtel = 300 000 dollars en 10 ans mais aussi bien sur, les économies de CO2 dans l’atmosphère et les économies sur l’import du fuel du pays. L’ambassade de Taiwan nous subventionne 1000 dollars pour notre première série de 10 émissions… J’ai proposé qu’ils fassent des annonces sur la journée avant le 5 Juin, général et par activités (soit 4 dont la nôtre….)… Et puis j’ai du partir enregistrer justement Risasi qui s’envolait pour une quinzaine de jours le lendemain matin… Ils avaient aussi prévu de chacun faire leur papier et de le remettre à la fille de la radio. 1 mn par personne, chacun devait donc faire 1 petite page….. Jeudi, j’étais par hasard à TMC quand Nielu allait enregistrer son sujet. Dans son texte, écrit en tuvaluen, bien sûr et qu’il m’a lu en anglais, je n’ai pas entendu une fois le mot « oil » ou « energies fossiles », ni la relation avec Environment Day. Il en est convenu et est reparti reprendre le texte.
Cette nuit j’ai fait un document récap, ordre des spots et mots clés ou proposition de textes pour certains et ce matin, j’ai fait ma tournée des bureaux pour laisser ce document aux intervenants principaux et les aider à structurer leur texte. Nielu dont l’intervention aura maintenant lieu pour le lancement de notre série de programmes sur les économies d’énergie, va aussi intégrer au début, le fait que les importations de pétrole représentent 50% des importations de Tuvalu…
Sarah est moins pointilleuse que moi sur la qualité des textes qui sont lus et pense, sans doute à juste titre, que les auditeurs en tireront bien quelque chose même . Possible mais je préfère m’en assurer.. Alors bien sûr ça m’a occupée pas mal ces derniers jours. Enregistré aujourd’hui, Kilifi. Il est arrivé en dilletante, avec un texte sur les coraux qu’il a remballé puisque l’idée était d’annoncer les activités… … 7mn !!! pour ne rien dire. Il n’avait rien lu des documents que Sarah lui avait déposés, dont un programme des festivités qu’il m’avait envoyé la veille et que j’ai repris avec plaisir une partie de la nuit dernière… ça valait la peine à commencer par la date : 1999… J’ai aussi modifié des formulations comme « les déchets seront déposés à la décharge »… en ajoutant collecte, canette chez Cancare, la seule petite entreprise dans le domaine de la collecte et bouteilles (verre et plastique) déposée oui mais pas dans la décharge ! dans des containers demandés à TCS pour lesquels ne reste qu’à trouver où les entreposer…, Suzan du waste management, Autea de l’agriculture et Temu de l’école. Suzan a repris tout son texte pour intégrer les mes mots clés et couper un peu.. 2 minutes. Le gars de l’agriculture avait presque tout bon, rappel de l’événement au début et bougez votre cul à la fin… pas tout à fait 2 mn… Temu a lu et ai reparti en laissant 5mn sur la bande….
Le lendemain samedi/dimanche du 2 au 3 juin, 1h du matin
Je ne sais pas pourquoi j’ai fait si long sur ce qui précède… Tout ce dont je voulais parler c’était les trucs qui relancent ma motivation, qui m’émeuvent encore et toujours à Tuvalu malgré les moments de découragement. Ce samedi matin, au cours de mes déplacements « en ville » le simple regard chaud des gens m’a mise de bonne humeur.. Après y’en a eu tellement ces derniers jours, des manifestations d’affection, d’attention, d’intérêt pour ce que nous faisons que je suis remontée à bloc….
Ca a commencé par les réponses au mail d’info sur l’assemblée générale. Une bonne proportion de réponses très chaleureuses, de membres absents comme Semese « j’arrive le lendemain, utilise mon nom pour tout ce qui te semble bon pour notre association », ou des « go, go Alofa ». Comme l’avait fait le premier ministre d’il y a deux ans et que nous sommes allées briefer cet aprem sur la politique énergétique… nous n’avions pas son mail perso, nous sommes reparties avec et il sera à l’Assemblée… tout comme Saufatu ex Premier Ministre lui aussi et ex ministre de l’énergie etc.. Et puis une guirlande de non membres que je ne connais pas, genre « j’y serai avec grand plaisir.. et je veux ajouter que je tiens à devenir membre ». Taukelina, le ministre actuel de l’énergie n’y sera pas mais il est membre depuis endredi quand nous l’avons briefé avant son voyage lundi. Et puis y’en a une poignée qui ont cru que c’était mercredi dernier et s’excusaient de n’avoir pas pu venir… Et puis tous ceux qui, soit n’ont pas d’accès internet ou qui comme nous, ont du mal à se connecter depuis des mois…
La nouvelle que Semese rentrait jeudi, diminue un peu l’appréhension que je peux avoir de me retrouver « seule » au départ de Sarah le même jour. Le dernier coloc de la maison d’alofa, Emmanuel doit théoriquement rassurer mes paranoia aux bruits ambiants, mais malheureusement ces derniers jours, il n’attire pas les meilleurs specimens autour de la maison… L’autre soir, après la soirée Fiafia, vers minuit, alors que nous tentions de terminer d’expédier nos lettres d’info, on frappe à la porte… Un type qui cherchait Emmanuel pour lui donner du todi fermenté… On a clairement indiqué qu’il n’était plus l’heure. Le gars a un peu insisté puis est reparti… 10 mn plus tard, une nana.. qui elle a beaucoup insisté… Nous l’avons envoyé gentiment péter. Le lendemain, alors que je retrouvais Gaby et sa famille au chinois, Emmanuel s’y trouvait avec Brian et Michael Graff de l’UE arrivé le jour même. Gaby m’a raconté qu’il y avait eu une scène assez violente avec un mec venu interpeller Emmanuel. Ca c’est terminé dans la rue et d’après Gaby la police est intervenue… Pas eu l’occasion d’éclaircir cet épisode. En revanche, il n’avait pas demandé de venir aux visiteurs du soir et plaidait donc ni responsable, ni coupable.
On ne peut donc pas dire que la relation avec Emmanuel soit des plus chaleureuses sans compter qu’il est un des rares à ne pas s’intéresser à ce qu’on fait…
Risasi, ma vraie meilleure amie ici, est partie elle aussi pour une paire de semaines… On parle le meme language sur beaucoup de sujets, y compris les modes de vie et la religion, ce qui n’est pas le cas avec Susi, même si je l’aime beaucoup.. Avec Semese, même type de complicité en un peu plus spirituelle encore qu’avec Risasi même si elle croit aux phénomènes paranormaux…. Semese lui, croît en l’environnement…
A propos de croire en, de foi, de religion, d’après Taukelina, Alofa Tuvalu aurait plus de membres que n’importe quelle organisation à Tuvalu (sauf l’église principale bien sur qui reçoit chaque année au moins 10% des revenus des Tuvaluens. L’adhésion à Alofa Tuvalu est à Funafuti pour le moins symbolique puisque nous revendiquons davantage l’action quotidienne en faveur de l’environnement de Tuvalu qu’un quelconque don monétaire.
Ce soir au Mataginali, le night club de Funafuti, Gaby a fait très fort et très joli.. Elle a remercié le public et a conclu sur un « Alofa Tuvalu ». Fong, elle, semble en avoir beaucoup parlé puisque ce soir, tous les partenaires de son époux du Fundraising, l’association sportive, m’ont remerciée, y compris un homme que j’ai honteusement pris pour quelqu’un d’autre… Lui m’a dit « vous savez qui je suis », moi fanfaronne « oui bien sur »… « oui ? » « Oui, vous avez travaillé près de chez nous à la réfection des rives et puis je suis passée un jour devant chez vous et vous sortiez de la maison ».. Bref j’ai terriblement confondu ça ne l’a pas empêché de conclure : « si vous avez besoin de n’importe quoi, je le ferai ». Renseignement pris auprès du chauffeur qui me déposait avant de raccompagner Gaby, john et le matos… il s’agit du secrétaire permanent aux affaires étrangères… qui m’avait envoyé un email il y a quelques semaines et auquel je n’ai pas « encore » répondu. Il est sur une de mes listes…. Comme il a aussi indiqué qu’il avait vu le sign up sheet pour l’AG. J’aurais l’occasion de m’excuser mercredi…
Gaby embarquera son matériel de sono cette semaine mais conserve micros et petit matos électroniques pour que nous organisions, quelques jours avant son départ un dernier concert d’adieu, pour Alofa Tuvalu.
So… tout comptes faits, alors que je m’attendais à passer une journée un peu stressante étant donné le nombre de choses à faire et de gens à voir, ce jour s’est déroulé smoothly… A commencer par la radio ou j’allais m’assurer que Fong avait bien donné le texte en tuvaluen… Non…. Pas grave… j’suis allée la réimprimer chez Alpha ou par bonheur Steve se trouvait (car on était samedi quand même) et Afa, l’annonceuse l’a lu trois fois…. Consignes données pour l’annonce du lendemain après le spot de Suzan sur les déchets.. Sous la giboulée qui démarrait, j’ai traversé la rue pour un rapide passage au mini concert de Gaby rapatriée dans la salle de l’hôtel après ¼ d’heure de pluie battante interdisant toute représentation à l’extérieur… Dès l’arrivée j’ai posé mon sac pour danser avec Lasalo…. Personne d’autre sur la piste. C’était l’heure du déj.. Ce soir idem, tout le monde a attendu la musique du DJay pour se trémousser sur la piste, mais Lasalo et moi on a twisté sur Tina Turner revue par Gaby… Et puis encore une petite avant de partir avec Fong, un mec bourré de l’agriculture et Gaby. Ce soir, en prime : les danseurs du club de rugby, très drôles et plutôt sexy et une danse polynésienne par une étudiante tuvaluenne en tenue inhabituelle ici puisqu’elle était en sulu noir plutôt haut sur les cuisses et un soutien gorge fait de coques de noix de coco à la hawaienne… très sexy elle aussi… Innovant pour Tuvalu ! Première petite boulette de fin de soirée : Villi un des rugbymen, le meilleur danseur du coin avec Lasalo, est venu vers nous, m’a parlé et j’ai mis mes mains en conques autour des oreilles pour lui signifier que je n’entendais pas, il est reparti et a invité ma voisine à danser… C’est ballot !
Collé les dernières affiches, dont une dans la petite boutique de Kelesoma, l’assistant du premier Ministre qui voulait m’inviter à partager son déjeuner de poisson… Expédié quelques mails chez Alpha et de retour a la maison, nous avons attendu que Susi se pointe au rendez vous…. 1h plus tard elle n’était toujours pas là… Un saut chez elle…. Migraine… Demain…. (j’espère que cette fois elle tiendra sinon, je ne vois pas quand elle pourra traduire/réécrire les textes pour les intro de l’émission de radio… à enregistrer lundi matin….) Ca nous a permis de payer notre visite à l’ancien premier ministre, puis de passer à un mariage qui se terminait, et à un anniversaire des un an de la petite fille d’Yvette, qui lui commençait… et dont le buffet, comme d’had, débordant de victuailles a fait office de dîner… Rentrées à 7h…. une heure de boulot… et nous voilà reparties au concert de Gaby…
Tout n’est pas si gris mais la porcherie n’est toujours pas terminée ! Et dimanche a remplacé samedi et j’aurais passé la journée à l’ordi à prendre et reprendre les 10 premiers programmes radio… dont au moins 5 sont enregistrables demain… et ce matin, notre présidente qui doit faire les intros (et l’annonce diffusable elle mardi matin) a une nouvelle fois déclaré forfait pour la réunion de préparation. Hier migraine, aujourd’hui otite. J’en suis donc réduite à écrire des textes qu’ils traduiront. Dommage… Réfléchi bien sur aussi à la meilleure option de remplacement si demain encore Susi ne se sent pas bien…. Je croise les doigts pour qu’elle soit d’aplomb.
G.
Ce qui me fait rager (enfin bon, pas quand ça me repasse par la tête) c’est le temps que sur la paire que nous formons avec Sarah je passe sur ce Environment Day qu’elle voulait célébrer (elle n’était pas là pour Earth Day dommage). J’étais tellement pas chaude quand il y a une dizaine de jours elle avait évoqué l’idée que j’en fus même négative. Bien sûr tout est utile ici. Mais que je voyais mal comment ça pouvait fonctionner en si peu de temps… Et puis, coincidence, le lendemain la Croix Rouge nous dit qu’ils pensent faire quelque chose et en deux temps trois mouvements, Tataua et Eseta (membres d’Alofa) mettent en place une réunion où comme par enchantement, prévenus la veille, quasiment tous les organes du gouvernement (agriculture, déchets, énergie etc), l’école, la mairie et les rares assoc non religieuses, (en fait on était 4 à la première réunion : Tango, l’ombrelle théoriquement des assocs, Island Care, Red Cross et nous…)
Nous on proposait d’aider sur leurs idées, de démarrer ce jour là notre émission de radio et de faire notre première AG ce soir là. Manque de bol, l’absence de Susi a remis l’AG au lendemain… Le thème proposé par le second du bureau de l’environnement, le show off non existant Kilifi, et retenu par le sprep : les mangroves et les coraux… Tout le monde a dit « pourquoi pas ? « tout en indiquant qu’ils n’ont pas de mangroves ici… Nous, on a plongé le nez sur le bureau, en se disant toute les deux qu’on n’allait pas s’en mêler mais qu’on était un peu en dehors du coup… Kilifi jouait parfaitement les MC (Maitre de Cérémonie) de la réunion. Comme personne ne proposait d’actions particulières pour répondre à la question « qu’est ce qu’on fait ? », j’ai posé la mienne « on plante comment des mangroves ? »…. Pour faire court, En l’absence de mangroves, on plantera du pandanus et autres Fetau… Super, tout le monde s’y mettait…. Temu, la directrice de l’école proposait des « chutes ». Où ? « pourquoi pas à l’endroit ou y’a eu la grande vague en 2002 et cette année…. » Super… Red Cross et Ecole proposent des nettoyages (de plage pour l’un, de rues pour l’autre). A la fin, Sarah explique nos actions : programmes radio, et AG avec distribution de graines et je dis que je peux essayer d’aider sur un communiqué à l’international (dont je réalise en relisant ce blog que je ne l’ai envoyé nulle part)….. j’ai aussi proposé de passer à TMC (le bureau de la radio) leur faire un compte rendu… Fong étant à Niukelaelae, j’ai pas pu convaincre Yvette de participer, qui n’était pas invitée à la réunion du comité de ce mercredi 30, les mêmes moins Tango et Tataua (Red cross).
Et la Alofa mouette déjà moite devant la longueur de ses listes qui se retrouve chargée de faire des spots radios pour annoncer et attirer du monde au Tuvalu Environment day … Voilà qui risquait de transformer en annonces de ce foutu jour qui n’est pas Earth Day en plus, nos programmes radios en cours d’élaboration et tout ce qu’il y a de plus sérieux : une première série de 10 d’émissions, 1 geste quotidien, 5 mn avec intro susi, puis intervention d’un témoin comme risasi qui a fait 3000 dollars d’économies en un mois en investissant dans des ampoules compactes il y a presque 10 ans.. Puis conclusion de Sarah sur les autres bénéfices (long terme pour l’hôtel = 300 000 dollars en 10 ans mais aussi bien sur, les économies de CO2 dans l’atmosphère et les économies sur l’import du fuel du pays. L’ambassade de Taiwan nous subventionne 1000 dollars pour notre première série de 10 émissions… J’ai proposé qu’ils fassent des annonces sur la journée avant le 5 Juin, général et par activités (soit 4 dont la nôtre….)… Et puis j’ai du partir enregistrer justement Risasi qui s’envolait pour une quinzaine de jours le lendemain matin… Ils avaient aussi prévu de chacun faire leur papier et de le remettre à la fille de la radio. 1 mn par personne, chacun devait donc faire 1 petite page….. Jeudi, j’étais par hasard à TMC quand Nielu allait enregistrer son sujet. Dans son texte, écrit en tuvaluen, bien sûr et qu’il m’a lu en anglais, je n’ai pas entendu une fois le mot « oil » ou « energies fossiles », ni la relation avec Environment Day. Il en est convenu et est reparti reprendre le texte.
Cette nuit j’ai fait un document récap, ordre des spots et mots clés ou proposition de textes pour certains et ce matin, j’ai fait ma tournée des bureaux pour laisser ce document aux intervenants principaux et les aider à structurer leur texte. Nielu dont l’intervention aura maintenant lieu pour le lancement de notre série de programmes sur les économies d’énergie, va aussi intégrer au début, le fait que les importations de pétrole représentent 50% des importations de Tuvalu…
Sarah est moins pointilleuse que moi sur la qualité des textes qui sont lus et pense, sans doute à juste titre, que les auditeurs en tireront bien quelque chose même . Possible mais je préfère m’en assurer.. Alors bien sûr ça m’a occupée pas mal ces derniers jours. Enregistré aujourd’hui, Kilifi. Il est arrivé en dilletante, avec un texte sur les coraux qu’il a remballé puisque l’idée était d’annoncer les activités… … 7mn !!! pour ne rien dire. Il n’avait rien lu des documents que Sarah lui avait déposés, dont un programme des festivités qu’il m’avait envoyé la veille et que j’ai repris avec plaisir une partie de la nuit dernière… ça valait la peine à commencer par la date : 1999… J’ai aussi modifié des formulations comme « les déchets seront déposés à la décharge »… en ajoutant collecte, canette chez Cancare, la seule petite entreprise dans le domaine de la collecte et bouteilles (verre et plastique) déposée oui mais pas dans la décharge ! dans des containers demandés à TCS pour lesquels ne reste qu’à trouver où les entreposer…, Suzan du waste management, Autea de l’agriculture et Temu de l’école. Suzan a repris tout son texte pour intégrer les mes mots clés et couper un peu.. 2 minutes. Le gars de l’agriculture avait presque tout bon, rappel de l’événement au début et bougez votre cul à la fin… pas tout à fait 2 mn… Temu a lu et ai reparti en laissant 5mn sur la bande….
Le lendemain samedi/dimanche du 2 au 3 juin, 1h du matin
Je ne sais pas pourquoi j’ai fait si long sur ce qui précède… Tout ce dont je voulais parler c’était les trucs qui relancent ma motivation, qui m’émeuvent encore et toujours à Tuvalu malgré les moments de découragement. Ce samedi matin, au cours de mes déplacements « en ville » le simple regard chaud des gens m’a mise de bonne humeur.. Après y’en a eu tellement ces derniers jours, des manifestations d’affection, d’attention, d’intérêt pour ce que nous faisons que je suis remontée à bloc….
Ca a commencé par les réponses au mail d’info sur l’assemblée générale. Une bonne proportion de réponses très chaleureuses, de membres absents comme Semese « j’arrive le lendemain, utilise mon nom pour tout ce qui te semble bon pour notre association », ou des « go, go Alofa ». Comme l’avait fait le premier ministre d’il y a deux ans et que nous sommes allées briefer cet aprem sur la politique énergétique… nous n’avions pas son mail perso, nous sommes reparties avec et il sera à l’Assemblée… tout comme Saufatu ex Premier Ministre lui aussi et ex ministre de l’énergie etc.. Et puis une guirlande de non membres que je ne connais pas, genre « j’y serai avec grand plaisir.. et je veux ajouter que je tiens à devenir membre ». Taukelina, le ministre actuel de l’énergie n’y sera pas mais il est membre depuis endredi quand nous l’avons briefé avant son voyage lundi. Et puis y’en a une poignée qui ont cru que c’était mercredi dernier et s’excusaient de n’avoir pas pu venir… Et puis tous ceux qui, soit n’ont pas d’accès internet ou qui comme nous, ont du mal à se connecter depuis des mois…
La nouvelle que Semese rentrait jeudi, diminue un peu l’appréhension que je peux avoir de me retrouver « seule » au départ de Sarah le même jour. Le dernier coloc de la maison d’alofa, Emmanuel doit théoriquement rassurer mes paranoia aux bruits ambiants, mais malheureusement ces derniers jours, il n’attire pas les meilleurs specimens autour de la maison… L’autre soir, après la soirée Fiafia, vers minuit, alors que nous tentions de terminer d’expédier nos lettres d’info, on frappe à la porte… Un type qui cherchait Emmanuel pour lui donner du todi fermenté… On a clairement indiqué qu’il n’était plus l’heure. Le gars a un peu insisté puis est reparti… 10 mn plus tard, une nana.. qui elle a beaucoup insisté… Nous l’avons envoyé gentiment péter. Le lendemain, alors que je retrouvais Gaby et sa famille au chinois, Emmanuel s’y trouvait avec Brian et Michael Graff de l’UE arrivé le jour même. Gaby m’a raconté qu’il y avait eu une scène assez violente avec un mec venu interpeller Emmanuel. Ca c’est terminé dans la rue et d’après Gaby la police est intervenue… Pas eu l’occasion d’éclaircir cet épisode. En revanche, il n’avait pas demandé de venir aux visiteurs du soir et plaidait donc ni responsable, ni coupable.
On ne peut donc pas dire que la relation avec Emmanuel soit des plus chaleureuses sans compter qu’il est un des rares à ne pas s’intéresser à ce qu’on fait…
Risasi, ma vraie meilleure amie ici, est partie elle aussi pour une paire de semaines… On parle le meme language sur beaucoup de sujets, y compris les modes de vie et la religion, ce qui n’est pas le cas avec Susi, même si je l’aime beaucoup.. Avec Semese, même type de complicité en un peu plus spirituelle encore qu’avec Risasi même si elle croit aux phénomènes paranormaux…. Semese lui, croît en l’environnement…
A propos de croire en, de foi, de religion, d’après Taukelina, Alofa Tuvalu aurait plus de membres que n’importe quelle organisation à Tuvalu (sauf l’église principale bien sur qui reçoit chaque année au moins 10% des revenus des Tuvaluens. L’adhésion à Alofa Tuvalu est à Funafuti pour le moins symbolique puisque nous revendiquons davantage l’action quotidienne en faveur de l’environnement de Tuvalu qu’un quelconque don monétaire.
Ce soir au Mataginali, le night club de Funafuti, Gaby a fait très fort et très joli.. Elle a remercié le public et a conclu sur un « Alofa Tuvalu ». Fong, elle, semble en avoir beaucoup parlé puisque ce soir, tous les partenaires de son époux du Fundraising, l’association sportive, m’ont remerciée, y compris un homme que j’ai honteusement pris pour quelqu’un d’autre… Lui m’a dit « vous savez qui je suis », moi fanfaronne « oui bien sur »… « oui ? » « Oui, vous avez travaillé près de chez nous à la réfection des rives et puis je suis passée un jour devant chez vous et vous sortiez de la maison ».. Bref j’ai terriblement confondu ça ne l’a pas empêché de conclure : « si vous avez besoin de n’importe quoi, je le ferai ». Renseignement pris auprès du chauffeur qui me déposait avant de raccompagner Gaby, john et le matos… il s’agit du secrétaire permanent aux affaires étrangères… qui m’avait envoyé un email il y a quelques semaines et auquel je n’ai pas « encore » répondu. Il est sur une de mes listes…. Comme il a aussi indiqué qu’il avait vu le sign up sheet pour l’AG. J’aurais l’occasion de m’excuser mercredi…
Gaby embarquera son matériel de sono cette semaine mais conserve micros et petit matos électroniques pour que nous organisions, quelques jours avant son départ un dernier concert d’adieu, pour Alofa Tuvalu.
So… tout comptes faits, alors que je m’attendais à passer une journée un peu stressante étant donné le nombre de choses à faire et de gens à voir, ce jour s’est déroulé smoothly… A commencer par la radio ou j’allais m’assurer que Fong avait bien donné le texte en tuvaluen… Non…. Pas grave… j’suis allée la réimprimer chez Alpha ou par bonheur Steve se trouvait (car on était samedi quand même) et Afa, l’annonceuse l’a lu trois fois…. Consignes données pour l’annonce du lendemain après le spot de Suzan sur les déchets.. Sous la giboulée qui démarrait, j’ai traversé la rue pour un rapide passage au mini concert de Gaby rapatriée dans la salle de l’hôtel après ¼ d’heure de pluie battante interdisant toute représentation à l’extérieur… Dès l’arrivée j’ai posé mon sac pour danser avec Lasalo…. Personne d’autre sur la piste. C’était l’heure du déj.. Ce soir idem, tout le monde a attendu la musique du DJay pour se trémousser sur la piste, mais Lasalo et moi on a twisté sur Tina Turner revue par Gaby… Et puis encore une petite avant de partir avec Fong, un mec bourré de l’agriculture et Gaby. Ce soir, en prime : les danseurs du club de rugby, très drôles et plutôt sexy et une danse polynésienne par une étudiante tuvaluenne en tenue inhabituelle ici puisqu’elle était en sulu noir plutôt haut sur les cuisses et un soutien gorge fait de coques de noix de coco à la hawaienne… très sexy elle aussi… Innovant pour Tuvalu ! Première petite boulette de fin de soirée : Villi un des rugbymen, le meilleur danseur du coin avec Lasalo, est venu vers nous, m’a parlé et j’ai mis mes mains en conques autour des oreilles pour lui signifier que je n’entendais pas, il est reparti et a invité ma voisine à danser… C’est ballot !
Collé les dernières affiches, dont une dans la petite boutique de Kelesoma, l’assistant du premier Ministre qui voulait m’inviter à partager son déjeuner de poisson… Expédié quelques mails chez Alpha et de retour a la maison, nous avons attendu que Susi se pointe au rendez vous…. 1h plus tard elle n’était toujours pas là… Un saut chez elle…. Migraine… Demain…. (j’espère que cette fois elle tiendra sinon, je ne vois pas quand elle pourra traduire/réécrire les textes pour les intro de l’émission de radio… à enregistrer lundi matin….) Ca nous a permis de payer notre visite à l’ancien premier ministre, puis de passer à un mariage qui se terminait, et à un anniversaire des un an de la petite fille d’Yvette, qui lui commençait… et dont le buffet, comme d’had, débordant de victuailles a fait office de dîner… Rentrées à 7h…. une heure de boulot… et nous voilà reparties au concert de Gaby…
Tout n’est pas si gris mais la porcherie n’est toujours pas terminée ! Et dimanche a remplacé samedi et j’aurais passé la journée à l’ordi à prendre et reprendre les 10 premiers programmes radio… dont au moins 5 sont enregistrables demain… et ce matin, notre présidente qui doit faire les intros (et l’annonce diffusable elle mardi matin) a une nouvelle fois déclaré forfait pour la réunion de préparation. Hier migraine, aujourd’hui otite. J’en suis donc réduite à écrire des textes qu’ils traduiront. Dommage… Réfléchi bien sur aussi à la meilleure option de remplacement si demain encore Susi ne se sent pas bien…. Je croise les doigts pour qu’elle soit d’aplomb.
G.
13 / 06 / 07 - 09 : 12
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++++++++++++++++ CHAPITEAU A L’EAU, LA TERRE St DENIS +++++++++++++++++++++++++++++
Du 21 au 26 mai, à St Denis, c’était la 3e édition du Chapiteau « A l’eau, la Terre », proposée par Alofa Tuvalu à la ville de St Denis, grâce au soutien de l’Ademe et du Conseil régional d’Ile de France. Sans aucun doute la plus grosse opération depuis qu'elle existe.
Plus de 1500 enfants inscrits et reçus du lundi au vendredi : 5 ateliers (Petits débrouillards, Planète sciences et Idemu) de front, 3 fois par jour et 2 à 3 projections-débat quotidiennes, sans compter les ateliers improvisés par Eva des Petits débrouillards avec des jeunes adultes en réinsertion qui passaient devant la salle de la légion d’honneur, siège et QG de l’opération dyonisienne, sans compter non plus le samedi d’ouverture au public où les ateliers proposés ne désemplissaient pas.
22 quotidiens régionaux auront publié le dossier central du numéro spécial du Journal des Enfants dans leur édition du mercredi. Ce dossier réalisé pour et sur l’opé, offrait une large place à Alofa et aux actions que nous menons sur l’archipel, en particulier la mise en place du centre de formation d’Amatuku et sa première étape le biogaz. L’obtention inespérée en raison des difficultés de communication avec l’archipel d’une interview exclusive de Susi notre présidente locale a grignoté un chouille sur la place consacrée à la politique environnementale de St Denis, qui fait définitivement partie des villes investies dans la préservation de l‘environnement avec un véritable souci de cohérence. L’encart sur la ville maintenu néanmoins pour les 22 quotidiens régionaux assure à St Denis un rayonnement certain, ouf !
Pour reprendre dans l’ordre, le récit de la semaine : ça a commencé par trois jours d’installation. St Denis est une ville vraiment charmante où la grande basilique qui abrite les coeurs des rois de France semble "bienveiller" sur son monde..., cosmopolite et vivante. Pour l’opération la ville était aussi franchement en chantier, c’était même Tchernobyl autour de la salle.., les livreurs ont maudit les travaux, mais ce que nous avons vu poindre de premiers édifices et place carrelée valait bien « quelques » coups de marteaux piqueurs dans les oreilles des animateurs…
La salle de la légion d’honneur : superbe ! Au coeur, face à un balcon suspendu est inscrit "Condordia" : le peintre qu'on avait vu s'installer avec Robin, l’ancien stagiaire alofa, et qui libérait les lieux nous a appris que c'est là où les idées et les hommes concordent. Tout un programme !
Avec Emmanuelle, notre nouvelle stagiaire, parachutée du Canada, alternativement sur l'échelle dans des contorsions improbables, piquant un rivet là pour le cheviller ici, virant des dizaines de tables et pano pour dégager un mur et installer l’exposition Argos, de retour après un an de stockage dans un entrepot de la banlieue « kentoise » et la très belle série de posters de Yann Arthus-Bertrand sur la biodiv..Tout ça avec des allers et retour de Mai et Yannick du service environnement de la mairie avec qui nous montions l’opé. Quand elles ne venaient pas, on avait le balai des services techniques qu'elles expédiaient porter une graaaaaaaande échelle que j'peux pas monter dessus ça fout les pétoches ou les menuisiers qui se sont mis à construire en direct sur le perron une rampe pour les handicapés. Et puis elles ont porté les tissus (rouge et jaune, pas trouvé le bleu..) "on aura pas le temps d'les accrocher sur la façade" dit Yannick qui avait déjà l'intention de les réutiliser en nappes pour les tables qui étaient il est vrai un peu crado sans passage d'éponge récent. "Tu veux rire?" que j'dis. Angie et Emmanuelle vont faire un truc super j'suis sure.. Et elles ont fait !
Au retour, on a fait un crochet par Picto Bastille chercher la première bache d’expo alofa qui a trôné toute la semaine dans le hall circulaire de la légion.
J-2 :
La salle climat sous "Concordia" trône comme un soleil face à l'entrée. Dominique de Planète sciences a déployé ses ateliers avec ces deux aides en un temps record et ses conseils nivo praticité (tout planète sciences ensemble..) nous ont conduit à réviser une grande partie de la dispo à 17h, ce qui a fait grincer quelques dents, mais j'étais ravie parce que pas satisfaite jusque là souhaitant tout fluide et pratique pour les bambins et pour nous.. Quand on a quitté la salle à 20h, l'avis de tous était que ça valait le coup de défaire pour arriver à ça. Angeline est venue avec son nico et comme attendu elle a fait des miracles en façade, sauf que la première envie qu'on avait nous mêmes étant de tirer sur les pans, on a planqué les « drapures » de l’entrée pour redéployer le décor lundi matin, un exercice auquel nous avons recouru tous les soirs.
Constant et son pote cyril, dont emmanuelle not’ stagiaire du Canada a dit qui "s'fatziguaient vitze" ont joué les acrobates pour accrocher les éventails et suspendre ensuite notre bâche dans le sas en cirque où trônait un dragon en matériaux de récup fait par des enfants. Ledit dragon a rapidement été rejoint par Mme Papier et Mr Plastique, la voiture tri et une dizaine d’autres créations des centres aérés qui allaient être récompensés le mercredi, avec une remise de prix et bonne et due forme..
Emmanuelle et Marianne ont pris des photos tout du long.. A midi, j'ai eu une montée d'émotion à voir cette quinzaine de personnes venues donner un coup de main pour que ça existe. Le nouvel ami de monica d’Ekwo est passé porter des best off. L'ami de Constant en a acheté un en partant.
J-1 : dimanche
Au final une salle superbe, fonctionnelle.. Ce dimanche aura servi aussi à sécuriser l'organisation de la salle de la légion compte-tenu du nombre d’enfants, d'ateliers menés de front + les proj/débats qui avaient lieu dans une salle de concert un peu petite, un peu surchauffée et pas vraiment aérée...
Du côté des projections, il allait falloir faire avec l’absence de Laure bloquée par un tournage le mardi, des projections à 130, et même 150 enfants de niveaux différents, y inclus des CE1 et 2 qu'on avait écartés jusque dans le contrat... car le film leur passe à 10000 kms au dessus de la tête.
Lundi / Chaparti :
300 enfants, à quelques ratés de classes près qui ont rendu la salle plus confortable aux anim à part un rushgouter/distrib de docs épongé dans la douleur par Marianne..
A la proj, qui a pu avoir lieu tout comme il faut, j’ai eu droit aux effectifs
annoncés : 120, puis 140 gamins dont des CE, sportif comme attendu ! Pour la
seconde, Emmanuelle était venue en soutien, le régisseur avait une demi heure de retard, fallait donc inventer quelque chose. On est allé dans la cour et j’ai tenté une explication grandeur nature de l’effet de serre (inventée dans le metro en
venant au cas où pas de diff du tout) : “il me faut allez 8 d’entre vous pour faire la terre, en ronde dos à dos bien serrés” “mais y a que des filles dans la terre” dit un pt gars “ouai bein c’est pas mal non ?” que je dis en lui souriant. “Bon maintenant je voudrais des rayons de soleil, plein”, super, .. “je voudrais aussi des voitures et des usines, autour de la terre accroupies vous êtes garés et ne polluez pas encore”. “ok maintenant il me faut des gaz à effet de serre, alors faites une grande ronde autour de la terre et des voitures/usines” là ça a pris une plombe. Ok, c’est là que ça se gate.. même plongée dans le bariton, ma voix ne portait pas et le numéro était plus qu’en rodage. A part un super, les profs étaient attentistes ça n’a pas aidé, mais on a bien ri.. En passant, la moitié des encadrants à peu près considèrent que des opé comme la nôtre sont des récrés pour eux, bien que nous n’ayons pas vocation à maintenir l’ordre, une mention à ajouter à la note aux écoles qui participeront aux prochaines éditions…
Fin de la parenthèse.. “Alors voilà, un rayon va rentrer dans l’atmosphère”. Un petit gars s’avance. Il va aller toucher la terre et rebondir pour ressortir” Sans pollution ça va, vous, les “gaz à effet de serre” vous allez en arrêter quelques-uns et d’autres arriveront à sortir, ceux que vous attrapez vont permettre d’avoir une température normale sur la Terre”. “Maintenant les usines se lèvent et les voitures roulent”, là j’ai tenté de leur faire comprendre une transformation des voitures en gaz à effet de serre pour qu’ils rejoignent la ronde, très bof, alors j’ai dit “vous formez une ronde devant les gaz qui sont là en temps normal”,
mieux.. mais pas assez clairement amené. “Maintenant les rayons vont rentrer”. Ce qu’ils font, “et vous les gaz vous êtes suffisamment nombreux pour les choper”. “ et voilà c’est malin, maintenant y a trop de rayons et la Terre crève de chaud”, pas passé terrible rapport aux conditions sonores, au nombre et rodage.. La salle venait d’être ouverte, j’ai repris la def version plus traditionnelle, avec un micro, là c’est passé.
Parmi les nouvelletés dans la salle de la légion, Eva des Petits déb a improvisé un atelier avec des jeunes adultes en réinsertion et ça a tellement plu à l’encadrante qu’elle a demandé à revenir (et est revenue) le lendemain avec un nouveau groupe. Dans la salle règne une franche bonne ambiance. Chaque asso proposait deux ateliers différents Energie / Climat. Y avait aussi des animations art récup et fabrication d’onguents à base de plantes dans la mairie..
J2
148 enfants à la proj sous les caméras de RFO/France O : calme olympien pendant la diffusion de Nuages au Paradis, toujours des rires sur les passages d’enfants nus ou de Lasalo, l’attachant fou du village de Funafuti, qui bat la mesure à la chorale et des « beurk » aussi immanquablement devant les déchets (génial pour rebondir dans leurs poubelles..), pleins de questions, deux micros se baladaient dans la salle et les profs faisaient des grands gestes pour que j'identifie le doigt levé prioritaire. A la fin itw d'enfants racontant la bd pour RFO et réagissant à la question de "la pertinence pédagogique" de notre opé..., ils ont été super avec des regards droits dans les yeux de la journaliste "parce qu'il faut sauver la planète" "parce que c'est pas normal" "il faut arrêter de polluer"... Ils sont restés longtemps dans la salle et l'émotion c'était pas mal.. Itw d'une instit, super nana genre mamablack. Ensuite on est allés à la salle, pour l'itw alofa. Ils allaient partir sans filmer les ateliers, pause dej, pas d’enfants.. J'ai demandé à Virginie des Petits deb’ si elle était ok pour faire la demo sur les îles en pâte-à-modeler. « Pas de souci ». Et suis sortie alpaguer deux gamines qui passaient. "On rentre déjeuner on a école après" "ça prendra cinq minutes et c’est vraiment super" elles m'ont indiqué leur mère, blablah à la mère et la petite famille a suivi dans la salle. Un verre de mangue pour maman, démo, super !
L'après-m': 130 (College, CM1/2 et CE2) +des accompagnateurs attentistes, c’était non plus sportif mais carrément kamikaze de mener cette proj-ci..
Au milieu des excités qui voulaient tenir un micro comme à la télé, des enfants géniaux ont préféré attendre la sortie des autres pour venir poser leurs questions dans le calme.. A la légion, ce fut aussi panique à bord à l’arrivée du wagon qui m'y suivait. Mais une fois les enfants répartis sur les cinq ateliers, tout le monde a repris ses esprits..
Départ des enfants avec goûter et documents, lessivage, un verre de vin collectif et déjà sonnait l’heure de l’inauguration en salle du Conseil. Pas grand monde, quelques ratés dans les expéditions d’invitations, mais réunion très sympathique. Le Maire et Maud l’élue chargée de l’environnement ont lancé le film, 3e diffusion de la journée pour moi… Eldrich qui intervenait à nos côtés sur le climat s'était levé à trois heures pour venir de Bretagne et rentrait de deux débats au RAC, très bon comme d’hab.. Puis buffet Bio : une bise à Zulira avec qui ont avait monté l’opération meulanaise en mai dernier et qui tenait à témoigner son soutien à Alofa et aux tuvaluens « c’est le même film ? » m’a-t-elle demandé avant qu’il ne démarre.., on a papoté discrètement pendant la diffusion du coup. Rencontré une fille super de l'ASTS croisée à l'Unesco qui voudrait que leur asso participent aux prochains chap, Laurent Leguyader, un soutien de la première heure (Jour de la Terre etc) et une fille des Amis de la Terre, Cyrielle, qui nous passait le bonjour de Guen.
J3, collèges et centres de loisirs
Une journée bien sympathique là encore avec parmi les moments remarquables, outre la mise en arrêt de Mai côté mairie pour cause de hernie, la remise des prix d'un concours organisé par le service environnement de la mairie avec les centres de loisirs : des oeuvres réalisées à partir de matériaux de récup. Une vraie cérémonie au coeur de la salle de la légion aménagée pour l'événement une demi-heure avant l'arrivée de l'élue. Des cadeaux pour tout le monde et des best off Ekwo ajoutés aux cadeaux des animateurs responsables des groupes ayant participé. Voir les enfants serrer les poings en laissant sortir des petits "ouai !!", c'était trop mignon. Dégagée de la proj de l'après-midi grâce à Angeline qui avait réceptionné le micro le matin, tandis que j'échangeais des coups de fil avec la banque pour que Gilliane puisse enfin payer les ouvriers d’Amatuku, j'ai pu aider Pamela à coordonner les enfants qui assistaient aux ateliers onguents naturels et créations de figurines en mairie et mettre en place la remise des prix. Découvert aussi avec plaisir une animation proposée par Idemu (Point Info Energie Ademe pour St Denis) qui consiste à construire des maisons adaptées aux matériaux et sources d'énergie alternative à disposition selon qu’on se trouve au canada, au burkina etc, retenu pour l'opé du 19e.
L’équipe que nous formons tous est super, une vraie petite vie à part avec des repas animés et souvent une bonne bière en partage le soir avant de rentrer.
J4
Pour ne raconter que les nouvelletés du jour plein par ailleurs de sourires radieux d’enfants, de mercis en pagaille, de profs qui en redemandent : le départ précipité de Marianne après le déjeuner, suite à un coup de fil de sa mère, une complication bénigne de son opération du coeur qui l'inquiétait. Quand Marianne est arrivée sa mère riait avec des potes... Nous on a bouché le trou, grâce à Angeline qui a assuré seule les trois débats du jour, me permettant d'aider alternativement Pamela, héroïque, avec Mai en arrêt et Yannick en formation, elle se retrouvait parachutée intendante pour la mairie’s team. L’élue a loué à juste titre son énergie et le travail qu'elle abattait en l'absence des deux autres. Emmanuelle à qui je peux remettre a médaille de l’intégration à Alofa en un temps record, car arriver 15 jours à peine avant le démarrage de l’opé, c’était pas simple. Elle repérait en outre comme personne qui étaient les classes, qui était allé où et qui avait goûté, ce qu'aucun des autres ne parvenions à faire.
Marianne sera de retour à J5 et tant mieux : partie avec les clés de la salle, le double dégoté in extremis avant la fermeture des bureaux n'est pas censé rester entre nos mains longtemps.. J5 c aussi Thalassa !!
J5
Dernière journée des scolaires intense pour le moins.. Marianne a fait irruption dans la salle de proj du matin, après s'être assurée qu'Emmanuelle assurait à la légion, pour faire le boulot des encadrants en passant de groupe en groupe calmer les excités, un soulagement énorme pour moi qui peinait à gérer les 120 momes assis les uns sur les autres parterre dans une salle trop petite pour le nombre, sans fenetres et basse de plafond...
Mai, qu'on met pas en arrêt comme ça et qui s’est échappée de chez elle pour nous rejoindre, nous a sauvé d’un mauvais pas lorsque manquait encore des câbles et un lecteur dvd à l'arrivée des bambins pour la projection en maison de retraite, le service de la vie asso qui devait installer avait allongé le we en cumulant des RTT... Pamela et moi avions installé la salle en amont, et elle et son boyfriend recruté à la dernière minute avaient transporté le gouter Altereco, pas de budget mairie pour le buffet bio.
Joli moment que cette projection à la maison de retraite : à part les trois pépés qui jouaient au billard, je pense que tous les résidents étaient dans la salle, ils attendaient depuis une heure quand on a ouvert.. 40 enfants et autant d’anciens réunis autour d’un Nuage au Paradis… Les uns sur des chaises, les autres sur des matelas de gym plus confortables que le sol de la salle de concert qui avait servi toute la semaine. Pamela a failli verser une larme et m'y entraîner quand à la fin les enfants ont défilé pour proposer de l'aide, transportant les tables, les chaises, trop, souvent ou pas les bonnes, mais une envie et un plaisir à faire dingue, ils avaient aussi accompagné les papy mamy au goûter certains les prenant par le bras et se sont assis à leurs tables.. Ils ont l’habitude faut dire : leur cantine étant trop petite, les enfants viennent régulièrement manger avec les anciens à midi. C’est aussi ça St Denis.. Une mamy a même eu droit à un « vous voulez vous asseoir mademoiselle » qui l’a laissée sans voix avec un sourire de jeune fille.
Eva des Petits deb’ a géré le goûter avec les cuisinières comme une cheffe. Elle s’était aperçue que ces dames préféraient garder nos bouteilles pour leur bal du mardi et terminer leurs restes de jus pour cet événement-ci. Sauf que nous c’était bio et équitable assorti d’un discours pédagogique… Marianne, elle, prenait des photos et blablatait avec les attablés, avec un évident plaisir. J'ai fait RP, l'élue environnement de plus en plus intéressée par et investie dans l'opé, l'adjointe au maire pour les personnes âgées et la directrice du 3e age ou un truc comme ça...
Emmanuelle, qui affichait comme les autres de belles cernes, est restée coincée à la légion à cause d'une arrivée de classe hors planning (le gros raté de la semaine, la gestion du planning écoles, toutes sont venues mais dans le désordre le plus absolu) reçue par deux planète sciences qui avaient tardé à rejoindre ce qui sur le programme s'appelait la projection de clôture..
La salle remise à l’état initial, Nico de Planète sciences est venu nous prêter mains fortes pour plier les expo/ateliers en mairie que les occupants (partis ceux-là) avaient laissé en l'état et qui devaient rejoindre la salle de la légion pour le samedi portes-ouvertes...
Deux mots sur l’émission Thalassa, que vous n’auriez manqué pour rien au monde.. Merci pour vos témoignages du reste aussi nombreux que chaleureux, ça fait du bien de s’entendre dire ou lire que tout ça a du sens.. Un spécial climat qui sillonne le monde jusqu’à la Camargue, histoire de confirmer à ceux qui en doutent encore que les désordres climatiques sont à nos portes à tous.. Très belle fenêtre pour Tuvalu, qui même à nous a donné la chair de poule. Passée l’intro de Pernoud qui dit qu'une asso française oeuvre à faire de Tuvalu un laboratoire, expression que nous réfutons au plus au point, puisque notre idée est précisément l’inverse..., on découvre un sujet fidèle à l’énergie et au cœur qui prévalent à nos actions.. Sarah manque indiscutablement, mais dans le cœur elle y est c’est certain. On voit Eli discuter avec Gilliane de la bâche qui tronaît sous le chapiteau/salle dyonisien, le biogas est bien posé, Sophie la journaliste a confectionné un harmonieux mélange de photos des ateliers sur Amatuku sélectionnées par Gilliane à Tuvalu un weekend où elle pensait pouvoir faire PAUSE, d’images F3 et alofiennes.. Pas exhaustif forcément mais le message est complet.. François intervient derrière disant qu'au lieu de se battre pour l'obtension d'un statut de réfugié climatique il est stratégiquement / temporellement plus efficace de faire pression au sein des mécanismes du protocole de Kyoto.. good good même s’il est difficile d’admettre que protéger d’un statut une nation dont l’environnement se dégrade soit si compliqué pour des instances internationales.. Linda a appelé le siège à la fin du reportage pour dire "super! y a tout" Et à la fin de l'émission pour proposer son aide le lendemain pour replier le chapiteau..
J6
Rien à dire, ça s'est bien terminé notre affaire. On a pu accueillir tous les enfants visiteurs sur les différents ateliers et leurs parents qui eux visionnaient tantôt le Thalassa spécial réchauffement, gravé par Michel, tantôt NAP. On a aussi perdu quelques minutes une gamine de 4 ans, mais il a suffi d'ameuter tt le quartier pour qu’un grand frère la retrouve.. Le passage Linda qui a loué la beauté de l’endroit et de notre petit décor a dessiné un large sourire sur le visage de Marianne.
Et c'est pendant la dernière proj NAP, qui a réuni une vingtaine de personnes qu'on a fait tomber le décor. Au générique, la table du buffet final avait été dressée, vin blanc, jus et paté avec les quelques restés, photos forcément inoubliables et quelques derniers rires et promesses de se revoir vite pour débriefer autour d'un bon repas..
Pour finir une anecdote : l'orage de vendredi soir a vallu une inondation sérieuse du bureau de Mai, ordi HS, moquette détrempée et dossier coupe du monde sous les eaux..
fetaui
Fanny
Du 21 au 26 mai, à St Denis, c’était la 3e édition du Chapiteau « A l’eau, la Terre », proposée par Alofa Tuvalu à la ville de St Denis, grâce au soutien de l’Ademe et du Conseil régional d’Ile de France. Sans aucun doute la plus grosse opération depuis qu'elle existe.
Plus de 1500 enfants inscrits et reçus du lundi au vendredi : 5 ateliers (Petits débrouillards, Planète sciences et Idemu) de front, 3 fois par jour et 2 à 3 projections-débat quotidiennes, sans compter les ateliers improvisés par Eva des Petits débrouillards avec des jeunes adultes en réinsertion qui passaient devant la salle de la légion d’honneur, siège et QG de l’opération dyonisienne, sans compter non plus le samedi d’ouverture au public où les ateliers proposés ne désemplissaient pas.
22 quotidiens régionaux auront publié le dossier central du numéro spécial du Journal des Enfants dans leur édition du mercredi. Ce dossier réalisé pour et sur l’opé, offrait une large place à Alofa et aux actions que nous menons sur l’archipel, en particulier la mise en place du centre de formation d’Amatuku et sa première étape le biogaz. L’obtention inespérée en raison des difficultés de communication avec l’archipel d’une interview exclusive de Susi notre présidente locale a grignoté un chouille sur la place consacrée à la politique environnementale de St Denis, qui fait définitivement partie des villes investies dans la préservation de l‘environnement avec un véritable souci de cohérence. L’encart sur la ville maintenu néanmoins pour les 22 quotidiens régionaux assure à St Denis un rayonnement certain, ouf !
Pour reprendre dans l’ordre, le récit de la semaine : ça a commencé par trois jours d’installation. St Denis est une ville vraiment charmante où la grande basilique qui abrite les coeurs des rois de France semble "bienveiller" sur son monde..., cosmopolite et vivante. Pour l’opération la ville était aussi franchement en chantier, c’était même Tchernobyl autour de la salle.., les livreurs ont maudit les travaux, mais ce que nous avons vu poindre de premiers édifices et place carrelée valait bien « quelques » coups de marteaux piqueurs dans les oreilles des animateurs…
La salle de la légion d’honneur : superbe ! Au coeur, face à un balcon suspendu est inscrit "Condordia" : le peintre qu'on avait vu s'installer avec Robin, l’ancien stagiaire alofa, et qui libérait les lieux nous a appris que c'est là où les idées et les hommes concordent. Tout un programme !
Avec Emmanuelle, notre nouvelle stagiaire, parachutée du Canada, alternativement sur l'échelle dans des contorsions improbables, piquant un rivet là pour le cheviller ici, virant des dizaines de tables et pano pour dégager un mur et installer l’exposition Argos, de retour après un an de stockage dans un entrepot de la banlieue « kentoise » et la très belle série de posters de Yann Arthus-Bertrand sur la biodiv..Tout ça avec des allers et retour de Mai et Yannick du service environnement de la mairie avec qui nous montions l’opé. Quand elles ne venaient pas, on avait le balai des services techniques qu'elles expédiaient porter une graaaaaaaande échelle que j'peux pas monter dessus ça fout les pétoches ou les menuisiers qui se sont mis à construire en direct sur le perron une rampe pour les handicapés. Et puis elles ont porté les tissus (rouge et jaune, pas trouvé le bleu..) "on aura pas le temps d'les accrocher sur la façade" dit Yannick qui avait déjà l'intention de les réutiliser en nappes pour les tables qui étaient il est vrai un peu crado sans passage d'éponge récent. "Tu veux rire?" que j'dis. Angie et Emmanuelle vont faire un truc super j'suis sure.. Et elles ont fait !
Au retour, on a fait un crochet par Picto Bastille chercher la première bache d’expo alofa qui a trôné toute la semaine dans le hall circulaire de la légion.
J-2 :
La salle climat sous "Concordia" trône comme un soleil face à l'entrée. Dominique de Planète sciences a déployé ses ateliers avec ces deux aides en un temps record et ses conseils nivo praticité (tout planète sciences ensemble..) nous ont conduit à réviser une grande partie de la dispo à 17h, ce qui a fait grincer quelques dents, mais j'étais ravie parce que pas satisfaite jusque là souhaitant tout fluide et pratique pour les bambins et pour nous.. Quand on a quitté la salle à 20h, l'avis de tous était que ça valait le coup de défaire pour arriver à ça. Angeline est venue avec son nico et comme attendu elle a fait des miracles en façade, sauf que la première envie qu'on avait nous mêmes étant de tirer sur les pans, on a planqué les « drapures » de l’entrée pour redéployer le décor lundi matin, un exercice auquel nous avons recouru tous les soirs.
Constant et son pote cyril, dont emmanuelle not’ stagiaire du Canada a dit qui "s'fatziguaient vitze" ont joué les acrobates pour accrocher les éventails et suspendre ensuite notre bâche dans le sas en cirque où trônait un dragon en matériaux de récup fait par des enfants. Ledit dragon a rapidement été rejoint par Mme Papier et Mr Plastique, la voiture tri et une dizaine d’autres créations des centres aérés qui allaient être récompensés le mercredi, avec une remise de prix et bonne et due forme..
Emmanuelle et Marianne ont pris des photos tout du long.. A midi, j'ai eu une montée d'émotion à voir cette quinzaine de personnes venues donner un coup de main pour que ça existe. Le nouvel ami de monica d’Ekwo est passé porter des best off. L'ami de Constant en a acheté un en partant.
J-1 : dimanche
Au final une salle superbe, fonctionnelle.. Ce dimanche aura servi aussi à sécuriser l'organisation de la salle de la légion compte-tenu du nombre d’enfants, d'ateliers menés de front + les proj/débats qui avaient lieu dans une salle de concert un peu petite, un peu surchauffée et pas vraiment aérée...
Du côté des projections, il allait falloir faire avec l’absence de Laure bloquée par un tournage le mardi, des projections à 130, et même 150 enfants de niveaux différents, y inclus des CE1 et 2 qu'on avait écartés jusque dans le contrat... car le film leur passe à 10000 kms au dessus de la tête.
Lundi / Chaparti :
300 enfants, à quelques ratés de classes près qui ont rendu la salle plus confortable aux anim à part un rushgouter/distrib de docs épongé dans la douleur par Marianne..
A la proj, qui a pu avoir lieu tout comme il faut, j’ai eu droit aux effectifs
annoncés : 120, puis 140 gamins dont des CE, sportif comme attendu ! Pour la
seconde, Emmanuelle était venue en soutien, le régisseur avait une demi heure de retard, fallait donc inventer quelque chose. On est allé dans la cour et j’ai tenté une explication grandeur nature de l’effet de serre (inventée dans le metro en
venant au cas où pas de diff du tout) : “il me faut allez 8 d’entre vous pour faire la terre, en ronde dos à dos bien serrés” “mais y a que des filles dans la terre” dit un pt gars “ouai bein c’est pas mal non ?” que je dis en lui souriant. “Bon maintenant je voudrais des rayons de soleil, plein”, super, .. “je voudrais aussi des voitures et des usines, autour de la terre accroupies vous êtes garés et ne polluez pas encore”. “ok maintenant il me faut des gaz à effet de serre, alors faites une grande ronde autour de la terre et des voitures/usines” là ça a pris une plombe. Ok, c’est là que ça se gate.. même plongée dans le bariton, ma voix ne portait pas et le numéro était plus qu’en rodage. A part un super, les profs étaient attentistes ça n’a pas aidé, mais on a bien ri.. En passant, la moitié des encadrants à peu près considèrent que des opé comme la nôtre sont des récrés pour eux, bien que nous n’ayons pas vocation à maintenir l’ordre, une mention à ajouter à la note aux écoles qui participeront aux prochaines éditions…
Fin de la parenthèse.. “Alors voilà, un rayon va rentrer dans l’atmosphère”. Un petit gars s’avance. Il va aller toucher la terre et rebondir pour ressortir” Sans pollution ça va, vous, les “gaz à effet de serre” vous allez en arrêter quelques-uns et d’autres arriveront à sortir, ceux que vous attrapez vont permettre d’avoir une température normale sur la Terre”. “Maintenant les usines se lèvent et les voitures roulent”, là j’ai tenté de leur faire comprendre une transformation des voitures en gaz à effet de serre pour qu’ils rejoignent la ronde, très bof, alors j’ai dit “vous formez une ronde devant les gaz qui sont là en temps normal”,
mieux.. mais pas assez clairement amené. “Maintenant les rayons vont rentrer”. Ce qu’ils font, “et vous les gaz vous êtes suffisamment nombreux pour les choper”. “ et voilà c’est malin, maintenant y a trop de rayons et la Terre crève de chaud”, pas passé terrible rapport aux conditions sonores, au nombre et rodage.. La salle venait d’être ouverte, j’ai repris la def version plus traditionnelle, avec un micro, là c’est passé.
Parmi les nouvelletés dans la salle de la légion, Eva des Petits déb a improvisé un atelier avec des jeunes adultes en réinsertion et ça a tellement plu à l’encadrante qu’elle a demandé à revenir (et est revenue) le lendemain avec un nouveau groupe. Dans la salle règne une franche bonne ambiance. Chaque asso proposait deux ateliers différents Energie / Climat. Y avait aussi des animations art récup et fabrication d’onguents à base de plantes dans la mairie..
J2
148 enfants à la proj sous les caméras de RFO/France O : calme olympien pendant la diffusion de Nuages au Paradis, toujours des rires sur les passages d’enfants nus ou de Lasalo, l’attachant fou du village de Funafuti, qui bat la mesure à la chorale et des « beurk » aussi immanquablement devant les déchets (génial pour rebondir dans leurs poubelles..), pleins de questions, deux micros se baladaient dans la salle et les profs faisaient des grands gestes pour que j'identifie le doigt levé prioritaire. A la fin itw d'enfants racontant la bd pour RFO et réagissant à la question de "la pertinence pédagogique" de notre opé..., ils ont été super avec des regards droits dans les yeux de la journaliste "parce qu'il faut sauver la planète" "parce que c'est pas normal" "il faut arrêter de polluer"... Ils sont restés longtemps dans la salle et l'émotion c'était pas mal.. Itw d'une instit, super nana genre mamablack. Ensuite on est allés à la salle, pour l'itw alofa. Ils allaient partir sans filmer les ateliers, pause dej, pas d’enfants.. J'ai demandé à Virginie des Petits deb’ si elle était ok pour faire la demo sur les îles en pâte-à-modeler. « Pas de souci ». Et suis sortie alpaguer deux gamines qui passaient. "On rentre déjeuner on a école après" "ça prendra cinq minutes et c’est vraiment super" elles m'ont indiqué leur mère, blablah à la mère et la petite famille a suivi dans la salle. Un verre de mangue pour maman, démo, super !
L'après-m': 130 (College, CM1/2 et CE2) +des accompagnateurs attentistes, c’était non plus sportif mais carrément kamikaze de mener cette proj-ci..
Au milieu des excités qui voulaient tenir un micro comme à la télé, des enfants géniaux ont préféré attendre la sortie des autres pour venir poser leurs questions dans le calme.. A la légion, ce fut aussi panique à bord à l’arrivée du wagon qui m'y suivait. Mais une fois les enfants répartis sur les cinq ateliers, tout le monde a repris ses esprits..
Départ des enfants avec goûter et documents, lessivage, un verre de vin collectif et déjà sonnait l’heure de l’inauguration en salle du Conseil. Pas grand monde, quelques ratés dans les expéditions d’invitations, mais réunion très sympathique. Le Maire et Maud l’élue chargée de l’environnement ont lancé le film, 3e diffusion de la journée pour moi… Eldrich qui intervenait à nos côtés sur le climat s'était levé à trois heures pour venir de Bretagne et rentrait de deux débats au RAC, très bon comme d’hab.. Puis buffet Bio : une bise à Zulira avec qui ont avait monté l’opération meulanaise en mai dernier et qui tenait à témoigner son soutien à Alofa et aux tuvaluens « c’est le même film ? » m’a-t-elle demandé avant qu’il ne démarre.., on a papoté discrètement pendant la diffusion du coup. Rencontré une fille super de l'ASTS croisée à l'Unesco qui voudrait que leur asso participent aux prochains chap, Laurent Leguyader, un soutien de la première heure (Jour de la Terre etc) et une fille des Amis de la Terre, Cyrielle, qui nous passait le bonjour de Guen.
J3, collèges et centres de loisirs
Une journée bien sympathique là encore avec parmi les moments remarquables, outre la mise en arrêt de Mai côté mairie pour cause de hernie, la remise des prix d'un concours organisé par le service environnement de la mairie avec les centres de loisirs : des oeuvres réalisées à partir de matériaux de récup. Une vraie cérémonie au coeur de la salle de la légion aménagée pour l'événement une demi-heure avant l'arrivée de l'élue. Des cadeaux pour tout le monde et des best off Ekwo ajoutés aux cadeaux des animateurs responsables des groupes ayant participé. Voir les enfants serrer les poings en laissant sortir des petits "ouai !!", c'était trop mignon. Dégagée de la proj de l'après-midi grâce à Angeline qui avait réceptionné le micro le matin, tandis que j'échangeais des coups de fil avec la banque pour que Gilliane puisse enfin payer les ouvriers d’Amatuku, j'ai pu aider Pamela à coordonner les enfants qui assistaient aux ateliers onguents naturels et créations de figurines en mairie et mettre en place la remise des prix. Découvert aussi avec plaisir une animation proposée par Idemu (Point Info Energie Ademe pour St Denis) qui consiste à construire des maisons adaptées aux matériaux et sources d'énergie alternative à disposition selon qu’on se trouve au canada, au burkina etc, retenu pour l'opé du 19e.
L’équipe que nous formons tous est super, une vraie petite vie à part avec des repas animés et souvent une bonne bière en partage le soir avant de rentrer.
J4
Pour ne raconter que les nouvelletés du jour plein par ailleurs de sourires radieux d’enfants, de mercis en pagaille, de profs qui en redemandent : le départ précipité de Marianne après le déjeuner, suite à un coup de fil de sa mère, une complication bénigne de son opération du coeur qui l'inquiétait. Quand Marianne est arrivée sa mère riait avec des potes... Nous on a bouché le trou, grâce à Angeline qui a assuré seule les trois débats du jour, me permettant d'aider alternativement Pamela, héroïque, avec Mai en arrêt et Yannick en formation, elle se retrouvait parachutée intendante pour la mairie’s team. L’élue a loué à juste titre son énergie et le travail qu'elle abattait en l'absence des deux autres. Emmanuelle à qui je peux remettre a médaille de l’intégration à Alofa en un temps record, car arriver 15 jours à peine avant le démarrage de l’opé, c’était pas simple. Elle repérait en outre comme personne qui étaient les classes, qui était allé où et qui avait goûté, ce qu'aucun des autres ne parvenions à faire.
Marianne sera de retour à J5 et tant mieux : partie avec les clés de la salle, le double dégoté in extremis avant la fermeture des bureaux n'est pas censé rester entre nos mains longtemps.. J5 c aussi Thalassa !!
J5
Dernière journée des scolaires intense pour le moins.. Marianne a fait irruption dans la salle de proj du matin, après s'être assurée qu'Emmanuelle assurait à la légion, pour faire le boulot des encadrants en passant de groupe en groupe calmer les excités, un soulagement énorme pour moi qui peinait à gérer les 120 momes assis les uns sur les autres parterre dans une salle trop petite pour le nombre, sans fenetres et basse de plafond...
Mai, qu'on met pas en arrêt comme ça et qui s’est échappée de chez elle pour nous rejoindre, nous a sauvé d’un mauvais pas lorsque manquait encore des câbles et un lecteur dvd à l'arrivée des bambins pour la projection en maison de retraite, le service de la vie asso qui devait installer avait allongé le we en cumulant des RTT... Pamela et moi avions installé la salle en amont, et elle et son boyfriend recruté à la dernière minute avaient transporté le gouter Altereco, pas de budget mairie pour le buffet bio.
Joli moment que cette projection à la maison de retraite : à part les trois pépés qui jouaient au billard, je pense que tous les résidents étaient dans la salle, ils attendaient depuis une heure quand on a ouvert.. 40 enfants et autant d’anciens réunis autour d’un Nuage au Paradis… Les uns sur des chaises, les autres sur des matelas de gym plus confortables que le sol de la salle de concert qui avait servi toute la semaine. Pamela a failli verser une larme et m'y entraîner quand à la fin les enfants ont défilé pour proposer de l'aide, transportant les tables, les chaises, trop, souvent ou pas les bonnes, mais une envie et un plaisir à faire dingue, ils avaient aussi accompagné les papy mamy au goûter certains les prenant par le bras et se sont assis à leurs tables.. Ils ont l’habitude faut dire : leur cantine étant trop petite, les enfants viennent régulièrement manger avec les anciens à midi. C’est aussi ça St Denis.. Une mamy a même eu droit à un « vous voulez vous asseoir mademoiselle » qui l’a laissée sans voix avec un sourire de jeune fille.
Eva des Petits deb’ a géré le goûter avec les cuisinières comme une cheffe. Elle s’était aperçue que ces dames préféraient garder nos bouteilles pour leur bal du mardi et terminer leurs restes de jus pour cet événement-ci. Sauf que nous c’était bio et équitable assorti d’un discours pédagogique… Marianne, elle, prenait des photos et blablatait avec les attablés, avec un évident plaisir. J'ai fait RP, l'élue environnement de plus en plus intéressée par et investie dans l'opé, l'adjointe au maire pour les personnes âgées et la directrice du 3e age ou un truc comme ça...
Emmanuelle, qui affichait comme les autres de belles cernes, est restée coincée à la légion à cause d'une arrivée de classe hors planning (le gros raté de la semaine, la gestion du planning écoles, toutes sont venues mais dans le désordre le plus absolu) reçue par deux planète sciences qui avaient tardé à rejoindre ce qui sur le programme s'appelait la projection de clôture..
La salle remise à l’état initial, Nico de Planète sciences est venu nous prêter mains fortes pour plier les expo/ateliers en mairie que les occupants (partis ceux-là) avaient laissé en l'état et qui devaient rejoindre la salle de la légion pour le samedi portes-ouvertes...
Deux mots sur l’émission Thalassa, que vous n’auriez manqué pour rien au monde.. Merci pour vos témoignages du reste aussi nombreux que chaleureux, ça fait du bien de s’entendre dire ou lire que tout ça a du sens.. Un spécial climat qui sillonne le monde jusqu’à la Camargue, histoire de confirmer à ceux qui en doutent encore que les désordres climatiques sont à nos portes à tous.. Très belle fenêtre pour Tuvalu, qui même à nous a donné la chair de poule. Passée l’intro de Pernoud qui dit qu'une asso française oeuvre à faire de Tuvalu un laboratoire, expression que nous réfutons au plus au point, puisque notre idée est précisément l’inverse..., on découvre un sujet fidèle à l’énergie et au cœur qui prévalent à nos actions.. Sarah manque indiscutablement, mais dans le cœur elle y est c’est certain. On voit Eli discuter avec Gilliane de la bâche qui tronaît sous le chapiteau/salle dyonisien, le biogas est bien posé, Sophie la journaliste a confectionné un harmonieux mélange de photos des ateliers sur Amatuku sélectionnées par Gilliane à Tuvalu un weekend où elle pensait pouvoir faire PAUSE, d’images F3 et alofiennes.. Pas exhaustif forcément mais le message est complet.. François intervient derrière disant qu'au lieu de se battre pour l'obtension d'un statut de réfugié climatique il est stratégiquement / temporellement plus efficace de faire pression au sein des mécanismes du protocole de Kyoto.. good good même s’il est difficile d’admettre que protéger d’un statut une nation dont l’environnement se dégrade soit si compliqué pour des instances internationales.. Linda a appelé le siège à la fin du reportage pour dire "super! y a tout" Et à la fin de l'émission pour proposer son aide le lendemain pour replier le chapiteau..
J6
Rien à dire, ça s'est bien terminé notre affaire. On a pu accueillir tous les enfants visiteurs sur les différents ateliers et leurs parents qui eux visionnaient tantôt le Thalassa spécial réchauffement, gravé par Michel, tantôt NAP. On a aussi perdu quelques minutes une gamine de 4 ans, mais il a suffi d'ameuter tt le quartier pour qu’un grand frère la retrouve.. Le passage Linda qui a loué la beauté de l’endroit et de notre petit décor a dessiné un large sourire sur le visage de Marianne.
Et c'est pendant la dernière proj NAP, qui a réuni une vingtaine de personnes qu'on a fait tomber le décor. Au générique, la table du buffet final avait été dressée, vin blanc, jus et paté avec les quelques restés, photos forcément inoubliables et quelques derniers rires et promesses de se revoir vite pour débriefer autour d'un bon repas..
Pour finir une anecdote : l'orage de vendredi soir a vallu une inondation sérieuse du bureau de Mai, ordi HS, moquette détrempée et dossier coupe du monde sous les eaux..
fetaui
Fanny
04 / 06 / 07 - 18 : 00
Samedi 26 Mai 2007
Sentiment de découragement ce soir. J’entreposais quelque part dans mon presque conscient, sans les digérer, les divers désappointements du séjour. Pour la première fois, l’idée d’avancer mon retour m’a traversé la tête... Certainement les effets combinés du départ de Sarah qui approche à grands pas et les travaux de la porcherie qui eux semblent faire du sur place, et dont l’achèvement est reporté de semaine en semaine. Mais il est clair qu’il a été triggered, ce soir, par la pensée que Semese, un de nos plus vibrants supporters pourrait avoir vraiment quitté Tuvalu pour toujours.
La porcherie : Nième visite à Amatuku, 2e réunion avec une partie du personnel vivant sur place et vérif d’avancée des travaux de la porcherie. Bien sûr depuis deux semaines j’espère pouvoir faire un atelier pratique avec les habitants qui vont s’occuper et profiter de la porcherie et du gas produit… L’idéal aurait été de le faire avec Sikeli… J’en ai fait mon deuil mais je rêvais encore qu’on aurait pu le faire samedi prochain, ou aujourd’hui.. Un vrai apprentissage dans des lieux terminés avec au moins l’eau qui servira à laver le caca des cochons même si les bestioles ne s’y trouvaient pas encore… Aujourd’hui je suis bien obligée de me dire qu’il y a un risque que ceci ne puisse se faire avant le départ de Sarah. Je lui ai dit dans le bateau qu’il me faudrait sans doute suspendre l’installation des cochons car nous savons tous que le système ne fonctionnera pas s’il y a la moindre erreur de tuyauterie, de structure, de mode d’utilisation. Quelqu’un, Sarah, Sikeli ou Chris, doit vérifier l’ensemble avant que ce soit mis en service. Chris devrait venir mi juillet un peu après mon départ avec Sikeli pour la mise en gaz et le démarrage du 2e digesteur… Peut être que ce voyage là ne sera que pour vérifier et démarrer la défécation, le voyage du lisier dans le digesteur… Alors Sikeli pourrait venir avec sa confiture de goyave (quelques bactéries extraites d’un digesteur fidjien) pour accélérer le processus. Ils pourraient alors commencer la construction du 2e digesteur tout en attendant la production de gaz de l’autre… Bon ça peut le faire, la dessus, ce soir je peux dormir tranquille. Tout étant relatif et nous trouvant à Tuvalu, ca ne ferait pas trop de temps perdu.
Les autres trucs qui ont eu tendance à me faire perdre mon sourire et ont aidé à rendre agréable la pensée de partir plus tôt :
- Les déchets : je me rends compte que changer les habitudes des Tuvaluens risquent de prendre autant de temps, sinon plus, que dans les pays très consommateurs et habitués depuis longtemps à jeter tout ce qui y est acheté. Dans SiB j’écrivais que ça prendrait moins de temps. Ce peut être encore vrai, mais je ne peux m’empêcher de me sentir découragée quand je vois mes voisins agir. Longue réflexion, discussion avec Sarah depuis quelques jours. Depuis que je n’ai pu m’empêcher d’interpeller ma voisine que j’observais du haut du balcon, balayer devant sa porte les boites de conserves et autres déchets qu’ils jettent devant leur marche et les pousser sur le tas qu’ils accumulent sur les pierres qui mènent au lagon 3 m plus bas/loin a marée basse, à peine 1 m à marée haute…. Un tas, bien sûr, fait aussi de déchets organiques… Je n’ai pas pu retenir le « non, ne faites pas ça…. », j’ai bien senti que c’était un peu dur de la part d’une palagi d’imposer de cette manière « It’s not good for your children, for the lagoon »… J’ai fait un peu plus long mais clairement la femme n’entendait pas l’anglais. Elle a dû tout de même comprendre quelque chose car je l’ai vue, du tas, sortir quelques trucs et les mettre dans un sac…. Pas loin, à deux maisons, toujours le long du lagon, sur le chemin qui nous mène de la maison à la petite jetée où nous prend notre bateau pour Amatuku… même chose entre deux petits arbres. Le problème structurel spécifique ici, comme dirait notre correspondant du Sprep, c’est que le waste management unit n’a jamais eu assez de bennes pour tout le monde et, nous a dit Suzan, certaines familles qui en ont eu, utilisent le container pour recueillir l’eau de pluie. Comment apprendre à la population à ne pas jeter leurs déchets ailleurs que dans la poubelle quand ils n’en ont pas. Ne parlons pas du ramassage… Mais la difficulté réside vraiment dans la culture et les traditions…. Les femmes qui balaient vigoureusement apprennent à leurs enfants à le faire.. depuis sans doute une menace de malaria dans les années 50 ou avant…
- Autre sujet de petite appréhension parmi tout ce qui nous reste à faire : l’AG… Rien n’a encore été mis en œuvre. Susi a été retenue hier soir alors que nous devions en parler… Demain soir peut être…. Alors que c’est le 5 Juin… C’est du boulot.. En plus y’a un enjeu… A paris une AG est simple. Ici, c’est la première, nous n’avons aucune idée de qui aura envie/pourra venir. En d’autres situations, un petit nombre est plus agréable, ici aussi ce le serait sauf qu’il nous faut redresser une idée qu’a fait courir Annie, à savoir que parmi nos membres, certains (enfin une personne) aurait dit qu’il/elle ne savait pas qu’elle était membre… « ca pose une question de crédibilité » a dit Annie. Bien sur quand nous avons déposé nos statuts à Tango pour être enregistrés chez eux, seul moyen à ce jour d’avoir une existence presque officielle, notre liste ds 200 membres était tapée. J’aurais dû y joindre aussi les manuscrits signés. J’ai voulu faire propre. J’ai fait faux. L’idée de cette assemblée est donc de réunir les membres signataires et ceux qui veulent le devenir (puisque nos listes n’ont pas circulé depuis le printemps 2006 et que la plupart des participants aux workshops le souhaiteraient). La difficulté comme l’an dernier quand je l’avais aussi envisage : où ? Ca dépend du nombre et nous ne pourrons le connaître qu’après avoir expédié mails à tous ceux qui en ont un, coller des petits posters aux endroits habituels, recueillir des listes de participants inscrits et choisir le lieu. Le restaurant de l’hotel, ou plutot la terrasse sur le lagon, serait bien le plus pratique Bon je vois avec Risasi lundi.
La liste des choses qui me chagrinent n’est pas terminée mais le fait d’en avoir posé quelques unes me rassérène et m’a permis d’y voir plus clair. Et puis, là tout de suite j’ai plus envie de penser négatif. D’autant que si je reprends la liste, je peux aussi dire que la réunion du jour avec le personnel de TMTI s’est très bien passée. (J’ai demandé à Utala, l’ingénieur de TMTI qui a été formé avec Sikeli, d’expliquer aux résidents ce qu’était le digesteur et à Luni un prof qui avait été particulièrement attentif, notant tout, posant les bonnes questions, de parler de la porcherie et des conditions d’utilisation. Sarah a elle parlé des règles d’utilisation qu’il leur faudra mettre en place entre eux et nouveau rendez vous pris pour la semaine suivante.)
Dans le domaine des déchets, euh, c’est quoi le positif ? Ah oui, le fait quand même que la direction des déchets est compétente et consciente. Je suis allée déposer aujourd’hui des anti douleurs à Suzan et rendez vous est pris lundi pour voir où ils en sont et avoir son point de vue sur l’intervention du Sprep. Et puis le fait que les Tuvaluens réutilisent beaucoup les bouteilles plastiques, principalement les petites (qu’eux mêemes utilisent rarement, plutôt une consommation de palagis). Ainsi, demain, plutôt que de les écraser pour les mettre dans mes valises de retour, j’en remets un sac à Temu, la directrice de l’école. Toujours dans ce même domaine spécifique, chez Su qui tient aujourd’hui un (mini) supermarché, ils vendent des bouteilles plastiques vides, de 10 centimes à 50 centimes la grande !
L’Ag, ça va demander pas mal de visites ici ou là pour prévenir de visu les piliers et beaucoup de mails à expédier, une organisation béton vue les délais mais ça devrait le faire.
Positif par ricochet : je vis ici dans la totale ignorance de ce qui se passe en France. Si j’ai eu bien sûr les résultats des élections, aucun autre écho ne me pollue. Je préfère ne pas savoir et, par la force des choses aussi, je vis dans le passé. Pour preuve : ma lecture du soir depuis que j’ai terminé mes romans : des magazines datant d’un mois et demi et pour certains même d’un an… que je n’avais pas eu le temps de parcourir encore… Harmless… Pas de danger d’être bombardée d’annonces auto-suffisantes, ni de sentir la frustration monter, comme chez beaucoup d’entre vous, à l’écoute des apologies sarkoziennes.
fetaui
Sentiment de découragement ce soir. J’entreposais quelque part dans mon presque conscient, sans les digérer, les divers désappointements du séjour. Pour la première fois, l’idée d’avancer mon retour m’a traversé la tête... Certainement les effets combinés du départ de Sarah qui approche à grands pas et les travaux de la porcherie qui eux semblent faire du sur place, et dont l’achèvement est reporté de semaine en semaine. Mais il est clair qu’il a été triggered, ce soir, par la pensée que Semese, un de nos plus vibrants supporters pourrait avoir vraiment quitté Tuvalu pour toujours.
La porcherie : Nième visite à Amatuku, 2e réunion avec une partie du personnel vivant sur place et vérif d’avancée des travaux de la porcherie. Bien sûr depuis deux semaines j’espère pouvoir faire un atelier pratique avec les habitants qui vont s’occuper et profiter de la porcherie et du gas produit… L’idéal aurait été de le faire avec Sikeli… J’en ai fait mon deuil mais je rêvais encore qu’on aurait pu le faire samedi prochain, ou aujourd’hui.. Un vrai apprentissage dans des lieux terminés avec au moins l’eau qui servira à laver le caca des cochons même si les bestioles ne s’y trouvaient pas encore… Aujourd’hui je suis bien obligée de me dire qu’il y a un risque que ceci ne puisse se faire avant le départ de Sarah. Je lui ai dit dans le bateau qu’il me faudrait sans doute suspendre l’installation des cochons car nous savons tous que le système ne fonctionnera pas s’il y a la moindre erreur de tuyauterie, de structure, de mode d’utilisation. Quelqu’un, Sarah, Sikeli ou Chris, doit vérifier l’ensemble avant que ce soit mis en service. Chris devrait venir mi juillet un peu après mon départ avec Sikeli pour la mise en gaz et le démarrage du 2e digesteur… Peut être que ce voyage là ne sera que pour vérifier et démarrer la défécation, le voyage du lisier dans le digesteur… Alors Sikeli pourrait venir avec sa confiture de goyave (quelques bactéries extraites d’un digesteur fidjien) pour accélérer le processus. Ils pourraient alors commencer la construction du 2e digesteur tout en attendant la production de gaz de l’autre… Bon ça peut le faire, la dessus, ce soir je peux dormir tranquille. Tout étant relatif et nous trouvant à Tuvalu, ca ne ferait pas trop de temps perdu.
Les autres trucs qui ont eu tendance à me faire perdre mon sourire et ont aidé à rendre agréable la pensée de partir plus tôt :
- Les déchets : je me rends compte que changer les habitudes des Tuvaluens risquent de prendre autant de temps, sinon plus, que dans les pays très consommateurs et habitués depuis longtemps à jeter tout ce qui y est acheté. Dans SiB j’écrivais que ça prendrait moins de temps. Ce peut être encore vrai, mais je ne peux m’empêcher de me sentir découragée quand je vois mes voisins agir. Longue réflexion, discussion avec Sarah depuis quelques jours. Depuis que je n’ai pu m’empêcher d’interpeller ma voisine que j’observais du haut du balcon, balayer devant sa porte les boites de conserves et autres déchets qu’ils jettent devant leur marche et les pousser sur le tas qu’ils accumulent sur les pierres qui mènent au lagon 3 m plus bas/loin a marée basse, à peine 1 m à marée haute…. Un tas, bien sûr, fait aussi de déchets organiques… Je n’ai pas pu retenir le « non, ne faites pas ça…. », j’ai bien senti que c’était un peu dur de la part d’une palagi d’imposer de cette manière « It’s not good for your children, for the lagoon »… J’ai fait un peu plus long mais clairement la femme n’entendait pas l’anglais. Elle a dû tout de même comprendre quelque chose car je l’ai vue, du tas, sortir quelques trucs et les mettre dans un sac…. Pas loin, à deux maisons, toujours le long du lagon, sur le chemin qui nous mène de la maison à la petite jetée où nous prend notre bateau pour Amatuku… même chose entre deux petits arbres. Le problème structurel spécifique ici, comme dirait notre correspondant du Sprep, c’est que le waste management unit n’a jamais eu assez de bennes pour tout le monde et, nous a dit Suzan, certaines familles qui en ont eu, utilisent le container pour recueillir l’eau de pluie. Comment apprendre à la population à ne pas jeter leurs déchets ailleurs que dans la poubelle quand ils n’en ont pas. Ne parlons pas du ramassage… Mais la difficulté réside vraiment dans la culture et les traditions…. Les femmes qui balaient vigoureusement apprennent à leurs enfants à le faire.. depuis sans doute une menace de malaria dans les années 50 ou avant…
- Autre sujet de petite appréhension parmi tout ce qui nous reste à faire : l’AG… Rien n’a encore été mis en œuvre. Susi a été retenue hier soir alors que nous devions en parler… Demain soir peut être…. Alors que c’est le 5 Juin… C’est du boulot.. En plus y’a un enjeu… A paris une AG est simple. Ici, c’est la première, nous n’avons aucune idée de qui aura envie/pourra venir. En d’autres situations, un petit nombre est plus agréable, ici aussi ce le serait sauf qu’il nous faut redresser une idée qu’a fait courir Annie, à savoir que parmi nos membres, certains (enfin une personne) aurait dit qu’il/elle ne savait pas qu’elle était membre… « ca pose une question de crédibilité » a dit Annie. Bien sur quand nous avons déposé nos statuts à Tango pour être enregistrés chez eux, seul moyen à ce jour d’avoir une existence presque officielle, notre liste ds 200 membres était tapée. J’aurais dû y joindre aussi les manuscrits signés. J’ai voulu faire propre. J’ai fait faux. L’idée de cette assemblée est donc de réunir les membres signataires et ceux qui veulent le devenir (puisque nos listes n’ont pas circulé depuis le printemps 2006 et que la plupart des participants aux workshops le souhaiteraient). La difficulté comme l’an dernier quand je l’avais aussi envisage : où ? Ca dépend du nombre et nous ne pourrons le connaître qu’après avoir expédié mails à tous ceux qui en ont un, coller des petits posters aux endroits habituels, recueillir des listes de participants inscrits et choisir le lieu. Le restaurant de l’hotel, ou plutot la terrasse sur le lagon, serait bien le plus pratique Bon je vois avec Risasi lundi.
La liste des choses qui me chagrinent n’est pas terminée mais le fait d’en avoir posé quelques unes me rassérène et m’a permis d’y voir plus clair. Et puis, là tout de suite j’ai plus envie de penser négatif. D’autant que si je reprends la liste, je peux aussi dire que la réunion du jour avec le personnel de TMTI s’est très bien passée. (J’ai demandé à Utala, l’ingénieur de TMTI qui a été formé avec Sikeli, d’expliquer aux résidents ce qu’était le digesteur et à Luni un prof qui avait été particulièrement attentif, notant tout, posant les bonnes questions, de parler de la porcherie et des conditions d’utilisation. Sarah a elle parlé des règles d’utilisation qu’il leur faudra mettre en place entre eux et nouveau rendez vous pris pour la semaine suivante.)
Dans le domaine des déchets, euh, c’est quoi le positif ? Ah oui, le fait quand même que la direction des déchets est compétente et consciente. Je suis allée déposer aujourd’hui des anti douleurs à Suzan et rendez vous est pris lundi pour voir où ils en sont et avoir son point de vue sur l’intervention du Sprep. Et puis le fait que les Tuvaluens réutilisent beaucoup les bouteilles plastiques, principalement les petites (qu’eux mêemes utilisent rarement, plutôt une consommation de palagis). Ainsi, demain, plutôt que de les écraser pour les mettre dans mes valises de retour, j’en remets un sac à Temu, la directrice de l’école. Toujours dans ce même domaine spécifique, chez Su qui tient aujourd’hui un (mini) supermarché, ils vendent des bouteilles plastiques vides, de 10 centimes à 50 centimes la grande !
L’Ag, ça va demander pas mal de visites ici ou là pour prévenir de visu les piliers et beaucoup de mails à expédier, une organisation béton vue les délais mais ça devrait le faire.
Positif par ricochet : je vis ici dans la totale ignorance de ce qui se passe en France. Si j’ai eu bien sûr les résultats des élections, aucun autre écho ne me pollue. Je préfère ne pas savoir et, par la force des choses aussi, je vis dans le passé. Pour preuve : ma lecture du soir depuis que j’ai terminé mes romans : des magazines datant d’un mois et demi et pour certains même d’un an… que je n’avais pas eu le temps de parcourir encore… Harmless… Pas de danger d’être bombardée d’annonces auto-suffisantes, ni de sentir la frustration monter, comme chez beaucoup d’entre vous, à l’écoute des apologies sarkoziennes.
fetaui
04 / 06 / 07 - 12 : 05
1 commentaire ( ( 3465 vues ) )
Funafuti, mardi 22 mai Minuit,
Le chapiteau a commencé depuis hier. Fanny prend le temps chaque soir de relater les journées à Saint Denis… Voir le chapoblog ci-avant ou après.. posté
Ce qu’on fait ici à côté ça semble tout petit avec l’impression en fin de journée de n’avoir rien fait de ce qui était prévu.. Hier lundi les 3 trucs dont je me souvienne : banque/airport pour accueillir le consultant néo-zélandais payé par la Sopac pour préconiser des tarifs à la compagnie d’électricité et qui nous avait contactées par mail…. Puis séance avec la fille de Susi sur les correc au premier draft de la traduction de la BD faite par des institutrices de l’école. Le soir, diner avec les consultants, car en fait ils sont trois…. Si tout allait bien au début de notre conversation, je me suis un peu échauffée quand nous avons réalisé que bien que néo-zélandais ils nous la jouaient un brin à l’américaine : arrogants… Tout juste s’ils ne nient pas le réchauffement climatique et bien sûr ils savent tout à fait ce qui convient à Tuvalu sans jamais y avoir mis les pieds. Ils en ont eu pour leur grade sur notre vision des institutions, par nous d’abord, par Brian ensuite quand il est venu s’installer et puis par une nurse américaine mariée à un fijien… Le consultant avait été impressionné quand je lui ai présenté Saufatu, l’ancien ministre de l’énergie, à son arrivée à l’aéroport. Le soir, alors Sarah venait de partir et que je rentrais à pied, Risasi, notre trésorière et Taukelina son mari et actuel ministre de l’énergie ont proposé de me déposer en 4x4, enfin 3/3… japonais obligent ! Tu vas où « a ton hotel » « on t’emmene » « mais vous allez dans la direction opposée.. » « pas grave on a 5 mn avant notre diner ».. J’ai expliqué à Tau avec qui nous dinions, lui ai annoncé qu’il les verrait demain matin et qu’ensuite on travaillait avec eux et le bureau de l’énergie avec TEC.. « A demain » « ah ben non, on te laisse les voir seul d’abord…. On travaille avec eux ensuite… » Ca m’a fait hurlé de rire à l’idée de pouvoir raconter l’épisode aux arrogants.
Nous avons ce matin passé une bonne partie de la matinée avec eux, Vete et le département de l’énergie. J’ai plus filmé que parlé mais j’ai remis une couche, en jouant les naives « quand je vais voir mon expert comptable pour le bilan financier d’entreprises, il me demande toujours combien je veux payer et se débrouille pour y parvenir… on calcule quotidiennement au centime et annuellement au million en gros… Pouvez vous faire la même chose, vous demander d’abord combien les tuvaluens peuvent payer et ensuite trouver la solution pour que les tarifs puissent s’approcher de ça ? « … Et, après leur avoir demandé sur combien de temps portaient les prévisions qu’ils comptaient faire (20 ans)…. J’ai un peu insisté sur leur mode de prévisions du coût du pétrole… et ont il prévu d’inclure un scénario prenant en compte de possibles obligations d’augmentations imposées par un nouvel accord genre kyoto…. Après déjeuner rapide à l’hôtel rejointes par Eti qui nous a appris que le kaupule devait désormais remettre une autorisation à tous les bateaux qui veulent aller sur les ilots…. Je me demande si Helani n’a pas mal interprété ce que nous lui avons dit sur la nécessité de faire payer les films de fiction… comme le soap japonais d’il y a un mois.
Vu Risasi quelques secondes pour m’assurer qu’on pouvait poser l’expo et préparer le fiafia de la semaine prochaine avec Gaby en concert, just’avant qu’elle ne plie bagages et sono.
Séance internet chez Alpha pour retirer mes mails AOL. Rentrée à la maison j’ai reporté les corrections sur le texte tuvaluen et scellé les dernières pages non encore traduites qui demandaient une adaptation pour un lectorat tuvaluen et il était déjà l’heure de diner avant notre deuxième leçon de tuvaluen avec Père camille. Il est arrivé armé aujourd’hui d’une pendule en plastique et d’une cinquantaine de gravures bibliques derrière lesquelles il a inscrit un trexte entuvaluen et anglais… Parce que Steve lui avait demandé comment on demandait l’heure et que je posais des questions sur les pronoms, les adjectifs possessifs et que ça lui semblait clair dans ses textes religieux. C’est allé dans tous les sens avec un premier quart d’heure où il nous paumait encore plus que la première fois ; En fait il est tellement habitué à parler tuvaluen qu’il nous parle comme si on l’entendait… Il nous a donné des feuilles avec quelques phrases en tuvaluen… Et quand je lui demandais ce que voulait dire ceci ou cela, il me répondait « c’est pas la peine de traduire », jugeant d’après ce qu’on a compris qu’il suffisait d’apprendre par cœur. Et quand je lui demande « la semaine dernière on a appris les jours de la semaine, les mois, mais comment on dit semaine, mois, année ?, il nous a gratifié d’un voyage dans l’espace, la distance de la terre à la lune, la rapidité de la rotation. Là, encore une fois, ici, j’ai cru vivre une comédie. D’autant plus drôle que nous tous sommes redevenus des petits élèves, par la force des choses, et que comme des garnemens on ne pouvait s’empêcher de pouffer…. Il est fantasque, fantastique et adorable et même si ce n’est guère académique, nous en retenons toujours quelque chose tout en nous marrant bien.
Ce qui me fait moins rire c’est que le transfert qui me permet de payer les ouvriers de la porcherie n’est toujours pas arrivé après 10 jours. C’est très embarrassant, d’autant plus que si l’argent est bloqué quelque part on ne peut pas prédire quand il atterrira sur notre compte.
Autre sensation inhabituelle : je me suis réveillée ce matin en ayant froid. Il pleuvait dru, il faisait gris depuis le lever du jour et un sweater aurait été bienvenu.
Fetaui
Le chapiteau a commencé depuis hier. Fanny prend le temps chaque soir de relater les journées à Saint Denis… Voir le chapoblog ci-avant ou après.. posté
Ce qu’on fait ici à côté ça semble tout petit avec l’impression en fin de journée de n’avoir rien fait de ce qui était prévu.. Hier lundi les 3 trucs dont je me souvienne : banque/airport pour accueillir le consultant néo-zélandais payé par la Sopac pour préconiser des tarifs à la compagnie d’électricité et qui nous avait contactées par mail…. Puis séance avec la fille de Susi sur les correc au premier draft de la traduction de la BD faite par des institutrices de l’école. Le soir, diner avec les consultants, car en fait ils sont trois…. Si tout allait bien au début de notre conversation, je me suis un peu échauffée quand nous avons réalisé que bien que néo-zélandais ils nous la jouaient un brin à l’américaine : arrogants… Tout juste s’ils ne nient pas le réchauffement climatique et bien sûr ils savent tout à fait ce qui convient à Tuvalu sans jamais y avoir mis les pieds. Ils en ont eu pour leur grade sur notre vision des institutions, par nous d’abord, par Brian ensuite quand il est venu s’installer et puis par une nurse américaine mariée à un fijien… Le consultant avait été impressionné quand je lui ai présenté Saufatu, l’ancien ministre de l’énergie, à son arrivée à l’aéroport. Le soir, alors Sarah venait de partir et que je rentrais à pied, Risasi, notre trésorière et Taukelina son mari et actuel ministre de l’énergie ont proposé de me déposer en 4x4, enfin 3/3… japonais obligent ! Tu vas où « a ton hotel » « on t’emmene » « mais vous allez dans la direction opposée.. » « pas grave on a 5 mn avant notre diner ».. J’ai expliqué à Tau avec qui nous dinions, lui ai annoncé qu’il les verrait demain matin et qu’ensuite on travaillait avec eux et le bureau de l’énergie avec TEC.. « A demain » « ah ben non, on te laisse les voir seul d’abord…. On travaille avec eux ensuite… » Ca m’a fait hurlé de rire à l’idée de pouvoir raconter l’épisode aux arrogants.
Nous avons ce matin passé une bonne partie de la matinée avec eux, Vete et le département de l’énergie. J’ai plus filmé que parlé mais j’ai remis une couche, en jouant les naives « quand je vais voir mon expert comptable pour le bilan financier d’entreprises, il me demande toujours combien je veux payer et se débrouille pour y parvenir… on calcule quotidiennement au centime et annuellement au million en gros… Pouvez vous faire la même chose, vous demander d’abord combien les tuvaluens peuvent payer et ensuite trouver la solution pour que les tarifs puissent s’approcher de ça ? « … Et, après leur avoir demandé sur combien de temps portaient les prévisions qu’ils comptaient faire (20 ans)…. J’ai un peu insisté sur leur mode de prévisions du coût du pétrole… et ont il prévu d’inclure un scénario prenant en compte de possibles obligations d’augmentations imposées par un nouvel accord genre kyoto…. Après déjeuner rapide à l’hôtel rejointes par Eti qui nous a appris que le kaupule devait désormais remettre une autorisation à tous les bateaux qui veulent aller sur les ilots…. Je me demande si Helani n’a pas mal interprété ce que nous lui avons dit sur la nécessité de faire payer les films de fiction… comme le soap japonais d’il y a un mois.
Vu Risasi quelques secondes pour m’assurer qu’on pouvait poser l’expo et préparer le fiafia de la semaine prochaine avec Gaby en concert, just’avant qu’elle ne plie bagages et sono.
Séance internet chez Alpha pour retirer mes mails AOL. Rentrée à la maison j’ai reporté les corrections sur le texte tuvaluen et scellé les dernières pages non encore traduites qui demandaient une adaptation pour un lectorat tuvaluen et il était déjà l’heure de diner avant notre deuxième leçon de tuvaluen avec Père camille. Il est arrivé armé aujourd’hui d’une pendule en plastique et d’une cinquantaine de gravures bibliques derrière lesquelles il a inscrit un trexte entuvaluen et anglais… Parce que Steve lui avait demandé comment on demandait l’heure et que je posais des questions sur les pronoms, les adjectifs possessifs et que ça lui semblait clair dans ses textes religieux. C’est allé dans tous les sens avec un premier quart d’heure où il nous paumait encore plus que la première fois ; En fait il est tellement habitué à parler tuvaluen qu’il nous parle comme si on l’entendait… Il nous a donné des feuilles avec quelques phrases en tuvaluen… Et quand je lui demandais ce que voulait dire ceci ou cela, il me répondait « c’est pas la peine de traduire », jugeant d’après ce qu’on a compris qu’il suffisait d’apprendre par cœur. Et quand je lui demande « la semaine dernière on a appris les jours de la semaine, les mois, mais comment on dit semaine, mois, année ?, il nous a gratifié d’un voyage dans l’espace, la distance de la terre à la lune, la rapidité de la rotation. Là, encore une fois, ici, j’ai cru vivre une comédie. D’autant plus drôle que nous tous sommes redevenus des petits élèves, par la force des choses, et que comme des garnemens on ne pouvait s’empêcher de pouffer…. Il est fantasque, fantastique et adorable et même si ce n’est guère académique, nous en retenons toujours quelque chose tout en nous marrant bien.
Ce qui me fait moins rire c’est que le transfert qui me permet de payer les ouvriers de la porcherie n’est toujours pas arrivé après 10 jours. C’est très embarrassant, d’autant plus que si l’argent est bloqué quelque part on ne peut pas prédire quand il atterrira sur notre compte.
Autre sensation inhabituelle : je me suis réveillée ce matin en ayant froid. Il pleuvait dru, il faisait gris depuis le lever du jour et un sweater aurait été bienvenu.
Fetaui
04 / 06 / 07 - 12 : 03
Samedi 19 mai 13h30
Ce matin, il s’est mis à pleuvoir sous le soleil… doucement… juste un petit nuage à peine gris just’au dessus de nos têtes… et puis un autre…. Ca a bien duré ¼ d’heure de quoi remplir un peu plus les réservoirs à eau mais nous avons cherché en vain l’arc en ciel.
Hier soir, attirée par les clameurs du chœurs du Fagogo qui entonnaient une de mes chansons préférées, et autres bruits m’environnant, j’ai sorti la caméra pour enregistrer ces sons. Ma chanson préférée était terminée mais j’espère avoir sur bande une reproduction assez fidèle de ce que mes oreilles entendent.
Ce matin, j’ai décidé d’essayer scrub et huile pour le corps que Léonie avait glissés dans mon sac. Seule petite ombre au tableau, le concours de décibels dans le voisinage, c’est à celui qui poussera le plus à fond son système sonore. Des sons reggae a un mix polynésien/mélanésien, en passant par Madonna et les cris des bébés des voisins… Le temps que je sorte de la salle de bain, le mélange des genres avaient laissé la place au background le plus puissant qui pourrait provenir de la nouvelle fête de la Croix Rouge… où nous sommes invités cet après midi.. Sarah n’a pas demandé où ça se passait mais suivant la musique ce matin sur la terrasse, j’ai situé l’origine au falekaupule de Funafuti… Mais j’ai regretté de n’avoir pas attrapé dans mon micro les vrais sons du matin… qui donnaient une bonne idée de notre mode de vie ici et de notre voisinage.
Sarah est partie déjeuner à l’hôtel… avec la petite caméra, représentant seule Alofa à ce 3e ou 4e rassemblement de la Croix Rouge. Elle avait pour mission de s’amuser, de discuter des journées de l’environnement et de passer l’info sur le site Earth Day & denis Hayes.
La nuit dernière j’ai avancé par mal sur les spots radio et réalisé en allant chercher quelques idées dans la BD que la version anglaise ne pouvait pas se traduire littéralement en tuvaluen… Certains conseils sont stupides pour ici comme « je promets de baisser le chauffage ».. Bien sur ça se transforme en baisser sa climat mais y’avait pas mal de petits trucs sur lesquels j’ai du repasser et je suis bien contente de l’avoir fait avant que ce ne soit trop compliqué ou trop tard.
Hier soir aussi, Lasela la fille de Susi (12 ans, presque 13), qui s’essaie à mettre en mots plus jeunes, la traduction des profs, est passée hier comme elle le fait souvent. Elle est adorable mais très très très bavarde et impossible à déloger avant une heure quand elle vient apporter des bananes ou déposer ma clé USB… Elle me confie ses petits secrets d’hier, du jour, de demain… et me pose des questions incessantes… Programmée pour ne pas laisser un seul blanc dans la conversation. Une des questions d’hier « c’est vrai que Jésus a épousé Marie Madeleine… ». Tu fais référence au Da vinci Code ? » « Oui quelque chose comme ça… c’est vrai, mon père dit que non, que la bible a été écrite par 40 personnes, le livre par une seule mais ma sœur dit que c’est fondé sur des recherches scientifiques… » « Euh, il y a un peu de vrai dans ce livre, et un peu de faux dans la Bible… D’ailleurs si toi et moi on devait décrire la même réalité, ce serait empreint de sentiments, d’opinions, d’émotions personnels et ce ne serait pas la même histoire…. »
Tiens il repleut… J’allais dire tant mieux pour les réservoirs de la porcherie (qui doivent être en partie remplis d’eaux pour installer les cochons dans leur new home) sauf qu’ils ne sont pas encore debout de toute façon… Encore 15 jours de retard sur la porcherie… Un truc qui était estimé à 1 semaine de travail par Vete ou un mois en ne travaillant que le week end, se transforme en un mois 5 demi journées par semaine plus le samedi pour une dizaine de personnes… Longue discussion hier avec Ruru… avant de nous rendre compte que nous étions incapables de payer les 15 jours car le transfert n’était pas arrivé sur le compte.. Ni Sarah ni moi ne pouvons jauger les temps de travail des ouvriers mais nous savons qu’il ne nous semble pas normal de payer au même tarif les heures de transport et celles effectivement travaillées… Des détails de ce genre nous font dire qu’on est quand même un peu, même si c’est moindre qu’avec d’autres organisations, pris pour des pompes à …. eau…
Au planning du week end également : réponses aux représentants de l’AFD (UPS et Sprep) négligés depuis plusieurs semaines, base pour le guide pratique Biogaz et mails divers : mon fils Sam à New York, la mère de ses enfants Arielle à Paris, Chris à LA, John et Léonie à Fiji et Semo, pour un point sur 2 affaires immobilières. Un droit de passage sur la petite maison de ma mère à laquelle nous opposons plaidable est en cassation en juin, l’autre, en juillet, moins importante d’un locataire indélicat pour le moins qui nous pourrit la vie depuis plus d’un an.
Au programme aussi : faire la liste des choses à faire absolument avant le départ de Sarah. Et, penser à déposer un cadeau à Susi dont c’était l’anniversaire mercredi ou jeudi d’après ce que m’a dit sa fille. Je culpabilise beaucoup de n’avoir pas noté sur mes nouveaux cahiers cette date car je m’étais un peu engagée à lui faire une lecture astrologique de son thème… Pas fait… Pas bien…
Waouh.. la musique s’est arrêtée… Silence ou presque si ce n’est ce son sourd comme celui d’un moteur de bateau au loin qui n’avancerait pas… toujours la même intensité… C’est quoi ? Une machine à laver dans une maison pas loin ? Hier soir, le roulement des vagues de l’océan pourtant de l’autre coté de l’île et nous sommes à un endroit où elle est le plus large, portait comme le bruit d’une autoroute… à côté le clapotis du lagon sonne tellement inoffensif !
Sarah est revenue bredouille de participation à la party de la red cross. Quand elle est passée la première fois devant le fale de Funafuti, près de l’église, d’ou venaient effectivement les basses de la sono, y’avait 4 ou 5 femmes assises dans un coin du falé… Au retour de l’hôtel, cette fois, des plus jeunes dormaient, accablés par le walkathon qui en fait était organisé le matin.. On n’avait pas eu toute l’information. Ca m’a remontée contre l’absence de politique de communication ici. La communauté devrait être tenue informée par TMC de ce qui se passe chez eux. C’est une info. Tout comme les dates et horaires de nos workshops auraient du être considérés comme des infos. Certes TMC a besoin d’argent et ce ne sont pas les 100 dollars qu’aura couté la quinzaine d’annonces pour les workshops qui pèsent mais, même s’ils ont couvert l’ouverture et la première workshop, la première annonce informant les gens de la tenue de l’atelier, devrait être gratuite et recherchée par le média pour conserver le lien communautaire en prévenant des évènements petits ou grands qui se passent sur les îles.
22h30
Ce soir, après un diner soupe (3e jour pour moi, Sarah a renoncé après le premier essai. Elle déteste le poisson, le supporte en filet quand ça ne sent pas le poisson et qu’elle est assurée qu’il n’y a pas d’arête. En fait, la soupe « libérée » de son bouillon trop puissant est meilleure chaque soir. Un peu de poivre et de curry aide). Ce soir Emmanuel puis Kalisi, prévenu au moment où la soupe réchauffait, se sont joints à moi et nous n’avons pas vidé la marmite. Demain peut être… Emmanuel n’a pas attendu que je rentre de chez Susi (à qui j’apportais quelques petits cadeaux pour son anniversaire) et terminait son bol quand je suis montée. Il a bu un verre avec nous puis s’est dirigé, comme tous les soirs, vers l’hotel ou le filamona. Il apprécie Kalisi sans le voir jamais quand je suis en Europe. Mais bon, il est parti en disant qu’il ne rentrerait pas tard. Kalisi, lui, avait répèt de chorale à l’église pour la cérémonie de ce nouveau dimanche pour remercier des dons faits par le peuple à l’église dimanche dernier. En Aout, ils donneront à chacun des révérends en exercice… un autre bon paquet de blé…
Ce soir aussi le Fagogo vient de terminer sa chanson pour laisser la place, un peu plus loin, à un air plus actuel venant sous doute du night club… On est samedi… Mais non, ça aussi s’arrête et le fagogo reprend… puis s’arrête….
Et ca c’est quoi ce gros bruit ? Comme si quelqu’un essayait de forcer la porte just’en dessous de ma chambre… « Sarah ? C’est toi ? »… « Non quoi, tu veux qu’on descende vérifier ? »… Rien de suspect au rez de chaussée. Tout est bien fermé… Remontées au premier, je vais jeter un oeil sur le balcon qui ceinture la maison. Sarah me suit et le fagogo redémarre « c’est quand même très mélodieux » lui dis je ? Quand tout à coup du coté du lagon, nous parvient un bruit qui m’a paru venir d’un humain qui imitait le loup ou en tout en cas un bruit s’il venait d’un humain qui se voulait faire peur, un son de fond de gorge très rauque. Au 3e hoquetement, Sarah avait compris « nous voilà fixées » « euh ?? » Elle n’a pas eu besoin d’aller plus loin, le bruit qui a suivi était suffisamment précis pour que je puisse imaginer, même dans le noir, un mec ivre mort gerber dans le lagon…. C’était y’a près d’une heure. Et il est toujours à l’ouvrage… Je viens de l’entendre encore derrière notre mur, devant la maison des voisins. Coup d’œil de concierge pour entrer chez eux du coin de fenetre de ma chambre : ils mangent… enfin, le père mange avec un mec plus jeune, un fils ? la femme sert. A 23h30, bizarre… mais en tout cas, ce’st vrai que d’observer un environnement familial sans télé, c’est une image que j’ai peu vécu, peu vu… Et j’ai préféré rester sur cet instantané que sur le précédent…
Dimanche 19 mai 2007
La très bonne nouvelle de ce week end : l’imprimante sortie de sa boîte et installée hier, a immédiatement imprimer sa première page : l’horoscope de Susi pour son anniversaire…
J’espère qu’aujourd’hui elle sera toujours aussi bien lunée.
..
Ce matin, il s’est mis à pleuvoir sous le soleil… doucement… juste un petit nuage à peine gris just’au dessus de nos têtes… et puis un autre…. Ca a bien duré ¼ d’heure de quoi remplir un peu plus les réservoirs à eau mais nous avons cherché en vain l’arc en ciel.
Hier soir, attirée par les clameurs du chœurs du Fagogo qui entonnaient une de mes chansons préférées, et autres bruits m’environnant, j’ai sorti la caméra pour enregistrer ces sons. Ma chanson préférée était terminée mais j’espère avoir sur bande une reproduction assez fidèle de ce que mes oreilles entendent.
Ce matin, j’ai décidé d’essayer scrub et huile pour le corps que Léonie avait glissés dans mon sac. Seule petite ombre au tableau, le concours de décibels dans le voisinage, c’est à celui qui poussera le plus à fond son système sonore. Des sons reggae a un mix polynésien/mélanésien, en passant par Madonna et les cris des bébés des voisins… Le temps que je sorte de la salle de bain, le mélange des genres avaient laissé la place au background le plus puissant qui pourrait provenir de la nouvelle fête de la Croix Rouge… où nous sommes invités cet après midi.. Sarah n’a pas demandé où ça se passait mais suivant la musique ce matin sur la terrasse, j’ai situé l’origine au falekaupule de Funafuti… Mais j’ai regretté de n’avoir pas attrapé dans mon micro les vrais sons du matin… qui donnaient une bonne idée de notre mode de vie ici et de notre voisinage.
Sarah est partie déjeuner à l’hôtel… avec la petite caméra, représentant seule Alofa à ce 3e ou 4e rassemblement de la Croix Rouge. Elle avait pour mission de s’amuser, de discuter des journées de l’environnement et de passer l’info sur le site Earth Day & denis Hayes.
La nuit dernière j’ai avancé par mal sur les spots radio et réalisé en allant chercher quelques idées dans la BD que la version anglaise ne pouvait pas se traduire littéralement en tuvaluen… Certains conseils sont stupides pour ici comme « je promets de baisser le chauffage ».. Bien sur ça se transforme en baisser sa climat mais y’avait pas mal de petits trucs sur lesquels j’ai du repasser et je suis bien contente de l’avoir fait avant que ce ne soit trop compliqué ou trop tard.
Hier soir aussi, Lasela la fille de Susi (12 ans, presque 13), qui s’essaie à mettre en mots plus jeunes, la traduction des profs, est passée hier comme elle le fait souvent. Elle est adorable mais très très très bavarde et impossible à déloger avant une heure quand elle vient apporter des bananes ou déposer ma clé USB… Elle me confie ses petits secrets d’hier, du jour, de demain… et me pose des questions incessantes… Programmée pour ne pas laisser un seul blanc dans la conversation. Une des questions d’hier « c’est vrai que Jésus a épousé Marie Madeleine… ». Tu fais référence au Da vinci Code ? » « Oui quelque chose comme ça… c’est vrai, mon père dit que non, que la bible a été écrite par 40 personnes, le livre par une seule mais ma sœur dit que c’est fondé sur des recherches scientifiques… » « Euh, il y a un peu de vrai dans ce livre, et un peu de faux dans la Bible… D’ailleurs si toi et moi on devait décrire la même réalité, ce serait empreint de sentiments, d’opinions, d’émotions personnels et ce ne serait pas la même histoire…. »
Tiens il repleut… J’allais dire tant mieux pour les réservoirs de la porcherie (qui doivent être en partie remplis d’eaux pour installer les cochons dans leur new home) sauf qu’ils ne sont pas encore debout de toute façon… Encore 15 jours de retard sur la porcherie… Un truc qui était estimé à 1 semaine de travail par Vete ou un mois en ne travaillant que le week end, se transforme en un mois 5 demi journées par semaine plus le samedi pour une dizaine de personnes… Longue discussion hier avec Ruru… avant de nous rendre compte que nous étions incapables de payer les 15 jours car le transfert n’était pas arrivé sur le compte.. Ni Sarah ni moi ne pouvons jauger les temps de travail des ouvriers mais nous savons qu’il ne nous semble pas normal de payer au même tarif les heures de transport et celles effectivement travaillées… Des détails de ce genre nous font dire qu’on est quand même un peu, même si c’est moindre qu’avec d’autres organisations, pris pour des pompes à …. eau…
Au planning du week end également : réponses aux représentants de l’AFD (UPS et Sprep) négligés depuis plusieurs semaines, base pour le guide pratique Biogaz et mails divers : mon fils Sam à New York, la mère de ses enfants Arielle à Paris, Chris à LA, John et Léonie à Fiji et Semo, pour un point sur 2 affaires immobilières. Un droit de passage sur la petite maison de ma mère à laquelle nous opposons plaidable est en cassation en juin, l’autre, en juillet, moins importante d’un locataire indélicat pour le moins qui nous pourrit la vie depuis plus d’un an.
Au programme aussi : faire la liste des choses à faire absolument avant le départ de Sarah. Et, penser à déposer un cadeau à Susi dont c’était l’anniversaire mercredi ou jeudi d’après ce que m’a dit sa fille. Je culpabilise beaucoup de n’avoir pas noté sur mes nouveaux cahiers cette date car je m’étais un peu engagée à lui faire une lecture astrologique de son thème… Pas fait… Pas bien…
Waouh.. la musique s’est arrêtée… Silence ou presque si ce n’est ce son sourd comme celui d’un moteur de bateau au loin qui n’avancerait pas… toujours la même intensité… C’est quoi ? Une machine à laver dans une maison pas loin ? Hier soir, le roulement des vagues de l’océan pourtant de l’autre coté de l’île et nous sommes à un endroit où elle est le plus large, portait comme le bruit d’une autoroute… à côté le clapotis du lagon sonne tellement inoffensif !
Sarah est revenue bredouille de participation à la party de la red cross. Quand elle est passée la première fois devant le fale de Funafuti, près de l’église, d’ou venaient effectivement les basses de la sono, y’avait 4 ou 5 femmes assises dans un coin du falé… Au retour de l’hôtel, cette fois, des plus jeunes dormaient, accablés par le walkathon qui en fait était organisé le matin.. On n’avait pas eu toute l’information. Ca m’a remontée contre l’absence de politique de communication ici. La communauté devrait être tenue informée par TMC de ce qui se passe chez eux. C’est une info. Tout comme les dates et horaires de nos workshops auraient du être considérés comme des infos. Certes TMC a besoin d’argent et ce ne sont pas les 100 dollars qu’aura couté la quinzaine d’annonces pour les workshops qui pèsent mais, même s’ils ont couvert l’ouverture et la première workshop, la première annonce informant les gens de la tenue de l’atelier, devrait être gratuite et recherchée par le média pour conserver le lien communautaire en prévenant des évènements petits ou grands qui se passent sur les îles.
22h30
Ce soir, après un diner soupe (3e jour pour moi, Sarah a renoncé après le premier essai. Elle déteste le poisson, le supporte en filet quand ça ne sent pas le poisson et qu’elle est assurée qu’il n’y a pas d’arête. En fait, la soupe « libérée » de son bouillon trop puissant est meilleure chaque soir. Un peu de poivre et de curry aide). Ce soir Emmanuel puis Kalisi, prévenu au moment où la soupe réchauffait, se sont joints à moi et nous n’avons pas vidé la marmite. Demain peut être… Emmanuel n’a pas attendu que je rentre de chez Susi (à qui j’apportais quelques petits cadeaux pour son anniversaire) et terminait son bol quand je suis montée. Il a bu un verre avec nous puis s’est dirigé, comme tous les soirs, vers l’hotel ou le filamona. Il apprécie Kalisi sans le voir jamais quand je suis en Europe. Mais bon, il est parti en disant qu’il ne rentrerait pas tard. Kalisi, lui, avait répèt de chorale à l’église pour la cérémonie de ce nouveau dimanche pour remercier des dons faits par le peuple à l’église dimanche dernier. En Aout, ils donneront à chacun des révérends en exercice… un autre bon paquet de blé…
Ce soir aussi le Fagogo vient de terminer sa chanson pour laisser la place, un peu plus loin, à un air plus actuel venant sous doute du night club… On est samedi… Mais non, ça aussi s’arrête et le fagogo reprend… puis s’arrête….
Et ca c’est quoi ce gros bruit ? Comme si quelqu’un essayait de forcer la porte just’en dessous de ma chambre… « Sarah ? C’est toi ? »… « Non quoi, tu veux qu’on descende vérifier ? »… Rien de suspect au rez de chaussée. Tout est bien fermé… Remontées au premier, je vais jeter un oeil sur le balcon qui ceinture la maison. Sarah me suit et le fagogo redémarre « c’est quand même très mélodieux » lui dis je ? Quand tout à coup du coté du lagon, nous parvient un bruit qui m’a paru venir d’un humain qui imitait le loup ou en tout en cas un bruit s’il venait d’un humain qui se voulait faire peur, un son de fond de gorge très rauque. Au 3e hoquetement, Sarah avait compris « nous voilà fixées » « euh ?? » Elle n’a pas eu besoin d’aller plus loin, le bruit qui a suivi était suffisamment précis pour que je puisse imaginer, même dans le noir, un mec ivre mort gerber dans le lagon…. C’était y’a près d’une heure. Et il est toujours à l’ouvrage… Je viens de l’entendre encore derrière notre mur, devant la maison des voisins. Coup d’œil de concierge pour entrer chez eux du coin de fenetre de ma chambre : ils mangent… enfin, le père mange avec un mec plus jeune, un fils ? la femme sert. A 23h30, bizarre… mais en tout cas, ce’st vrai que d’observer un environnement familial sans télé, c’est une image que j’ai peu vécu, peu vu… Et j’ai préféré rester sur cet instantané que sur le précédent…
Dimanche 19 mai 2007
La très bonne nouvelle de ce week end : l’imprimante sortie de sa boîte et installée hier, a immédiatement imprimer sa première page : l’horoscope de Susi pour son anniversaire…
J’espère qu’aujourd’hui elle sera toujours aussi bien lunée.
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28 / 05 / 07 - 14 : 07
Jeudi 17 mai
Sikeli est parti ce midi sur un sentiment « d’achievement ». Après notre réunion avec le personnel de l’école vivant sur place, le bouchon de béton a été posé sur la cheminée du digesteur à la tombée de la nuit hier. Pour la première fois sans doute un bateau a quitté Amatuku à la nuit.. Nous étions nous rentrées plus tôt et nous sommes un peu inquiétées de ne pas voir Sikeli à l’heure habituelle. Il revient dans 6 à 8 semaines si tout roule comme prévu. Et si Sopac maintient le cap pour le 2e digesteur comme annoncé. Le mail d’Anare du jour est dithyrambique (genre je laisserai une marque indélébile sur le peuple tuvaluen) alors j’espère qu’on finisse le 2e et qu’ils iront plus loin encore avec nous comme le laissait entendre aussi Paul, son boss dans un ce ses messages plus anciens.
L’adaptation à l’absence d’un co-locataire.va demander quelques jours. Sarah s’est mise à la lessive aujourd’hui, y compris les draps de Sikeli, tandis que je démarrais une soupe avec les restes du Traveli au congel depuis le diner improvisé avec Kalisi et son poisson… C’est aussi grace à lui qu’après 3 semaines de vie dans la maison on ose enfin utiliser la cuisinière à gaz. Il a vérifié l’installation et nous a assez rassurées pour que Sarah ait, ce soir là, osé l’allumette…. Donc, soupe sur la gazinière mais cuisine colo alofienne : tout dans l’eau bouillante ou presque… On a quand même passé le bouillon de la carcasse et de la tête de poisson bouillie… et jeté dedans les ingrédients disponibles c’est à dire patates, carottes, oignons, ail et vermicelle chinois….. Ce fut le diner le plus drole du séjour… on a bien rigolé même si on ne peut pas dire qu’a part le fromage de Léonie nous ayons festoyé…. Plutôt fishy notre soupe. Et comme on en avait fait des litres, on va tenter d’améliorer les épices (on n’a même pas de poivre, va falloir en demander à l’hotel) pour la rendre plus mangeable et inviter Emmanuel et Kalisi a la partager…
Ce soir, donc soirée seule avec Sarah, parlé de tout, de religion, de genes, de morale/d’ordre, de soupes, des choses importantes à réaliser avant son départ parmi la liste trop longue emportée dans mes bagages qui ne tient compte ni des imprévus locaux ni de mon adaptation plus difficile que d’habitude à jongler entre les affaires d’overseas et les courantes ici. Sans doute parce que nous sommes passés de projet à mise en place avec tout ce que ça signifie pour le chef des travaux.
Comment tu vas, toi ? me demande Fanny…. Bien je crois, je ne me pose pas la question et la plupart de ce que je vis me remplit de satisfaction,. Bien sur tout n’est pas totalement rose, ce qui m’interpelle le plus, toujours, c’est certaines attitudes humaines ou tuvaluennes que j’ai du mal à appréhender. Comme le frère de Taukelina, Sam… Toutes ces années si on s’était croisé on ne s’était jamais parlé, jamais présenté. Je l’ai donc abordé un soir au resto chinois…. En me présentant, quelques jours plus tard, à l’hôtel, c’était à nouveau comme si j’étais transparente. Je l’ai resalué et cette fois ci on a parlé de ce qu’il faisait (fishery). J’en ai profité pour lui demander combien de personnes pouvaient contenir les deux bateaux coréens…. Faute de pouvoir sortir pêcher, ces cadeaux empoisonnés peuvent peut être servir d’abri à un certain nombre en cas d’alerte tsunami… Discuté aussi bien sur de l’alerte et des réelles menaces. Puis de la traduction de la BD. Il s’est proposé à faire une relecture… A midi, je l’ai croisé à l’aéroport. A nouveau j’étais transparente et de toute évidence il partait pour 1 ou 2 semaines… Bizarre, non ? Quant à Taukelina, son frère, Ministre de l’Energie, et mari de notre trésorière, il est particulièrement friendly mais jamais ne nous interroge sur l’avancement de nos travaux. Alors que tout le pays le fait… enfin tout ceux que nous croisons.
Et puis ce soir, j’ai entendu un oiseau siffler une ou deux fois derrière mes fenêtres. Il y a peu d’oiseaux diurnes à Tuvalu et aucun nocturne à l’exception des coqs qui perdent un peu la crête, chamboulés par un jetlag étrange. Les coqs tuvaluens croient que le soleil va se lever à peu près tout au long de la nuit. (et du jour). Cet oiseau du soir était il un coq d’une autre espèce. Quand je suis installée au rez de chaussée dans la ligne de mire de tous ceux qui passent devant les fenêtres, malgré les rideaux trop légers, j’entends souvent des sons bizarres, sorte de bruits de bouche ou de nez, faits, me semblent ils souvent faits pour tenter d’attirer mon attention. Sans succès… enfin si, bien sûr, je remarque, mais la plupart du temps comme les opossums, j’ai tendance à geler tout mouvement pour éviter de montrer la moindre émotion. Ce soir rassurée dans ma chambre du 1er étage, je préfère n’y plus penser.
Dans la rubrique Genes, je porte souvent la jupe mauve laissée par Laure en 2004. L’idée c’était que je la donne mais je l’ai gardée et je dois dire qu’avec les sandales mauves et roses laissées par Fanny, ça le fait. Les deux me vont comme des gants, je me sens bien dedans et bien entendu, à chaque fois je pense à elles.
Dans la rubrique « trouille ». Sarah a installé tout à l’heure un cadenas sur chaque porte sans clé de la maison après que nous ayons reçu la visite pas très agréable du niais voleur de l’ile. Pas Lasalo, non, lui il est fou illuminé, celui la dont j’oublie le nom à chaque fois a sévi longtemps autour et dans la maison de la marine australienne où vivent à demeure 2 ou 3 mecs. Je l’ai envoyé péter quand il a ouvert la porte le bras tendu pour serrer la main « you’re not welcome here… Go back »… et il a fait demi tour… Contrairement à la plupart de ceux qui se baladent devant nos fênetres, lui n’allait pas au lagon. L’objectif de son déplacement c’était l’ouverture de notre porte.
Sikeli est parti ce midi sur un sentiment « d’achievement ». Après notre réunion avec le personnel de l’école vivant sur place, le bouchon de béton a été posé sur la cheminée du digesteur à la tombée de la nuit hier. Pour la première fois sans doute un bateau a quitté Amatuku à la nuit.. Nous étions nous rentrées plus tôt et nous sommes un peu inquiétées de ne pas voir Sikeli à l’heure habituelle. Il revient dans 6 à 8 semaines si tout roule comme prévu. Et si Sopac maintient le cap pour le 2e digesteur comme annoncé. Le mail d’Anare du jour est dithyrambique (genre je laisserai une marque indélébile sur le peuple tuvaluen) alors j’espère qu’on finisse le 2e et qu’ils iront plus loin encore avec nous comme le laissait entendre aussi Paul, son boss dans un ce ses messages plus anciens.
L’adaptation à l’absence d’un co-locataire.va demander quelques jours. Sarah s’est mise à la lessive aujourd’hui, y compris les draps de Sikeli, tandis que je démarrais une soupe avec les restes du Traveli au congel depuis le diner improvisé avec Kalisi et son poisson… C’est aussi grace à lui qu’après 3 semaines de vie dans la maison on ose enfin utiliser la cuisinière à gaz. Il a vérifié l’installation et nous a assez rassurées pour que Sarah ait, ce soir là, osé l’allumette…. Donc, soupe sur la gazinière mais cuisine colo alofienne : tout dans l’eau bouillante ou presque… On a quand même passé le bouillon de la carcasse et de la tête de poisson bouillie… et jeté dedans les ingrédients disponibles c’est à dire patates, carottes, oignons, ail et vermicelle chinois….. Ce fut le diner le plus drole du séjour… on a bien rigolé même si on ne peut pas dire qu’a part le fromage de Léonie nous ayons festoyé…. Plutôt fishy notre soupe. Et comme on en avait fait des litres, on va tenter d’améliorer les épices (on n’a même pas de poivre, va falloir en demander à l’hotel) pour la rendre plus mangeable et inviter Emmanuel et Kalisi a la partager…
Ce soir, donc soirée seule avec Sarah, parlé de tout, de religion, de genes, de morale/d’ordre, de soupes, des choses importantes à réaliser avant son départ parmi la liste trop longue emportée dans mes bagages qui ne tient compte ni des imprévus locaux ni de mon adaptation plus difficile que d’habitude à jongler entre les affaires d’overseas et les courantes ici. Sans doute parce que nous sommes passés de projet à mise en place avec tout ce que ça signifie pour le chef des travaux.
Comment tu vas, toi ? me demande Fanny…. Bien je crois, je ne me pose pas la question et la plupart de ce que je vis me remplit de satisfaction,. Bien sur tout n’est pas totalement rose, ce qui m’interpelle le plus, toujours, c’est certaines attitudes humaines ou tuvaluennes que j’ai du mal à appréhender. Comme le frère de Taukelina, Sam… Toutes ces années si on s’était croisé on ne s’était jamais parlé, jamais présenté. Je l’ai donc abordé un soir au resto chinois…. En me présentant, quelques jours plus tard, à l’hôtel, c’était à nouveau comme si j’étais transparente. Je l’ai resalué et cette fois ci on a parlé de ce qu’il faisait (fishery). J’en ai profité pour lui demander combien de personnes pouvaient contenir les deux bateaux coréens…. Faute de pouvoir sortir pêcher, ces cadeaux empoisonnés peuvent peut être servir d’abri à un certain nombre en cas d’alerte tsunami… Discuté aussi bien sur de l’alerte et des réelles menaces. Puis de la traduction de la BD. Il s’est proposé à faire une relecture… A midi, je l’ai croisé à l’aéroport. A nouveau j’étais transparente et de toute évidence il partait pour 1 ou 2 semaines… Bizarre, non ? Quant à Taukelina, son frère, Ministre de l’Energie, et mari de notre trésorière, il est particulièrement friendly mais jamais ne nous interroge sur l’avancement de nos travaux. Alors que tout le pays le fait… enfin tout ceux que nous croisons.
Et puis ce soir, j’ai entendu un oiseau siffler une ou deux fois derrière mes fenêtres. Il y a peu d’oiseaux diurnes à Tuvalu et aucun nocturne à l’exception des coqs qui perdent un peu la crête, chamboulés par un jetlag étrange. Les coqs tuvaluens croient que le soleil va se lever à peu près tout au long de la nuit. (et du jour). Cet oiseau du soir était il un coq d’une autre espèce. Quand je suis installée au rez de chaussée dans la ligne de mire de tous ceux qui passent devant les fenêtres, malgré les rideaux trop légers, j’entends souvent des sons bizarres, sorte de bruits de bouche ou de nez, faits, me semblent ils souvent faits pour tenter d’attirer mon attention. Sans succès… enfin si, bien sûr, je remarque, mais la plupart du temps comme les opossums, j’ai tendance à geler tout mouvement pour éviter de montrer la moindre émotion. Ce soir rassurée dans ma chambre du 1er étage, je préfère n’y plus penser.
Dans la rubrique Genes, je porte souvent la jupe mauve laissée par Laure en 2004. L’idée c’était que je la donne mais je l’ai gardée et je dois dire qu’avec les sandales mauves et roses laissées par Fanny, ça le fait. Les deux me vont comme des gants, je me sens bien dedans et bien entendu, à chaque fois je pense à elles.
Dans la rubrique « trouille ». Sarah a installé tout à l’heure un cadenas sur chaque porte sans clé de la maison après que nous ayons reçu la visite pas très agréable du niais voleur de l’ile. Pas Lasalo, non, lui il est fou illuminé, celui la dont j’oublie le nom à chaque fois a sévi longtemps autour et dans la maison de la marine australienne où vivent à demeure 2 ou 3 mecs. Je l’ai envoyé péter quand il a ouvert la porte le bras tendu pour serrer la main « you’re not welcome here… Go back »… et il a fait demi tour… Contrairement à la plupart de ceux qui se baladent devant nos fênetres, lui n’allait pas au lagon. L’objectif de son déplacement c’était l’ouverture de notre porte.
28 / 05 / 07 - 13 : 54
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Mardi 15, 11h
Réveillée ce matin vers 8h par Sarah, en plein psychodrame. Elle tenait par la main la petite Ima qui s’était à nouveau introduite dans la maison et s’essayait à passer du vernis sur ses ongles, dans son petit sac : une pièce de 20 cts, un bonbon, du vernis… Tentative de discussion, de leçon de morale puis nous l’avons laissée dehors avec l’intention de la traîner à l’école. Quelques minutes plus tard, j’ai réalisé que la moustiquaire devant une des portes du bureau était grandement éventrée… « Ima, c’est toi qui as fait ça ? » « non »… Je l’ai crue, mais 2 mn plus tard j’ai pu vérifier en la voyant passer par ce nouveau trou, qu’il lui allait comme un gant. Elle voulait récupérer son « bag », avec dedans, une de mes trousses pleine de pinces à cheveux à distribuer et quelques vernis. Dans le sac aussi, 2 petits cahiers d’école, à peine utilisés, la page de garde et une seule page de devoirs... Sur la première page, son nom : en fait « Ima ». Blabla de quelques minutes et Sarah a saisi un poignet, moi l’autre et nous l’avons tirée, jusqu’à l’école. C’était l’heure du break… Temu la directrice s’est envolée pour une semaine hier mais Tuitupe nous a aidée à localiser la classe d’Ima. Elle nous a expliqué que l’an dernier, la petite avait participé à 1 classe sur 5, qu’elle refusait de parler, qu’elle volait tout à tout le monde et que ça avait été le cas de toute la famille avant elle. J’ai demandé à Tuitupe de dire à la petite que nous sommes ses amies et qu’elle peut revenir, mais qu’elle doit frapper à la porte…. Tuitupe s’est proposée d’aller voir les parents à la fin des cours. Je suis allée lui acheter un « roti » pour le déjeuner. En revenant, une des tantes d’Ima, était assise là avec une floppée d’enfants et lui parlait. Elle l’a giflée aussi… Bien sûr ça m’a déplu car parmi les raisons de l’attitude de la petite y’a le désintérêt des parents, y’a aussi le fait que piquant à ses petites camarades régulièrement, elle s’est mise en dehors de son groupe mais évidemment on ne peut pas s’empêcher de penser qu’elle peut être une enfant battue même si les cas sont rarissimes à Tuvalu. Je crains l’effet de spirale pour la môme. La tentation est grande de l’adopter pour essayer de la remettre sur le droit chemin mais sans parler le language, ce n’est pas faisable dans le temps qu’il nous reste à passer ici cette fois. Meme si ce soir nous allons prendre notre premier cours de Tuvaluen avec Père Camillo chez Steve & Monica (dans notre ex-maison)
Réveillée ce matin vers 8h par Sarah, en plein psychodrame. Elle tenait par la main la petite Ima qui s’était à nouveau introduite dans la maison et s’essayait à passer du vernis sur ses ongles, dans son petit sac : une pièce de 20 cts, un bonbon, du vernis… Tentative de discussion, de leçon de morale puis nous l’avons laissée dehors avec l’intention de la traîner à l’école. Quelques minutes plus tard, j’ai réalisé que la moustiquaire devant une des portes du bureau était grandement éventrée… « Ima, c’est toi qui as fait ça ? » « non »… Je l’ai crue, mais 2 mn plus tard j’ai pu vérifier en la voyant passer par ce nouveau trou, qu’il lui allait comme un gant. Elle voulait récupérer son « bag », avec dedans, une de mes trousses pleine de pinces à cheveux à distribuer et quelques vernis. Dans le sac aussi, 2 petits cahiers d’école, à peine utilisés, la page de garde et une seule page de devoirs... Sur la première page, son nom : en fait « Ima ». Blabla de quelques minutes et Sarah a saisi un poignet, moi l’autre et nous l’avons tirée, jusqu’à l’école. C’était l’heure du break… Temu la directrice s’est envolée pour une semaine hier mais Tuitupe nous a aidée à localiser la classe d’Ima. Elle nous a expliqué que l’an dernier, la petite avait participé à 1 classe sur 5, qu’elle refusait de parler, qu’elle volait tout à tout le monde et que ça avait été le cas de toute la famille avant elle. J’ai demandé à Tuitupe de dire à la petite que nous sommes ses amies et qu’elle peut revenir, mais qu’elle doit frapper à la porte…. Tuitupe s’est proposée d’aller voir les parents à la fin des cours. Je suis allée lui acheter un « roti » pour le déjeuner. En revenant, une des tantes d’Ima, était assise là avec une floppée d’enfants et lui parlait. Elle l’a giflée aussi… Bien sûr ça m’a déplu car parmi les raisons de l’attitude de la petite y’a le désintérêt des parents, y’a aussi le fait que piquant à ses petites camarades régulièrement, elle s’est mise en dehors de son groupe mais évidemment on ne peut pas s’empêcher de penser qu’elle peut être une enfant battue même si les cas sont rarissimes à Tuvalu. Je crains l’effet de spirale pour la môme. La tentation est grande de l’adopter pour essayer de la remettre sur le droit chemin mais sans parler le language, ce n’est pas faisable dans le temps qu’il nous reste à passer ici cette fois. Meme si ce soir nous allons prendre notre premier cours de Tuvaluen avec Père Camillo chez Steve & Monica (dans notre ex-maison)
28 / 05 / 07 - 13 : 47
Lundi 14 mai
Ouf… lundi chomé aujourd’hui : on fête à Tuvalu l’arrivée des Missionnaires. Je ne sais pas de quelle manière sauf que personne ne travaille et que j’ai bien l’intention de profiter de cette journée de vacances nationale pour lever un peu le pied. Je pensais avoir le temps de me poser hier jour du seigneur pour tous ici et bien non…. Une urgence parisienne, expédier à Fanny des photos récentes du chantier et des ateliers pour Thalassa. Chris a envoyé ce qu’il avait jusqu’au premier atelier, là ou on ne voit qu’un trou et du monde autour, depuis Gabriel puis Sikeli ont assuré l’instantané de l’avancement des travaux, Anare et Sarah les 2 ateliers derniers. Comme je ne voyais dans aucune de ces photos, les plans qui me semblaient vraiment parlants, j’ai visionné les 3 heures tournées aux workshops et digitalisé quelques plans courts (car je n’ai pas de disque dur cette fois). Puis regardé image par image ou presque pour ressortir les quelques photos. Ca m’a pris la journée et une partie de la soirée précédente a été consacrée à sélectionner une dizaine de photos des centaines prises par l’appareil alofa.
Une bonne nouvelle du matin : la connection internet ne fonctionne pas. Après plusieurs tentatives je renonce. Après tout c’est férié. Par bonheur ça a fonctionné hier et toutes les photos ont pu être expédiées.
Malgré la fete nationale, l’avion du lundi est attendu aujourd’hui comme toutes les semaines. Dedans sans doute, notre tuyau de gaz de rechange et autres accessoires, première étagère de notre quincaillerie.
Aujourd’hui aussi, je dépose à Pua et Susi la première traduction de "A l'eau la Terre" en tuvaluen réalisée par l’école et je confirme le vol de Sikeli pour jeudi. Son petit mot du matin est affirmatif. Il est sûr de lui. Jeudi le biodigesteur sera donc terminé, il attendra que la porcherie soit elle aussi prête à recevoir les cochons d’Amatuku, ce que Ruru nous a promis pour samedi prochain. Nous étions invitées, Sarah et moi, à partager le barbeuk des ouvriers après l’atelier, mais avons préféré repartir avec les participants en proposant le même agenda samedi prochain.
Parmi les infos ou saynettes que j’ai oublié de noter ces 2 dernières semaines :
- Un matin nous avons trouvé une petite fille accroupie la tête dans les bras. En uniforme de l’école d’à côté elle faisait clairement l’école buisonnière et ne comprenait pas un mot d’anglais. Elle fut aussi muette avec notre voisin qui lui a posé les mêmes questions que nous en Tuvaluen. Après que nous nous soyons présentées « sarah… gilliane » nous avons compris qu’elle s’appelait Ema. Nous avons fermé la maison et l’avons laissée là, le voisin aussi s’en est allé vaquer à ses occupations. Quand j’ai raconté la scène à Sina, la femme d’Eti, elle m’a raconté qu’une fillette qui a l’air d’avoir 7 ans mais en a bien plus, s’est introduit dans une quarantaine de maison et pris ce qu’elle pouvait prendre. Sans doute des sous en priorité. Serait ce la même petite ? Hier encore, Emmanuel nous a raconté que son compatriote, Martin, qui vit chez Iakopo, est rentré un jour et toutes ses affaires avaient été passées en revue, par une jeune fille d’une douzaine d’années, prise en flag par le frère de Iakopo. Ici, comme nous n’avons que deux clefs pour 4, si nous fermons la porte principale, nous laissons une des portes d’en bas ouverte pour que Sikeli puisse rentrer sans encombre après ses grogs de Kava. Hier soir, l’autre porte était aussi ouverte, mais a priori rien ne semblait avoir disparu. Difficile de juger ce qui parmi nos affaires, à part le cash, peut les intéresser. Un T shirt ? les parfums c’est sur… En tout cas, je ne crois pas que mes outils professionnels, caméra, ordinateur etc puissent présenter un intérêt pour quiconque ici… Enfin, j’espère…
- Patrick, le représentant de l’UNDP de passage la semaine dernière nous a confirmé une dépêche que Chris nous avait forwardée l’an dernier : L’UN veut un bureau dans chaque pays du monde, y inclus Tuvalu… Un bureau/bureaucratie de plus, s’indigne Sarah…
- Lessive : notre machine à laver, lave (à l’eau froide) mais, antiquité, elle n’essore plus. Pourtant, à ma grande surprise (il m’en faut peu), à peine étendu au soleil, ça a séché à vue d’œil.
Enfin, parmi les infos plus fraîches, et parmi les arrivées de la semaine :
- Jens, un danois, représentant une entreprise américaine, venu, enfin, installer l’anémometre… Bizarre quand meme… Les danois sont parmi les rares producteurs d’appareils éoliens et un danois installe du matériel américain. Après un accueil abrupte à la Gilliane, « c’est stupide d’ériger un mat de 30 metres quand il y a une tour de 35 m juste à coté »… la relation est devenue tout à faire agréable.. OK son pylone n’est pas une tour et ne sera debout qu’un an….. mais quid de l’engin une fois les mesures opérées ? Il suggère que Sopac les utilise dans une autre ile du pacifique…. Il estime aussi que pour les iles lointaines, plutot que d’installer un anémomètre, il vaudrait mieux faire l’acquisition directe d’une petite éolienne, on voit, pour le meme prix, comment ça marche (fréquence et vitesse) et il y aura toujours un peu d’énergie produite… Pas idiot. Nous nous sommes faits un diner d’Européens, samedi soir : 2 autrichiens, un danois, un écossais, une anglaise et une française.
- David lui, un américain du Nord, du Canada, a voulu, dès son arrivée, bluffer son monde en expliquant qu’il était la pour installer un « media center », mais il ignorait jusqu’à l’existence de Tuvalu Media Corporation. En fait, il installe, dans le bureau de l’éducation, une camera et un ordinateur de montage, un ensemble comme il y en a déjà un chez Teu au service social et où 2 bouts de video ont été réalisés en 2 ans.
Et puis il y a aussi Bruce, un ingénieur médical, un australien plutot ouvert et Matt, le consultant pour le GEF donc, arrivé jeudi et reparti aujourd’hui.
Bruce, Jens et David sont venus à la workshop, Matt lui est allé visiter le digesteur la veille, avec l’équipe de l’environnement et Eti. Enfin, deux américains, de l’Université de Hawai, des Mormons, qui ont demandé à la famille de Tami s’ils pouvaient venir aussi. Why not. Eux ne nous ont dit ni bonjour, ni au revoir, ni merci, ni sorry alors que le 2e bateau a dû les attendre ¼ d’heure. David lui a dit « bonjour », « au revoir » et « c’était intéressant »
Bruce et Jens ont remercié à profusion et voulait participer au côut du transport.
Il faut de tout pour faire un monde !
Lundi soir, fin de trêve fériée
What a nice day ! Tout en amitié, en petits et grands imprévus venus de notre voisinage. Passé un peu de temps avec Susi et ses enfants en train de refaire le jardin. Ils étaient tous là quand je suis partie sur la mob pour ne pas rater l’arrivée de l’avion et vérifier si John avait envoyé le matériel qui avait fait défaut quelques jours à Sikeli. J’ai prévenu que je reviendrais filmer. Quand je suis rentrée, ils partaient chercher plus de terreau dans le bush… J’ai travaillé un peu en attendant le bruit du moteur du camion.. Quand j’ai sorti le nez dehors, ils étaient revenus depuis un moment. Tous les « beds » ont été faits à neuf, avec tronçon de cocotier, bourre et coque de noix de coco, sable au fond pour empêcher les racines des arbres alentour de profiter du compost avant les plantes, terre et terreau tamisé.. C’était joli à voir. Nous avons passé en revue la douzaine de variétés de radis que Kokopelli nous a gentiment envoyés. J’ai filmé un peu. Entre deux voyage entre la maison et celle de la voisine, on a démarré un feu déchets et Sarah, grande prêtresse de cette cérémonie, surveillait quand Kalisi, qui habite aussi à deux pas est venu nous faire la conversation et nous conseiller sur le feu une petite heure.
Pendant ce temps toute la petite famille de Susi goûtait de poisson cru. Susi ne veut pas manger dans l’eau comme ses enfants, alors, ils se sont installés sur les blocs de béton, une petite jetée cassée depuis la 2e guerre mondiales… Jolis scènes là aussi. Kalisi lui est allé vérifier ses filets, il en est revenu avec un beau poisson qu’il a tendu à Sarah « pour le barbecue » « Euh mais on ne sait pas faire »… Il est reparti en promettant de revenir nous le faire cuire.. Un peu plus tard, repartant sur ma mob à la recherche de je ne sais plus quoi, je l’ai revu passer avec ses filets… avec son fils… au retour de ma course, j’ai repris la caméra mais pas assez longtemps pour les voir sortir de l’eau avec le filet plein de poissons frétillant, comme il me l’a décrit plus tard, déçu que je n’ai pas vu et filmé ça….
Il est revenu avec des bourres et cosses de noix de coco et a démarré le feu. Le poisson, un traveli, (de travel parce qu’il n’est pas « sédentaire »), sans écaille ou en tout cas tellement lisse qu’on ne les sent pas. Délicieux. (depuis on a appris qu’il y a des époques de l’année ou ce poisson est poison). Nous avons fait une purée rapide aux fines herbes envoyée par Léonie et partagé des gin tonic. Il est parti vers 9h, moi aussi pour aller au café internet vérifier s’il n’y avait rien d’urgent venant de Fanny qui entamait, elle, son lundi à Paris. Un tas de pièces attachées que j’ai pas pu télécharger ou plutot que ça ne servait à rien de télécharger puisque l’ordi ne reconnaissait pas ma clé et la moitié des touches ne fonctionnaient pas, m’interdisant toute expédition de messages.
Voulant rester dans l’esprit de la journée, en rentrant, discuté un coup avec Sarah et Emmanuel. Demain, on arrête de fumer. J’allais écrire théoriquement tellement j’y crois pas mais comme l’écrire c’est déjà influencer, je voulais au moins donner l’impression d’y croire. J’y crois.
...
Ouf… lundi chomé aujourd’hui : on fête à Tuvalu l’arrivée des Missionnaires. Je ne sais pas de quelle manière sauf que personne ne travaille et que j’ai bien l’intention de profiter de cette journée de vacances nationale pour lever un peu le pied. Je pensais avoir le temps de me poser hier jour du seigneur pour tous ici et bien non…. Une urgence parisienne, expédier à Fanny des photos récentes du chantier et des ateliers pour Thalassa. Chris a envoyé ce qu’il avait jusqu’au premier atelier, là ou on ne voit qu’un trou et du monde autour, depuis Gabriel puis Sikeli ont assuré l’instantané de l’avancement des travaux, Anare et Sarah les 2 ateliers derniers. Comme je ne voyais dans aucune de ces photos, les plans qui me semblaient vraiment parlants, j’ai visionné les 3 heures tournées aux workshops et digitalisé quelques plans courts (car je n’ai pas de disque dur cette fois). Puis regardé image par image ou presque pour ressortir les quelques photos. Ca m’a pris la journée et une partie de la soirée précédente a été consacrée à sélectionner une dizaine de photos des centaines prises par l’appareil alofa.
Une bonne nouvelle du matin : la connection internet ne fonctionne pas. Après plusieurs tentatives je renonce. Après tout c’est férié. Par bonheur ça a fonctionné hier et toutes les photos ont pu être expédiées.
Malgré la fete nationale, l’avion du lundi est attendu aujourd’hui comme toutes les semaines. Dedans sans doute, notre tuyau de gaz de rechange et autres accessoires, première étagère de notre quincaillerie.
Aujourd’hui aussi, je dépose à Pua et Susi la première traduction de "A l'eau la Terre" en tuvaluen réalisée par l’école et je confirme le vol de Sikeli pour jeudi. Son petit mot du matin est affirmatif. Il est sûr de lui. Jeudi le biodigesteur sera donc terminé, il attendra que la porcherie soit elle aussi prête à recevoir les cochons d’Amatuku, ce que Ruru nous a promis pour samedi prochain. Nous étions invitées, Sarah et moi, à partager le barbeuk des ouvriers après l’atelier, mais avons préféré repartir avec les participants en proposant le même agenda samedi prochain.
Parmi les infos ou saynettes que j’ai oublié de noter ces 2 dernières semaines :
- Un matin nous avons trouvé une petite fille accroupie la tête dans les bras. En uniforme de l’école d’à côté elle faisait clairement l’école buisonnière et ne comprenait pas un mot d’anglais. Elle fut aussi muette avec notre voisin qui lui a posé les mêmes questions que nous en Tuvaluen. Après que nous nous soyons présentées « sarah… gilliane » nous avons compris qu’elle s’appelait Ema. Nous avons fermé la maison et l’avons laissée là, le voisin aussi s’en est allé vaquer à ses occupations. Quand j’ai raconté la scène à Sina, la femme d’Eti, elle m’a raconté qu’une fillette qui a l’air d’avoir 7 ans mais en a bien plus, s’est introduit dans une quarantaine de maison et pris ce qu’elle pouvait prendre. Sans doute des sous en priorité. Serait ce la même petite ? Hier encore, Emmanuel nous a raconté que son compatriote, Martin, qui vit chez Iakopo, est rentré un jour et toutes ses affaires avaient été passées en revue, par une jeune fille d’une douzaine d’années, prise en flag par le frère de Iakopo. Ici, comme nous n’avons que deux clefs pour 4, si nous fermons la porte principale, nous laissons une des portes d’en bas ouverte pour que Sikeli puisse rentrer sans encombre après ses grogs de Kava. Hier soir, l’autre porte était aussi ouverte, mais a priori rien ne semblait avoir disparu. Difficile de juger ce qui parmi nos affaires, à part le cash, peut les intéresser. Un T shirt ? les parfums c’est sur… En tout cas, je ne crois pas que mes outils professionnels, caméra, ordinateur etc puissent présenter un intérêt pour quiconque ici… Enfin, j’espère…
- Patrick, le représentant de l’UNDP de passage la semaine dernière nous a confirmé une dépêche que Chris nous avait forwardée l’an dernier : L’UN veut un bureau dans chaque pays du monde, y inclus Tuvalu… Un bureau/bureaucratie de plus, s’indigne Sarah…
- Lessive : notre machine à laver, lave (à l’eau froide) mais, antiquité, elle n’essore plus. Pourtant, à ma grande surprise (il m’en faut peu), à peine étendu au soleil, ça a séché à vue d’œil.
Enfin, parmi les infos plus fraîches, et parmi les arrivées de la semaine :
- Jens, un danois, représentant une entreprise américaine, venu, enfin, installer l’anémometre… Bizarre quand meme… Les danois sont parmi les rares producteurs d’appareils éoliens et un danois installe du matériel américain. Après un accueil abrupte à la Gilliane, « c’est stupide d’ériger un mat de 30 metres quand il y a une tour de 35 m juste à coté »… la relation est devenue tout à faire agréable.. OK son pylone n’est pas une tour et ne sera debout qu’un an….. mais quid de l’engin une fois les mesures opérées ? Il suggère que Sopac les utilise dans une autre ile du pacifique…. Il estime aussi que pour les iles lointaines, plutot que d’installer un anémomètre, il vaudrait mieux faire l’acquisition directe d’une petite éolienne, on voit, pour le meme prix, comment ça marche (fréquence et vitesse) et il y aura toujours un peu d’énergie produite… Pas idiot. Nous nous sommes faits un diner d’Européens, samedi soir : 2 autrichiens, un danois, un écossais, une anglaise et une française.
- David lui, un américain du Nord, du Canada, a voulu, dès son arrivée, bluffer son monde en expliquant qu’il était la pour installer un « media center », mais il ignorait jusqu’à l’existence de Tuvalu Media Corporation. En fait, il installe, dans le bureau de l’éducation, une camera et un ordinateur de montage, un ensemble comme il y en a déjà un chez Teu au service social et où 2 bouts de video ont été réalisés en 2 ans.
Et puis il y a aussi Bruce, un ingénieur médical, un australien plutot ouvert et Matt, le consultant pour le GEF donc, arrivé jeudi et reparti aujourd’hui.
Bruce, Jens et David sont venus à la workshop, Matt lui est allé visiter le digesteur la veille, avec l’équipe de l’environnement et Eti. Enfin, deux américains, de l’Université de Hawai, des Mormons, qui ont demandé à la famille de Tami s’ils pouvaient venir aussi. Why not. Eux ne nous ont dit ni bonjour, ni au revoir, ni merci, ni sorry alors que le 2e bateau a dû les attendre ¼ d’heure. David lui a dit « bonjour », « au revoir » et « c’était intéressant »
Bruce et Jens ont remercié à profusion et voulait participer au côut du transport.
Il faut de tout pour faire un monde !
Lundi soir, fin de trêve fériée
What a nice day ! Tout en amitié, en petits et grands imprévus venus de notre voisinage. Passé un peu de temps avec Susi et ses enfants en train de refaire le jardin. Ils étaient tous là quand je suis partie sur la mob pour ne pas rater l’arrivée de l’avion et vérifier si John avait envoyé le matériel qui avait fait défaut quelques jours à Sikeli. J’ai prévenu que je reviendrais filmer. Quand je suis rentrée, ils partaient chercher plus de terreau dans le bush… J’ai travaillé un peu en attendant le bruit du moteur du camion.. Quand j’ai sorti le nez dehors, ils étaient revenus depuis un moment. Tous les « beds » ont été faits à neuf, avec tronçon de cocotier, bourre et coque de noix de coco, sable au fond pour empêcher les racines des arbres alentour de profiter du compost avant les plantes, terre et terreau tamisé.. C’était joli à voir. Nous avons passé en revue la douzaine de variétés de radis que Kokopelli nous a gentiment envoyés. J’ai filmé un peu. Entre deux voyage entre la maison et celle de la voisine, on a démarré un feu déchets et Sarah, grande prêtresse de cette cérémonie, surveillait quand Kalisi, qui habite aussi à deux pas est venu nous faire la conversation et nous conseiller sur le feu une petite heure.
Pendant ce temps toute la petite famille de Susi goûtait de poisson cru. Susi ne veut pas manger dans l’eau comme ses enfants, alors, ils se sont installés sur les blocs de béton, une petite jetée cassée depuis la 2e guerre mondiales… Jolis scènes là aussi. Kalisi lui est allé vérifier ses filets, il en est revenu avec un beau poisson qu’il a tendu à Sarah « pour le barbecue » « Euh mais on ne sait pas faire »… Il est reparti en promettant de revenir nous le faire cuire.. Un peu plus tard, repartant sur ma mob à la recherche de je ne sais plus quoi, je l’ai revu passer avec ses filets… avec son fils… au retour de ma course, j’ai repris la caméra mais pas assez longtemps pour les voir sortir de l’eau avec le filet plein de poissons frétillant, comme il me l’a décrit plus tard, déçu que je n’ai pas vu et filmé ça….
Il est revenu avec des bourres et cosses de noix de coco et a démarré le feu. Le poisson, un traveli, (de travel parce qu’il n’est pas « sédentaire »), sans écaille ou en tout cas tellement lisse qu’on ne les sent pas. Délicieux. (depuis on a appris qu’il y a des époques de l’année ou ce poisson est poison). Nous avons fait une purée rapide aux fines herbes envoyée par Léonie et partagé des gin tonic. Il est parti vers 9h, moi aussi pour aller au café internet vérifier s’il n’y avait rien d’urgent venant de Fanny qui entamait, elle, son lundi à Paris. Un tas de pièces attachées que j’ai pas pu télécharger ou plutot que ça ne servait à rien de télécharger puisque l’ordi ne reconnaissait pas ma clé et la moitié des touches ne fonctionnaient pas, m’interdisant toute expédition de messages.
Voulant rester dans l’esprit de la journée, en rentrant, discuté un coup avec Sarah et Emmanuel. Demain, on arrête de fumer. J’allais écrire théoriquement tellement j’y crois pas mais comme l’écrire c’est déjà influencer, je voulais au moins donner l’impression d’y croire. J’y crois.
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28 / 05 / 07 - 13 : 46
1 commentaire ( ( 2974 vues ) )
Samedi Midi
6 nouvelles inscriptions en retard débarquent à la maison ce matin. Je me retrouve dans le meme état d’incertitude qu’il y a 10 jours. Nous sommes quasiment au nombre limite pour le bateau de 35 personnes surtout si on compte les 2 marins… Tablant sur les abstentions de dernière minute mais aussi sur quelques imprévus comme la dernière fois, je coince un peu. Heureusement aujourd’hui, le problème sera plus facilement réglable puisqu’hier soir Sina, la femme d’Eti, en me donnant la liste déposée à Alpha d’une dizaine de noms m’a mise à l’aise : si tu as trop de monde, Eti en emmène. Je viens de l’appeler pour m’assurer que c’était toujours bien le cas et aussi pour lui souffler de parler de notre centre à la réunion qui s’ouvre maintenant des femmes de Vaitupu, présidée par une dame qui ne semble pas du tout nous apprécier. Sina, elle, est la trésorière.
Décidé d’utiliser l’heure de voyage a une pré-workshop pour briefer les nouveaux arrivants, principalement des jeunes de l’USP, sur le why and how et où nous en sommes, et ce qu’ils vont voir.
Samedi Minuit
Joué les madame Loyale, improvisant au fil de l’après midi, d’abord, dans le bateau nous avons un peu fait l’historique de l’affaire et replacé le biogaz dans la globalité du projet et de l’enjeu. Arrivés à Amatuku j’ai d’abord voulu faire entendre, en tuvaluen, ce qu’une des femmes qui avaient assisté à l’ensemble des ateliers avait à dire. Kapuafe du département de l’énergie m’ayant dit qu’il y avait peu à rajouter que ça semblait bien compris, mais qu’il fallait parler de la porcherie. Sikeli s’en est occupé et a expliqué, schéma sur tableau à l’appui, comment fonctionnait l’ensemble dont la cuve principale enfouie sous la terre et le sable. Vavao, le responsable de la gestion des déchets à Funafuti, m'a expliqué pourquoi la porcherie modèle et le biodigesteur installés par l’Australie en 2002 n'ont jamais fonctionné : il fonctionne à l’eau salée qui bien sur détruit les bactéries, ce qui empêche toute production de biogas... La discussion s’est ensuite enclenchée, avec une conclusion de Sarah, une autre de Kapuafe en tuvaluen et en final j’ai raconté l’anecdote du tuyau introuvable à Tuvalu, et la coincidence de trouver le même dans l’atelier de notre malade, leur rappelant qu’il leur faudra bien vérifier la liste de matériaux et accessoires nécessaires qu’on leur fournira le moment venu avec le guide/mode d’emploi, avant d’entamer leurs chantiers.
TMTI avait mis d’office 2 bateaux et ça nous a permis d’embarquer les premières arrivées sur le plus petit bateau, le plus rapide…
6 nouvelles inscriptions en retard débarquent à la maison ce matin. Je me retrouve dans le meme état d’incertitude qu’il y a 10 jours. Nous sommes quasiment au nombre limite pour le bateau de 35 personnes surtout si on compte les 2 marins… Tablant sur les abstentions de dernière minute mais aussi sur quelques imprévus comme la dernière fois, je coince un peu. Heureusement aujourd’hui, le problème sera plus facilement réglable puisqu’hier soir Sina, la femme d’Eti, en me donnant la liste déposée à Alpha d’une dizaine de noms m’a mise à l’aise : si tu as trop de monde, Eti en emmène. Je viens de l’appeler pour m’assurer que c’était toujours bien le cas et aussi pour lui souffler de parler de notre centre à la réunion qui s’ouvre maintenant des femmes de Vaitupu, présidée par une dame qui ne semble pas du tout nous apprécier. Sina, elle, est la trésorière.
Décidé d’utiliser l’heure de voyage a une pré-workshop pour briefer les nouveaux arrivants, principalement des jeunes de l’USP, sur le why and how et où nous en sommes, et ce qu’ils vont voir.
Samedi Minuit
Joué les madame Loyale, improvisant au fil de l’après midi, d’abord, dans le bateau nous avons un peu fait l’historique de l’affaire et replacé le biogaz dans la globalité du projet et de l’enjeu. Arrivés à Amatuku j’ai d’abord voulu faire entendre, en tuvaluen, ce qu’une des femmes qui avaient assisté à l’ensemble des ateliers avait à dire. Kapuafe du département de l’énergie m’ayant dit qu’il y avait peu à rajouter que ça semblait bien compris, mais qu’il fallait parler de la porcherie. Sikeli s’en est occupé et a expliqué, schéma sur tableau à l’appui, comment fonctionnait l’ensemble dont la cuve principale enfouie sous la terre et le sable. Vavao, le responsable de la gestion des déchets à Funafuti, m'a expliqué pourquoi la porcherie modèle et le biodigesteur installés par l’Australie en 2002 n'ont jamais fonctionné : il fonctionne à l’eau salée qui bien sur détruit les bactéries, ce qui empêche toute production de biogas... La discussion s’est ensuite enclenchée, avec une conclusion de Sarah, une autre de Kapuafe en tuvaluen et en final j’ai raconté l’anecdote du tuyau introuvable à Tuvalu, et la coincidence de trouver le même dans l’atelier de notre malade, leur rappelant qu’il leur faudra bien vérifier la liste de matériaux et accessoires nécessaires qu’on leur fournira le moment venu avec le guide/mode d’emploi, avant d’entamer leurs chantiers.
TMTI avait mis d’office 2 bateaux et ça nous a permis d’embarquer les premières arrivées sur le plus petit bateau, le plus rapide…
28 / 05 / 07 - 13 : 41
Vendredi 11 Mai, 22h30
Après un diner à l’hotel avec le technicien danois venu installer l’anémomètre, un consultant indépendant du GEF qui vient trouver quoi financer, Enate et Kilifi de l’environnement, Bruce, un ingénieur médical, Emmanuel et Lasalo qui est venu nous rejoindre et que les gros bras de l’hotel voulait mettre dehors.
Après aussi avoir déchargé les photos du jour prises par Sikeli sur l’évolution de la construction. Vidé un peu de la mémoire pour lui permettre d’en prendre quelques unes demain matin avant de le passer à Sarah pour assurer qq photos sur la workshop. Demain un bateau plein de jeunes. Un atelier-récap.à préparer un peu plus que les deux précédents. Cette fois aussi théoriquement Molipi du Département de l’Energie traduira Sikeli que peu comprennent, moi la première.
Un petit coup de blues entendant au twist de l’hotel, Sacrifice d’Elton John. Eu envie de l’écouter home. Je l’ai dans ITunes. Et me voilà installée sur mon lit à écouter mes tunes nostalgiques, tear-jorkers. Right now « stand by me ».
Ces derniers jours furent… je ne trouve pas l’adjectif idoine… comiques… de plus en plus l’impression de vivre un film burlesque, une drôle d’équipe, une situation peu banale, et des spécificités tellement particulières qu’à moins de vivre à Tuvalu ou d’en être imprégnés comme nous le sommes Sarah et moi, personne ne peut faire quoi que ce soit qui fonctionne.
Depuis le début, Sikeli est assuré qu’il peut trouver à peu près tout à Tuvalu… et n’entend pas nos explications. Ce n’est pas qu’il n’y a rien à Tuvalu mais il y a peu et si on trouve des joints et des T et des tuyaux en PVC, des tuyauteries de gaz dans un pays qui fonctionne aux bouteilles de propane et au kerozène, c’est impossible…
Jusqu’à présent ça n’a pas eu de conséquences car les longues listes de matériel avaient été élaborées avec précision. Les choses ont commencé à se gâter il y a une dizaine de jours quand Sikeli s’est aperçu qu’il lui manquait la boite d’accessoires. Restée à Fidji ou là quelque part... Le Hic c’est que l’apprenti qui pouvait savoir était hospitalisé….
J’étais prête depuis 10 jours à dégainer un bon de commande pour remplacer ce qui risquait de manquer et qui ne coutait pas la peau des…, mais Sikeli me demandait d’attendre la sortie de l'hopital d'Utala… Une semaine plus tard, il était sorti mais Sikeli ne lui avait toujours pas posé la question et le problème n'est devenu une urgence que ce soir... Ils ne pouvaient plus avancer…
Pendant que Sikeli appelait les fournisseurs à Fidji pour vérifier que le matériel commandé était bien parti, j'ai.enfourché la mob pour aller rendre visite à Utala qui m’a sans aucun problème expliqué ou se trouvait la boite d'accessoires…
A partir du lendemain, l'achat à Fidji d'un autre ustensile manquant, un tuyau!, a pris des allures de production internationale : une soixantaine d’heures cumulées pour tenter de trouver un substitut à un tuyau galva effilé qui n'était pas aux normes. Un mail SOS a John a Fidji le mercredi soir pour qu’il nous trouve le bon tuyau galvanisé et quelques autres tubes, comme celui qui alimente un bruleur/réchaud. Ici on trouve surtout des trucs genre tuyau d’arrosage que des éléments destiné au transport du gaz… John a répondu par deux pages de questions auxquelles nous avons répondu à six mains pour être le plus clair possible j'ai commencé avant de passer le clavier à Sarah et Sikeli… Pendant ce temps, je parcourais la ville, tout comme ETI a la recherche d’un endroit qui pouvait effiler le bout de tuyau que nous avions.. Sans succès..
Sarah a ensuite échangé plusieurs coups de fil avec John en direct live d'une quincaillerie à Fidji… toujours pour être certains….
Et ce soir, quand j’ai demandé à Sikeli » did you have a good day », il m’a répondu « oui, parfait, Utala est passé aujourd’hui et, dans son atelier, on a trouvé exactement le tuyau qu'on cherchait »… Le seul de l’ile se trouvait à portée de mains pendant tout ce temps… On aura juste perdu 3 jours d’avancée des travaux et 60 heures cumulées pour nous autres. C’est ça Tuvalu !
Difficile pour Sikeli donc de croire aujourd’hui encore qu’on ne trouve pas tout à Tuvalu… Il a bien failli aussi se retrouver un peu short en clips et autres traits d'unions… Tout ca arrive en double par l’avion de lundi… qu'il ne pourra pas prendre. Son départ est reporté au moins jusqu'au 16.. Il est arrivé le 9, il avait dès l’origbine du projet annoncé un mois de boulot…Certes Soopac avait essayé de resserrer les délais mais finalement si l’on tient compte des petits retard accumulés (la pluie, la marée, les bateaux en retard, les ateliers, les visites diverses et la quasi immobilisation de ces derniers jours autour d’un tuyau de gaz), il est dans les temps…
La très bonne nouvelle de la journée, alors que Sarah s’apprêtait à appeler John, 2 jeunes institutrices sont venues nous déposer la traduction de la bande dessinée. J’ai été bleuffée par la mise en page. Quand je leur avais expliqué qu’il fallait découper par page pour que nous puissions nous y retrouver. Et bien, elles ont redessiné les pages avec les emplacements des bulles… Ces prochains jours, je donnerai ce draft à un traducteur plus professionnel et à la famille de Susi composée de jeunes.
fetaui
Après un diner à l’hotel avec le technicien danois venu installer l’anémomètre, un consultant indépendant du GEF qui vient trouver quoi financer, Enate et Kilifi de l’environnement, Bruce, un ingénieur médical, Emmanuel et Lasalo qui est venu nous rejoindre et que les gros bras de l’hotel voulait mettre dehors.
Après aussi avoir déchargé les photos du jour prises par Sikeli sur l’évolution de la construction. Vidé un peu de la mémoire pour lui permettre d’en prendre quelques unes demain matin avant de le passer à Sarah pour assurer qq photos sur la workshop. Demain un bateau plein de jeunes. Un atelier-récap.à préparer un peu plus que les deux précédents. Cette fois aussi théoriquement Molipi du Département de l’Energie traduira Sikeli que peu comprennent, moi la première.
Un petit coup de blues entendant au twist de l’hotel, Sacrifice d’Elton John. Eu envie de l’écouter home. Je l’ai dans ITunes. Et me voilà installée sur mon lit à écouter mes tunes nostalgiques, tear-jorkers. Right now « stand by me ».
Ces derniers jours furent… je ne trouve pas l’adjectif idoine… comiques… de plus en plus l’impression de vivre un film burlesque, une drôle d’équipe, une situation peu banale, et des spécificités tellement particulières qu’à moins de vivre à Tuvalu ou d’en être imprégnés comme nous le sommes Sarah et moi, personne ne peut faire quoi que ce soit qui fonctionne.
Depuis le début, Sikeli est assuré qu’il peut trouver à peu près tout à Tuvalu… et n’entend pas nos explications. Ce n’est pas qu’il n’y a rien à Tuvalu mais il y a peu et si on trouve des joints et des T et des tuyaux en PVC, des tuyauteries de gaz dans un pays qui fonctionne aux bouteilles de propane et au kerozène, c’est impossible…
Jusqu’à présent ça n’a pas eu de conséquences car les longues listes de matériel avaient été élaborées avec précision. Les choses ont commencé à se gâter il y a une dizaine de jours quand Sikeli s’est aperçu qu’il lui manquait la boite d’accessoires. Restée à Fidji ou là quelque part... Le Hic c’est que l’apprenti qui pouvait savoir était hospitalisé….
J’étais prête depuis 10 jours à dégainer un bon de commande pour remplacer ce qui risquait de manquer et qui ne coutait pas la peau des…, mais Sikeli me demandait d’attendre la sortie de l'hopital d'Utala… Une semaine plus tard, il était sorti mais Sikeli ne lui avait toujours pas posé la question et le problème n'est devenu une urgence que ce soir... Ils ne pouvaient plus avancer…
Pendant que Sikeli appelait les fournisseurs à Fidji pour vérifier que le matériel commandé était bien parti, j'ai.enfourché la mob pour aller rendre visite à Utala qui m’a sans aucun problème expliqué ou se trouvait la boite d'accessoires…
A partir du lendemain, l'achat à Fidji d'un autre ustensile manquant, un tuyau!, a pris des allures de production internationale : une soixantaine d’heures cumulées pour tenter de trouver un substitut à un tuyau galva effilé qui n'était pas aux normes. Un mail SOS a John a Fidji le mercredi soir pour qu’il nous trouve le bon tuyau galvanisé et quelques autres tubes, comme celui qui alimente un bruleur/réchaud. Ici on trouve surtout des trucs genre tuyau d’arrosage que des éléments destiné au transport du gaz… John a répondu par deux pages de questions auxquelles nous avons répondu à six mains pour être le plus clair possible j'ai commencé avant de passer le clavier à Sarah et Sikeli… Pendant ce temps, je parcourais la ville, tout comme ETI a la recherche d’un endroit qui pouvait effiler le bout de tuyau que nous avions.. Sans succès..
Sarah a ensuite échangé plusieurs coups de fil avec John en direct live d'une quincaillerie à Fidji… toujours pour être certains….
Et ce soir, quand j’ai demandé à Sikeli » did you have a good day », il m’a répondu « oui, parfait, Utala est passé aujourd’hui et, dans son atelier, on a trouvé exactement le tuyau qu'on cherchait »… Le seul de l’ile se trouvait à portée de mains pendant tout ce temps… On aura juste perdu 3 jours d’avancée des travaux et 60 heures cumulées pour nous autres. C’est ça Tuvalu !
Difficile pour Sikeli donc de croire aujourd’hui encore qu’on ne trouve pas tout à Tuvalu… Il a bien failli aussi se retrouver un peu short en clips et autres traits d'unions… Tout ca arrive en double par l’avion de lundi… qu'il ne pourra pas prendre. Son départ est reporté au moins jusqu'au 16.. Il est arrivé le 9, il avait dès l’origbine du projet annoncé un mois de boulot…Certes Soopac avait essayé de resserrer les délais mais finalement si l’on tient compte des petits retard accumulés (la pluie, la marée, les bateaux en retard, les ateliers, les visites diverses et la quasi immobilisation de ces derniers jours autour d’un tuyau de gaz), il est dans les temps…
La très bonne nouvelle de la journée, alors que Sarah s’apprêtait à appeler John, 2 jeunes institutrices sont venues nous déposer la traduction de la bande dessinée. J’ai été bleuffée par la mise en page. Quand je leur avais expliqué qu’il fallait découper par page pour que nous puissions nous y retrouver. Et bien, elles ont redessiné les pages avec les emplacements des bulles… Ces prochains jours, je donnerai ce draft à un traducteur plus professionnel et à la famille de Susi composée de jeunes.
fetaui
28 / 05 / 07 - 13 : 38
Lundi 7 mai
La femme de ménage avait besoin de quelques conseils en matière d’environnement… Elle balayait, comme toutes les femmes, à Tuvalu pour faire un tas de feuilles qu’elles jètent sur un tas d’ordures, au lieu de les déposer aux pieds des arbres parce que c’est bon pour le sol… J’ai eu du mal à lui faire comprendre je crois.. qu’il suffit de ramasser ce qui n’est pas organique. Elle parlait peu anglais.. et moi pas encore tuvaluen, ça a dû jouer..
Ressorti et préparé des graines pour le bateau en partance de Tuvalu à déposer au ministère de l’éducation… fait un saut à Tuvalu Media pour booker rapide une interview de Sarah, annonçant notre intention de faire la prochaine workshop, exceptionnellement, un samedi pour permettre à tous ceux qui travaillent la semaine d’y participer. 2 autres annonces suivront mercredi et jeudi. Déposé un des 2 dvd pour la communauté de Vaitupu. L’autre, je suis obligée d’en faire faire des copies comme une poignée d’autres de nos montages, pour lesquels j’avais mal estimé le nombre à donner. Gaby elle a gravé 3 copies du master « anniversaire glg-Gaby Tuvalu Tour ». Sarah aura le sien, comme elle a maintenant l’entière collection ou presque de nos mini films.
Quoi d’autre ? récupéré ma centaine de mails sur AOL et photocopié la feuille d’heures/reçu salaires des ouvriers d’Amatuku chez Alpha. Une occasion pour la bise quotidienne à Sina à dont j’ai promis sur le chemin du retour d’embrasser la fille, Dinah, partie accoucher de jumeaux à Fidji.
Ce soir, visite inattendue à 22h, alors que nous discutions au 1er étage… La porte d’entrée était laissé ouverte pour permettre à Sikeli, le premier levé, le dernier rentré, d’avoir accès. Nous n’avons que deux jeux de clés pour 4. Et à Tuvalu, impossible de faire des copies.. Bref, Emmanuel avait fermé la porte qui mène à l’étage et quelqu’un y frappait… Un des jeunes de la Croix Rouge pour nous déposer 3 invitations pour la soirée de demain…. C’est la deuxième fois qu’on nous livre une invitation à domicile depuis 10 jours qu’on a emménagé. La première c’était pour les remises des Prix à TMTI, le lendemain de notre installation dans la maison…
Demain, rendez vous avec l’école pour avancer la traduction tuvaluenne, puis déjeuner avec Annie de Tango, je dois aussi finaliser le deal pour la mob, voir le Kaupule pour comprendre un peu mieux le ramassage des déchets et signaler le tas d’ordures qui s’accumule près du lagon, à coté de la maison. Je compte aussi voir Susi pour lui parler du même problème, à nous deux on va bien réussir à faire quelque chose.. A 18h, c’est soirée Croix Rouge. J’espère avoir le temps de travailler un peu à la maison l’après midi..
Mardi 8 Mai 17h
Bonne journée qui a démarré (faut pas que je m’y habitue) comme les précédentes sur une bonne nouvelle. Alors que je pensais que l’école n’avait pas démarré la traduction, attendant le paiement envisagé de 200 dollars pour les 5 profs impliqués. Non seulement le travail est commencé mais ce soir, il sera transcrit sur word et demain je pourrai le remettre à Pue et Susi et ses enfants pour test et relectures.
L’excellente 2e nouvelle, c’est le mail d’Anare de la Sopac qui a trouvé un moyen pour me rembourser d’une partie du voyage impromptu de Sikeli l’an dernier.
Le 8 mai s’annonce prometteur !
La femme de ménage avait besoin de quelques conseils en matière d’environnement… Elle balayait, comme toutes les femmes, à Tuvalu pour faire un tas de feuilles qu’elles jètent sur un tas d’ordures, au lieu de les déposer aux pieds des arbres parce que c’est bon pour le sol… J’ai eu du mal à lui faire comprendre je crois.. qu’il suffit de ramasser ce qui n’est pas organique. Elle parlait peu anglais.. et moi pas encore tuvaluen, ça a dû jouer..
Ressorti et préparé des graines pour le bateau en partance de Tuvalu à déposer au ministère de l’éducation… fait un saut à Tuvalu Media pour booker rapide une interview de Sarah, annonçant notre intention de faire la prochaine workshop, exceptionnellement, un samedi pour permettre à tous ceux qui travaillent la semaine d’y participer. 2 autres annonces suivront mercredi et jeudi. Déposé un des 2 dvd pour la communauté de Vaitupu. L’autre, je suis obligée d’en faire faire des copies comme une poignée d’autres de nos montages, pour lesquels j’avais mal estimé le nombre à donner. Gaby elle a gravé 3 copies du master « anniversaire glg-Gaby Tuvalu Tour ». Sarah aura le sien, comme elle a maintenant l’entière collection ou presque de nos mini films.
Quoi d’autre ? récupéré ma centaine de mails sur AOL et photocopié la feuille d’heures/reçu salaires des ouvriers d’Amatuku chez Alpha. Une occasion pour la bise quotidienne à Sina à dont j’ai promis sur le chemin du retour d’embrasser la fille, Dinah, partie accoucher de jumeaux à Fidji.
Ce soir, visite inattendue à 22h, alors que nous discutions au 1er étage… La porte d’entrée était laissé ouverte pour permettre à Sikeli, le premier levé, le dernier rentré, d’avoir accès. Nous n’avons que deux jeux de clés pour 4. Et à Tuvalu, impossible de faire des copies.. Bref, Emmanuel avait fermé la porte qui mène à l’étage et quelqu’un y frappait… Un des jeunes de la Croix Rouge pour nous déposer 3 invitations pour la soirée de demain…. C’est la deuxième fois qu’on nous livre une invitation à domicile depuis 10 jours qu’on a emménagé. La première c’était pour les remises des Prix à TMTI, le lendemain de notre installation dans la maison…
Demain, rendez vous avec l’école pour avancer la traduction tuvaluenne, puis déjeuner avec Annie de Tango, je dois aussi finaliser le deal pour la mob, voir le Kaupule pour comprendre un peu mieux le ramassage des déchets et signaler le tas d’ordures qui s’accumule près du lagon, à coté de la maison. Je compte aussi voir Susi pour lui parler du même problème, à nous deux on va bien réussir à faire quelque chose.. A 18h, c’est soirée Croix Rouge. J’espère avoir le temps de travailler un peu à la maison l’après midi..
Mardi 8 Mai 17h
Bonne journée qui a démarré (faut pas que je m’y habitue) comme les précédentes sur une bonne nouvelle. Alors que je pensais que l’école n’avait pas démarré la traduction, attendant le paiement envisagé de 200 dollars pour les 5 profs impliqués. Non seulement le travail est commencé mais ce soir, il sera transcrit sur word et demain je pourrai le remettre à Pue et Susi et ses enfants pour test et relectures.
L’excellente 2e nouvelle, c’est le mail d’Anare de la Sopac qui a trouvé un moyen pour me rembourser d’une partie du voyage impromptu de Sikeli l’an dernier.
Le 8 mai s’annonce prometteur !
28 / 05 / 07 - 13 : 34
Dimanche 6 mai
Elections en France où je regrette de ne pas participer autrement que mon bulletin glissé dans l’urne par Linda…. Heureusement, y’a des compensations, ici, à ce manque…..
Dimanche matin enfin…. Un vrai petit déjeuner sur la terrasse abritée du soleil déjà brulant dans le petit coin d’ombre qui ne sera plus dans quelques minutes…
Comme dimanche dernier, j’ai un peu l’impression de « Peeping out » dans la grande salle d’ablution de mes voisins. Je vois aussi ainsi, normal, ceux qui ne vont pas à la messe.
Les bruits familiers de la maison : En semaine : les bateaux qui partent et qui rentrent, ceux qui passent, les enfants dans le lagon, particulièrement au coucher du soleil, quelquefois les video d’a coté et le soir, la musique toujours, celle du fagogo aux tunes plus actuels de la boite de nuit pourtant éloignée, en passant par les répétitions de fatele ici ou la… Les cloches annonçant les prières du matin (celles la je ne les entends même plus) et du soir, plusieurs dizaines de coups… Ce dimanche matin, posée sur la terrasse de notre maison de la péninsule entourée du lagon pour mon premier vrai dimanche où j’ai bien l’intention de faire en sorte que l’heure n’ait pas d’importance, j’ai arrêté de compter à 200 coups… Pour sûr, Sikeli à qui j’avais dit avoir entendu 122 coups la semaine dernière, n’aura pas été en retard à la messe … Après, les chorales harmonieuses ont cédé la place à une sérénité bien dominicale.
Discussions quotidiennes avec Sikeli depuis qu’il partage notre espace. Le chantier bien sûr mais aussi sur ces ressentis de la vie tuvaluenne, sur sa vie a Fidji. Il a été horrifié hier en voyant, pour la première fois, un petit garçon attraper un poisson et le manger cru en commençant par la tête. A Fidji, pas de poisson cru. Ca l’a vraiment écoeuré… Ils nous a aussi parlé de la tradition qui veut que dans certains villages, les fidjiens adultes perdent leur nom à la naissance de leur premier enfant pour devenir « pères ou mère de ». Ils en changent à nouveau à la naissance de leur premier petit enfant.
Nous avons un peu discuté des médecines traditionnelles. Il s’est mis au Nonu ici après avoir vu des pubs, gélules, huiles et autre ointments se multiplier à Fiji. J’ai expliqué les effets de modes, de marketing, les grands laboratoires. La nécessité de préserver les connaissances des médecins Traditionels. Le nonu n’est pas une plante fidjienne mais leur végétation est 1000 fois plus importante qu’a Tuvalu et donc sans doute de nombreuses utilisations médicinales artisanales à conserver. Le nonu de Tuvalu, Vase du Filamona lui a appris comment en tirer les meilleurs bénéfices. Sa recette : laisser fermenter le jus du fruit.. Depuis il a convaincu Sarah que c’était bon pour le diabète et Sarah s’en fait fermenter dans la cuisine.
claire-voyance : Je ne sais pas si je dois y voir des signes mais les instruments de vue semblent avoir pris ce dernier mois une importance inhabituelle…. déjà avant mon départ, la recherche d’une paire de lunettes de soleil pour remplacer ma paire préférée, à la branche cassée, m’avait demandé pas mal de temps… Les vieilles recollées par l’opticien et les nouvelles dans leur étui, j’étais partie confiante. A Suva, le premier jour, mes lunettes de vue se sont vu amputer d’une branche, réparée illico par Léonie et son tube de colle…. Peu après mon arrivée à Suva, les soleils se sont à nouveau décrochées « pas de problème » a dit Sarah avant de les reposer… Le même jour, trouvé dans un placard, parmi quelques petites affaires des derniers occupants, une paire de jumelles qui a nous permis hier de voir beaucoup plus d’étoiles que nous ne les entrevoyions à l’œil nu…. Et puis, l’autre jour, comme des centaines de fois depuis que je fais le voyage, j’ai perdu la capuche de l’objectif de la caméra, dans les gravats du chantier d’Amatuku… Ca ne m’a pas préoccupée outre mesure (même si l’objectif a déjà un petit pet des années précédentes.)… J’ai pensé qu’on allait me la rapporter comme à l’accoutumée… Là non…mais je savais que j’allais bien trouver une capuche de fortune… J’étais même prête à faire fondre un couvercle plastique quelconque pour lui donner la forme nécessaire… Même pas la peine… le couvercle transparent de la boite de cacahuètes, fait parfaitement l’affaire… Et comme j’avais un cordon de rechange, avec attache sur le capuchon, problème résolu ! Je ne suis pas peu fière…
Nous avons trouvé un usage à presque tous les trucs qui auraient du terminer à la poubelle comme les espèces de boites à œufs trouvées, dans une caisse ayant servi à transporter du matériel électronique, qui me servent de plumiers. Et bien sur tout ce qui se recycle, canettes, bouteilles plastique, bouteille de verre attendra dans des containers d’être soit transporté à Cancare, soit écrasé, remporté dans nos bagages, soit, pour le verre, déposé dans le containeur que j’espère obtenir de l’importateur principal…. Nos déchets organiques (rares pour le moment, principalement pastèques) sont déposés au pied des arbres… Quant aux papiers et cartons qui ne peuvent plus servir autrement, et tous les petits trucs inclassables, nous brûlons. Aujourd’hui, nous avons programmé de souffler notre première poubelle. Nous ne pouvons pas attendre la fin du séjour comme nous l’avions fait dans la maison de l’année dernière. Pas de feu de la St Jean possible dans notre petit jardin, alors nous en ferons un petit from time to time.
Plus de beurre depuis l’arrivée de Sarah (15 jours). On a vécu avec du beurre de cacahuète. Le riz commence à manquer aussi nous dit on. Pour le moment, on en trouve encore dans les restaurants. D’ailleurs, l’autre jour, au menu de l’hôtel, très fourni puisqu’il offrait au moins 5 plats nous a bien fait rire : Stir fried fish hand rice, deep fried fish hand rice, pan fried fish hand rice, sashimi and rice, battered fish hand rice.. C’est la première fois qu’il y avait autant de lignes au menu et la première aussi où il n’y avait que du fish… et que du rice. On a quelquefois le choix d’un légume, genre patate ou taro ou kasava, ou frite d’arbre à pain… Pas ce jour la. Ces derniers jours, disons à partir de jeudi, jour de la paie et de la première beuverie nationale, nous avons préféré la soupe rapide à la maison aux sorties resto. Hier j’ai même eu une envie furieuse de sardines à l’huile. Ce soir Emmanuel m’a déposée chez Halai Vai pour y prendre mon plat préféré là bas : deep fried fish avec beaucoup d’ail… et on s’est fait ça avec Sarah. Puis Emmanuel est rentrée pour la soirée cinéma. En fait télé puisque nous avons commencé par Father Ted. Et meme que j’ai tenu deux épisodes, alors que je suis en général incapable de ne faire qu’une chose à la fois comme regarder la télé.
Les rencontres du jour alors que je suis restée la plus grande partie du temps à la maison : Oisa, la plus vieille fille de Susi. J’étais descendue à l’ombre des 5 grands arbres de notre jardinet pour y déjeuner de céréales au lait avec le bouquin de Cavada « une marche dans le siècle » que Fanny m’a offert avant de partir. « What are you doing » « je lis » « je te dérange » « bah, je continuerai à lire plus tard »…. Je me suis retrouvé à expliquer pourquoi mon fils n’était pas marié, pourquoi je ne l’étais pas non plus, pourquoi je n’allais pas à la messe. Des concepts encore très éloignés de la société tuvaluenne, où l’on épouse encore souvent celui ou celle que la famille a choisi (avec quelques grands épisodes romanesque, genre Roméo et Juliette mais qui se terminent bien)… Ou a part quelques palagis comme nous ou quelques rebelles tuvaluens, tout le monde va à l’église et qu’au fond, je pense que les églises et les religions sont un support important de toutes les sociétés, par la morale/l’ordre « juste » ? qu’elles enseignent. De athée je suis devenue déiste et crois en une entité suprême, dieu ou spoon, quelque chose qui nous dépasse et qui agite à son gré le sucre au fond de la tasse. Bon je ne suis pas allée jusque là mais j’ai raconté que les représentants des églises étaient des humains et pas toujours aussi bien que leurs ouailles, que les religions provoquaient les guerres… Que les mariages unis c’est la plus belle chose et que sa famille en était un exemple remarquable. Que quelquefois aussi on a des attentes, un certain idéal de l’homme ou de la femme avec qui construire sa vie et que si on s’aperçoit que ce n’est pas ce qu’on vit, il vaut mieux se séparer…. On a aussi parlé du nettoyage du quartier et de la possibilité d’installer 3 containers de recyclage. Je crois bien, la pauvre, lui avoir truffé la tête de principes qui ne lui évoquaient pas toujours grand chose… Le vent s’est levé et la pluie est tombée, comme d’habitude, vite drue, trop fort pour poursuivre la conversation.
Ce soir en allant faire quelques courses (particulièrement du pain.. que je n’ai pas trouvé) rencontré Lasalo qui a tenu à me présenter un des profs de Vaitupu. Discussion sur le jardin de l’école. Le prof m’a dit manquer de tomates ; demain je lui prépare quelques paquets que je remettrai à une fille du ministère de l’éducation, qui faisait elle la queue dans le magasin de Susi et qui les lui fera parvenir par le bateau du lendemain. Lui part aux aurores ce lundi.
Rencontré aussi Risasi à la recherche de couches pour sa petite fille. Me suis arrêtée chez Susi pour lui remettre la clé sur laquelle elle mettra je l’espère les réponses aux 5 questions du Journal des Enfants pour le numéro spécial qui sera distribué aux enfants de St Denis dans 15 jours au Chapiteau que préparent les alofiens parisiens. JdE qui à chaque nouveau chapiteau « A l’eau, la Terre » rend compte de l’avancement de nos actions à Tuvalu à l’occasion d’un spécial.. Dans celui-ci le biogas est à l’honneur !
Ma deuxième sortie de la journée eut lieu le soir, à la nuit tombée. Voir plus haut, take out food. Devant le resto, la voiture de l’ambassade de Taiwan. Sarah nous avait représentés à leur marche. Pensé qu’ils seraient dans le salon privé, pas du tout, il était installé avec William dans la salle, les seuls clients. J’ai passé ma commande et ils m’ont invités à m’asseoir. Le WHO Taiwan et on a survolé la situation Taiwan/Mainland China. Et puis Eti est arrivé… la bouffe aussi et nous sommes sortis ensemble… « Tu rentres à pied ».. « Oui, oui, merci ». J’ai allumé une cigarette que j’avais oublié avoir emportée.. Il s’est arrêté de pleuvoir… Et le destin de la France, en ce dimanche 6 mai, est en train de basculer…..
fetaui
Elections en France où je regrette de ne pas participer autrement que mon bulletin glissé dans l’urne par Linda…. Heureusement, y’a des compensations, ici, à ce manque…..
Dimanche matin enfin…. Un vrai petit déjeuner sur la terrasse abritée du soleil déjà brulant dans le petit coin d’ombre qui ne sera plus dans quelques minutes…
Comme dimanche dernier, j’ai un peu l’impression de « Peeping out » dans la grande salle d’ablution de mes voisins. Je vois aussi ainsi, normal, ceux qui ne vont pas à la messe.
Les bruits familiers de la maison : En semaine : les bateaux qui partent et qui rentrent, ceux qui passent, les enfants dans le lagon, particulièrement au coucher du soleil, quelquefois les video d’a coté et le soir, la musique toujours, celle du fagogo aux tunes plus actuels de la boite de nuit pourtant éloignée, en passant par les répétitions de fatele ici ou la… Les cloches annonçant les prières du matin (celles la je ne les entends même plus) et du soir, plusieurs dizaines de coups… Ce dimanche matin, posée sur la terrasse de notre maison de la péninsule entourée du lagon pour mon premier vrai dimanche où j’ai bien l’intention de faire en sorte que l’heure n’ait pas d’importance, j’ai arrêté de compter à 200 coups… Pour sûr, Sikeli à qui j’avais dit avoir entendu 122 coups la semaine dernière, n’aura pas été en retard à la messe … Après, les chorales harmonieuses ont cédé la place à une sérénité bien dominicale.
Discussions quotidiennes avec Sikeli depuis qu’il partage notre espace. Le chantier bien sûr mais aussi sur ces ressentis de la vie tuvaluenne, sur sa vie a Fidji. Il a été horrifié hier en voyant, pour la première fois, un petit garçon attraper un poisson et le manger cru en commençant par la tête. A Fidji, pas de poisson cru. Ca l’a vraiment écoeuré… Ils nous a aussi parlé de la tradition qui veut que dans certains villages, les fidjiens adultes perdent leur nom à la naissance de leur premier enfant pour devenir « pères ou mère de ». Ils en changent à nouveau à la naissance de leur premier petit enfant.
Nous avons un peu discuté des médecines traditionnelles. Il s’est mis au Nonu ici après avoir vu des pubs, gélules, huiles et autre ointments se multiplier à Fiji. J’ai expliqué les effets de modes, de marketing, les grands laboratoires. La nécessité de préserver les connaissances des médecins Traditionels. Le nonu n’est pas une plante fidjienne mais leur végétation est 1000 fois plus importante qu’a Tuvalu et donc sans doute de nombreuses utilisations médicinales artisanales à conserver. Le nonu de Tuvalu, Vase du Filamona lui a appris comment en tirer les meilleurs bénéfices. Sa recette : laisser fermenter le jus du fruit.. Depuis il a convaincu Sarah que c’était bon pour le diabète et Sarah s’en fait fermenter dans la cuisine.
claire-voyance : Je ne sais pas si je dois y voir des signes mais les instruments de vue semblent avoir pris ce dernier mois une importance inhabituelle…. déjà avant mon départ, la recherche d’une paire de lunettes de soleil pour remplacer ma paire préférée, à la branche cassée, m’avait demandé pas mal de temps… Les vieilles recollées par l’opticien et les nouvelles dans leur étui, j’étais partie confiante. A Suva, le premier jour, mes lunettes de vue se sont vu amputer d’une branche, réparée illico par Léonie et son tube de colle…. Peu après mon arrivée à Suva, les soleils se sont à nouveau décrochées « pas de problème » a dit Sarah avant de les reposer… Le même jour, trouvé dans un placard, parmi quelques petites affaires des derniers occupants, une paire de jumelles qui a nous permis hier de voir beaucoup plus d’étoiles que nous ne les entrevoyions à l’œil nu…. Et puis, l’autre jour, comme des centaines de fois depuis que je fais le voyage, j’ai perdu la capuche de l’objectif de la caméra, dans les gravats du chantier d’Amatuku… Ca ne m’a pas préoccupée outre mesure (même si l’objectif a déjà un petit pet des années précédentes.)… J’ai pensé qu’on allait me la rapporter comme à l’accoutumée… Là non…mais je savais que j’allais bien trouver une capuche de fortune… J’étais même prête à faire fondre un couvercle plastique quelconque pour lui donner la forme nécessaire… Même pas la peine… le couvercle transparent de la boite de cacahuètes, fait parfaitement l’affaire… Et comme j’avais un cordon de rechange, avec attache sur le capuchon, problème résolu ! Je ne suis pas peu fière…
Nous avons trouvé un usage à presque tous les trucs qui auraient du terminer à la poubelle comme les espèces de boites à œufs trouvées, dans une caisse ayant servi à transporter du matériel électronique, qui me servent de plumiers. Et bien sur tout ce qui se recycle, canettes, bouteilles plastique, bouteille de verre attendra dans des containers d’être soit transporté à Cancare, soit écrasé, remporté dans nos bagages, soit, pour le verre, déposé dans le containeur que j’espère obtenir de l’importateur principal…. Nos déchets organiques (rares pour le moment, principalement pastèques) sont déposés au pied des arbres… Quant aux papiers et cartons qui ne peuvent plus servir autrement, et tous les petits trucs inclassables, nous brûlons. Aujourd’hui, nous avons programmé de souffler notre première poubelle. Nous ne pouvons pas attendre la fin du séjour comme nous l’avions fait dans la maison de l’année dernière. Pas de feu de la St Jean possible dans notre petit jardin, alors nous en ferons un petit from time to time.
Plus de beurre depuis l’arrivée de Sarah (15 jours). On a vécu avec du beurre de cacahuète. Le riz commence à manquer aussi nous dit on. Pour le moment, on en trouve encore dans les restaurants. D’ailleurs, l’autre jour, au menu de l’hôtel, très fourni puisqu’il offrait au moins 5 plats nous a bien fait rire : Stir fried fish hand rice, deep fried fish hand rice, pan fried fish hand rice, sashimi and rice, battered fish hand rice.. C’est la première fois qu’il y avait autant de lignes au menu et la première aussi où il n’y avait que du fish… et que du rice. On a quelquefois le choix d’un légume, genre patate ou taro ou kasava, ou frite d’arbre à pain… Pas ce jour la. Ces derniers jours, disons à partir de jeudi, jour de la paie et de la première beuverie nationale, nous avons préféré la soupe rapide à la maison aux sorties resto. Hier j’ai même eu une envie furieuse de sardines à l’huile. Ce soir Emmanuel m’a déposée chez Halai Vai pour y prendre mon plat préféré là bas : deep fried fish avec beaucoup d’ail… et on s’est fait ça avec Sarah. Puis Emmanuel est rentrée pour la soirée cinéma. En fait télé puisque nous avons commencé par Father Ted. Et meme que j’ai tenu deux épisodes, alors que je suis en général incapable de ne faire qu’une chose à la fois comme regarder la télé.
Les rencontres du jour alors que je suis restée la plus grande partie du temps à la maison : Oisa, la plus vieille fille de Susi. J’étais descendue à l’ombre des 5 grands arbres de notre jardinet pour y déjeuner de céréales au lait avec le bouquin de Cavada « une marche dans le siècle » que Fanny m’a offert avant de partir. « What are you doing » « je lis » « je te dérange » « bah, je continuerai à lire plus tard »…. Je me suis retrouvé à expliquer pourquoi mon fils n’était pas marié, pourquoi je ne l’étais pas non plus, pourquoi je n’allais pas à la messe. Des concepts encore très éloignés de la société tuvaluenne, où l’on épouse encore souvent celui ou celle que la famille a choisi (avec quelques grands épisodes romanesque, genre Roméo et Juliette mais qui se terminent bien)… Ou a part quelques palagis comme nous ou quelques rebelles tuvaluens, tout le monde va à l’église et qu’au fond, je pense que les églises et les religions sont un support important de toutes les sociétés, par la morale/l’ordre « juste » ? qu’elles enseignent. De athée je suis devenue déiste et crois en une entité suprême, dieu ou spoon, quelque chose qui nous dépasse et qui agite à son gré le sucre au fond de la tasse. Bon je ne suis pas allée jusque là mais j’ai raconté que les représentants des églises étaient des humains et pas toujours aussi bien que leurs ouailles, que les religions provoquaient les guerres… Que les mariages unis c’est la plus belle chose et que sa famille en était un exemple remarquable. Que quelquefois aussi on a des attentes, un certain idéal de l’homme ou de la femme avec qui construire sa vie et que si on s’aperçoit que ce n’est pas ce qu’on vit, il vaut mieux se séparer…. On a aussi parlé du nettoyage du quartier et de la possibilité d’installer 3 containers de recyclage. Je crois bien, la pauvre, lui avoir truffé la tête de principes qui ne lui évoquaient pas toujours grand chose… Le vent s’est levé et la pluie est tombée, comme d’habitude, vite drue, trop fort pour poursuivre la conversation.
Ce soir en allant faire quelques courses (particulièrement du pain.. que je n’ai pas trouvé) rencontré Lasalo qui a tenu à me présenter un des profs de Vaitupu. Discussion sur le jardin de l’école. Le prof m’a dit manquer de tomates ; demain je lui prépare quelques paquets que je remettrai à une fille du ministère de l’éducation, qui faisait elle la queue dans le magasin de Susi et qui les lui fera parvenir par le bateau du lendemain. Lui part aux aurores ce lundi.
Rencontré aussi Risasi à la recherche de couches pour sa petite fille. Me suis arrêtée chez Susi pour lui remettre la clé sur laquelle elle mettra je l’espère les réponses aux 5 questions du Journal des Enfants pour le numéro spécial qui sera distribué aux enfants de St Denis dans 15 jours au Chapiteau que préparent les alofiens parisiens. JdE qui à chaque nouveau chapiteau « A l’eau, la Terre » rend compte de l’avancement de nos actions à Tuvalu à l’occasion d’un spécial.. Dans celui-ci le biogas est à l’honneur !
Ma deuxième sortie de la journée eut lieu le soir, à la nuit tombée. Voir plus haut, take out food. Devant le resto, la voiture de l’ambassade de Taiwan. Sarah nous avait représentés à leur marche. Pensé qu’ils seraient dans le salon privé, pas du tout, il était installé avec William dans la salle, les seuls clients. J’ai passé ma commande et ils m’ont invités à m’asseoir. Le WHO Taiwan et on a survolé la situation Taiwan/Mainland China. Et puis Eti est arrivé… la bouffe aussi et nous sommes sortis ensemble… « Tu rentres à pied ».. « Oui, oui, merci ». J’ai allumé une cigarette que j’avais oublié avoir emportée.. Il s’est arrêté de pleuvoir… Et le destin de la France, en ce dimanche 6 mai, est en train de basculer…..
fetaui
28 / 05 / 07 - 13 : 31
Mercredi 2 mai midi
Dans moins de 2 heures, embarquement pour Amatuku, où va se tenir la 2e workshop sur site, pour voir le digesteur terminé ou presque, avec canalisations etc. et le début de la construction de la porcherie.
Sans doute moins de participants qu’à la première si je m’en tiens aux reconfirmations signées mais on ne sait jamais. La rumeur dit que beaucoup des premiers participants pensent qu’il n’est pas utile d’émarger de nouveau.
Pour moi, c’est pourtant le seul moyen de m’assurer, avec TMTI, qu’il y aura assez de place sur le ou les bateaux. J’ai compté un peu large.. 30/35 ça devrait le faire.
Les nouvelles de la matinée : 2 Bonnes au lever :
D’abord, notre propriétaire a finalement accepté que la maison soit occupée par plus de 3 personnes. (nous avons 5 chambres dont une vraiment hors d’usage). Elle faisait une petite fixation parce qu’elle a peur que nous ne sous-louions et s’était mis ça dans la tete en apprenant qu’Emmanuel occupait une chambre. Sarah lui a expliqué qu’Emmanuel appartenait à Alofa et suivrait les affaires en notre absences. Quant à moi, j’ai joué sur ma trouille d’être seule dans la maison le jour ou Sarah partira.
Et puis, grande première : l’un des chauffeurs du gouvernement m’a prise en stop alors que je n’en faisais pas ! Sarah, elle, enfourchait la mob pour la 3e session sur la politique énergétique du pays. Une des deux raisons qui ont amené Anare, de la Sopac, sur Funafuti. La 2e étant bien sûr l’atelier biogaz.
Hier soir après plus de la moitié du temps imparti passé sur ce dossier, ils en étaient au 1/5e… Ceci dit, après une session de quelques heures sans sarah le premier jour, ils étaient en train de refaire ce qui avait déjà été fait en Février dernier.. Comme Sarah avait tout dans son ordi, ça a bien sûr un peu speedé les choses mais pas suffisamment pour éviter la retombée du fardeau sur ses épaules une fois Anare parti. En tout cas, les « garcons » de la direction de l’énergie y comptent bien. Sarah a répondu : « I’ll help but I wont do »…..
Annie, Présidente de Tango, l’association des Associations ne nous voit pas du meilleur oeil depuis 3 ans. Alors qu’elle freinait des 4 fers, la ferveur locale pour les actions d’Alofa l’a un peu contrainte de nous enregistrer parmi les associations auxquelles elle sert d’ombrelle. Les coups de main à Chris de Semese dont le poste depend de Tango lui ont donné encore plus de boutons et Chris a ressenti la froideur m’enjoignant de régler le problème. Pas eu beaucoup de temps jusqu’à la semaine dernière mais nous nous sommes croisées à l’aéroport et j’ai propose un déjeuner pour qu’elle me dise tout ce que j’avais pu faire de travers. « I know I make many mistakes »… Rendez vous pris donc pour Mardi prochain.
Réalisé tout à l’heure que ce qu’il manque à mon bonheur, pour pouvoir travailler à mes aises c’est une imprimante fiable. Je n’ose même pas rebrancher celle achetée l’an dernier à L.A. et qui me jouait sérieusement des tours après à peine une semaine de fonctionnement.
Bon, je vois un bateau de TMTI arriver, je vais voir si je peux le coincer au cas où nous serions plus que prévu.
Mercredi 2 Mai, minuit
Retroactivement :
Soirée fiafia (on s’amuse) à l’hotel. Une cinquantaine de personnes dont l’ensemble du gouvernement présent sur l’ile mais dont la plupart part demain. Enfin, Taukelina est de retour et, quand je le taquinais sur le fait qu’il allait être le seul ministre restant, il a plaisanté « oui, si tu veux faire passer un truc rapide, je suis le premier ministre intérim.. ». Lui ai présenté Anare et Sikeli. Soirée très sympathique. Comme j’avais filmé tout l’après midi, ce soir c’était vacance… J’ai regretté évidemment, car le spectacle valait un coup de 3e oeil... Regretté aussi de n’avoir pas pensé aux parfums pour asperger les danseuses comme elles aiment.
Atelier pratique sur Amatuku très agréable aussi : j’ai été un peu mal en arrivant quand sur les 10 qui attendaient, une demi heure avant l’heure du bateau, 5 ne s’étaient pas inscrits, pensant que c’était effectivement automatique… Mon estimation incluant 20% de participants en plus, pas 50%...
Mais comme notre moussaillon surprise Kaio, notre ami gay, même si le terme ne s’emploie pas vraiment à Tuvalu, qui venait d’intégrer l’école pour la 2e fois en 2 ans), cheveux rases et uniforme, a lancé le depart à 14h tapantes, alors que tous les inscrits n’étaient pas arrivés, nous nous sommes retrouvés au nombre prévu. Livi un habitué, arrivé quelques minutes trop tard, nous a rejoint avec son bateau perso !
Sikeli ayant tendance à penser que le biogas n’a plus de secret pour Tuvalu, j’ai joué les naives pour lancer la séance de questions et mettre tout le monde à l’aise. Les tuvaluens sont très réservés et peu osent peu prendre la parole pendant ce genre d’atelier. Aujourd’hui, ils ont été très nombreux à poser des questions… Celles des groupes de femmes qui n’osaient pas s’exprimer me demandaient de le faire pour elles. D’autres allaient les poser directement à Sarah.
J’ai été un petit peu déçue de voir que les travaux n’était pas terminés, mais sans doute pas autant qu’Anare… La très bonne nouvelle c’est qu’en repartant, il nous a dit qu’il pensait pouvoir faire passer une semaine de supplément. Quand j’ai dit qu’on pouvait leur faire faire l’économie d’une chambre d’hotel, il s’est dit tout à fait certain que c’était un excellent argument et que ça passerait auprès de son directeur financier. Ce soir, il ne faisait aucun doute que Sikeli restait et que lui meme ne se posait aucune question sur la prolongation de son contrat. Ceci dit j’aimerais bien pouvoir cerner un peu mieux la fin des travaux… et de la mise en gaz… Notre ami reste un peu nébuleux quand on parle délais.
Parmi les invités « officiels » en dehors d’Anare : notre hote, Punga, le acting chief officer qui a remplacé Leota, en mission sur le Nivaga pour le faire réparer à Taiwan, et Molipi, notre pote de la direction de l’énergie, attiré sans doute par la présence d’Anare… Ce matin, alors que je passais le nez dans le bureau où ils travaillaient avec Sarah à la politique énergétique, Kapuafe son second me demandait pourquoi je n’avais pas loué un bateau prive. « Parce qu’on n’a pas les moyens et que ce n’est pas nécessaire nous avons un accord avec TMTI»… Et dans le bateau, pour les titiller, j’ai demandé à la volée à Sarah « Combien de fuel en plus on aurait brûlé avec un autre bateau » « le double »… Au retour Molipi était plus enthousiaste que jamais… et plein d’idées. Il a installé des lampes basses consommations chez lui, parle d’économie d’énergie…. Pour l’immeuble du gouvernement, je lui ai reparlé de l’ouverture des fenetres du grand hall… toujours fermés et le 2e étage est un étouffoir… Il veut bien sûr aussi participer à l’émission de radio à priori programmée à partir de début juin pour les journées de l’environnement de l’ONU.
En fait, le groupe qui constitue l’atelier forme un ensemble hétérogène certes mais extrêmement sympathique… Pour Poni, le seul problème c’est l’inégalité de gent.. 14 femmes pour 13 garcons !
Jeudi 3 mai
Depuis que nous avons l’internet at home, dial up telephone certes toujours aléatoire (comme partout ailleurs à Tuvalu) mais bien pratique quand même, je parviens à regarder ma boite alofa au moins une fois par jour. Le compteur s’affiche dans un coin pour indiquer le temps passé, heureusement, car sinon, entre la carte téléphone et l’abonnement de 20h auprès du département informatique du gouvernement, on risquerait d’être souvent en rade.
Journée avion aujourd’hui : acheté quelques colliers pour enfiler au cou d’Anare, Nala, Seinati, Apisai, fait l’impasse sur les autres partants, comme ce jeune homme de l’UNDP qui a hérité de Tuvalu comme territoire et venu voir principalement les Home Affairs. David Abbott me l’avait présenté et nous avons eu l’occasion de discuter déchets et d’échanger des documents mardi soir. Sarah a eu l’occasion de lui dire au revoir pour nous deux. Je suis allée trouver le Maori non identifié qui intriguait un peu la bande de palagis depuis lundi. Un néo zélandais venu pour parler du tabac et autres health related topics. Shane. « Tout ça ne peut fonctionner que si le contact demeure, le lien se tisse, la confiance s’installe ». « Pour que les Tuvaluens croient en votre investissement, il faut que vous reveniez ».
Parmi les autres arrivés lundi, partis jeudi, un astronome italien, 3 jeunes japonaises, 2 japonais venus disperser les cendres de leur père, qui a eu une histoire avec Tuvalu. Avant, je suis passée à la banque pour sortir du liquide et payer les ouvriers du chantier digesteur (et maintenant porcherie puisque les travaux ont démarré un peu tard mais c’est parti). Aujourd’hui, la moitié des étudiants de l’école maritime ont prêté main forte pour remplir le socle de la porcherie qui doit être surélevé par rapport au digesteur.
Beaucoup avaient aidé au transport des matériaux du port à l’ilot, également à approfondir le trou de 1m40 pré creusé par Vete. Ils ont également aidé à remblayer de sable le vide autour du digesteur pour empêcher les racines des arbres alentours de venir se loger trop près des briques. Et enfin, comme aujourd’hui ils ont aussi pas mal joué les passe pierres avec des brouettes. Une vraie chaine humaine d’après les descriptions de Sikeli..
Dans la maison, grace à l’aide de Sarah, sa chambre est prête, au rez de chaussée. La plus en état des deux et avec climat'. J’avais sorti le matelas en mousse ce matin et quelques oreillers. Acheté quelques taies et cet aprèm je suis revenue avec un matelas neuf sur la tête… En mousse et recouvert d’un tissu à fleurs. L’autre était vraiment limite. J’adore aller faire les courses. J’y croise bien sûr tout le quartier. Au island supermarket, rencontré Laima, l’épouse de Panapassi, qui est lui de retour d’Italie en transit à Fiji pour retrouver Apisai et repartir avec lui au Japon. Elle m’a parlé du “Rally and walk” Be Who-Taiwan, une manif de soutien à Taiwan qui souhaite faire partie du WHO (World Health Organization)…. Y’avait des flyers sur la caisse. Tout y était parfaitement décrit à la minute près puisque la marche démarrait à 9h12.. Ils avaient juste oublié la date ! La fille la rajouté “samedi 5 mai” à la main me demandant où l’inscrire .
Passée d’un coup de mob voir si Eseta de la Croix Rouge qui organise, le même jour, samedi, une journée nettoyage qu’on inclura aux actions Earth Day. Elle est radieuse depuis qu’elle a quitté les Affaires Etrangères où elle était cheffe du protocole pour manager la croix rouge. Je l’ai croisée hier soir à 22h, elle venait de quitter son bureau. Depuis que je suis arrivée, elle a organisé une semaine d’ateliers, des visites aux nécessiteux et a cousu elle-même les chasubles pour les 50 volontaires… La différence avec Island Care est criante.. D’ailleurs il n’y a pas de participation « officielle » de l’association que Siuila doit relancer depuis plus d’un an. Villi, le secrétaire général d’Island care participe bénévolement et pour lui-même aux actions d’Eseta.. Dommage…
Avec Sarah, on ira avec nos TShirt Alofa et quelques jeunes porteront ceux « Jour de la terre ». Et bien sûr, mon 3e œil enregistrera. J’suis passée aussi voir Grace reparler de l’achat d’une mob et maintenance gratuite contre location possible en notre absence Grace est la femme de Leota, l’acting chief officer ces 3 derniers mois, parti acompagné le Nivaga à Taiwan.
Je n’avais pas croisé Molipi depuis mon arrivée, mais depuis hier nous nous voyons partout. Même au magasin de Susie ou je regardais sur les maigres rayons ce qu’il pouvait y avoir de différent, de plus attirant pour les papilles ou la maison. Molipi y achetait des couches. 5 couches, 5,5 dollars. Logique que je lui parle de la laverie couche cotons. « Tu trouves une femme pour s’en occuper, on trouve les sous ». Enthousiaste et dans le même temps un brin overwhelmed… « Y’en a des choses à faire » « petit à petit l’oiseau fait son nid ». Il m’a aussi demandé pour qui était le matelas que je portais sur la tête « Sikeli » « Il peut dormir par terre » « tu crois ? Tu dors par terre toi ? « Je connaissais la réponse… Sikeli lui a semblé apprécier la mousse.. mais deux jours plus tard, il choisissait de dormir dans la grande pièce qui me/nous sert de bureau, sur la natte un peu défraichie que j’avais mis au soleil et à l’air.
Des dizaines d’autres saynettes et scènes aujourd’hui. Les journées sont trop riches pour les relater dans leur intégralité. Les touches que je jette c’est ce qu’il m’en reste sans pousser la réflexion pour se souvenir.
fetaui
Dans moins de 2 heures, embarquement pour Amatuku, où va se tenir la 2e workshop sur site, pour voir le digesteur terminé ou presque, avec canalisations etc. et le début de la construction de la porcherie.
Sans doute moins de participants qu’à la première si je m’en tiens aux reconfirmations signées mais on ne sait jamais. La rumeur dit que beaucoup des premiers participants pensent qu’il n’est pas utile d’émarger de nouveau.
Pour moi, c’est pourtant le seul moyen de m’assurer, avec TMTI, qu’il y aura assez de place sur le ou les bateaux. J’ai compté un peu large.. 30/35 ça devrait le faire.
Les nouvelles de la matinée : 2 Bonnes au lever :
D’abord, notre propriétaire a finalement accepté que la maison soit occupée par plus de 3 personnes. (nous avons 5 chambres dont une vraiment hors d’usage). Elle faisait une petite fixation parce qu’elle a peur que nous ne sous-louions et s’était mis ça dans la tete en apprenant qu’Emmanuel occupait une chambre. Sarah lui a expliqué qu’Emmanuel appartenait à Alofa et suivrait les affaires en notre absences. Quant à moi, j’ai joué sur ma trouille d’être seule dans la maison le jour ou Sarah partira.
Et puis, grande première : l’un des chauffeurs du gouvernement m’a prise en stop alors que je n’en faisais pas ! Sarah, elle, enfourchait la mob pour la 3e session sur la politique énergétique du pays. Une des deux raisons qui ont amené Anare, de la Sopac, sur Funafuti. La 2e étant bien sûr l’atelier biogaz.
Hier soir après plus de la moitié du temps imparti passé sur ce dossier, ils en étaient au 1/5e… Ceci dit, après une session de quelques heures sans sarah le premier jour, ils étaient en train de refaire ce qui avait déjà été fait en Février dernier.. Comme Sarah avait tout dans son ordi, ça a bien sûr un peu speedé les choses mais pas suffisamment pour éviter la retombée du fardeau sur ses épaules une fois Anare parti. En tout cas, les « garcons » de la direction de l’énergie y comptent bien. Sarah a répondu : « I’ll help but I wont do »…..
Annie, Présidente de Tango, l’association des Associations ne nous voit pas du meilleur oeil depuis 3 ans. Alors qu’elle freinait des 4 fers, la ferveur locale pour les actions d’Alofa l’a un peu contrainte de nous enregistrer parmi les associations auxquelles elle sert d’ombrelle. Les coups de main à Chris de Semese dont le poste depend de Tango lui ont donné encore plus de boutons et Chris a ressenti la froideur m’enjoignant de régler le problème. Pas eu beaucoup de temps jusqu’à la semaine dernière mais nous nous sommes croisées à l’aéroport et j’ai propose un déjeuner pour qu’elle me dise tout ce que j’avais pu faire de travers. « I know I make many mistakes »… Rendez vous pris donc pour Mardi prochain.
Réalisé tout à l’heure que ce qu’il manque à mon bonheur, pour pouvoir travailler à mes aises c’est une imprimante fiable. Je n’ose même pas rebrancher celle achetée l’an dernier à L.A. et qui me jouait sérieusement des tours après à peine une semaine de fonctionnement.
Bon, je vois un bateau de TMTI arriver, je vais voir si je peux le coincer au cas où nous serions plus que prévu.
Mercredi 2 Mai, minuit
Retroactivement :
Soirée fiafia (on s’amuse) à l’hotel. Une cinquantaine de personnes dont l’ensemble du gouvernement présent sur l’ile mais dont la plupart part demain. Enfin, Taukelina est de retour et, quand je le taquinais sur le fait qu’il allait être le seul ministre restant, il a plaisanté « oui, si tu veux faire passer un truc rapide, je suis le premier ministre intérim.. ». Lui ai présenté Anare et Sikeli. Soirée très sympathique. Comme j’avais filmé tout l’après midi, ce soir c’était vacance… J’ai regretté évidemment, car le spectacle valait un coup de 3e oeil... Regretté aussi de n’avoir pas pensé aux parfums pour asperger les danseuses comme elles aiment.
Atelier pratique sur Amatuku très agréable aussi : j’ai été un peu mal en arrivant quand sur les 10 qui attendaient, une demi heure avant l’heure du bateau, 5 ne s’étaient pas inscrits, pensant que c’était effectivement automatique… Mon estimation incluant 20% de participants en plus, pas 50%...
Mais comme notre moussaillon surprise Kaio, notre ami gay, même si le terme ne s’emploie pas vraiment à Tuvalu, qui venait d’intégrer l’école pour la 2e fois en 2 ans), cheveux rases et uniforme, a lancé le depart à 14h tapantes, alors que tous les inscrits n’étaient pas arrivés, nous nous sommes retrouvés au nombre prévu. Livi un habitué, arrivé quelques minutes trop tard, nous a rejoint avec son bateau perso !
Sikeli ayant tendance à penser que le biogas n’a plus de secret pour Tuvalu, j’ai joué les naives pour lancer la séance de questions et mettre tout le monde à l’aise. Les tuvaluens sont très réservés et peu osent peu prendre la parole pendant ce genre d’atelier. Aujourd’hui, ils ont été très nombreux à poser des questions… Celles des groupes de femmes qui n’osaient pas s’exprimer me demandaient de le faire pour elles. D’autres allaient les poser directement à Sarah.
J’ai été un petit peu déçue de voir que les travaux n’était pas terminés, mais sans doute pas autant qu’Anare… La très bonne nouvelle c’est qu’en repartant, il nous a dit qu’il pensait pouvoir faire passer une semaine de supplément. Quand j’ai dit qu’on pouvait leur faire faire l’économie d’une chambre d’hotel, il s’est dit tout à fait certain que c’était un excellent argument et que ça passerait auprès de son directeur financier. Ce soir, il ne faisait aucun doute que Sikeli restait et que lui meme ne se posait aucune question sur la prolongation de son contrat. Ceci dit j’aimerais bien pouvoir cerner un peu mieux la fin des travaux… et de la mise en gaz… Notre ami reste un peu nébuleux quand on parle délais.
Parmi les invités « officiels » en dehors d’Anare : notre hote, Punga, le acting chief officer qui a remplacé Leota, en mission sur le Nivaga pour le faire réparer à Taiwan, et Molipi, notre pote de la direction de l’énergie, attiré sans doute par la présence d’Anare… Ce matin, alors que je passais le nez dans le bureau où ils travaillaient avec Sarah à la politique énergétique, Kapuafe son second me demandait pourquoi je n’avais pas loué un bateau prive. « Parce qu’on n’a pas les moyens et que ce n’est pas nécessaire nous avons un accord avec TMTI»… Et dans le bateau, pour les titiller, j’ai demandé à la volée à Sarah « Combien de fuel en plus on aurait brûlé avec un autre bateau » « le double »… Au retour Molipi était plus enthousiaste que jamais… et plein d’idées. Il a installé des lampes basses consommations chez lui, parle d’économie d’énergie…. Pour l’immeuble du gouvernement, je lui ai reparlé de l’ouverture des fenetres du grand hall… toujours fermés et le 2e étage est un étouffoir… Il veut bien sûr aussi participer à l’émission de radio à priori programmée à partir de début juin pour les journées de l’environnement de l’ONU.
En fait, le groupe qui constitue l’atelier forme un ensemble hétérogène certes mais extrêmement sympathique… Pour Poni, le seul problème c’est l’inégalité de gent.. 14 femmes pour 13 garcons !
Jeudi 3 mai
Depuis que nous avons l’internet at home, dial up telephone certes toujours aléatoire (comme partout ailleurs à Tuvalu) mais bien pratique quand même, je parviens à regarder ma boite alofa au moins une fois par jour. Le compteur s’affiche dans un coin pour indiquer le temps passé, heureusement, car sinon, entre la carte téléphone et l’abonnement de 20h auprès du département informatique du gouvernement, on risquerait d’être souvent en rade.
Journée avion aujourd’hui : acheté quelques colliers pour enfiler au cou d’Anare, Nala, Seinati, Apisai, fait l’impasse sur les autres partants, comme ce jeune homme de l’UNDP qui a hérité de Tuvalu comme territoire et venu voir principalement les Home Affairs. David Abbott me l’avait présenté et nous avons eu l’occasion de discuter déchets et d’échanger des documents mardi soir. Sarah a eu l’occasion de lui dire au revoir pour nous deux. Je suis allée trouver le Maori non identifié qui intriguait un peu la bande de palagis depuis lundi. Un néo zélandais venu pour parler du tabac et autres health related topics. Shane. « Tout ça ne peut fonctionner que si le contact demeure, le lien se tisse, la confiance s’installe ». « Pour que les Tuvaluens croient en votre investissement, il faut que vous reveniez ».
Parmi les autres arrivés lundi, partis jeudi, un astronome italien, 3 jeunes japonaises, 2 japonais venus disperser les cendres de leur père, qui a eu une histoire avec Tuvalu. Avant, je suis passée à la banque pour sortir du liquide et payer les ouvriers du chantier digesteur (et maintenant porcherie puisque les travaux ont démarré un peu tard mais c’est parti). Aujourd’hui, la moitié des étudiants de l’école maritime ont prêté main forte pour remplir le socle de la porcherie qui doit être surélevé par rapport au digesteur.
Beaucoup avaient aidé au transport des matériaux du port à l’ilot, également à approfondir le trou de 1m40 pré creusé par Vete. Ils ont également aidé à remblayer de sable le vide autour du digesteur pour empêcher les racines des arbres alentours de venir se loger trop près des briques. Et enfin, comme aujourd’hui ils ont aussi pas mal joué les passe pierres avec des brouettes. Une vraie chaine humaine d’après les descriptions de Sikeli..
Dans la maison, grace à l’aide de Sarah, sa chambre est prête, au rez de chaussée. La plus en état des deux et avec climat'. J’avais sorti le matelas en mousse ce matin et quelques oreillers. Acheté quelques taies et cet aprèm je suis revenue avec un matelas neuf sur la tête… En mousse et recouvert d’un tissu à fleurs. L’autre était vraiment limite. J’adore aller faire les courses. J’y croise bien sûr tout le quartier. Au island supermarket, rencontré Laima, l’épouse de Panapassi, qui est lui de retour d’Italie en transit à Fiji pour retrouver Apisai et repartir avec lui au Japon. Elle m’a parlé du “Rally and walk” Be Who-Taiwan, une manif de soutien à Taiwan qui souhaite faire partie du WHO (World Health Organization)…. Y’avait des flyers sur la caisse. Tout y était parfaitement décrit à la minute près puisque la marche démarrait à 9h12.. Ils avaient juste oublié la date ! La fille la rajouté “samedi 5 mai” à la main me demandant où l’inscrire .
Passée d’un coup de mob voir si Eseta de la Croix Rouge qui organise, le même jour, samedi, une journée nettoyage qu’on inclura aux actions Earth Day. Elle est radieuse depuis qu’elle a quitté les Affaires Etrangères où elle était cheffe du protocole pour manager la croix rouge. Je l’ai croisée hier soir à 22h, elle venait de quitter son bureau. Depuis que je suis arrivée, elle a organisé une semaine d’ateliers, des visites aux nécessiteux et a cousu elle-même les chasubles pour les 50 volontaires… La différence avec Island Care est criante.. D’ailleurs il n’y a pas de participation « officielle » de l’association que Siuila doit relancer depuis plus d’un an. Villi, le secrétaire général d’Island care participe bénévolement et pour lui-même aux actions d’Eseta.. Dommage…
Avec Sarah, on ira avec nos TShirt Alofa et quelques jeunes porteront ceux « Jour de la terre ». Et bien sûr, mon 3e œil enregistrera. J’suis passée aussi voir Grace reparler de l’achat d’une mob et maintenance gratuite contre location possible en notre absence Grace est la femme de Leota, l’acting chief officer ces 3 derniers mois, parti acompagné le Nivaga à Taiwan.
Je n’avais pas croisé Molipi depuis mon arrivée, mais depuis hier nous nous voyons partout. Même au magasin de Susie ou je regardais sur les maigres rayons ce qu’il pouvait y avoir de différent, de plus attirant pour les papilles ou la maison. Molipi y achetait des couches. 5 couches, 5,5 dollars. Logique que je lui parle de la laverie couche cotons. « Tu trouves une femme pour s’en occuper, on trouve les sous ». Enthousiaste et dans le même temps un brin overwhelmed… « Y’en a des choses à faire » « petit à petit l’oiseau fait son nid ». Il m’a aussi demandé pour qui était le matelas que je portais sur la tête « Sikeli » « Il peut dormir par terre » « tu crois ? Tu dors par terre toi ? « Je connaissais la réponse… Sikeli lui a semblé apprécier la mousse.. mais deux jours plus tard, il choisissait de dormir dans la grande pièce qui me/nous sert de bureau, sur la natte un peu défraichie que j’avais mis au soleil et à l’air.
Des dizaines d’autres saynettes et scènes aujourd’hui. Les journées sont trop riches pour les relater dans leur intégralité. Les touches que je jette c’est ce qu’il m’en reste sans pousser la réflexion pour se souvenir.
fetaui
10 / 05 / 07 - 11 : 30
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