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Samedi 26 Mai 2007

Sentiment de découragement ce soir. J’entreposais quelque part dans mon presque conscient, sans les digérer, les divers désappointements du séjour. Pour la première fois, l’idée d’avancer mon retour m’a traversé la tête... Certainement les effets combinés du départ de Sarah qui approche à grands pas et les travaux de la porcherie qui eux semblent faire du sur place, et dont l’achèvement est reporté de semaine en semaine. Mais il est clair qu’il a été triggered, ce soir, par la pensée que Semese, un de nos plus vibrants supporters pourrait avoir vraiment quitté Tuvalu pour toujours.

La porcherie : Nième visite à Amatuku, 2e réunion avec une partie du personnel vivant sur place et vérif d’avancée des travaux de la porcherie. Bien sûr depuis deux semaines j’espère pouvoir faire un atelier pratique avec les habitants qui vont s’occuper et profiter de la porcherie et du gas produit… L’idéal aurait été de le faire avec Sikeli… J’en ai fait mon deuil mais je rêvais encore qu’on aurait pu le faire samedi prochain, ou aujourd’hui.. Un vrai apprentissage dans des lieux terminés avec au moins l’eau qui servira à laver le caca des cochons même si les bestioles ne s’y trouvaient pas encore… Aujourd’hui je suis bien obligée de me dire qu’il y a un risque que ceci ne puisse se faire avant le départ de Sarah. Je lui ai dit dans le bateau qu’il me faudrait sans doute suspendre l’installation des cochons car nous savons tous que le système ne fonctionnera pas s’il y a la moindre erreur de tuyauterie, de structure, de mode d’utilisation. Quelqu’un, Sarah, Sikeli ou Chris, doit vérifier l’ensemble avant que ce soit mis en service. Chris devrait venir mi juillet un peu après mon départ avec Sikeli pour la mise en gaz et le démarrage du 2e digesteur… Peut être que ce voyage là ne sera que pour vérifier et démarrer la défécation, le voyage du lisier dans le digesteur… Alors Sikeli pourrait venir avec sa confiture de goyave (quelques bactéries extraites d’un digesteur fidjien) pour accélérer le processus. Ils pourraient alors commencer la construction du 2e digesteur tout en attendant la production de gaz de l’autre… Bon ça peut le faire, la dessus, ce soir je peux dormir tranquille. Tout étant relatif et nous trouvant à Tuvalu, ca ne ferait pas trop de temps perdu.

Les autres trucs qui ont eu tendance à me faire perdre mon sourire et ont aidé à rendre agréable la pensée de partir plus tôt :

- Les déchets : je me rends compte que changer les habitudes des Tuvaluens risquent de prendre autant de temps, sinon plus, que dans les pays très consommateurs et habitués depuis longtemps à jeter tout ce qui y est acheté. Dans SiB j’écrivais que ça prendrait moins de temps. Ce peut être encore vrai, mais je ne peux m’empêcher de me sentir découragée quand je vois mes voisins agir. Longue réflexion, discussion avec Sarah depuis quelques jours. Depuis que je n’ai pu m’empêcher d’interpeller ma voisine que j’observais du haut du balcon, balayer devant sa porte les boites de conserves et autres déchets qu’ils jettent devant leur marche et les pousser sur le tas qu’ils accumulent sur les pierres qui mènent au lagon 3 m plus bas/loin a marée basse, à peine 1 m à marée haute…. Un tas, bien sûr, fait aussi de déchets organiques… Je n’ai pas pu retenir le « non, ne faites pas ça…. », j’ai bien senti que c’était un peu dur de la part d’une palagi d’imposer de cette manière « It’s not good for your children, for the lagoon »… J’ai fait un peu plus long mais clairement la femme n’entendait pas l’anglais. Elle a dû tout de même comprendre quelque chose car je l’ai vue, du tas, sortir quelques trucs et les mettre dans un sac…. Pas loin, à deux maisons, toujours le long du lagon, sur le chemin qui nous mène de la maison à la petite jetée où nous prend notre bateau pour Amatuku… même chose entre deux petits arbres. Le problème structurel spécifique ici, comme dirait notre correspondant du Sprep, c’est que le waste management unit n’a jamais eu assez de bennes pour tout le monde et, nous a dit Suzan, certaines familles qui en ont eu, utilisent le container pour recueillir l’eau de pluie. Comment apprendre à la population à ne pas jeter leurs déchets ailleurs que dans la poubelle quand ils n’en ont pas. Ne parlons pas du ramassage… Mais la difficulté réside vraiment dans la culture et les traditions…. Les femmes qui balaient vigoureusement apprennent à leurs enfants à le faire.. depuis sans doute une menace de malaria dans les années 50 ou avant…

- Autre sujet de petite appréhension parmi tout ce qui nous reste à faire : l’AG… Rien n’a encore été mis en œuvre. Susi a été retenue hier soir alors que nous devions en parler… Demain soir peut être…. Alors que c’est le 5 Juin… C’est du boulot.. En plus y’a un enjeu… A paris une AG est simple. Ici, c’est la première, nous n’avons aucune idée de qui aura envie/pourra venir. En d’autres situations, un petit nombre est plus agréable, ici aussi ce le serait sauf qu’il nous faut redresser une idée qu’a fait courir Annie, à savoir que parmi nos membres, certains (enfin une personne) aurait dit qu’il/elle ne savait pas qu’elle était membre… « ca pose une question de crédibilité » a dit Annie. Bien sur quand nous avons déposé nos statuts à Tango pour être enregistrés chez eux, seul moyen à ce jour d’avoir une existence presque officielle, notre liste ds 200 membres était tapée. J’aurais dû y joindre aussi les manuscrits signés. J’ai voulu faire propre. J’ai fait faux. L’idée de cette assemblée est donc de réunir les membres signataires et ceux qui veulent le devenir (puisque nos listes n’ont pas circulé depuis le printemps 2006 et que la plupart des participants aux workshops le souhaiteraient). La difficulté comme l’an dernier quand je l’avais aussi envisage : où ? Ca dépend du nombre et nous ne pourrons le connaître qu’après avoir expédié mails à tous ceux qui en ont un, coller des petits posters aux endroits habituels, recueillir des listes de participants inscrits et choisir le lieu. Le restaurant de l’hotel, ou plutot la terrasse sur le lagon, serait bien le plus pratique Bon je vois avec Risasi lundi.

La liste des choses qui me chagrinent n’est pas terminée mais le fait d’en avoir posé quelques unes me rassérène et m’a permis d’y voir plus clair. Et puis, là tout de suite j’ai plus envie de penser négatif. D’autant que si je reprends la liste, je peux aussi dire que la réunion du jour avec le personnel de TMTI s’est très bien passée. (J’ai demandé à Utala, l’ingénieur de TMTI qui a été formé avec Sikeli, d’expliquer aux résidents ce qu’était le digesteur et à Luni un prof qui avait été particulièrement attentif, notant tout, posant les bonnes questions, de parler de la porcherie et des conditions d’utilisation. Sarah a elle parlé des règles d’utilisation qu’il leur faudra mettre en place entre eux et nouveau rendez vous pris pour la semaine suivante.)

Dans le domaine des déchets, euh, c’est quoi le positif ? Ah oui, le fait quand même que la direction des déchets est compétente et consciente. Je suis allée déposer aujourd’hui des anti douleurs à Suzan et rendez vous est pris lundi pour voir où ils en sont et avoir son point de vue sur l’intervention du Sprep. Et puis le fait que les Tuvaluens réutilisent beaucoup les bouteilles plastiques, principalement les petites (qu’eux mêemes utilisent rarement, plutôt une consommation de palagis). Ainsi, demain, plutôt que de les écraser pour les mettre dans mes valises de retour, j’en remets un sac à Temu, la directrice de l’école. Toujours dans ce même domaine spécifique, chez Su qui tient aujourd’hui un (mini) supermarché, ils vendent des bouteilles plastiques vides, de 10 centimes à 50 centimes la grande !

L’Ag, ça va demander pas mal de visites ici ou là pour prévenir de visu les piliers et beaucoup de mails à expédier, une organisation béton vue les délais mais ça devrait le faire.

Positif par ricochet : je vis ici dans la totale ignorance de ce qui se passe en France. Si j’ai eu bien sûr les résultats des élections, aucun autre écho ne me pollue. Je préfère ne pas savoir et, par la force des choses aussi, je vis dans le passé. Pour preuve : ma lecture du soir depuis que j’ai terminé mes romans : des magazines datant d’un mois et demi et pour certains même d’un an… que je n’avais pas eu le temps de parcourir encore… Harmless… Pas de danger d’être bombardée d’annonces auto-suffisantes, ni de sentir la frustration monter, comme chez beaucoup d’entre vous, à l’écoute des apologies sarkoziennes.

fetaui

04 / 06 / 07 - 12 : 05
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Funafuti, mardi 22 mai Minuit,

Le chapiteau a commencé depuis hier. Fanny prend le temps chaque soir de relater les journées à Saint Denis… Voir le chapoblog ci-avant ou après.. posté

Ce qu’on fait ici à côté ça semble tout petit avec l’impression en fin de journée de n’avoir rien fait de ce qui était prévu.. Hier lundi les 3 trucs dont je me souvienne : banque/airport pour accueillir le consultant néo-zélandais payé par la Sopac pour préconiser des tarifs à la compagnie d’électricité et qui nous avait contactées par mail…. Puis séance avec la fille de Susi sur les correc au premier draft de la traduction de la BD faite par des institutrices de l’école. Le soir, diner avec les consultants, car en fait ils sont trois…. Si tout allait bien au début de notre conversation, je me suis un peu échauffée quand nous avons réalisé que bien que néo-zélandais ils nous la jouaient un brin à l’américaine : arrogants… Tout juste s’ils ne nient pas le réchauffement climatique et bien sûr ils savent tout à fait ce qui convient à Tuvalu sans jamais y avoir mis les pieds. Ils en ont eu pour leur grade sur notre vision des institutions, par nous d’abord, par Brian ensuite quand il est venu s’installer et puis par une nurse américaine mariée à un fijien… Le consultant avait été impressionné quand je lui ai présenté Saufatu, l’ancien ministre de l’énergie, à son arrivée à l’aéroport. Le soir, alors Sarah venait de partir et que je rentrais à pied, Risasi, notre trésorière et Taukelina son mari et actuel ministre de l’énergie ont proposé de me déposer en 4x4, enfin 3/3… japonais obligent ! Tu vas où « a ton hotel » « on t’emmene » « mais vous allez dans la direction opposée.. » « pas grave on a 5 mn avant notre diner ».. J’ai expliqué à Tau avec qui nous dinions, lui ai annoncé qu’il les verrait demain matin et qu’ensuite on travaillait avec eux et le bureau de l’énergie avec TEC.. « A demain » « ah ben non, on te laisse les voir seul d’abord…. On travaille avec eux ensuite… » Ca m’a fait hurlé de rire à l’idée de pouvoir raconter l’épisode aux arrogants.

Nous avons ce matin passé une bonne partie de la matinée avec eux, Vete et le département de l’énergie. J’ai plus filmé que parlé mais j’ai remis une couche, en jouant les naives « quand je vais voir mon expert comptable pour le bilan financier d’entreprises, il me demande toujours combien je veux payer et se débrouille pour y parvenir… on calcule quotidiennement au centime et annuellement au million en gros… Pouvez vous faire la même chose, vous demander d’abord combien les tuvaluens peuvent payer et ensuite trouver la solution pour que les tarifs puissent s’approcher de ça ? « … Et, après leur avoir demandé sur combien de temps portaient les prévisions qu’ils comptaient faire (20 ans)…. J’ai un peu insisté sur leur mode de prévisions du coût du pétrole… et ont il prévu d’inclure un scénario prenant en compte de possibles obligations d’augmentations imposées par un nouvel accord genre kyoto…. Après déjeuner rapide à l’hôtel rejointes par Eti qui nous a appris que le kaupule devait désormais remettre une autorisation à tous les bateaux qui veulent aller sur les ilots…. Je me demande si Helani n’a pas mal interprété ce que nous lui avons dit sur la nécessité de faire payer les films de fiction… comme le soap japonais d’il y a un mois.
Vu Risasi quelques secondes pour m’assurer qu’on pouvait poser l’expo et préparer le fiafia de la semaine prochaine avec Gaby en concert, just’avant qu’elle ne plie bagages et sono.

Séance internet chez Alpha pour retirer mes mails AOL. Rentrée à la maison j’ai reporté les corrections sur le texte tuvaluen et scellé les dernières pages non encore traduites qui demandaient une adaptation pour un lectorat tuvaluen et il était déjà l’heure de diner avant notre deuxième leçon de tuvaluen avec Père camille. Il est arrivé armé aujourd’hui d’une pendule en plastique et d’une cinquantaine de gravures bibliques derrière lesquelles il a inscrit un trexte entuvaluen et anglais… Parce que Steve lui avait demandé comment on demandait l’heure et que je posais des questions sur les pronoms, les adjectifs possessifs et que ça lui semblait clair dans ses textes religieux. C’est allé dans tous les sens avec un premier quart d’heure où il nous paumait encore plus que la première fois ; En fait il est tellement habitué à parler tuvaluen qu’il nous parle comme si on l’entendait… Il nous a donné des feuilles avec quelques phrases en tuvaluen… Et quand je lui demandais ce que voulait dire ceci ou cela, il me répondait « c’est pas la peine de traduire », jugeant d’après ce qu’on a compris qu’il suffisait d’apprendre par cœur. Et quand je lui demande « la semaine dernière on a appris les jours de la semaine, les mois, mais comment on dit semaine, mois, année ?, il nous a gratifié d’un voyage dans l’espace, la distance de la terre à la lune, la rapidité de la rotation. Là, encore une fois, ici, j’ai cru vivre une comédie. D’autant plus drôle que nous tous sommes redevenus des petits élèves, par la force des choses, et que comme des garnemens on ne pouvait s’empêcher de pouffer…. Il est fantasque, fantastique et adorable et même si ce n’est guère académique, nous en retenons toujours quelque chose tout en nous marrant bien.

Ce qui me fait moins rire c’est que le transfert qui me permet de payer les ouvriers de la porcherie n’est toujours pas arrivé après 10 jours. C’est très embarrassant, d’autant plus que si l’argent est bloqué quelque part on ne peut pas prédire quand il atterrira sur notre compte.

Autre sensation inhabituelle : je me suis réveillée ce matin en ayant froid. Il pleuvait dru, il faisait gris depuis le lever du jour et un sweater aurait été bienvenu.

Fetaui

04 / 06 / 07 - 12 : 03

Samedi 19 mai 13h30

Ce matin, il s’est mis à pleuvoir sous le soleil… doucement… juste un petit nuage à peine gris just’au dessus de nos têtes… et puis un autre…. Ca a bien duré ¼ d’heure de quoi remplir un peu plus les réservoirs à eau mais nous avons cherché en vain l’arc en ciel.

Hier soir, attirée par les clameurs du chœurs du Fagogo qui entonnaient une de mes chansons préférées, et autres bruits m’environnant, j’ai sorti la caméra pour enregistrer ces sons. Ma chanson préférée était terminée mais j’espère avoir sur bande une reproduction assez fidèle de ce que mes oreilles entendent.

Ce matin, j’ai décidé d’essayer scrub et huile pour le corps que Léonie avait glissés dans mon sac. Seule petite ombre au tableau, le concours de décibels dans le voisinage, c’est à celui qui poussera le plus à fond son système sonore. Des sons reggae a un mix polynésien/mélanésien, en passant par Madonna et les cris des bébés des voisins… Le temps que je sorte de la salle de bain, le mélange des genres avaient laissé la place au background le plus puissant qui pourrait provenir de la nouvelle fête de la Croix Rouge… où nous sommes invités cet après midi.. Sarah n’a pas demandé où ça se passait mais suivant la musique ce matin sur la terrasse, j’ai situé l’origine au falekaupule de Funafuti… Mais j’ai regretté de n’avoir pas attrapé dans mon micro les vrais sons du matin… qui donnaient une bonne idée de notre mode de vie ici et de notre voisinage.

Sarah est partie déjeuner à l’hôtel… avec la petite caméra, représentant seule Alofa à ce 3e ou 4e rassemblement de la Croix Rouge. Elle avait pour mission de s’amuser, de discuter des journées de l’environnement et de passer l’info sur le site Earth Day & denis Hayes.

La nuit dernière j’ai avancé par mal sur les spots radio et réalisé en allant chercher quelques idées dans la BD que la version anglaise ne pouvait pas se traduire littéralement en tuvaluen… Certains conseils sont stupides pour ici comme « je promets de baisser le chauffage ».. Bien sur ça se transforme en baisser sa climat mais y’avait pas mal de petits trucs sur lesquels j’ai du repasser et je suis bien contente de l’avoir fait avant que ce ne soit trop compliqué ou trop tard.

Hier soir aussi, Lasela la fille de Susi (12 ans, presque 13), qui s’essaie à mettre en mots plus jeunes, la traduction des profs, est passée hier comme elle le fait souvent. Elle est adorable mais très très très bavarde et impossible à déloger avant une heure quand elle vient apporter des bananes ou déposer ma clé USB… Elle me confie ses petits secrets d’hier, du jour, de demain… et me pose des questions incessantes… Programmée pour ne pas laisser un seul blanc dans la conversation. Une des questions d’hier « c’est vrai que Jésus a épousé Marie Madeleine… ». Tu fais référence au Da vinci Code ? » « Oui quelque chose comme ça… c’est vrai, mon père dit que non, que la bible a été écrite par 40 personnes, le livre par une seule mais ma sœur dit que c’est fondé sur des recherches scientifiques… » « Euh, il y a un peu de vrai dans ce livre, et un peu de faux dans la Bible… D’ailleurs si toi et moi on devait décrire la même réalité, ce serait empreint de sentiments, d’opinions, d’émotions personnels et ce ne serait pas la même histoire…. »

Tiens il repleut… J’allais dire tant mieux pour les réservoirs de la porcherie (qui doivent être en partie remplis d’eaux pour installer les cochons dans leur new home) sauf qu’ils ne sont pas encore debout de toute façon… Encore 15 jours de retard sur la porcherie… Un truc qui était estimé à 1 semaine de travail par Vete ou un mois en ne travaillant que le week end, se transforme en un mois 5 demi journées par semaine plus le samedi pour une dizaine de personnes… Longue discussion hier avec Ruru… avant de nous rendre compte que nous étions incapables de payer les 15 jours car le transfert n’était pas arrivé sur le compte.. Ni Sarah ni moi ne pouvons jauger les temps de travail des ouvriers mais nous savons qu’il ne nous semble pas normal de payer au même tarif les heures de transport et celles effectivement travaillées… Des détails de ce genre nous font dire qu’on est quand même un peu, même si c’est moindre qu’avec d’autres organisations, pris pour des pompes à …. eau…

Au planning du week end également : réponses aux représentants de l’AFD (UPS et Sprep) négligés depuis plusieurs semaines, base pour le guide pratique Biogaz et mails divers : mon fils Sam à New York, la mère de ses enfants Arielle à Paris, Chris à LA, John et Léonie à Fiji et Semo, pour un point sur 2 affaires immobilières. Un droit de passage sur la petite maison de ma mère à laquelle nous opposons plaidable est en cassation en juin, l’autre, en juillet, moins importante d’un locataire indélicat pour le moins qui nous pourrit la vie depuis plus d’un an.

Au programme aussi : faire la liste des choses à faire absolument avant le départ de Sarah. Et, penser à déposer un cadeau à Susi dont c’était l’anniversaire mercredi ou jeudi d’après ce que m’a dit sa fille. Je culpabilise beaucoup de n’avoir pas noté sur mes nouveaux cahiers cette date car je m’étais un peu engagée à lui faire une lecture astrologique de son thème… Pas fait… Pas bien…

Waouh.. la musique s’est arrêtée… Silence ou presque si ce n’est ce son sourd comme celui d’un moteur de bateau au loin qui n’avancerait pas… toujours la même intensité… C’est quoi ? Une machine à laver dans une maison pas loin ? Hier soir, le roulement des vagues de l’océan pourtant de l’autre coté de l’île et nous sommes à un endroit où elle est le plus large, portait comme le bruit d’une autoroute… à côté le clapotis du lagon sonne tellement inoffensif !

Sarah est revenue bredouille de participation à la party de la red cross. Quand elle est passée la première fois devant le fale de Funafuti, près de l’église, d’ou venaient effectivement les basses de la sono, y’avait 4 ou 5 femmes assises dans un coin du falé… Au retour de l’hôtel, cette fois, des plus jeunes dormaient, accablés par le walkathon qui en fait était organisé le matin.. On n’avait pas eu toute l’information. Ca m’a remontée contre l’absence de politique de communication ici. La communauté devrait être tenue informée par TMC de ce qui se passe chez eux. C’est une info. Tout comme les dates et horaires de nos workshops auraient du être considérés comme des infos. Certes TMC a besoin d’argent et ce ne sont pas les 100 dollars qu’aura couté la quinzaine d’annonces pour les workshops qui pèsent mais, même s’ils ont couvert l’ouverture et la première workshop, la première annonce informant les gens de la tenue de l’atelier, devrait être gratuite et recherchée par le média pour conserver le lien communautaire en prévenant des évènements petits ou grands qui se passent sur les îles.


22h30

Ce soir, après un diner soupe (3e jour pour moi, Sarah a renoncé après le premier essai. Elle déteste le poisson, le supporte en filet quand ça ne sent pas le poisson et qu’elle est assurée qu’il n’y a pas d’arête. En fait, la soupe « libérée » de son bouillon trop puissant est meilleure chaque soir. Un peu de poivre et de curry aide). Ce soir Emmanuel puis Kalisi, prévenu au moment où la soupe réchauffait, se sont joints à moi et nous n’avons pas vidé la marmite. Demain peut être… Emmanuel n’a pas attendu que je rentre de chez Susi (à qui j’apportais quelques petits cadeaux pour son anniversaire) et terminait son bol quand je suis montée. Il a bu un verre avec nous puis s’est dirigé, comme tous les soirs, vers l’hotel ou le filamona. Il apprécie Kalisi sans le voir jamais quand je suis en Europe. Mais bon, il est parti en disant qu’il ne rentrerait pas tard. Kalisi, lui, avait répèt de chorale à l’église pour la cérémonie de ce nouveau dimanche pour remercier des dons faits par le peuple à l’église dimanche dernier. En Aout, ils donneront à chacun des révérends en exercice… un autre bon paquet de blé…

Ce soir aussi le Fagogo vient de terminer sa chanson pour laisser la place, un peu plus loin, à un air plus actuel venant sous doute du night club… On est samedi… Mais non, ça aussi s’arrête et le fagogo reprend… puis s’arrête….

Et ca c’est quoi ce gros bruit ? Comme si quelqu’un essayait de forcer la porte just’en dessous de ma chambre… « Sarah ? C’est toi ? »… « Non quoi, tu veux qu’on descende vérifier ? »… Rien de suspect au rez de chaussée. Tout est bien fermé… Remontées au premier, je vais jeter un oeil sur le balcon qui ceinture la maison. Sarah me suit et le fagogo redémarre « c’est quand même très mélodieux » lui dis je ? Quand tout à coup du coté du lagon, nous parvient un bruit qui m’a paru venir d’un humain qui imitait le loup ou en tout en cas un bruit s’il venait d’un humain qui se voulait faire peur, un son de fond de gorge très rauque. Au 3e hoquetement, Sarah avait compris « nous voilà fixées » « euh ?? » Elle n’a pas eu besoin d’aller plus loin, le bruit qui a suivi était suffisamment précis pour que je puisse imaginer, même dans le noir, un mec ivre mort gerber dans le lagon…. C’était y’a près d’une heure. Et il est toujours à l’ouvrage… Je viens de l’entendre encore derrière notre mur, devant la maison des voisins. Coup d’œil de concierge pour entrer chez eux du coin de fenetre de ma chambre : ils mangent… enfin, le père mange avec un mec plus jeune, un fils ? la femme sert. A 23h30, bizarre… mais en tout cas, ce’st vrai que d’observer un environnement familial sans télé, c’est une image que j’ai peu vécu, peu vu… Et j’ai préféré rester sur cet instantané que sur le précédent…

Dimanche 19 mai 2007
La très bonne nouvelle de ce week end : l’imprimante sortie de sa boîte et installée hier, a immédiatement imprimer sa première page : l’horoscope de Susi pour son anniversaire…
J’espère qu’aujourd’hui elle sera toujours aussi bien lunée.
..

28 / 05 / 07 - 14 : 07

Jeudi 17 mai
Sikeli est parti ce midi sur un sentiment « d’achievement ». Après notre réunion avec le personnel de l’école vivant sur place, le bouchon de béton a été posé sur la cheminée du digesteur à la tombée de la nuit hier. Pour la première fois sans doute un bateau a quitté Amatuku à la nuit.. Nous étions nous rentrées plus tôt et nous sommes un peu inquiétées de ne pas voir Sikeli à l’heure habituelle. Il revient dans 6 à 8 semaines si tout roule comme prévu. Et si Sopac maintient le cap pour le 2e digesteur comme annoncé. Le mail d’Anare du jour est dithyrambique (genre je laisserai une marque indélébile sur le peuple tuvaluen) alors j’espère qu’on finisse le 2e et qu’ils iront plus loin encore avec nous comme le laissait entendre aussi Paul, son boss dans un ce ses messages plus anciens.

L’adaptation à l’absence d’un co-locataire.va demander quelques jours. Sarah s’est mise à la lessive aujourd’hui, y compris les draps de Sikeli, tandis que je démarrais une soupe avec les restes du Traveli au congel depuis le diner improvisé avec Kalisi et son poisson… C’est aussi grace à lui qu’après 3 semaines de vie dans la maison on ose enfin utiliser la cuisinière à gaz. Il a vérifié l’installation et nous a assez rassurées pour que Sarah ait, ce soir là, osé l’allumette…. Donc, soupe sur la gazinière mais cuisine colo alofienne : tout dans l’eau bouillante ou presque… On a quand même passé le bouillon de la carcasse et de la tête de poisson bouillie… et jeté dedans les ingrédients disponibles c’est à dire patates, carottes, oignons, ail et vermicelle chinois….. Ce fut le diner le plus drole du séjour… on a bien rigolé même si on ne peut pas dire qu’a part le fromage de Léonie nous ayons festoyé…. Plutôt fishy notre soupe. Et comme on en avait fait des litres, on va tenter d’améliorer les épices (on n’a même pas de poivre, va falloir en demander à l’hotel) pour la rendre plus mangeable et inviter Emmanuel et Kalisi a la partager…

Ce soir, donc soirée seule avec Sarah, parlé de tout, de religion, de genes, de morale/d’ordre, de soupes, des choses importantes à réaliser avant son départ parmi la liste trop longue emportée dans mes bagages qui ne tient compte ni des imprévus locaux ni de mon adaptation plus difficile que d’habitude à jongler entre les affaires d’overseas et les courantes ici. Sans doute parce que nous sommes passés de projet à mise en place avec tout ce que ça signifie pour le chef des travaux.

Comment tu vas, toi ? me demande Fanny…. Bien je crois, je ne me pose pas la question et la plupart de ce que je vis me remplit de satisfaction,. Bien sur tout n’est pas totalement rose, ce qui m’interpelle le plus, toujours, c’est certaines attitudes humaines ou tuvaluennes que j’ai du mal à appréhender. Comme le frère de Taukelina, Sam… Toutes ces années si on s’était croisé on ne s’était jamais parlé, jamais présenté. Je l’ai donc abordé un soir au resto chinois…. En me présentant, quelques jours plus tard, à l’hôtel, c’était à nouveau comme si j’étais transparente. Je l’ai resalué et cette fois ci on a parlé de ce qu’il faisait (fishery). J’en ai profité pour lui demander combien de personnes pouvaient contenir les deux bateaux coréens…. Faute de pouvoir sortir pêcher, ces cadeaux empoisonnés peuvent peut être servir d’abri à un certain nombre en cas d’alerte tsunami… Discuté aussi bien sur de l’alerte et des réelles menaces. Puis de la traduction de la BD. Il s’est proposé à faire une relecture… A midi, je l’ai croisé à l’aéroport. A nouveau j’étais transparente et de toute évidence il partait pour 1 ou 2 semaines… Bizarre, non ? Quant à Taukelina, son frère, Ministre de l’Energie, et mari de notre trésorière, il est particulièrement friendly mais jamais ne nous interroge sur l’avancement de nos travaux. Alors que tout le pays le fait… enfin tout ceux que nous croisons.

Et puis ce soir, j’ai entendu un oiseau siffler une ou deux fois derrière mes fenêtres. Il y a peu d’oiseaux diurnes à Tuvalu et aucun nocturne à l’exception des coqs qui perdent un peu la crête, chamboulés par un jetlag étrange. Les coqs tuvaluens croient que le soleil va se lever à peu près tout au long de la nuit. (et du jour). Cet oiseau du soir était il un coq d’une autre espèce. Quand je suis installée au rez de chaussée dans la ligne de mire de tous ceux qui passent devant les fenêtres, malgré les rideaux trop légers, j’entends souvent des sons bizarres, sorte de bruits de bouche ou de nez, faits, me semblent ils souvent faits pour tenter d’attirer mon attention. Sans succès… enfin si, bien sûr, je remarque, mais la plupart du temps comme les opossums, j’ai tendance à geler tout mouvement pour éviter de montrer la moindre émotion. Ce soir rassurée dans ma chambre du 1er étage, je préfère n’y plus penser.

Dans la rubrique Genes, je porte souvent la jupe mauve laissée par Laure en 2004. L’idée c’était que je la donne mais je l’ai gardée et je dois dire qu’avec les sandales mauves et roses laissées par Fanny, ça le fait. Les deux me vont comme des gants, je me sens bien dedans et bien entendu, à chaque fois je pense à elles.

Dans la rubrique « trouille ». Sarah a installé tout à l’heure un cadenas sur chaque porte sans clé de la maison après que nous ayons reçu la visite pas très agréable du niais voleur de l’ile. Pas Lasalo, non, lui il est fou illuminé, celui la dont j’oublie le nom à chaque fois a sévi longtemps autour et dans la maison de la marine australienne où vivent à demeure 2 ou 3 mecs. Je l’ai envoyé péter quand il a ouvert la porte le bras tendu pour serrer la main « you’re not welcome here… Go back »… et il a fait demi tour… Contrairement à la plupart de ceux qui se baladent devant nos fênetres, lui n’allait pas au lagon. L’objectif de son déplacement c’était l’ouverture de notre porte.

28 / 05 / 07 - 13 : 54
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Mardi 15, 11h

Réveillée ce matin vers 8h par Sarah, en plein psychodrame. Elle tenait par la main la petite Ima qui s’était à nouveau introduite dans la maison et s’essayait à passer du vernis sur ses ongles, dans son petit sac : une pièce de 20 cts, un bonbon, du vernis… Tentative de discussion, de leçon de morale puis nous l’avons laissée dehors avec l’intention de la traîner à l’école. Quelques minutes plus tard, j’ai réalisé que la moustiquaire devant une des portes du bureau était grandement éventrée… « Ima, c’est toi qui as fait ça ? » « non »… Je l’ai crue, mais 2 mn plus tard j’ai pu vérifier en la voyant passer par ce nouveau trou, qu’il lui allait comme un gant. Elle voulait récupérer son « bag », avec dedans, une de mes trousses pleine de pinces à cheveux à distribuer et quelques vernis. Dans le sac aussi, 2 petits cahiers d’école, à peine utilisés, la page de garde et une seule page de devoirs... Sur la première page, son nom : en fait « Ima ». Blabla de quelques minutes et Sarah a saisi un poignet, moi l’autre et nous l’avons tirée, jusqu’à l’école. C’était l’heure du break… Temu la directrice s’est envolée pour une semaine hier mais Tuitupe nous a aidée à localiser la classe d’Ima. Elle nous a expliqué que l’an dernier, la petite avait participé à 1 classe sur 5, qu’elle refusait de parler, qu’elle volait tout à tout le monde et que ça avait été le cas de toute la famille avant elle. J’ai demandé à Tuitupe de dire à la petite que nous sommes ses amies et qu’elle peut revenir, mais qu’elle doit frapper à la porte…. Tuitupe s’est proposée d’aller voir les parents à la fin des cours. Je suis allée lui acheter un « roti » pour le déjeuner. En revenant, une des tantes d’Ima, était assise là avec une floppée d’enfants et lui parlait. Elle l’a giflée aussi… Bien sûr ça m’a déplu car parmi les raisons de l’attitude de la petite y’a le désintérêt des parents, y’a aussi le fait que piquant à ses petites camarades régulièrement, elle s’est mise en dehors de son groupe mais évidemment on ne peut pas s’empêcher de penser qu’elle peut être une enfant battue même si les cas sont rarissimes à Tuvalu. Je crains l’effet de spirale pour la môme. La tentation est grande de l’adopter pour essayer de la remettre sur le droit chemin mais sans parler le language, ce n’est pas faisable dans le temps qu’il nous reste à passer ici cette fois. Meme si ce soir nous allons prendre notre premier cours de Tuvaluen avec Père Camillo chez Steve & Monica (dans notre ex-maison)


28 / 05 / 07 - 13 : 47

Lundi 14 mai

Ouf… lundi chomé aujourd’hui : on fête à Tuvalu l’arrivée des Missionnaires. Je ne sais pas de quelle manière sauf que personne ne travaille et que j’ai bien l’intention de profiter de cette journée de vacances nationale pour lever un peu le pied. Je pensais avoir le temps de me poser hier jour du seigneur pour tous ici et bien non…. Une urgence parisienne, expédier à Fanny des photos récentes du chantier et des ateliers pour Thalassa. Chris a envoyé ce qu’il avait jusqu’au premier atelier, là ou on ne voit qu’un trou et du monde autour, depuis Gabriel puis Sikeli ont assuré l’instantané de l’avancement des travaux, Anare et Sarah les 2 ateliers derniers. Comme je ne voyais dans aucune de ces photos, les plans qui me semblaient vraiment parlants, j’ai visionné les 3 heures tournées aux workshops et digitalisé quelques plans courts (car je n’ai pas de disque dur cette fois). Puis regardé image par image ou presque pour ressortir les quelques photos. Ca m’a pris la journée et une partie de la soirée précédente a été consacrée à sélectionner une dizaine de photos des centaines prises par l’appareil alofa.

Une bonne nouvelle du matin : la connection internet ne fonctionne pas. Après plusieurs tentatives je renonce. Après tout c’est férié. Par bonheur ça a fonctionné hier et toutes les photos ont pu être expédiées.

Malgré la fete nationale, l’avion du lundi est attendu aujourd’hui comme toutes les semaines. Dedans sans doute, notre tuyau de gaz de rechange et autres accessoires, première étagère de notre quincaillerie.

Aujourd’hui aussi, je dépose à Pua et Susi la première traduction de "A l'eau la Terre" en tuvaluen réalisée par l’école et je confirme le vol de Sikeli pour jeudi. Son petit mot du matin est affirmatif. Il est sûr de lui. Jeudi le biodigesteur sera donc terminé, il attendra que la porcherie soit elle aussi prête à recevoir les cochons d’Amatuku, ce que Ruru nous a promis pour samedi prochain. Nous étions invitées, Sarah et moi, à partager le barbeuk des ouvriers après l’atelier, mais avons préféré repartir avec les participants en proposant le même agenda samedi prochain.

Parmi les infos ou saynettes que j’ai oublié de noter ces 2 dernières semaines :

- Un matin nous avons trouvé une petite fille accroupie la tête dans les bras. En uniforme de l’école d’à côté elle faisait clairement l’école buisonnière et ne comprenait pas un mot d’anglais. Elle fut aussi muette avec notre voisin qui lui a posé les mêmes questions que nous en Tuvaluen. Après que nous nous soyons présentées « sarah… gilliane » nous avons compris qu’elle s’appelait Ema. Nous avons fermé la maison et l’avons laissée là, le voisin aussi s’en est allé vaquer à ses occupations. Quand j’ai raconté la scène à Sina, la femme d’Eti, elle m’a raconté qu’une fillette qui a l’air d’avoir 7 ans mais en a bien plus, s’est introduit dans une quarantaine de maison et pris ce qu’elle pouvait prendre. Sans doute des sous en priorité. Serait ce la même petite ? Hier encore, Emmanuel nous a raconté que son compatriote, Martin, qui vit chez Iakopo, est rentré un jour et toutes ses affaires avaient été passées en revue, par une jeune fille d’une douzaine d’années, prise en flag par le frère de Iakopo. Ici, comme nous n’avons que deux clefs pour 4, si nous fermons la porte principale, nous laissons une des portes d’en bas ouverte pour que Sikeli puisse rentrer sans encombre après ses grogs de Kava. Hier soir, l’autre porte était aussi ouverte, mais a priori rien ne semblait avoir disparu. Difficile de juger ce qui parmi nos affaires, à part le cash, peut les intéresser. Un T shirt ? les parfums c’est sur… En tout cas, je ne crois pas que mes outils professionnels, caméra, ordinateur etc puissent présenter un intérêt pour quiconque ici… Enfin, j’espère…

- Patrick, le représentant de l’UNDP de passage la semaine dernière nous a confirmé une dépêche que Chris nous avait forwardée l’an dernier : L’UN veut un bureau dans chaque pays du monde, y inclus Tuvalu… Un bureau/bureaucratie de plus, s’indigne Sarah…

- Lessive : notre machine à laver, lave (à l’eau froide) mais, antiquité, elle n’essore plus. Pourtant, à ma grande surprise (il m’en faut peu), à peine étendu au soleil, ça a séché à vue d’œil.

Enfin, parmi les infos plus fraîches, et parmi les arrivées de la semaine :

- Jens, un danois, représentant une entreprise américaine, venu, enfin, installer l’anémometre… Bizarre quand meme… Les danois sont parmi les rares producteurs d’appareils éoliens et un danois installe du matériel américain. Après un accueil abrupte à la Gilliane, « c’est stupide d’ériger un mat de 30 metres quand il y a une tour de 35 m juste à coté »… la relation est devenue tout à faire agréable.. OK son pylone n’est pas une tour et ne sera debout qu’un an….. mais quid de l’engin une fois les mesures opérées ? Il suggère que Sopac les utilise dans une autre ile du pacifique…. Il estime aussi que pour les iles lointaines, plutot que d’installer un anémomètre, il vaudrait mieux faire l’acquisition directe d’une petite éolienne, on voit, pour le meme prix, comment ça marche (fréquence et vitesse) et il y aura toujours un peu d’énergie produite… Pas idiot. Nous nous sommes faits un diner d’Européens, samedi soir : 2 autrichiens, un danois, un écossais, une anglaise et une française.

- David lui, un américain du Nord, du Canada, a voulu, dès son arrivée, bluffer son monde en expliquant qu’il était la pour installer un « media center », mais il ignorait jusqu’à l’existence de Tuvalu Media Corporation. En fait, il installe, dans le bureau de l’éducation, une camera et un ordinateur de montage, un ensemble comme il y en a déjà un chez Teu au service social et où 2 bouts de video ont été réalisés en 2 ans.

Et puis il y a aussi Bruce, un ingénieur médical, un australien plutot ouvert et Matt, le consultant pour le GEF donc, arrivé jeudi et reparti aujourd’hui.

Bruce, Jens et David sont venus à la workshop, Matt lui est allé visiter le digesteur la veille, avec l’équipe de l’environnement et Eti. Enfin, deux américains, de l’Université de Hawai, des Mormons, qui ont demandé à la famille de Tami s’ils pouvaient venir aussi. Why not. Eux ne nous ont dit ni bonjour, ni au revoir, ni merci, ni sorry alors que le 2e bateau a dû les attendre ¼ d’heure. David lui a dit « bonjour », « au revoir » et « c’était intéressant »
Bruce et Jens ont remercié à profusion et voulait participer au côut du transport.

Il faut de tout pour faire un monde !

Lundi soir, fin de trêve fériée

What a nice day ! Tout en amitié, en petits et grands imprévus venus de notre voisinage. Passé un peu de temps avec Susi et ses enfants en train de refaire le jardin. Ils étaient tous là quand je suis partie sur la mob pour ne pas rater l’arrivée de l’avion et vérifier si John avait envoyé le matériel qui avait fait défaut quelques jours à Sikeli. J’ai prévenu que je reviendrais filmer. Quand je suis rentrée, ils partaient chercher plus de terreau dans le bush… J’ai travaillé un peu en attendant le bruit du moteur du camion.. Quand j’ai sorti le nez dehors, ils étaient revenus depuis un moment. Tous les « beds » ont été faits à neuf, avec tronçon de cocotier, bourre et coque de noix de coco, sable au fond pour empêcher les racines des arbres alentour de profiter du compost avant les plantes, terre et terreau tamisé.. C’était joli à voir. Nous avons passé en revue la douzaine de variétés de radis que Kokopelli nous a gentiment envoyés. J’ai filmé un peu. Entre deux voyage entre la maison et celle de la voisine, on a démarré un feu déchets et Sarah, grande prêtresse de cette cérémonie, surveillait quand Kalisi, qui habite aussi à deux pas est venu nous faire la conversation et nous conseiller sur le feu une petite heure.

Pendant ce temps toute la petite famille de Susi goûtait de poisson cru. Susi ne veut pas manger dans l’eau comme ses enfants, alors, ils se sont installés sur les blocs de béton, une petite jetée cassée depuis la 2e guerre mondiales… Jolis scènes là aussi. Kalisi lui est allé vérifier ses filets, il en est revenu avec un beau poisson qu’il a tendu à Sarah « pour le barbecue » « Euh mais on ne sait pas faire »… Il est reparti en promettant de revenir nous le faire cuire.. Un peu plus tard, repartant sur ma mob à la recherche de je ne sais plus quoi, je l’ai revu passer avec ses filets… avec son fils… au retour de ma course, j’ai repris la caméra mais pas assez longtemps pour les voir sortir de l’eau avec le filet plein de poissons frétillant, comme il me l’a décrit plus tard, déçu que je n’ai pas vu et filmé ça….

Il est revenu avec des bourres et cosses de noix de coco et a démarré le feu. Le poisson, un traveli, (de travel parce qu’il n’est pas « sédentaire »), sans écaille ou en tout cas tellement lisse qu’on ne les sent pas. Délicieux. (depuis on a appris qu’il y a des époques de l’année ou ce poisson est poison). Nous avons fait une purée rapide aux fines herbes envoyée par Léonie et partagé des gin tonic. Il est parti vers 9h, moi aussi pour aller au café internet vérifier s’il n’y avait rien d’urgent venant de Fanny qui entamait, elle, son lundi à Paris. Un tas de pièces attachées que j’ai pas pu télécharger ou plutot que ça ne servait à rien de télécharger puisque l’ordi ne reconnaissait pas ma clé et la moitié des touches ne fonctionnaient pas, m’interdisant toute expédition de messages.

Voulant rester dans l’esprit de la journée, en rentrant, discuté un coup avec Sarah et Emmanuel. Demain, on arrête de fumer. J’allais écrire théoriquement tellement j’y crois pas mais comme l’écrire c’est déjà influencer, je voulais au moins donner l’impression d’y croire. J’y crois.
...

28 / 05 / 07 - 13 : 46
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Samedi Midi

6 nouvelles inscriptions en retard débarquent à la maison ce matin. Je me retrouve dans le meme état d’incertitude qu’il y a 10 jours. Nous sommes quasiment au nombre limite pour le bateau de 35 personnes surtout si on compte les 2 marins… Tablant sur les abstentions de dernière minute mais aussi sur quelques imprévus comme la dernière fois, je coince un peu. Heureusement aujourd’hui, le problème sera plus facilement réglable puisqu’hier soir Sina, la femme d’Eti, en me donnant la liste déposée à Alpha d’une dizaine de noms m’a mise à l’aise : si tu as trop de monde, Eti en emmène. Je viens de l’appeler pour m’assurer que c’était toujours bien le cas et aussi pour lui souffler de parler de notre centre à la réunion qui s’ouvre maintenant des femmes de Vaitupu, présidée par une dame qui ne semble pas du tout nous apprécier. Sina, elle, est la trésorière.

Décidé d’utiliser l’heure de voyage a une pré-workshop pour briefer les nouveaux arrivants, principalement des jeunes de l’USP, sur le why and how et où nous en sommes, et ce qu’ils vont voir.

Samedi Minuit

Joué les madame Loyale, improvisant au fil de l’après midi, d’abord, dans le bateau nous avons un peu fait l’historique de l’affaire et replacé le biogaz dans la globalité du projet et de l’enjeu. Arrivés à Amatuku j’ai d’abord voulu faire entendre, en tuvaluen, ce qu’une des femmes qui avaient assisté à l’ensemble des ateliers avait à dire. Kapuafe du département de l’énergie m’ayant dit qu’il y avait peu à rajouter que ça semblait bien compris, mais qu’il fallait parler de la porcherie. Sikeli s’en est occupé et a expliqué, schéma sur tableau à l’appui, comment fonctionnait l’ensemble dont la cuve principale enfouie sous la terre et le sable. Vavao, le responsable de la gestion des déchets à Funafuti, m'a expliqué pourquoi la porcherie modèle et le biodigesteur installés par l’Australie en 2002 n'ont jamais fonctionné : il fonctionne à l’eau salée qui bien sur détruit les bactéries, ce qui empêche toute production de biogas... La discussion s’est ensuite enclenchée, avec une conclusion de Sarah, une autre de Kapuafe en tuvaluen et en final j’ai raconté l’anecdote du tuyau introuvable à Tuvalu, et la coincidence de trouver le même dans l’atelier de notre malade, leur rappelant qu’il leur faudra bien vérifier la liste de matériaux et accessoires nécessaires qu’on leur fournira le moment venu avec le guide/mode d’emploi, avant d’entamer leurs chantiers.

TMTI avait mis d’office 2 bateaux et ça nous a permis d’embarquer les premières arrivées sur le plus petit bateau, le plus rapide…

28 / 05 / 07 - 13 : 41

Vendredi 11 Mai, 22h30

Après un diner à l’hotel avec le technicien danois venu installer l’anémomètre, un consultant indépendant du GEF qui vient trouver quoi financer, Enate et Kilifi de l’environnement, Bruce, un ingénieur médical, Emmanuel et Lasalo qui est venu nous rejoindre et que les gros bras de l’hotel voulait mettre dehors.

Après aussi avoir déchargé les photos du jour prises par Sikeli sur l’évolution de la construction. Vidé un peu de la mémoire pour lui permettre d’en prendre quelques unes demain matin avant de le passer à Sarah pour assurer qq photos sur la workshop. Demain un bateau plein de jeunes. Un atelier-récap.à préparer un peu plus que les deux précédents. Cette fois aussi théoriquement Molipi du Département de l’Energie traduira Sikeli que peu comprennent, moi la première.

Un petit coup de blues entendant au twist de l’hotel, Sacrifice d’Elton John. Eu envie de l’écouter home. Je l’ai dans ITunes. Et me voilà installée sur mon lit à écouter mes tunes nostalgiques, tear-jorkers. Right now « stand by me ».

Ces derniers jours furent… je ne trouve pas l’adjectif idoine… comiques… de plus en plus l’impression de vivre un film burlesque, une drôle d’équipe, une situation peu banale, et des spécificités tellement particulières qu’à moins de vivre à Tuvalu ou d’en être imprégnés comme nous le sommes Sarah et moi, personne ne peut faire quoi que ce soit qui fonctionne.

Depuis le début, Sikeli est assuré qu’il peut trouver à peu près tout à Tuvalu… et n’entend pas nos explications. Ce n’est pas qu’il n’y a rien à Tuvalu mais il y a peu et si on trouve des joints et des T et des tuyaux en PVC, des tuyauteries de gaz dans un pays qui fonctionne aux bouteilles de propane et au kerozène, c’est impossible…

Jusqu’à présent ça n’a pas eu de conséquences car les longues listes de matériel avaient été élaborées avec précision. Les choses ont commencé à se gâter il y a une dizaine de jours quand Sikeli s’est aperçu qu’il lui manquait la boite d’accessoires. Restée à Fidji ou là quelque part... Le Hic c’est que l’apprenti qui pouvait savoir était hospitalisé….

J’étais prête depuis 10 jours à dégainer un bon de commande pour remplacer ce qui risquait de manquer et qui ne coutait pas la peau des…, mais Sikeli me demandait d’attendre la sortie de l'hopital d'Utala… Une semaine plus tard, il était sorti mais Sikeli ne lui avait toujours pas posé la question et le problème n'est devenu une urgence que ce soir... Ils ne pouvaient plus avancer…

Pendant que Sikeli appelait les fournisseurs à Fidji pour vérifier que le matériel commandé était bien parti, j'ai.enfourché la mob pour aller rendre visite à Utala qui m’a sans aucun problème expliqué ou se trouvait la boite d'accessoires…

A partir du lendemain, l'achat à Fidji d'un autre ustensile manquant, un tuyau!, a pris des allures de production internationale : une soixantaine d’heures cumulées pour tenter de trouver un substitut à un tuyau galva effilé qui n'était pas aux normes. Un mail SOS a John a Fidji le mercredi soir pour qu’il nous trouve le bon tuyau galvanisé et quelques autres tubes, comme celui qui alimente un bruleur/réchaud. Ici on trouve surtout des trucs genre tuyau d’arrosage que des éléments destiné au transport du gaz… John a répondu par deux pages de questions auxquelles nous avons répondu à six mains pour être le plus clair possible j'ai commencé avant de passer le clavier à Sarah et Sikeli… Pendant ce temps, je parcourais la ville, tout comme ETI a la recherche d’un endroit qui pouvait effiler le bout de tuyau que nous avions.. Sans succès..

Sarah a ensuite échangé plusieurs coups de fil avec John en direct live d'une quincaillerie à Fidji… toujours pour être certains….

Et ce soir, quand j’ai demandé à Sikeli » did you have a good day », il m’a répondu « oui, parfait, Utala est passé aujourd’hui et, dans son atelier, on a trouvé exactement le tuyau qu'on cherchait »… Le seul de l’ile se trouvait à portée de mains pendant tout ce temps… On aura juste perdu 3 jours d’avancée des travaux et 60 heures cumulées pour nous autres. C’est ça Tuvalu !

Difficile pour Sikeli donc de croire aujourd’hui encore qu’on ne trouve pas tout à Tuvalu… Il a bien failli aussi se retrouver un peu short en clips et autres traits d'unions… Tout ca arrive en double par l’avion de lundi… qu'il ne pourra pas prendre. Son départ est reporté au moins jusqu'au 16.. Il est arrivé le 9, il avait dès l’origbine du projet annoncé un mois de boulot…Certes Soopac avait essayé de resserrer les délais mais finalement si l’on tient compte des petits retard accumulés (la pluie, la marée, les bateaux en retard, les ateliers, les visites diverses et la quasi immobilisation de ces derniers jours autour d’un tuyau de gaz), il est dans les temps…

La très bonne nouvelle de la journée, alors que Sarah s’apprêtait à appeler John, 2 jeunes institutrices sont venues nous déposer la traduction de la bande dessinée. J’ai été bleuffée par la mise en page. Quand je leur avais expliqué qu’il fallait découper par page pour que nous puissions nous y retrouver. Et bien, elles ont redessiné les pages avec les emplacements des bulles… Ces prochains jours, je donnerai ce draft à un traducteur plus professionnel et à la famille de Susi composée de jeunes.
fetaui

28 / 05 / 07 - 13 : 38

Lundi 7 mai

La femme de ménage avait besoin de quelques conseils en matière d’environnement… Elle balayait, comme toutes les femmes, à Tuvalu pour faire un tas de feuilles qu’elles jètent sur un tas d’ordures, au lieu de les déposer aux pieds des arbres parce que c’est bon pour le sol… J’ai eu du mal à lui faire comprendre je crois.. qu’il suffit de ramasser ce qui n’est pas organique. Elle parlait peu anglais.. et moi pas encore tuvaluen, ça a dû jouer..

Ressorti et préparé des graines pour le bateau en partance de Tuvalu à déposer au ministère de l’éducation… fait un saut à Tuvalu Media pour booker rapide une interview de Sarah, annonçant notre intention de faire la prochaine workshop, exceptionnellement, un samedi pour permettre à tous ceux qui travaillent la semaine d’y participer. 2 autres annonces suivront mercredi et jeudi. Déposé un des 2 dvd pour la communauté de Vaitupu. L’autre, je suis obligée d’en faire faire des copies comme une poignée d’autres de nos montages, pour lesquels j’avais mal estimé le nombre à donner. Gaby elle a gravé 3 copies du master « anniversaire glg-Gaby Tuvalu Tour ». Sarah aura le sien, comme elle a maintenant l’entière collection ou presque de nos mini films.

Quoi d’autre ? récupéré ma centaine de mails sur AOL et photocopié la feuille d’heures/reçu salaires des ouvriers d’Amatuku chez Alpha. Une occasion pour la bise quotidienne à Sina à dont j’ai promis sur le chemin du retour d’embrasser la fille, Dinah, partie accoucher de jumeaux à Fidji.

Ce soir, visite inattendue à 22h, alors que nous discutions au 1er étage… La porte d’entrée était laissé ouverte pour permettre à Sikeli, le premier levé, le dernier rentré, d’avoir accès. Nous n’avons que deux jeux de clés pour 4. Et à Tuvalu, impossible de faire des copies.. Bref, Emmanuel avait fermé la porte qui mène à l’étage et quelqu’un y frappait… Un des jeunes de la Croix Rouge pour nous déposer 3 invitations pour la soirée de demain…. C’est la deuxième fois qu’on nous livre une invitation à domicile depuis 10 jours qu’on a emménagé. La première c’était pour les remises des Prix à TMTI, le lendemain de notre installation dans la maison…

Demain, rendez vous avec l’école pour avancer la traduction tuvaluenne, puis déjeuner avec Annie de Tango, je dois aussi finaliser le deal pour la mob, voir le Kaupule pour comprendre un peu mieux le ramassage des déchets et signaler le tas d’ordures qui s’accumule près du lagon, à coté de la maison. Je compte aussi voir Susi pour lui parler du même problème, à nous deux on va bien réussir à faire quelque chose.. A 18h, c’est soirée Croix Rouge. J’espère avoir le temps de travailler un peu à la maison l’après midi..

Mardi 8 Mai 17h

Bonne journée qui a démarré (faut pas que je m’y habitue) comme les précédentes sur une bonne nouvelle. Alors que je pensais que l’école n’avait pas démarré la traduction, attendant le paiement envisagé de 200 dollars pour les 5 profs impliqués. Non seulement le travail est commencé mais ce soir, il sera transcrit sur word et demain je pourrai le remettre à Pue et Susi et ses enfants pour test et relectures.

L’excellente 2e nouvelle, c’est le mail d’Anare de la Sopac qui a trouvé un moyen pour me rembourser d’une partie du voyage impromptu de Sikeli l’an dernier.

Le 8 mai s’annonce prometteur !

28 / 05 / 07 - 13 : 34

Dimanche 6 mai

Elections en France où je regrette de ne pas participer autrement que mon bulletin glissé dans l’urne par Linda…. Heureusement, y’a des compensations, ici, à ce manque…..

Dimanche matin enfin…. Un vrai petit déjeuner sur la terrasse abritée du soleil déjà brulant dans le petit coin d’ombre qui ne sera plus dans quelques minutes…

Comme dimanche dernier, j’ai un peu l’impression de « Peeping out » dans la grande salle d’ablution de mes voisins. Je vois aussi ainsi, normal, ceux qui ne vont pas à la messe.

Les bruits familiers de la maison : En semaine : les bateaux qui partent et qui rentrent, ceux qui passent, les enfants dans le lagon, particulièrement au coucher du soleil, quelquefois les video d’a coté et le soir, la musique toujours, celle du fagogo aux tunes plus actuels de la boite de nuit pourtant éloignée, en passant par les répétitions de fatele ici ou la… Les cloches annonçant les prières du matin (celles la je ne les entends même plus) et du soir, plusieurs dizaines de coups… Ce dimanche matin, posée sur la terrasse de notre maison de la péninsule entourée du lagon pour mon premier vrai dimanche où j’ai bien l’intention de faire en sorte que l’heure n’ait pas d’importance, j’ai arrêté de compter à 200 coups… Pour sûr, Sikeli à qui j’avais dit avoir entendu 122 coups la semaine dernière, n’aura pas été en retard à la messe … Après, les chorales harmonieuses ont cédé la place à une sérénité bien dominicale.

Discussions quotidiennes avec Sikeli depuis qu’il partage notre espace. Le chantier bien sûr mais aussi sur ces ressentis de la vie tuvaluenne, sur sa vie a Fidji. Il a été horrifié hier en voyant, pour la première fois, un petit garçon attraper un poisson et le manger cru en commençant par la tête. A Fidji, pas de poisson cru. Ca l’a vraiment écoeuré… Ils nous a aussi parlé de la tradition qui veut que dans certains villages, les fidjiens adultes perdent leur nom à la naissance de leur premier enfant pour devenir « pères ou mère de ». Ils en changent à nouveau à la naissance de leur premier petit enfant.

Nous avons un peu discuté des médecines traditionnelles. Il s’est mis au Nonu ici après avoir vu des pubs, gélules, huiles et autre ointments se multiplier à Fiji. J’ai expliqué les effets de modes, de marketing, les grands laboratoires. La nécessité de préserver les connaissances des médecins Traditionels. Le nonu n’est pas une plante fidjienne mais leur végétation est 1000 fois plus importante qu’a Tuvalu et donc sans doute de nombreuses utilisations médicinales artisanales à conserver. Le nonu de Tuvalu, Vase du Filamona lui a appris comment en tirer les meilleurs bénéfices. Sa recette : laisser fermenter le jus du fruit.. Depuis il a convaincu Sarah que c’était bon pour le diabète et Sarah s’en fait fermenter dans la cuisine.

claire-voyance : Je ne sais pas si je dois y voir des signes mais les instruments de vue semblent avoir pris ce dernier mois une importance inhabituelle…. déjà avant mon départ, la recherche d’une paire de lunettes de soleil pour remplacer ma paire préférée, à la branche cassée, m’avait demandé pas mal de temps… Les vieilles recollées par l’opticien et les nouvelles dans leur étui, j’étais partie confiante. A Suva, le premier jour, mes lunettes de vue se sont vu amputer d’une branche, réparée illico par Léonie et son tube de colle…. Peu après mon arrivée à Suva, les soleils se sont à nouveau décrochées « pas de problème » a dit Sarah avant de les reposer… Le même jour, trouvé dans un placard, parmi quelques petites affaires des derniers occupants, une paire de jumelles qui a nous permis hier de voir beaucoup plus d’étoiles que nous ne les entrevoyions à l’œil nu…. Et puis, l’autre jour, comme des centaines de fois depuis que je fais le voyage, j’ai perdu la capuche de l’objectif de la caméra, dans les gravats du chantier d’Amatuku… Ca ne m’a pas préoccupée outre mesure (même si l’objectif a déjà un petit pet des années précédentes.)… J’ai pensé qu’on allait me la rapporter comme à l’accoutumée… Là non…mais je savais que j’allais bien trouver une capuche de fortune… J’étais même prête à faire fondre un couvercle plastique quelconque pour lui donner la forme nécessaire… Même pas la peine… le couvercle transparent de la boite de cacahuètes, fait parfaitement l’affaire… Et comme j’avais un cordon de rechange, avec attache sur le capuchon, problème résolu ! Je ne suis pas peu fière…

Nous avons trouvé un usage à presque tous les trucs qui auraient du terminer à la poubelle comme les espèces de boites à œufs trouvées, dans une caisse ayant servi à transporter du matériel électronique, qui me servent de plumiers. Et bien sur tout ce qui se recycle, canettes, bouteilles plastique, bouteille de verre attendra dans des containers d’être soit transporté à Cancare, soit écrasé, remporté dans nos bagages, soit, pour le verre, déposé dans le containeur que j’espère obtenir de l’importateur principal…. Nos déchets organiques (rares pour le moment, principalement pastèques) sont déposés au pied des arbres… Quant aux papiers et cartons qui ne peuvent plus servir autrement, et tous les petits trucs inclassables, nous brûlons. Aujourd’hui, nous avons programmé de souffler notre première poubelle. Nous ne pouvons pas attendre la fin du séjour comme nous l’avions fait dans la maison de l’année dernière. Pas de feu de la St Jean possible dans notre petit jardin, alors nous en ferons un petit from time to time.

Plus de beurre depuis l’arrivée de Sarah (15 jours). On a vécu avec du beurre de cacahuète. Le riz commence à manquer aussi nous dit on. Pour le moment, on en trouve encore dans les restaurants. D’ailleurs, l’autre jour, au menu de l’hôtel, très fourni puisqu’il offrait au moins 5 plats nous a bien fait rire : Stir fried fish hand rice, deep fried fish hand rice, pan fried fish hand rice, sashimi and rice, battered fish hand rice.. C’est la première fois qu’il y avait autant de lignes au menu et la première aussi où il n’y avait que du fish… et que du rice. On a quelquefois le choix d’un légume, genre patate ou taro ou kasava, ou frite d’arbre à pain… Pas ce jour la. Ces derniers jours, disons à partir de jeudi, jour de la paie et de la première beuverie nationale, nous avons préféré la soupe rapide à la maison aux sorties resto. Hier j’ai même eu une envie furieuse de sardines à l’huile. Ce soir Emmanuel m’a déposée chez Halai Vai pour y prendre mon plat préféré là bas : deep fried fish avec beaucoup d’ail… et on s’est fait ça avec Sarah. Puis Emmanuel est rentrée pour la soirée cinéma. En fait télé puisque nous avons commencé par Father Ted. Et meme que j’ai tenu deux épisodes, alors que je suis en général incapable de ne faire qu’une chose à la fois comme regarder la télé.

Les rencontres du jour alors que je suis restée la plus grande partie du temps à la maison : Oisa, la plus vieille fille de Susi. J’étais descendue à l’ombre des 5 grands arbres de notre jardinet pour y déjeuner de céréales au lait avec le bouquin de Cavada « une marche dans le siècle » que Fanny m’a offert avant de partir. « What are you doing » « je lis » « je te dérange » « bah, je continuerai à lire plus tard »…. Je me suis retrouvé à expliquer pourquoi mon fils n’était pas marié, pourquoi je ne l’étais pas non plus, pourquoi je n’allais pas à la messe. Des concepts encore très éloignés de la société tuvaluenne, où l’on épouse encore souvent celui ou celle que la famille a choisi (avec quelques grands épisodes romanesque, genre Roméo et Juliette mais qui se terminent bien)… Ou a part quelques palagis comme nous ou quelques rebelles tuvaluens, tout le monde va à l’église et qu’au fond, je pense que les églises et les religions sont un support important de toutes les sociétés, par la morale/l’ordre « juste » ? qu’elles enseignent. De athée je suis devenue déiste et crois en une entité suprême, dieu ou spoon, quelque chose qui nous dépasse et qui agite à son gré le sucre au fond de la tasse. Bon je ne suis pas allée jusque là mais j’ai raconté que les représentants des églises étaient des humains et pas toujours aussi bien que leurs ouailles, que les religions provoquaient les guerres… Que les mariages unis c’est la plus belle chose et que sa famille en était un exemple remarquable. Que quelquefois aussi on a des attentes, un certain idéal de l’homme ou de la femme avec qui construire sa vie et que si on s’aperçoit que ce n’est pas ce qu’on vit, il vaut mieux se séparer…. On a aussi parlé du nettoyage du quartier et de la possibilité d’installer 3 containers de recyclage. Je crois bien, la pauvre, lui avoir truffé la tête de principes qui ne lui évoquaient pas toujours grand chose… Le vent s’est levé et la pluie est tombée, comme d’habitude, vite drue, trop fort pour poursuivre la conversation.

Ce soir en allant faire quelques courses (particulièrement du pain.. que je n’ai pas trouvé) rencontré Lasalo qui a tenu à me présenter un des profs de Vaitupu. Discussion sur le jardin de l’école. Le prof m’a dit manquer de tomates ; demain je lui prépare quelques paquets que je remettrai à une fille du ministère de l’éducation, qui faisait elle la queue dans le magasin de Susi et qui les lui fera parvenir par le bateau du lendemain. Lui part aux aurores ce lundi.

Rencontré aussi Risasi à la recherche de couches pour sa petite fille. Me suis arrêtée chez Susi pour lui remettre la clé sur laquelle elle mettra je l’espère les réponses aux 5 questions du Journal des Enfants pour le numéro spécial qui sera distribué aux enfants de St Denis dans 15 jours au Chapiteau que préparent les alofiens parisiens. JdE qui à chaque nouveau chapiteau « A l’eau, la Terre » rend compte de l’avancement de nos actions à Tuvalu à l’occasion d’un spécial.. Dans celui-ci le biogas est à l’honneur !

Ma deuxième sortie de la journée eut lieu le soir, à la nuit tombée. Voir plus haut, take out food. Devant le resto, la voiture de l’ambassade de Taiwan. Sarah nous avait représentés à leur marche. Pensé qu’ils seraient dans le salon privé, pas du tout, il était installé avec William dans la salle, les seuls clients. J’ai passé ma commande et ils m’ont invités à m’asseoir. Le WHO Taiwan et on a survolé la situation Taiwan/Mainland China. Et puis Eti est arrivé… la bouffe aussi et nous sommes sortis ensemble… « Tu rentres à pied ».. « Oui, oui, merci ». J’ai allumé une cigarette que j’avais oublié avoir emportée.. Il s’est arrêté de pleuvoir… Et le destin de la France, en ce dimanche 6 mai, est en train de basculer…..
fetaui

28 / 05 / 07 - 13 : 31

Mercredi 2 mai midi

Dans moins de 2 heures, embarquement pour Amatuku, où va se tenir la 2e workshop sur site, pour voir le digesteur terminé ou presque, avec canalisations etc. et le début de la construction de la porcherie.

Sans doute moins de participants qu’à la première si je m’en tiens aux reconfirmations signées mais on ne sait jamais. La rumeur dit que beaucoup des premiers participants pensent qu’il n’est pas utile d’émarger de nouveau.

Pour moi, c’est pourtant le seul moyen de m’assurer, avec TMTI, qu’il y aura assez de place sur le ou les bateaux. J’ai compté un peu large.. 30/35 ça devrait le faire.

Les nouvelles de la matinée : 2 Bonnes au lever :

D’abord, notre propriétaire a finalement accepté que la maison soit occupée par plus de 3 personnes. (nous avons 5 chambres dont une vraiment hors d’usage). Elle faisait une petite fixation parce qu’elle a peur que nous ne sous-louions et s’était mis ça dans la tete en apprenant qu’Emmanuel occupait une chambre. Sarah lui a expliqué qu’Emmanuel appartenait à Alofa et suivrait les affaires en notre absences. Quant à moi, j’ai joué sur ma trouille d’être seule dans la maison le jour ou Sarah partira.

Et puis, grande première : l’un des chauffeurs du gouvernement m’a prise en stop alors que je n’en faisais pas ! Sarah, elle, enfourchait la mob pour la 3e session sur la politique énergétique du pays. Une des deux raisons qui ont amené Anare, de la Sopac, sur Funafuti. La 2e étant bien sûr l’atelier biogaz.

Hier soir après plus de la moitié du temps imparti passé sur ce dossier, ils en étaient au 1/5e… Ceci dit, après une session de quelques heures sans sarah le premier jour, ils étaient en train de refaire ce qui avait déjà été fait en Février dernier.. Comme Sarah avait tout dans son ordi, ça a bien sûr un peu speedé les choses mais pas suffisamment pour éviter la retombée du fardeau sur ses épaules une fois Anare parti. En tout cas, les « garcons » de la direction de l’énergie y comptent bien. Sarah a répondu : « I’ll help but I wont do »…..

Annie, Présidente de Tango, l’association des Associations ne nous voit pas du meilleur oeil depuis 3 ans. Alors qu’elle freinait des 4 fers, la ferveur locale pour les actions d’Alofa l’a un peu contrainte de nous enregistrer parmi les associations auxquelles elle sert d’ombrelle. Les coups de main à Chris de Semese dont le poste depend de Tango lui ont donné encore plus de boutons et Chris a ressenti la froideur m’enjoignant de régler le problème. Pas eu beaucoup de temps jusqu’à la semaine dernière mais nous nous sommes croisées à l’aéroport et j’ai propose un déjeuner pour qu’elle me dise tout ce que j’avais pu faire de travers. « I know I make many mistakes »… Rendez vous pris donc pour Mardi prochain.

Réalisé tout à l’heure que ce qu’il manque à mon bonheur, pour pouvoir travailler à mes aises c’est une imprimante fiable. Je n’ose même pas rebrancher celle achetée l’an dernier à L.A. et qui me jouait sérieusement des tours après à peine une semaine de fonctionnement.

Bon, je vois un bateau de TMTI arriver, je vais voir si je peux le coincer au cas où nous serions plus que prévu.

Mercredi 2 Mai, minuit

Retroactivement :

Soirée fiafia (on s’amuse) à l’hotel. Une cinquantaine de personnes dont l’ensemble du gouvernement présent sur l’ile mais dont la plupart part demain. Enfin, Taukelina est de retour et, quand je le taquinais sur le fait qu’il allait être le seul ministre restant, il a plaisanté « oui, si tu veux faire passer un truc rapide, je suis le premier ministre intérim.. ». Lui ai présenté Anare et Sikeli. Soirée très sympathique. Comme j’avais filmé tout l’après midi, ce soir c’était vacance… J’ai regretté évidemment, car le spectacle valait un coup de 3e oeil... Regretté aussi de n’avoir pas pensé aux parfums pour asperger les danseuses comme elles aiment.

Atelier pratique sur Amatuku très agréable aussi : j’ai été un peu mal en arrivant quand sur les 10 qui attendaient, une demi heure avant l’heure du bateau, 5 ne s’étaient pas inscrits, pensant que c’était effectivement automatique… Mon estimation incluant 20% de participants en plus, pas 50%...

Mais comme notre moussaillon surprise Kaio, notre ami gay, même si le terme ne s’emploie pas vraiment à Tuvalu, qui venait d’intégrer l’école pour la 2e fois en 2 ans), cheveux rases et uniforme, a lancé le depart à 14h tapantes, alors que tous les inscrits n’étaient pas arrivés, nous nous sommes retrouvés au nombre prévu. Livi un habitué, arrivé quelques minutes trop tard, nous a rejoint avec son bateau perso !

Sikeli ayant tendance à penser que le biogas n’a plus de secret pour Tuvalu, j’ai joué les naives pour lancer la séance de questions et mettre tout le monde à l’aise. Les tuvaluens sont très réservés et peu osent peu prendre la parole pendant ce genre d’atelier. Aujourd’hui, ils ont été très nombreux à poser des questions… Celles des groupes de femmes qui n’osaient pas s’exprimer me demandaient de le faire pour elles. D’autres allaient les poser directement à Sarah.

J’ai été un petit peu déçue de voir que les travaux n’était pas terminés, mais sans doute pas autant qu’Anare… La très bonne nouvelle c’est qu’en repartant, il nous a dit qu’il pensait pouvoir faire passer une semaine de supplément. Quand j’ai dit qu’on pouvait leur faire faire l’économie d’une chambre d’hotel, il s’est dit tout à fait certain que c’était un excellent argument et que ça passerait auprès de son directeur financier. Ce soir, il ne faisait aucun doute que Sikeli restait et que lui meme ne se posait aucune question sur la prolongation de son contrat. Ceci dit j’aimerais bien pouvoir cerner un peu mieux la fin des travaux… et de la mise en gaz… Notre ami reste un peu nébuleux quand on parle délais.

Parmi les invités « officiels » en dehors d’Anare : notre hote, Punga, le acting chief officer qui a remplacé Leota, en mission sur le Nivaga pour le faire réparer à Taiwan, et Molipi, notre pote de la direction de l’énergie, attiré sans doute par la présence d’Anare… Ce matin, alors que je passais le nez dans le bureau où ils travaillaient avec Sarah à la politique énergétique, Kapuafe son second me demandait pourquoi je n’avais pas loué un bateau prive. « Parce qu’on n’a pas les moyens et que ce n’est pas nécessaire nous avons un accord avec TMTI»… Et dans le bateau, pour les titiller, j’ai demandé à la volée à Sarah « Combien de fuel en plus on aurait brûlé avec un autre bateau » « le double »… Au retour Molipi était plus enthousiaste que jamais… et plein d’idées. Il a installé des lampes basses consommations chez lui, parle d’économie d’énergie…. Pour l’immeuble du gouvernement, je lui ai reparlé de l’ouverture des fenetres du grand hall… toujours fermés et le 2e étage est un étouffoir… Il veut bien sûr aussi participer à l’émission de radio à priori programmée à partir de début juin pour les journées de l’environnement de l’ONU.

En fait, le groupe qui constitue l’atelier forme un ensemble hétérogène certes mais extrêmement sympathique… Pour Poni, le seul problème c’est l’inégalité de gent.. 14 femmes pour 13 garcons !

Jeudi 3 mai

Depuis que nous avons l’internet at home, dial up telephone certes toujours aléatoire (comme partout ailleurs à Tuvalu) mais bien pratique quand même, je parviens à regarder ma boite alofa au moins une fois par jour. Le compteur s’affiche dans un coin pour indiquer le temps passé, heureusement, car sinon, entre la carte téléphone et l’abonnement de 20h auprès du département informatique du gouvernement, on risquerait d’être souvent en rade.

Journée avion aujourd’hui : acheté quelques colliers pour enfiler au cou d’Anare, Nala, Seinati, Apisai, fait l’impasse sur les autres partants, comme ce jeune homme de l’UNDP qui a hérité de Tuvalu comme territoire et venu voir principalement les Home Affairs. David Abbott me l’avait présenté et nous avons eu l’occasion de discuter déchets et d’échanger des documents mardi soir. Sarah a eu l’occasion de lui dire au revoir pour nous deux. Je suis allée trouver le Maori non identifié qui intriguait un peu la bande de palagis depuis lundi. Un néo zélandais venu pour parler du tabac et autres health related topics. Shane. « Tout ça ne peut fonctionner que si le contact demeure, le lien se tisse, la confiance s’installe ». « Pour que les Tuvaluens croient en votre investissement, il faut que vous reveniez ».

Parmi les autres arrivés lundi, partis jeudi, un astronome italien, 3 jeunes japonaises, 2 japonais venus disperser les cendres de leur père, qui a eu une histoire avec Tuvalu. Avant, je suis passée à la banque pour sortir du liquide et payer les ouvriers du chantier digesteur (et maintenant porcherie puisque les travaux ont démarré un peu tard mais c’est parti). Aujourd’hui, la moitié des étudiants de l’école maritime ont prêté main forte pour remplir le socle de la porcherie qui doit être surélevé par rapport au digesteur.
Beaucoup avaient aidé au transport des matériaux du port à l’ilot, également à approfondir le trou de 1m40 pré creusé par Vete. Ils ont également aidé à remblayer de sable le vide autour du digesteur pour empêcher les racines des arbres alentours de venir se loger trop près des briques. Et enfin, comme aujourd’hui ils ont aussi pas mal joué les passe pierres avec des brouettes. Une vraie chaine humaine d’après les descriptions de Sikeli..

Dans la maison, grace à l’aide de Sarah, sa chambre est prête, au rez de chaussée. La plus en état des deux et avec climat'. J’avais sorti le matelas en mousse ce matin et quelques oreillers. Acheté quelques taies et cet aprèm je suis revenue avec un matelas neuf sur la tête… En mousse et recouvert d’un tissu à fleurs. L’autre était vraiment limite. J’adore aller faire les courses. J’y croise bien sûr tout le quartier. Au island supermarket, rencontré Laima, l’épouse de Panapassi, qui est lui de retour d’Italie en transit à Fiji pour retrouver Apisai et repartir avec lui au Japon. Elle m’a parlé du “Rally and walk” Be Who-Taiwan, une manif de soutien à Taiwan qui souhaite faire partie du WHO (World Health Organization)…. Y’avait des flyers sur la caisse. Tout y était parfaitement décrit à la minute près puisque la marche démarrait à 9h12.. Ils avaient juste oublié la date ! La fille la rajouté “samedi 5 mai” à la main me demandant où l’inscrire .

Passée d’un coup de mob voir si Eseta de la Croix Rouge qui organise, le même jour, samedi, une journée nettoyage qu’on inclura aux actions Earth Day. Elle est radieuse depuis qu’elle a quitté les Affaires Etrangères où elle était cheffe du protocole pour manager la croix rouge. Je l’ai croisée hier soir à 22h, elle venait de quitter son bureau. Depuis que je suis arrivée, elle a organisé une semaine d’ateliers, des visites aux nécessiteux et a cousu elle-même les chasubles pour les 50 volontaires… La différence avec Island Care est criante.. D’ailleurs il n’y a pas de participation « officielle » de l’association que Siuila doit relancer depuis plus d’un an. Villi, le secrétaire général d’Island care participe bénévolement et pour lui-même aux actions d’Eseta.. Dommage…

Avec Sarah, on ira avec nos TShirt Alofa et quelques jeunes porteront ceux « Jour de la terre ». Et bien sûr, mon 3e œil enregistrera. J’suis passée aussi voir Grace reparler de l’achat d’une mob et maintenance gratuite contre location possible en notre absence Grace est la femme de Leota, l’acting chief officer ces 3 derniers mois, parti acompagné le Nivaga à Taiwan.

Je n’avais pas croisé Molipi depuis mon arrivée, mais depuis hier nous nous voyons partout. Même au magasin de Susie ou je regardais sur les maigres rayons ce qu’il pouvait y avoir de différent, de plus attirant pour les papilles ou la maison. Molipi y achetait des couches. 5 couches, 5,5 dollars. Logique que je lui parle de la laverie couche cotons. « Tu trouves une femme pour s’en occuper, on trouve les sous ». Enthousiaste et dans le même temps un brin overwhelmed… « Y’en a des choses à faire » « petit à petit l’oiseau fait son nid ». Il m’a aussi demandé pour qui était le matelas que je portais sur la tête « Sikeli » « Il peut dormir par terre » « tu crois ? Tu dors par terre toi ? « Je connaissais la réponse… Sikeli lui a semblé apprécier la mousse.. mais deux jours plus tard, il choisissait de dormir dans la grande pièce qui me/nous sert de bureau, sur la natte un peu défraichie que j’avais mis au soleil et à l’air.

Des dizaines d’autres saynettes et scènes aujourd’hui. Les journées sont trop riches pour les relater dans leur intégralité. Les touches que je jette c’est ce qu’il m’en reste sans pousser la réflexion pour se souvenir.

fetaui

10 / 05 / 07 - 11 : 30

Le voisinage : Nous accédons à la maison par un petit chemin de terre (enfin ce qui sert de terre à Funafuti) creusé la plupart du temps de grosses flaques remplies des dernières pluies. (n’ayant pas encore vécu de marées hautes sur la péninsule Alofa, je ne sais si le terrain dégorge l’eau salée par bulles)… Il part du « carrefour » du grand Fusi, en direction du lagon. On longe sur sa droite, le magazin de Susi, puis une petite maison en bois sur pilotis à l’arrière de la maison de Kalisi, puis la maison et le jardin de Susi… A la croisée du chemin, sur la gauche, d’abord, donnant sur la rue un nouveau magasin chinois – où les exploitants, comme l’ont fait les chinois des sea cucumbers, à l’extrémité sud de l’ile, n’ont pas hésité à couper quelques arbres… pour en faire un grand espace plat devant… puis, toujours sur la droite, 3 autres maisons. Une des familles possède une colonie de canards bien sympathiques. J’ai regretté ma caméra un matin où, sous la pluie drue, un canard blanc sale s’ébrouait dans une des flaques du chemin devenu leur domaine.

Parmi les autres animaux de notre basse-cour côté lagon : 2 coqs, quelques poules et des poussins, venus de je ne sais quelle maison. Quelques chats passent et s’égosillent quelquefois à la nuit. Nous en avons repéré un, d’un beau gris uni, sur lequel nos « teut teut teut » n'ont eu aucun effet, il a passé son chemin avec fierté. Nous n’abandonnons pas l’idée de nous procurer un félin pour chasser les rats qui oseraient s’approcher du nid. Aperçu sans pouvoir y croire, un genre de perdrix ou de caille voleter d’un arbre à fleurs orange à un palmier… et inversement… et depuis j’entends son vol, enfin il me semble, le son d’une envolée qui ressemble à celui des tourterelles du jardin de L.A.

Le jardinet de la péninsule, dernière terre avant les restes d’une jetée sur le lagon, est un lieu apprécié du voisinnage... Faut dire que la vue est imprenable au point que même les tuvaluens ne s’en lassent pas. Le petit chemin qui longe la maison est un accès facile au lagon. Au fil de la journée, nous voyons passer des enfants, des plus grands, des voisins proches et plus éloignés. Certains, comme Kalisi, vont poser leurs filets ou prendre un bain, pour d’autres c’est un lieu tranquille où se poser avec des amis, (de préférence sur le caisson en béton, source de fraicheur que constitue notre fosse sceptique posée sur les 20 m2 du jardin)… On y discute, on y boit, on y attend l’heure d’un rendez vous, on y boit encore… d’autres sont juste curieux, intrigués par notre présence et notre intérieur…

On a décidé d'installer un panonceau, histoire de fixer quelques règles de bon voisinnage :
A l'intention des ado et jeunes adultes, comme ces deux garcons qui s’abreuvaient de scotch and coca à 4h de l’après-midi… ou ce groupe de jeunes filles qui s'est s’installé dans le jardin un peu plus tard sans penser à demander si elles pouvaient mais en nous suggérant de les prévenir quand sonnerait l’heure de leur rendez vous, 22h… , ou encore à l'intention des hommes pour lesquels, comme ce samedi soir, c’est principalement un lieu où s’enivrer tranquille à plusieurs..
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« Pas d’alcool ni bière et aucun déchet laissé derrière… » c’est en gros ce que dira notre pannonceau. Et les enfants vont nous aider à nettoyer les déchets qu’ils ont tous (avec leur parents) accumulés autour de la maison (et donc du lagon qui l’entoure). Nous en ferons un concours avec cadeaux à l’appui…

Ce soir en rentrant du seul resto correct de Funafuti, plébiscité par Chris, avec celui de l’hotel, Hala Vai, seafood restaurant, tenu par un couple de chinois, j'ai discuté un peu avec Susi de l'impression pas toujours agréable que suscitent ces squats incessants autour de la maison, surtout quand la VB coule à flot. Elle aussi a craint ces dernières années pour sa sécurité et celle de ses enfants quand son mari était en mer sur un cargo. Depuis elle a deux chiens et a mis une palissade, bien que son père lui ait demandé de ne pas le faire car c’est contre les traditions. Elle a eu quelques difficultés un jour avec un ivrogne que son chien avait mordu. Sarah et elle disent que les chiens aiment mordre les ivrognes..

Ces arbres qui nous entourent : une douzaine d’arbres à fleurs orange parsemées et planquées dans le feuillage et qui donnent des graines qui pourraient être celles que les femmes utilisent pour les colliers, avant d’être atteint par le processus compost/composition/imbibées d’eau. Pourraient seulement car ce n'en sont pas, une demi douzaine de petits nonos, une demi douzaine de pandanus, une main de cocotiers et 2 feuillus à feuilles vert foncé-mauve et un genre cactus aloé. Ceux là ne me semblent pas du crû, ils ont du être importés/plantés par les premiers japonais ou taiwanais qui ont occupé la maison.


« Fale Alofa » ou « Alofa House » donne l’impression d’appartenir au 70’s tant par son style passe partout que par l’état dans lequel elle se trouve… pourtant Seinati la proprio m’a indiqué qu’elle avait été construite en 1999.

Au rez de chaussée, la première porte accessible par l'extérieur et celle qui ferme le mieux à clé, donne dans un genre de buanderie, au fond une salle d’eau, douche, robinet à 50 cm du sol, toilettes. A droite une porte qui donne sur une grande pièce depuis laquelle une porte s'ouvre doublée d'une ouverture de type passe-plats.. sur la cuisine d'un genre limite insalubre et un escalier mène au premier. Au fond deux pièces plus petites : des chambres. Une qu'il va falloir débarrasser des moisissures pour accueillir Sikeli jeudi prochain si SOPAC ne prend plus en charge son salaire. Elle est d'apect assez agréable équipée d'une penderie. L’autre, que nous utilisons comme « storage », a une fenêtre condamnée et un lit trop grand pour la pièce…Pour la vue : deux portes-fenêtres (sans carreaux mais équipés de filets anti-moustiques, ce qui est déjà un bon point..) ouvrent sur les chemins qui longent la maison et mènent à la péninsule…. Le tout bien sûr est traversant s'ouvrant de part et d'autre sur le lagon.. Au sud, on découvre « la » plage de Funafuti et les deux îlots les plus proches. Entre les deux, on aperçoit Funafala…

La première décoration, posée dès le soir de notre déménagement : le poster réalisé par Fanny et Elizabeth pour mon anniversaire l’an dernier. Toute ma famille parisienne et alofienne… Je l’ai retrouvé parterre le lendemain matin, mais depuis hier, il tient, bien scotché en évidence devant mon bureau.

Parmi les jolies saynettes de ces jours ci.. D’abord pour la première fois cette semaine, on a pu passer plus d’une heure à la maison… Toujours pas rangée… Et puis un matin, j’allais partir quand j’ai entendu des enfants chanter dans le jardin… Ils étaient en fait comme des oiseaux dans un de nos arbres et sur les 3, de loin j'ai reconnu Mamaua, la fille de Kalisi, que j’avais eu l’occasion de croiser la semaine dernière à hotel. Elle était venue avec son pere pour le rv/drink avec les garcons… Je lui avais montré les traductions affichées au mur. Elle ne me dit jamais un mot, juste des grands yeux pleins de complicité. Sur l’arbre… Ils étaient trop mignons. Le rythme de leur jacassement s’accélérait à la fin pour vraiment ressembler à des oiseaux… Bien sur je suis allée chercher la camera et ils ont performé de plus belle….Plus je m’approchais plus ils chantaient…

Mamaua est passée ce matin encore. Comme elle est très timide mais aime avoir mon attention, elle a fait un petit sifflement pour que je lève la tête et nous avons échangé un joli sourire.

Au programme de ce samedi déjà bien entamé : Je me suis laissée porter par ce que me suggérais mon inconscient d’après ce qui se présentait dans mon champ de vision. Une des tâches accomplies ainsi : nettoyage de printemps de ma chambre. Le sol n’a plus de mystères, j'ai repéré chacune des taches de moisi sur le lino, chacune des planques des termites aussi..., car oui il y a des termites.. dans notre maison et sans doute dans beaucoup d’autres à Tuvalu. Dehors, sur un périmètre d’un mètre autour du bloc de béton, j’ai ramassé tout les petits déchets (ouvertures métalliques de canette, papiers de bonbon, bout de tout). We will see demain les nouveautés.

Il est 16h, nous venons de nous asseoir, Sarah et moi, en nous congratulant de pouvoir enfin nous poser pour nous installer sans avoir à mettre le nez dehors, même si, ce samedi matin, elle a déjà fait plusieurs ballades dont une pour expédier un article destiné à un bouquin sur le réchauffement où Alofa est en bonne place bien sur et sur lequel nous venions de faire une dernière relecture…. 12 pages au lieu des 8 demandées.… Maintenant, elle tente une lessive. La première tentative en début de semaine s’est avérée désastreuse : la lessive pendue a senti affreusement mauvais toute la semaine.

Toute la difficulté pour moi est de décider si nous pouvons prendre cette maison à l’année ou pas. Avec un prochain séjour de six mois et pas mal d'allers et venues, ça va finir par devenir très économique par rapport à l'hotel. Il faut aussi peser les travaux d'assainissement bien sûr.. Alors pour le moment on fait comme si, en prenant petit à petit possession des lieux.

Sarah m’a aussi fait hurler de rire tout à l’heure. Comme Fanny, son sens de l’orientation est tellement screwy, qu’elle ne sais pas ou se trouve le fusi par rapport à la maison alors qu’il est juste en face de notre chemin, à 30m ! Elle s’y rend par des rues détournées, car bien sur, connaissant la supérette Fusi depuis quelques années, elle finit par s’y retrouver … mais je ne suis pas certaine qu’elle ne parvienne pas à se perdre dans les 3 allées…

Sarah est aussi (et bien sur ça me fait plaisir mais ça m’amuse aussi beaucoup) concernée par ma santé. Alors qu’il est clair que depuis mon grand coup de fatigue de lundi j’ai retrouvé mon énergie et les quintes s’espacent tous les jours un peu plus… Aujourd’hui 3 ou 4, c’est quasi normal… Pourtant, jusqu’à ce matin, à chaque quinte, elle m’a demandé : are you sure it’s getting better ?… Of course it if.

Je me rends compte que j’ai moins utilisé la caméra ces derniers jours et que la conséquence, sans doute, c’est que j’écris plus, je décris davantage… Meme si filmer le voisinage de faletuvalu est sur la liste des à faire. Et meme si j’ai aussi quelquefois déjà filmé certaines saynettes, quelques plans, avant de les décrire.

Au programme de dimanche : Les mails en retard bien sur… principalement Fanny, Chris, John, Leonie et autres oubliés, la récré, comme hier ce sera encore un peu de nettoyage : bureau suite, salles de bain ou les éléments des 3 pharmacies (anciennes, nouvellement apportée et celle laissée par Hervé) sont à consolider… et surtout le jardinet.

Fetaui...


04 / 05 / 07 - 14 : 11
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Mardi 24 avril 2007, faut que je cherche un peu…

En gros la journée s’est passée en balades pour organiser un peu la soirée de femmes chez Nala, prévue à 14h, reportée à 18. La nouvelle du jour, que m’a apprise Susi en sortant de la maison le matin, c’est qu’un de ses cousins était mort le matin même…. jour de funérailles quasi nationales puisqu’il était le trésorier de l’église principale… Sans parler du fait qu’a Tuvalu presque tout le monde appartient à la famille… Les liens de sang, jusqu’aux 3e cousins sont très forts… Toute la journée, à chaque rencontre, discussion autour de l’hépathite, puisque cet homme de 53 ans, comme le jeune Lomi il y a 2 semaines, est mort de ça… j’y vais de mon prêche sur cette épidémie invisible et sur la nécessité de faire des tests, particulièrement dans les familles de victimes. Hier soir encore ça a été l’objet d’un appel à l’action et à l’information auprès de la dizaine de femmes finalement présentes…

Bref, en ces circonstances de deuil national, le nombre de participantes ne justifiait pas que les garcons restent toute une soirée pour enregistrer la distribution de graines. Entre nous, ce fut bien sympathique : Diner, rires, ébauche d’une série d’émissions de radio, la révélation par Nala de ses rêves prémonitoires, et le souhait de Siuila de voir tout ce que je suggérais (accompagnée de toutes ces femmes du bureau d’Alofa) devenir aussi un projet de son assoc en péril « island care »… Of course !

Mercredi 25

Un peu perdu pied ces derniers jours. Je ne sais plus depuis quand je suis là ni quel jour on est, enfin… si.. je sais qu’on est mercredi ou dimanche selon la vie environnante et les rendez vous notés mais plus quelle date… Effort… calcul pour y parvenir à partir des dates dont je me souviens, comme vendredi 13, ouverture de la série d’ateliers, ou mercredi 18, premier atelier sur site, Jeudi 19 départ de Chris, lundi 23, bomb day-arrivée sarah… Ce lundi- là j’étais moi assommée par une bronchite comme j’ai rarement eu à subir alors que je suis abonnée... Terrassée par la fièvre, je ne pouvais plus me lever de la chaise, une fois le déménagement de l’hotel effectué (une bonne douzaine de paquets et de sacs à refaire en vitesse) et Sarah déposée dans nos nouveaux lieux. Me suis sentie peu bete de l’accueillir avec si peu d’énergie. La chaleur, l’humidité, le mildiou de la maison ont aidé à l’état, c’est sûr et les oreillers qui transpiraient le moisi m’ont fait me demander, la première nuit, si ce n’allait pas être ma dernière tellement respirer devenait un effort… ok, ok un peu mélo dramatique… d’ailleurs… j’ai survécu !

Sarah, elle était fraîche après quelques jours à Suva où John l’a chouchoutée. Léonie n’était pas rentrée de Nouvelle Zélande et Sarah a donc séjourné au Suva Motor Inn, l’hotel ou nous nous posions avant que Léonie ne propose de nous héberger et où vit John depuis l’année dernière.

Agréable surprise en la voyant sortir de l’avion, en forme, et une paire de kilos en moins. Une biopsie négative après l’ablation de la bosse qu’elle se trimballait sur le front depuis sa prime jeunesse… La mauvaise surprise, ce fut d’apercevoir, dans son sac plastique transparent duty free une dizaine de paquets de cigarettes, alors qu’elle avait arrêté depuis le soir de mon anniversaire, en octobre dernier. J’ai espéré un instant que c’était pour donner alentour. Non : 15 jours avant la départ, elle a pris une cigarette puis une autre et le jour de son arrivée, elle fumait comme un pompier en jurant d’arrêter le lendemain. Ma consommation, aux alentours de 4 par jour à Paris, programmée à un peu moins encore à Tuvalu, avait aussi pris ses aises pendant le voyage et je comptais sur l’arrivée de Sarah pour me déprogrammer. D’autant que Emmanuel qui partage la maison avec nous a lui aussi arrêté de fumer et la maison pourrait être totalement smoke free. Par bonheur le lendemain Sarah a tenu bon, moi je susi redescendue à 3 ou 4, un peu forcée aussi faut le dire par la bronchite. Les antibiotiques aidant, la bronchite va un peu mieux et aujourd’hui j’ai un peu forcé… obligée peut être par les circonstances festives et conviviales de cette soirée du mercredi ou, à l’hotel organise une table plutot tuvaluenne et le personnel un petit spectacle sympathique…

Nous en avons profité pour diner, pour la première fois avec Sikeli et Gabriel, son « assistant » des iles Salomon. Nous avions collé 2 tables pour nous rapprocher de Steve et Monica, Emmanuel et un Fidjien qui s’occupe d’export… Je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander si nous pourrions parler aussi de réimport des déchets…. Mon état de santé va bien mieux, c’est clair… En fin de soirée, le représentant de l’ambassade d’Allemagne à Canberra, Chris, qui fait un tour du pacifique pour y découvrir les secrets qui pourraient servir à ses services… - A Tuvalu, il a réalisé dès le premier jour qu’il allait passer 3 jours de vacances- très sympathique, a posé des questions sur les énergies etc. « bien sur vous n’avez rien à voir avec les services culturels, mais on a besoin d’aide sur nos BD en allemand.. peut être que… » « Oui, j’ai vu vos documents, j’ai meme dit aux filles de la réception que je pouvais vous le traduire. Je connais 2 filles au service culturel »…. « C’est très gentil, nous avons déjà une base de traduction, mais l’impression peut être… » « Mais ça je peux vous le faire chez moi ».. Il pensait qu’il s’agissait de reproduire le petit poster… Il s’est enquis de distribution… Un peu précisé les choses… Alors que Sarah repartait sur notre mobylette, je sautais sur celle de Chris pour qu’il vienne prendre à la maison une poignée de BD… Si l’ambassadeur d’Autriche n’a pas tilté, la coincidence de rencontrer en 1 semaine, 2 germanophones, est je l’espère annonciatrice d’une version allemande imminente.

Ce mercredi a commencé par le brief d’Apisai, le premier ministre, avant qu’il ne rencontre Hervé et Thierry pour l’interview finalement accordée après l’intervention de Nala. Quelques data, suggestions sur une page et un « be yourself, forget the camera, let your emotion speak ». Après l'interview, les garçons étaient visiblement contents.

Avant, surprise : long appel très cordial d’Anare de la Sopac, qui la veille exigeait que Sikeli lui envoie un rapport qui motive la nécessité du financement d'une semaine qui devenait supplémentaire. La veille au soir, j’avais sillonné les rues à la recherche de Sikeli, en virée pour un grog (consommation de Kava en groupe). J’étais un peu surprise, mais bien entendu, assez soulagée et assez contente de devoir interrompre la conversation sur un « Le premier Ministre m’appelle ». Apisai venait en effet de terminer l’introduction d’un séminaire qui se tenait à l’hotel et me faisait signe de le suivre.. Sarah était déjà avec lui.

Perdu pas mal de temps, ensuite, en attendant que Susi n'arrive pour le plan que voulaient faire les garcons sur la remise de graines. Elle a finalement envoyé sa fille nous dire qu’elle n’était pas bien… Du coup j'ai accepté la bière que me proposait Eti, moi qui en boit rarement, encore moins dans la journée… Déjeuner rapide avec les garcons et Sarah, discuté avec Fong de l’annonce prochaine à la radio et accrochages un peu partout dans la ville de la feuille à signer par les candidats au nouvel atelier sur Amatuku, mercredi prochain... sous une pluie même pas battante, mais en quelques minutes j’étais à tordre…

Pas le temps de se changer.. entre la visite au quincaillier pour m’assurer que le matos arrivé dans le dernier cargo pourra être pris par Eti, apercevoir l’arrivée du bateau d’Amatuku et récupérer Sikeli pour l'informer des nouveaux développements Sopac et d’un rendez vous avec Sarah le soir… Discuté aussi avec Ruru, le second de Vete, qui fait un peu traîner le début de la construction de la porcherie qui va finir par être en retard… après seulement j’ai pu sécher mes cheveux et me changer… Ce dont je rêvais c’était d’un bain chaud…
Fetaui


04 / 05 / 07 - 14 : 09
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Vendredi 20 avril

Tuvalu avait déjà its share of rich institutions whose well paid and over perdiemed representants coming over to so called help Tuvalu… Well there’s another generation : since yesterday 3 major events made me wonder one more time if people like us, promoting tuvalu, to help raise awareness in order to help the tiny nation survive, did not play apprentice sorcerer.

De l’avion d’hier, jeudi, sont descendus une douzaine de japonais, dont 3 minettes qui n’arrêtaient pas de se pomponner dans l’aéroport en attendant leurs valoches. Rien ne semblait les intéresser autour d’elles/d’eux à part eux mêmes… Quelques heures plus tard, la troupe déambulait dans les rues puis dans l’hotel accompagnée d’un mec déguisé en policier ou en marin suivis d’une grosse équipe de télé. Ils tournent un soap opera, genre une fille et un garçon se rencontrent à Tuvalu (les deux sont japonais bien sur) et tombent amoureux… Je ne connais pas la fin mais sans doute vont ils se marier et avoir deux enfants…. Ils investissent tout sans demander la moindre autorisation, sans payer la moindre redevance de tournage et sans adresser la parole au moindre tuvaluen…

J’ai expliqué à Risasi que partout ailleurs dans le monde, filmer une fiction coûte… que ce soit dans la rue ou dans les lieux publics ou privés… Ce qui leur sert de décor doit être indemnisé. J’ai aussi profité de ma note briefant rapidement Panapasi et Apisai sur les derniers rapports du Giec, en ajoutant 3 paragraphes sur ce que je pensais du fait qu’il n’y avait plus de taxe pour entrer à Tuvalu pour ceux qui y font du business… que ces 50 dollars que nous avions à verser auparavant pouvaient servir à régler la note déchets de ces visiteurs… et aussi bien sur j’ai insisté sur le fait que si Tuvalu sert de décor, ce doit être monnayé.

L’arrivée de l’avion affrété spécialement pour un mec d’une télé privée italienne venu embarquer Panapasi fut un autre choc… Le mec que Panapasi nous a présenté plus tard alors qu’il prenait un verre avec lui a l’air plutôt sympa…. Mais quand même..

Idem pour l’équipe de chercheurs/plongeurs financée par New Zealand Aid. Très sympathique au demeurant, en tout cas, l’une des filles, Annie. Mais ils partent cette nuit sur le patrouilleur pour faire un saut à Nukufetau et rentrer dimanche. Je sais par David Abbott qui a fait le même voyage (peut être un peu plus long quand même) l’an dernier sur le compte du trust fund supervising committee que ça avait couté 20000 dollars ! J’espère avoir eu un impact un peu plus positif pour la population en représentant ce soir Semese à Annie. Nous avons pu discuter un peu avant qu’elle n’embarque, principalement du fait qu’il vaut mieux partir des besoins de la communauté que de leur asséner des projets…. Le leur c’est vrai est loin des préoccupations des tuvaluens : étudier les baleines, requins et dauphins dans les eaux tuvaluennes. Mais alors pourquoi « Nez Zealand Aid »… Une étude de plus qui aura coûté la peau des fesses qui finira sur les étagères de James qui pourra en mesurer le poids avec des visiteurs plus fondamentalement généreux… Nous avons brièvement parlé du fish documentation, le projet qu’on essaie de développer pour Total avec Tango. Et j’espère que Semese et nous aurons l’occasion d’en parler plus avant.

Quoi d’autre chez les riches ? Ah oui l’usine à concombres de mer, une entreprise chinoise encore, dont j’ai peut être parlée, qui s’est installée au sud de l’île en dégageant drastiquement les arbres autour. Ont ils demandé l’autorisation à d’autres qu’au propriétaire du terrain, un mec de l’opposition ? Paient il des taxes ? Y a t’il un contrôle quelconque ?

Et là, derrière nos fenêtres un chien qui s’est fait, m’a t’il semblé quand je l’ai reperé près de l’immeuble du gouvernement, rouler dessus par un camion, agonise seul dans son coin. Et mes amis tuvaluens, faute de soins dentaires appropriés, perdent de plus en plus leurs dents. Il doit en rester une à Lasalo et 2 à Sina.

Demain les garçons m’ont prévenue un peu tardivement ce soir qu’ils auraient besoin de moi pour l’interview principale sur un petit ilot du lagon. Ils essaient en fait de trouver un sens au voyage autour du lagon qu’ils ont booké et dont ils ne savent plus que faire, d’autant qu’ils n’avaient pas compris que les 25 dollars qui leur avaient été demandés n’étaient valables que si le bateau avait au moins 10 clients, sinon le voyage coute de 120 à 180 dollars… Ils ont donc réduit à ½ journée en m’incluant à la croisière. Je n’avais vraiment pas prévu de passer 5 heures au soleil pour les beaux yeux de leur caméra mais c’est nécessaire pour assurer une cohérence au film et à l’histoire d’Alofa. Reporter à après leur départ tout ce que j’ai à faire n’est guère plaisant non plus. D’autant que dimanche est busy et lundi encore plus puisque Sarah arrive et que nous emménageons dans la maison… Et mardi réunion de femmes…
fetaui..

04 / 05 / 07 - 14 : 00
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jeudi 19 avril

Il se passe tellement de choses petites et grandes dans une journée… je ne sais pas trop par quoi commencer..
Je rentre d’un mariage… Je n’imaginais pas passer une partie de l’après midi avec les femmes puis les hommes, puis les mariés (en double, deux couples) et enfin Toaripi… Tout ça parce que j’avais dit à Thierry et Hervé que je leur montrerais où habitaient Susi (qu’ils tournent tout à l’heure) et Kalisi (samedi). Sur le chemin je leur ai montré où se dérouleraient les répéts du fatele de lundi, pour célébrer Bombing day sur Funafuti.

Et puis aussi tant que j’y étais, je voulais demander à Falagi le président de l’église quand l’équipe pouvait l’interviewer…. Tout près de chez lui, des femmes chantaient en préparant des paniers… Parmi elles luisa et Meelali. Thierry « tu peux leur demander si je peux revenir avec la caméra »… « Oui a condition que tu reviennes aussi . » Bien sur.. Le temps d’aller chercher nos appareils, elles étaient parties au Kaupule…

Une première pour moi qui ai pourtant filmé une demi douzaine de mariages depuis 4 ans, je ne savais pas qu’ils avaient une cérémonie civile. Nous avons attendu dehors puis quelques femmes m’ont conseillé de monter…. Qu’a cela ne tienne, nous voilà tous les deux dans les escaliers.. Arrivés la haut, un peu intimidés par l’intimité de la cérémonie, je restais à la porte quand celui qui officiait m’a dit
d’entrer… puis de me mettre en face près des « elders » de la communauté pour pouvoir mieux filmer les deux couples de mariés… Thierry n’a pu me suivre…

Parmi la douzaine de personnes : Toaripi, le premier Premier Ministre, à l’indépendance de Tuvalu… Je suis ressortie après quelques plans, filmé aussi les mariés sortants et nous nous sommes retrouvés près de l’église chez un pasteur qui lui célébrait l’office religieux…
Toaripi sortait de sa voiture. J’ai expliqué à Thierry qu’il pouvait remplacer avantageusement Apisai qui a déclaré forfait pour l’interview prévue demain matin. A la place, il a prévu Panapasi. Pas mal non plus mais notre équipe de choc
trépignait « on veut le premier ministre »… J’ai salué Toaripi qui lui m’a embrassé (une première) et a accepté quasi immédiatement d’accorder l’interview… Date et horaire à préciser. Un peu avant, à l’heure du déjeuner, j’avais croisé Nala et Penni…Hervé et Thierry s’étaient installés pour croquer un morceau…. J’ai expliqué à Nala que je ne lui présentait pas l’équipe pour éviter qu’ils fassent son siège pour obtenir l’interview du mari, qu’elle va tout de meme essayer de convaincre…

Juste avant, Chris s’envolait après plus d’un mois sur place…. Toujours un crève cœur de voir un alofien cher quitter l’ile avant moi. C’est la vie… Et c’est quand meme moins triste que de perdre son enfant, comme le frère de l’ancien ministre des finances, rencontré un peu plus tard. Je savais qu’un jeune homme de 26 ans était mort peu avant mon arrivée mais j’ignorais que c’était son fils… Hépatite… Ca m’a vraiment attristée que les services sanitaires n’aient toujours pas prévu un dépistage… L’an dernier alors que l’épidémie de conjonctivite se répandait aussi vite qu’une trainée de poudre j’avais expliqué à qui voulait m’entendre que la conjonctivite se repérait facilement, alors que l’hépatite était invisible mais plus grave… que ce serait bien d’agir de manière préventive… Rien n’a été fait… J’ai répété mon message au père et à la mère affligés, leur conseillant de faire tester
toute la famille. Je crois que le message est passé… Ceci dit, une infirmière neé-zélandaise m’a dit plus tard que le dépistage était très onéreux…. Ceci explique dans doute cela.

Avant le départ de Chris, Emmanuel et moi sommes allés revisiter la maison qu’on nous propose… J’avais fait la meme visite hier soir avec Chris en rentrant d’Amatuku… Tous les deux pensent que c’est jouable..

Hier première grande journée à Amatuku : une quarantaine de personnes, une dizaine a déclaré forfait comme Panapasi occupé avec des officiels japonais, et quelques autres qui pourtant m’avaient confirmé verbalement… M’enfin, c’était déjà pas mal (toujours un record de participation, Chris dans un de ces mails avant mon arrivée me demandait si nous devions prévoir un nombre limite à 20 ou 30 !). Quel plaisir de voir des femmes volontaires s’essayer au ciment et aux briques ! Le retour sous la pluie battante n’a pas entamé la bonne humeur et c’est donc trempés que nous avons débarqué à Funafuti avec plus d’une heure de retard.

Parmi les autres bonnes nouvelles de la journée d’hier : Mika, le responsable de BP local croisé dans l’immeuble du gouvernement m’a interpelée « Gilliane, you’re back, you’ve to give me your email, 6 months ago, BP Fiji asked me how they could get in touch with you… ».. Je ne sais pas exactement pourquoi mais ça ne peut pas être négatif.

Dans le meme ordre d’idée, mon affichage BD à l’hotel a porté ses fruits dans les 24 heures. Au mur, les affichettes des 5 versions de la BD et une 6e affichette « Next : the tuvaluan version is on its way… what about Japonese, Chinese, German ? » Si l’ambassadeur d’Autriche n’a pas tilté malgré les rasades de mon pernod qu’il s’est enfilé d’abord à l’eau puis sec, le numéro 2 de l’ambassade deTaiwan est venu me voir « tu as besoin d’aide sur la traduction en chinois ? » « Oui, mais aussi pour l’impression »… « comment on peut faire ? Quid des copyrights ? » « Ils sont libres à condition de laisser les logos d’alofa et de l’Ademe et le nom des auteurs. Nous pouvons vous fournir la base dessins.. » Il m’a dans la foulée présenté le nouvel ambassadeur, Daniel, qui est reparti avec une BD… Quand l’ambassadeur a compris que l’atelier Biogas dont Chris lui avait parlé un mois plus tot et nos BD étaient des projets de la meme assoc il était un peu soufflé… A suivre donc mais ca démarre bien…

Reste à voir si des japonais de passage (l’ambassadeur et le ministre des affaires etrangères doivent faire le voyage en mai) accrocheront au même hameçon.

Bon encore beaucoup à dire mais on m’attend au mariage dans une demi heure…
Gilliane

21 / 04 / 07 - 19 : 15
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Réveillée ce matin à 5 heures par un groupe qui tambourinait à ma porte.. « Qui est là »… La réponse étant du chinois pour moi, je n’ai pas ouvert.. Déposé mon sac le plus lourd devant la porte – car je suis une grande trouillarde la nuit- et je me suis rendormie après avoir vu Sikeli et Gabriel embarquer pour Amatuku dans un bateau bien matinal… Pouvait ce être eux ? Gabriel à qui j’ai confié mon appareil photo aurait il eu un problème pour remettre la batterie que nous avions mise à charger ? Mais comme l’un est fidjien et l’autre des iles Salomon, ils n’auraient pas pu tenir une conversation autrement qu’en Anglais… Alors que devant ou plutot derrière ma porte, j’entendais du tuvaluen… Qui cela pouvait-il être…

J’ai eu ma réponse quelques heures plus tard. D’abord alors que je rendais visite à Nala et Penni pour un Kaleve frais (du todi frais bouilli et mélangé à de l’eau, ma première expérience…. Délicieux, bien meilleur que le todi frais) j’ai appris qu’une grande vague avait nécessité un déménagement, puis Eti m’a expliqué qu’il avait dû prêter son camion pour aider au transport et enfin alors que je rentrais à l’hotel, le gardien de nuit m’a dit qu’un policier était venu frapper à ma porte pour me prévenir de la grande vague. Pas que j’étais plus menacée que les autres clients de l’hotel, non, pour me prévenir afin que j’aille filmer. Bien sur mes frayeurs nocturnes m’ont alors semblé tout à fait stupides et, encore une fois, les larmes me sont montées aux yeux : leur confiance croissante m’émeut..

Une autre preuve de confiance : le Premier Ministre à qui je suis allée demander s’il acceptait d’être interviewé par Hervé et Thierry, m’a dit « what do you think ? »… « Could you brief me on what they want to ask me ? » Alors bien sur j’irai un peu avant l’heure prévue pour l’interview. Réflexion faite, je préfèrerais attendre que Sarah soit là.
Hervé et Thierry semblent oublier de temps en temps la facilité d’accès que nous leur offrons et il leur arrive de jouer les enfants gâtés avec des « Il faut que… ou je veux que le premier ministre mette un drapeau sur l’immeuble… » Mais globalement ce sont des mecs bien.

Les femmes de Ministres, elles, ont initié une réunion mardi une fois Sarah sur le sol tuvaluen pour discuter des solutions possibles a mettre en place à Tuvalu pour lutter contre l’effet de serre et montrer l’exemple. Le Premier Ministre lui a accepté de faire une réunion avec tous les gens concernés pour mettre en place un plan d’action en cas d’exil forcé.
Autre merci aux ministres : Uili qui nous a entendu dire que nous recherchions une maison en a immédiatement parlé à sa femme et tout à l’heure je vais visiter sa maison située devant le lagon. Meilleur emplacement, plus central, que la maison que Père Camille m’offrait gracieusement. Sa maison est immense mais dans un état de décomposition avancée et à 5 kms du centre. Celle de Senate, qu’il me faut voir avant de me réjouir trop vite est près du grand fusi, tout à coté de la maison de Susi. Presque downtown donc.

Rendez vous pris avec Senate et Pennie à 13h et visite dans la foulée. Coincidence, c’est la maison que Kaio, en 2003 nous avait montrée comme étant celle de sa grand mère, dans le coin ou nous avions filmé les magnifiques éclairs de Nuages au Paradis. On ne peut plus près du lagon, un peu run down, la maison. Elle mériterait d’être retapée.
Grande, très grande, deux appartements en fait sur 2 étages. En tout, 5 chambres, deux grands salons, deux cuisines, deux douches et toilettes… une grande terrasse où il ne faut pas s’appuyer sur la balustrade si on ne veut pas descendre d’un étage mais avec une vue imprenable jusqu'à Funafala. Bref, à peu près dans le même état que la maison de Père Camille en beaucoup plus visuellement accessible…. Très centrale et la porte d’à côté du Fusi, avec un peu de peinture et quelques aménagements, ça peut devenir un bureau fantastique. Infiniment plus économique que l’hotel compte tenu de la longueur de nos séjours et du nombre d’intervenants qu’il y faut loger.. D’autres institutions privilégieraient le confort relatif de l’Hotel ou du Filamona au prix fort, perso, je préfère utiliser les financements dont nous sommes assurés à des dépenses concrètes, même s’il m’en coûte un peu bien sur de rogner sur le peu de confort qu’offre Funafuti. Ces deux dernières (et premières) années d’Alofa m’ont appris que la plupart des financements, pour ce genre d’entreprises sont plus long à se transformer en cash que pour une production télé. Peut être aussi suis je plus expérimentée dans le deuxième domaine…. Dans l’un comme dans l’autre, la partie financière et administrative est bien sur la plus pesante sur notre petite structure et la moins agréable de cette production particulière. Palme de la parenthèse…

Demain nous organisons notre premier atelier sur site, devant les débuts du digesteur. Plus de 50 personnes sont attendues, 2 bateaux les attendent près de l’église.

Hier, je ne me souviens plus de ce que nous avons tous fait (ah bah si, premier voyage à Amatuku, ou tout TMTI est tellement coopératif, à commencer par Leota, the acting Chief officer, que là aussi c’est émouvant ! Ca avance un peu moins vite que prévu par Sikeli, principalement du fait de la porosité du sol et des précautions à prendre pour éviter bien sur que l’eau salée ne pénètre dans la structure. Le fond a été scellé ce matin et malgré les marées très hautes de ces deux derniers jours (3m18 ce matin, 3m06 cet aprem) le fond était sec ce soir quand Sikeli est rentré. Tout prend plus de temps et coute plus cher depuis le début. De 1000 dollars, première estimation de Sikeli pour le biodigesteur à 5000 pour les matériaux, la durée, le nombre de personnes avec Sikeli (2 prévus, 3 sur site). Le killer bien sur ce fut le transport, le cout sur le bateau tuvaluen était prévu aux alentours de 6000 dollars fidjiens s’est transformés en 21000 sans compter la manutention du port de funafuti à l’ilot d’Amatuku ou plus d’une dizaine de personnes ont du décharger les containeurs et charrier le matériel sur les barques etc etc…

Je pense que Sarah sera d’accord pour sacrifier un peu de nos aises. Chris lui repart après demain après un mois d’hotel qui revient à plus de 2 mois de maison..

Quoi d’autre aujourd’hui ?

Glissé quelques photos à Risasi en lui suggérant aussi de mettre un mot dans toutes les chambres concernant l’eau.. Ca évitera des frustrations aux clients quand l’eau manque (à peu près tous les jours) en leur apprenant la frugalité.

14h : 2e annonce radio (la première a été diffusée hier uniquement en tuvaluen) pour confirmer le lieu et l’heure de rendez vous demain… Pour celle d’aujourd’hui, en anglais pour réparer ma faute à l’ouverture officielle de n’avoir pas remercier Chris et aussi pour la caméra de Hervé. C’est passé après les infos nationales et la version tuvaluenne a suivi 10 mn plus tard….
J’ai été un peu surprise quand, alors que nous nous apprêtions à nous asseoir pour diner, Michael du trust fund committee, s’est précipité sur moi « I see you in flesh and bones when I just heard your voice on radio » « Great can you tell Chris what I said… » Et il l’a fait, presque mot pour mot… Son enthousiasme était vraiment drôle. C’est un palagi quand meme, une annonce radio ne devrait pas l’impressionner autant que ça…

Ensuite distribution de quelques dvd aux Ministres, Apisai et Panapasi avaient déjà recu les leurs, Taukelina absent aura le montage de la fête en son honneur remis à Risasi, ce matin, j’ai donné à Penni, celui de Loto et cet après-midi le ministre de l’éducation a recu le sien….

Visite rapide au poste de police pour faire acte de mea culpa public…. J’ai fait appeler l’officier qui était venu frapper à ma porte au petit matin pour lui dire devant tout le monde combien j’avais été stupide et combien son initiative était appréciée. « J’espère qu’il n’y aura pas d’autre situation de ce genre, mais au cas où, merci de me réveiller à nouveau… »

Et puis balade dans l’eau salée sur le terrain d’atterrissage à l’heure de la marée haute du mois avec Chris, Hervé et Thierry… jusqu’au bout de l’ile ou les vagues battaient fort puis retour à l’aéroport après une pause gros orage sous l’auvent du Sunset bar, qu’avait ouvert Emmanuel en son temps. La jeune femme des lieux ne voulait pas que nous payions nos 3 fantas : « I can pay » disait elle. Bien entendu, nous avons payé et comme elle me disait de laisser les cannettes en précisant qu’elle les jetait dans le lagon, elle a eu droit à une petite explication du système de récupération/vente à Cancare. Elle m’a promis de le faire sur une poignée de main. J’y repasserai un jour pour voir.

Diner à l’hotel avec Chris rejoints par Hervé et Thierry puis par un Américain qui vit au Japon et travaille pour Dinapond, l’entreprise nippone qui a installé les générateurs et qui refait un bout du port. « Et les lumières ? » « c’est pas mon rayon » et blablabli et blablabla, je lui explique le terme « sustainability » et il finit par nous dire en se retournant pour être sure qu’il ne serait pas entendu par la table de japonais derrière : « quand le Japon donne aux petits pays comme tuvalu, ce n’est jamais par compassion ou dans un souci d’apporter ce qui serait le mieux pour…. Au japon, comme ailleurs, ce système fait vivre des entreprises qui fourguent leurs fond de tiroirs… » Tout à fait ce qu’il nous était apparu depuis que nous avons assisté à la construction de l’immeuble du gouvernement en 2003 et depuis… Nous ne rêvons donc pas.

L’hotel est plein de japonais cette semaine. Y’a aussi l’ambassadeur d’Autriche, le nouveau haut commissaire australien et quelques autres notables de la région, dont 3 ou 4 femmes, ce qui est assez rare. Sur l’ile, le plus grand nombre d’Américains jamais vu : Chris, Brian, un fort en gueule venu pour dire aux tuvaluens comment s’y prendre, sans y avoir jamais mis les pieds et le dinapond dont j’ai oublié le nom. Sans oublier James, qui d’habitude est le seul à pouvoir se revendiquer des US. Ancrés dans le lagon, 4 ou 5 yachteurs de Seattle très sympas.

Des milliers d’autres détails de cette journée me reviennent en mémoire mais tapoter 4 pages pour une journée c’est déjà un peu abuser et demain est un autre jour.
Gilliane

21 / 04 / 07 - 19 : 13
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Vendredi 13 avril Funafuti/Tuvalu

Ca y est, l’ouverture de l’atelier vient de se terminer… Pas loin de 100 personnes, du jamais vu ! surtout un vendredi après-midi… Autant de femmes que d’hommes et près de la moitié s’est déjà inscrite pour l’atelier de mercredi prochain sur Amatuku…. Tout ça grâce à Chris, John, Susi, Eti, Semese et les autres (voir plus bas) qui ont fait en sorte que cette inauguration non seulement ait lieu, mais puisse se dérouler dans des conditions inespérées.

Le pasteur prévu pour la traditionnelle prière d’ouverture n’est pas venu mais il y en avait un autre dans la salle qui fit l’office… avant que Panapasi Nelesone, le secrétaire général et numéro 2 du Gouvernement ne prenne la parole pour ouvrir officiellement la séance (en lisant le papier de chris), puis Uili, le ministre des affaires intérieures qui a davantage improvisé puisque je ne l’ai briefé que ce matin en quelques mots. Il fait partie des nouveaux ministres, je n’avais jamais eu l’occasion encore de lui parler de quoi que ce soit.. En 3 minutes : le film, Small is Beautiful, Amatuku,. Dans la salle, un autre ministre, Tavau, des ressources naturelles et de l’environnement qui avait été briefé l’an dernier, celui qui avait demandé comment on devenait membre d’Alofa, un ancien Premier ministre et ancien ministre de l’énergie, Saufatu le premier du précédent gouvernement à avoir soutenu le projet et bien sur Nala Ielemia, la femme du Premier Ministre et Présidente d’honneur d’Alofa à Tuvalu, peni, la Vice-Présidente, risasi, la trésorière et directrice de l’hotel du gouvernement, Laima de la direction de l’énergie et autres femmes de ministres qui ont toutes mis la main à la pate pour confectionner de quoi gouter.. Risasi, elle, avec des volontaires de l’hotel (membres d’alofa tuvalu elles aussi) s’est occupée des boissons. Canettes et bouteilles plastiques interdites (bien sûr j’ai expliqué pourquoi à deux reprises), donc kaleve en pichets et thé pour tout le monde … Au lieu de faire un long discours après le ministre, j’ai remercié, remercié et remercié encore avant de passer la parole à Susi, Présidente d’Alofa à Tuvalu, ex-Présidente des Droits de l’homme et de la femme, et juriste… qui s’en est sortie comme une cheffe… en présentant Sikeli, le spécialiste des biodigesteurs qui appartient au ministère de l’agriculture fidjien et intervient pour nous via la SOPAC grâce à un fond européen (PIEPSAP). Elle a fait le lien entre le centre de formation et la lutte contre les changements climatiques au sens large. Tout ça en tuvaluen.. Eti l’un de nos coordinateurs locaux a apporté aussi son plat et quelques canettes de coca pour les vrais réfractaires au Kaleve… Semese, membre actif d’Alofa et responsable du parc marin de Funafuti, qui avait ces derniers quinze jours comme Susi bien aidé Chris à préparer tout ca, a également aidé la mise en place de la salle et du projecteur pour le power point de Sikeli qui lui aussi a été super n’hésitant pas à glisser quelques touches d’humour dans sa présentation. C’était agréable d’entendre les rires s’échapper de la pièce.

Beaucoup ont souri devant l’émotion de mes micro-discours d’enchainement ou mes réponses aux questions (sur le coût par exemple, lorsque j’ai placé que ça coutait plus cher de faire venir du gravier et du sable de Suva mais que je ne voulais pas participer au grignotage de leur terre et qu’ils ne devraient pas non plus…)

Lundi nous saurons comment organiser le transport pour l’atelier d’Amatuku, puisque selon toutes vraisemblance un bateau ne suffira pas. Une annonce sera diffusée par radio Tuvalu mardi pour préciser l’heure du rendez-vous et le lieu aux 40 volontaires.

Je n’ai pas encore eu le temps d’aller à Amatuku depuis mon arrivée mais les images prises par Gabriel, l’assistant de Sikeli venu des Iles Salomon, avec ma caméra sont impressionnantes. Et l’engagement des apprentis marins du TMTI qui se sont portés volontaires pour aider est aussi très émouvant.

Au nom de tous les membres d’Alofa de Paris à Tuvalu, et de tous ceux qui s’investissent avec cœur dans ce plan Small is Beautiful, FAKAFEATI LASI à Dominique, Michel, Yves, Noémie de l’Ademe, FAKAFETAI LASI aussi à Anare, Paul et les autres membres de la SOPAC, Leota et les apprentis marins de TMTI, de nous permettre de concrétiser ce rêve au bénéfice des Tuvaluens et de tous, comme nous l’espérons à terme, de participer à cet ensemble

Une demi journée plus tard….

Parmi les surprises de l’après midi : le nombre de gens que je ne connais pas et qui m’appellent par mon prénom est en croissance exponentielle et dans le lobby de l’hotel du gouvernement, une femme que vraiment je n’ai pas l’impression d’avoir rencontrée avant s’est précipitée pour me prendre dans ses bras et me parler comme si on venait de se quitter.

Il est maintenant près de minuit alors que je comptais me coucher, comme la nuit dernière, de bonne heure pour être debout avant tout le monde, comme ce matin. En plus demain matin, y a bateau à 8 heures pour Amatuku. Mais la fête bat son plein à l’hotel et je n’ai pas encore sorti mes boule quies des boites laissées au Philatélic Bureau…

Après un diner chez John & Eti (Alpha quoi) avec 5 fois plus de blancs que de locaux et 4 fois plus de blancs que de gens du pacifique (il y avait Sikeli de Fidji et un Kiribatien de la FAO venu étudier le problème des rats. D’après lui ce sont les médias qui ont déformé l’info donnée par la FAO l’an dernier pour en faire une dépeche absurde de rats quasi écureuils capables de sauts de 3 mètres d’arbre en arbre. Y’avait aussi le couple qui a loué « notre » maison pour 2 ans. Ils sont tous les deux trop charmants pour que je leur en veuille longtemps. Nous allons d’ailleurs diner « chez nous tous » dimanche soir.

Sur le chemin du retour, une scène comico-émouvante de la soirée : un des ingénieurs de TMTI, et Temita, son frère et soupirant de Sarah, bien éméchés après quelques bières, nous ont tenu Chris et moi un bon moment, mimant la nouvelle taille du trou (pour éviter que la porcherie ne soit trop haut perchée, un des premiers travaux qu’ils ont fait ces derniers jours c’est de piocher plus profond le trou du biodigesteur, ils sont parvenu à obtenir 40 cm de plus dans la roche…), mimant aussi le décapitage qu’ils se feraient s’ils ne parviennent pas à faire le biodigesteur le plus performant, en mimant enfin que ce projet était le leur… Que demander de plus ? Une entreprise qui fait tellement partie de ce qu’ils veulent faire qu’ils en font le sujet de leur beuverie du vendredi soir !

Après aussi un bond en arrière de 6 mois plein de nostalgie en prenant le temps, pour la première fois, de regarder le bout à bout du « film » de mon anniversaire et du Tuvalu Tour de Gaby pour l’occasion.

Journées pleines de pas mal d’émotions donc, toutes en condensées car pas le temps de s’y étendre, l’heure étant à furieusement à l’action. Heureusement que j’avais fait ma nuit la semaine dernière entre Los Angeles et Nadi ca m’a permis d’éviter tout jetlag, enfin juste assez pour m’avoir mise au lit, ces derniers jours, plus tot que d’habitude… pour le mieux puisque je préfère, ici, respecter un timing/planning plus « normal » que ceux de Paris ou se coucher au petit matin ne permet pas de se lever aux aurores !

Je tombe de sommeil et avec un peu de coton dans les oreilles ca devrait le faire…
Gilliane

21 / 04 / 07 - 19 : 10

Mardi 10 avril

Nous voilà presqu’installés à Suva... Un peu plus compliqué cette fois pour cause de we Pascal... Surprenant d’arpenter hier les rues mortes d’une ville d’habitude si grouillante.... Personne dans les bureaux bien sûr et pas de café internet...

Aujourd’hui est une autre histoire et rendez vous dans une heure avec les garçons de France5..
Thierry, le numéro 2, est un peu embêté car son bagage n’a jamais atterri à Los Angeles.. J’imagine qu’ils vont faire du shopping après nos rendez vous, mais de toute façon pour la réception chez l’ambassadeur ce soir c’est tenue décontractée.

So far so good en terme de jetlag... Dormi tout mon saoul de Los Angeles à Nadi, allongée sur 4 sièges... L’hotel quoi.... Ça m’a aidé à passer les 5 heures de route qui ont suivi.... Dans un taxi dont les freins laissaient tellement à désirer que le chauffeur ne dépassait pas les 40 kms/h et a du nous abandonner à mi chemin !

Puis journée blabla avec Léonie et diner indien avec Hervé et Thierry.

Ce matin, mon premier coup de fil a été pour l’ambassade. Pascal est en Nouvelle Calédonie... as d’interlocuteur donc pour discuter d’une éventuelle participation au fonds documentaire....

Sopac fidèles au rendez-vous viennent de me rappeler. Ils seront là et nous ferons réunion de travail demain matin. Ils sont OK pour que ce soit filmé.

Garry, mon pote de l’UNDP est lui aussi overseas... Et j’attends là pour pouvoir rappeler l’Union Européenne avant de partir poster ce court message avec en pièce attachée, la newsletter revue.

La réception à l’ambassade :
j’ai été ravie de voir ceux qui s’y trouvaient. Sopac dont Paul le boss m’a fait un grand compliment en me disant combien il était surpris de la rapidité de nos actions... David Abbott et sa femme et surtout le haut commissaire de Tuvalu (Tine) et son épouse Liliane ont annulé ce qu’ils avaient à faire pour être avec nous. Du coup Tine a donné une interview à Hervé, c’était sa première... Et ça m’a émue venant d’un personnage aussi timide... Il s’est meme prêté au jeu, avec moi, d’un raccord image... et a raccompagné l’équipe puis Léonie et moi... TOP ! L’ambassadeur et son épouse se sont montrés fort sympathiques, Corinne, l’épouse, a même évoqué l’idée d’un compacteur pour traiter les déchets automobiles…

La visite à Greenpeace le lendemain n’a en revanche pas été aussi aisée qu’attendu compte-tenu des liens d’amitié que nous entretenons par ailleurs avec l’ONG. Il a fallu sérieusement montrer patte blanche pour être reçue par la responsable et je suis repartie sans qu’elle m’ait dit un mot de leur projet à Nuie pour lequel on ne trouve par ailleurs aucune info. Etrange… J’ai eu l’impression de vivre dans un roman d’espionnage... mais J’ai dit que je repasserais éventuellement après qu’elle ait vérifié mes dires... Ce que je n’ai pas eu le temps de faire.

Après, quelques plans dans la ville, sur le port, ou le cargo pour tuvalu était en cours de chargement.. avec un chauffeur de taxi attrapé au hasard et qui a joué à merveille les régisseurs de film nous trouvant les bons axes et plans...

Aujourd’hui, rendez vous Sopac, puis Corinne et peut être Greenpeace... puis L’Union Européenne...
Et demain matin... si l’avion n’est pas reporté, direction Funafuti !

« nisa moce » : au revoir... Jusqu’à présent j’étais persuadée qu’à Fiji, on disait Bula à l’entrée comme à la sortie... et non !

Gilliane

21 / 04 / 07 - 17 : 37
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Paris-LA

Honesty, la rengaine de Billy Joel me berce. Précédée de Cabrel, Gardien de nuit et suivie de « le coup de soleil » puis de another brick in the wall des Pink Floyd… surtout ne pas résister à la musique qui permet de se vider l’esprit… Autour de moi, Casino Royal et Rambo sur les petits écrans individuels masculins du 777 qui me mène de Paris à L.A…

Pour le moment tout se passe comme je l’aime, c’est à dire que je suis seule.. (Hervé et Thierry qui m’accompagnent sont installés bien plus loin) a me réjouir des listings musicaux, de la demi douzaine de magazine ramassés à l’entrée dans l’avion et, au cas ou je ne réussirais pas à dormir, bien que ce soit l’objectif du jour, le choix de films regardable est impressionnant et les comédies en nombre supérieur aux autres styles… Juste ce qu’il me faut.

Après une semaine stress et le dramatique suicide survenu devant mes yeux, les seuls à l’avoir vu… se laisser aller, se relaxer après un bloody mary et un ¼ de vin au repas… J’sais pas l’heure qu’il est mais nous devions décoller à 16h30 et l’hotesse s’est excusée du retard… nous avons depuis apéritivé et diné.. alors quoi ? il est 20 h peut être.. M’en fout de toute façon..
Ce matin encore, oublié le réveil.. Debout à 11h… alors qu’il y avait encore pas mal à faire (tout est relatif mais pour un matin de départ, par rapport à des voyages lambda, ca fait beaucoup…)…. Parmi les trucs obligés du fait des circonstances exceptionnelles de ce voyage, un peu de maquillage, se préoccuper (même si je l’avais fait la veille au soir ou plutôt au petit matin) un peu de la tenue, confortable mais photogénique puisque je suis suivie d’une équipe qui réalise un film pour FR5… Pris le temps quand même d’un café sur la terrasse avec Fanny qui ne cachait pas son émotion… Le taxi qui devait arriver dans les 7 à 8 mn, comme d’hab, a largement triplé le délai et l’embranchement vers le périphérique était bondé… avec un bouchon annoncé sur l’autoroute pour Roissy…

Tout finit bien et je suis arrivée, comme prévu, un peu plus de deux heures avant le décollage, et avant l’équipe de FR5… Les bagages étaient à peine plus lourds que le poids autorisé et l’agent Air France qui assurait le contrôle préalable a l’enregistrement, après s’être enquis de l’objet de mon voyage à Fidji, m’a demandé mon adresse email parce qu’intéressé par le biogaz. Il avait participé à une expérience biogas en Inde ! Je lui ai laissé une présentation de l’assoc.... Après ca, Hervé et son collègue ont oublié de filmer à l’aéroport… un peu cramés eux mêmes par le voyage préalable de Bordeaux à Paris… Et sans caméra importune, même les controles multiples se sont déroulés sans encombre.

L’arrivée à Nadi/Suva sera un peu différente des autres fois aussi puisque John partira le matin de mon arrivée pour Tuvalu. En contrepartie il restera un peu plus longtemps à Funcity to share with me/us a few days…

A Suva, réception à l’ambassade le 10 et rendez vous à sceller avec Sopac, Union Européenne et UNDP… mais le plus gros bien sur est organisé et je réside, comme les 2 ou 3 fois précédentes, chez Léonie, Pour la première fois, je ne m’arrête pas à Los Angeles.. au delà des 4 heures de transit… J’espère bien supporter les 2x11h de voyage mais c’eut été idiot de perdre une journée..

Me reste à reprendre un peu la newslettrer que Fanny m’a glissé sur la valise et qu’il serait bon qu’elle envoie ces jours ci. Voilà c’est fait !

à très vite

21 / 04 / 07 - 17 : 34
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Le 10 avril 2007

Talofa tout le monde,

il faut se rendre à l’évidence, ou bien nous ne savons pas faire court… ou bien nous en faisons trop

Gilliane & Fanny

Janvier 2007
OK, passons rapidement sur les vœux qui paraissent bien loin maintenant que le printemps hivernal a remplacé l’hiver printanier…, mais quand même… difficile de faire l’impasse sur le plaisir de recevoir vos réponses et manifestations de soutien et particulièrement celles de nos amis tuvaluens, comme Susi, Penni, Risasi, Emily, Solofa, Kelesoma, Tito, Annie et ceux que nous oublions…

Difficile d’être partout en cette période de festivités… Nous avons fait de notre mieux… Les vœux de UICN furent aussi un vrai moment de bonheur et Line et Yves n’y étaient pas pour rien. (nous avons d’ailleurs renouvelé l’expérience en plus petit comité quelques semaines plus tard avec le même plaisir)… Il faisait chaud ce soir-là, 15°c en plein mois de janvier, un temps idéal pour griller des saucisses à l’extérieur du siège éphémère de l’UICN présidé par François Letourneux, le premier à avoir rejoint, en 2004, le comité de supervision d’Alofa.

Plus protocolaires les voeux de la Mairie du 19e, mais fructueux, puisque avec l’ami Robin, embarqué pour un stage de trois mois chez Alofa, nous avons pu poser les jalons d’un chapiteau dans l’arrondissement en rencontrant tour à tour la conseillère à l’éducation, une directrice d’école, des enseignantes et une éducatrice.

En disant oui (et comment dire non) à une projection de « Nuages au Paradis » avec l’association de la Butte Bergeyre – la petite colline sur laquelle est campé le siège parisien d’Alofa -, nous avons dû déclarer forfait pour les vœux de Meulan (la ville dirigée par Guy Poirier, qui avait reçu notre chapiteau l’an dernier).. La projection s’est conclue sur l’exposé du projet de monter sur la butte une expérience pilote d’énergies renouvelables pour faire écho aux actions menées sur l’archipel. L’association de la Butte gère déjà un jardin partagé, L’idée est maintenant de gagner en cohérence : évaluer les potentialités et besoins de la Butte pour installer une combinaison de solaire, éolien , et biogaz avons-nous suggéré en parallèle avec les économies d’énergie : Economiser avant d’investir !

Le rendez vous mensuel des Mardis de l’environnement nous a rafraichi les esprits en concentrant les débats sur un arbre essentiel, le chêne dont il ne doit bien y avoir qu’à Tuvalu qu’il n’a pas réussi à trouver à s’acclimater.

La mi-janvier signait le retour de Total sur le front de nos projets tuvaluens. Le dossier validé par Semese, le responsable du parc marin de Funafuti et Annie (Tango : l’association des associations de Tuvalu) a été transmis. La suite au rendez-vous de la fin mars…

A St Denis, les réunions de travail se poursuivent pour organiser la 3e édition du Chapiteau – A l’eau, la Terre » soutenue pour la première fois par le Conseil Régional d’Ile de France dont la confirmation d’une subvention – l’une des grandes bonnes nouvelles de ce début d’année – permet de lancer six reproductions sur deux ans dans le département.

Tandis que notre dossier contre le grand Goliath du petit écran, j’ai nommé TF1, suit son cours, il semble que le projet de sujet sur Alofa Tuvalu discuté en fin d’année avec France 5 veuille se concrétiser. Au risque de friser la parano notoire, nous avons réclamé et obtenu une lettre officielle reprenant l’ensemble des accords oraux avec le réalisateur. Tournage prévu sur la première quinzaine du prochain voyage. Diffusion cet été. « Nuages au Paradis » est en vue sur Arte qui préparant par ailleurs un Théma s’intéresse aussi à nos images…

Pour finir sur la vague médiatique, on a bien failli faire un doublé sur Direct 8 à quelques semaines d’intervalle, finalement c’est Clélie Mathias qui nous a offert la jolie tribune de Touche pas ma Planète. Une occasion de rencontrer Jérôme Bindé de l’Unesco et d’insister une fois de plus sur les actions en cours, notre leitmotiv désormais. En passant Small is Beautiful figure en bonne place dans les actions remarquées par l’Unesco dans le cadre de sa décennie de l’éducation au développement durable. Le découvrir au hasard de recherches sur le net nous a fait un plaisir immense.

Laure, toujours sur le départ de Libé et dont le projet original sur Alofa fermente, s’est lancée sur un projet d’article sur les femmes de l’environnement.

Pour Gilliane, l’affaire TF1 fut l’occasion de reprendre contact avec ses amis Florence et Jacques Bitoun (une star du barreau dans le domaine audiovisuel et des droits d’auteur en général). Un soir rentrant d’un diner avec eux, son chauffeur de taxi a tout à coup déclaré à Gilliane son le rêve de devenir une femme… marié, 3 enfants, il s’est toujours habillé en femme en sortant du boulot… Un peu perdu… perte d’identité.. ½ h de discussion en bas de la maison
Dans la famille avocat : quelques rencontres avec son amie quasi d’enfance, Me Semo, qui s’occupe pour Gilliane d’affaires plutôt immobilière.... la mouette de retour d’un rendez vous : la rencontre en traversant le pont qui enjambe la seine avec un cygne qui s’y laissait flotter…

A la fin du mois de janvier vous n’avez bien entendu pas manqué la très annoncée sortie du rapport du groupe de travail n°1 du Giec. Différence de taille par rapport au précédent vous l’aurez notée aussi : « une très grande confiance » quant à la responsabilité des activités humaines dans l’accélération du dérèglement climatique, lien qualifié de « vraisemblable » il y a 5 ans. Du côté de l’augmentation du niveau de la mer, (merci Emmanuel du RAC - http://www.rac-f.org - pour le résumé) en prolongeant la tendance de cette dernière décennie, la montée du niveau de la mer d'ici 2100 serait de 31cm à rajouter aux 17 cm d'élévation déjà observée depuis 1961, des chiffres qui semblent un peu ridicules puisqu’ils ne tenaient pas compte de la fonte et de la lubrification des plateformes glaciaires du Groënland et de la péninsule Antartique que l'année polaire internationale va étudier. (pour en savoir plus sur ce rapport : http://www.mediaterre.org/doc/2006/resume_g1_giec_2007.pdf ou http://www.ipcc.ch/SPM2feb07.pdf )

Et puis, en janvier toujours, Sam, le fils de Gilliane s’est envolé pour NewYork peu après le 4e anniversaire de son fils Egon. Un pincement au cœur bien sûr pour tout le monde, mais un choix plutôt bien senti car depuis il se régale dans la Colossal Vision de son père, un studio super’j’extraordinairement HD, ce qui n’étonnera pas ceux qui ont suivi l’épopée de Captain à Voir en passant par Some Enchanted Evenings… menée tambour battant par Monsieur N., génie de l’image à ce qu’on dit et Madame LG, mouette parisiano-californo-tuvaluenne de son état. Les échanges téléphoniques dont je suis témoin dans la maison-bureau parisienne frisent l’hilarité, autant dire que ça se passe bien. La mouette qui a laissé s’envoler son poussin peut être fière.


Février 2007

Début février, la grippe s’installe, l’aphonie avec.. C’était pas gagné pour la table-ronde des mardis de l’environnement consacrés une fois de plus aux changements climatiques et où Gilliane a pu exposer nos actions en longueur en dépit du nombre impressionnant d’intervenants. La salle était pleine à craquer.Tandis que Gilles notre monsieur biodiesel, « monté » spécialement à Paris se glissait en tribune, des tas d’amies, Linda, Michèle, Lisbeth, Laure, Eric, mais aussi Eugène et Florence notre couple d’ambassadeurs préféré, et des anciens du Jour de la Terre aussi Laurent Leguyader, Gil Leparmentier, fan du blog et Didier Hervo..

Le lendemain, la cheffe faisait moins la fière… plus de voix du tout et une charge virale top niveau au point de devoir remettre un rendez-vous avec Thalassa, émission pour laquelle nous avons la plus belle estime. Et si vous avez le courage de lire cette lettre jusqu’au bout vous verrez qu’ils ne nous en ont pas trop voulu.

Angeline, stagiaire catapultée sur le Chapiteau « A l’eau, la Terre » de Meulan est passée donner et prendre quelques nouvelles. Elle dirige maintenant des séances de soutien scolaire dans un collège estampillé « pas facile ». Pour l’avoir vu cueillir les enfants à la porte du chapiteau d’une voix à leur passer à vie toute envie de laisser tomber un chewing gum parterre, ça doit filer droit au collège…

Inondations à ok colline… Après cinq ans de bons et loyaux services, le matelas d’eau de Gilliane a perdu les eaux et c’est dans une véritable piscine que toujours rhumo-grippée la mouette s’est réveillée un matin.. Par chance l’eau ne s’est pas infiltrée le long des fils du thermostat, lui évitant une coupe en crête façon desireless.. Et puis pour finir sur les bizarreries aquatiques, nous ne citerons qu’une fuite sur la toiture en l’absence totale de pluie… et une gamelle percée qui ne fuit plus lorsque remplie d’eau.. de pluie…

Le 17 Février
Toujours sans voix en partant en Belgique jeudi soir et une bronchite toujours assez virulente.
Pendant que Robin arpentait pour Alofa les allées du salon des énergies renouvelables de Lyon, j'accompagnais Lady Tuvalu en Belgique à l'invitation du parti écologiste belge pour fêter l'anniversaire du protocole de Kyoto. Pour ce dixième, Ecolo avait choisi de mettre l'accent sur ces réfugiés dont l'ONU dit qu'ils seront entre 150 et 200 millions d'ici la fin du siècle. C’est toujours moins effrayant que d’annoncer les prévisions à l’horizon 2050, c’est-à-dire demain, qui font froid dans le dos… Spéciale dédicace à Gilliane, la première femme que nous rencontrons s’appelle Marguerite, comme sa mère.. et puis nous sommes au bord de la Meuse.. le fleuve le long duquel sa mère a passé le plus clair de sa vie. Au White Hotel, le meilleur indice écologique de Bruxelles, doté d'une très rafraichissante déco couleur banquise version futuriste…, une marguerite jaune et une blanche dans un vase. Pas mal !

Invitée d'honneur, Alofa’Gilliane avait, pour illustrer son intervention en tribune, fignolé le montage des trois séquences présentées aux mardis de l'environnement : les inondations historiques de la fin février 2006, les distributions de graines et les réunions communautaires organisées par Alofa à Tuvalu et les premiers travaux de terrassement de notre centre de formation aux énergies renouvelables sur Amatuku.

Le matin du départ : panique autour du fret à Suva…. Une connection à Bruxelles : 11 mails de John, lui en vacances home en Australie, alors que Sikeli, notre spécialiste biogaz fidjien, poussé par l’agent maritime, avait du remplir les conteneurs pour les charger sur le cargo du lendemain quand nous avions tous décidé d’attendre celui de mars pour pouvoir, enfin, plannifier…. Et bien sur le cout du transport double au passage !

Exercice périlleux donc que celui qui consistait pour Gilliane à mettre pour trois jours de côté l’actualité du Pacifique... Une fois de plus, faut lire jusqu’au bout pour savoir.. combien la mouette a du nez quand elle choisit une équipe.

La densité du planning de nos amis Ecolo a aidé. Après une heure d'interview au petit déj, avec un journaliste du Soir, le premier quotidien belge, c'est en voiture partagée qu'Hubert, notre écolo servant, nous a offert une visite commentée de la capitale européenne. Puis direction Liège pour un déjeuner avec la presse liégoise et une floppée de responsables d'Ecolos dont un ancien ministre fédéral de l'environnement…. et à 17h nous avions rejoint le hangar d'une ancienne usine où les militants d'Ecolo s'affairaient pour flécher le site, sonoriser, éclairer la salle, organiser la scène, garnir le bar... de bières danoises ! Le stand d'Alofa figurait en bonne place puisque le seul du lieu, "Nuages au paradis" en boucle, distributions de bd et de plaquettes..

Succession d'interventions de membres du parti, inauguré par la députée verte européenne. L'avantage des porteurs de valeurs environnementales belges c'est qu'ils valorisent les bonnes intentions au-delà des divergences, à la différence de nos éco/égo-représentants français et leurs nuances de vert pomme, olive, bouteille ou amandes pas toujours fraîches et pas assez salées.

Gilliane sous la bannière Ecolo et devant les caméras des deux tv nationales belges a fait parler son coeur comme d'hab' tout en poussant la voix…

Et pendant que l’Ecolo belge François Gemenne venait d'apparaître en webcam en direct de la Nouvelle Orléans, un grand monsieur, dos large et cheveux aussi blancs que son accent est allemand est venu tapoter sur l'épaule de Gilliane : "Bonjour, Karl, Consul honoraire de Tuvalu en Belgique". Karl qui assure également le consulat honoraire de Kiribati et des îles Salomon n'est jamais allé à Tuvalu. Il a même bataillé pendant 4 ans pour recevoir accord de Tuvalu pour représenter le pays. Nous avions demandé à Ecolo de l’inviter pour faire la connaissance de celui par qui les sacs plastiques avaient très temporairement disparu de Tuvalu. Echangés d'un bloc et sans aucune communication avec la population, contre des sacs en toile aux anses tellement longues que les enfants qui portent les courses les traînaient par terre… Et puis cette action un peu totalitaire ignorait que les sacs plastiques à Tuvalu sont plus longtemps utilisés que chez nous. C’est par exemple, le seul moyen de conserver le poisson ou les chips d'arbres à pain... Karl a un peu honte de cet épisode qui sur place fait parler de lui en ricanant. Il est plutôt enclin à nous aider en tout cas et semble très à l’aise dans les relations publiques..

Le samedi on a joué les touristes sur fond de spécialités liégeoises (une fois qu’on a eu compris que le Café Liégeois est une marque et que le chocolat oui ça ça existe), de gaufres aux fruits et de barquettes de frites à la mayo, on a arpenté les enseignes équitables, fait quelques emplettes, admiré les maisons d’il y a quelques siècles, construites très étroites, certaines n’ont qu’une petite fenêtre de façade… bref des plaisirs simples qu’on s’accorde peu en France. Mais point trop n’en faut… et on a réussi à prendre un train d’avance.

Au retour, une voix plus normale malgré les efforts imposés la veille au soir, où malgré les 4 micros, le fond de la salle ne pouvait entendre ! C’est au tour de ma pomme de ne plus pouvoir parler non plus depuis la veille…

La nouvelle du soir : En Chine s’ouvre l’année du Porc… du Cochon doré…. Le signe chinois de la Mouette.…. Et de toute évidence, l’animal le plus adoré, qui dépasse en nombre les habitants de Tuvalu.. Bon signe ?

Avant de partir on avait mis un point final aux dizaines de relectures et mises à jour de la newsletter. Son envoi à Tuvalu en français a fait sourire.., la traduction qui a suivi, plaisir..

La préparation du voyage au planning un poil accéléré par les velléités de l’agent de fret s’est ensuite imposée comme une urgente évidence : fixé le départ de Chris le 10 mars, Sikeli chopé au vol à Suva, pour rejoindre Vete, prêt à démarrer la construction et Eti au taquet pour lancer le débarquement du matériel par les apprentis marins, sous la caméra de Iakopo. Ca pouvait le faire.. et ils l’ont fait !

Pendant ce temps-là, l’empreinte du coup de soleil se réveille sur la joue de la mouette. Le chirurgien prévenu attendait sa visite le lendemain…. Il attendra. Pas la peine de traverser Paris alors que.. c’est la bronchite qui l’empêche de dormir.. xcZxcZZxc de virus !!!!

Expédié quelques newsletters en anglais, dépouillé les retours en erreur que Robin intégrait au fur et à mesure dans sa consolidation des centaines d’adresses qui gonflent aujourd’hui nos listings de Tuvalu, de France et du reste du monde..

Le mois de février s’est clôturé sur une mauvaise nouvelle redoutée : notre mail à la commission européenne pour savoir enfin de quoi il en retournait du dossier made in Tuvalu en septembre dernier a reçu une, enfin deux, réponses…. Des copies des lettres expédiées à Tuvalu sans y être jamais parvenu mais bizarrement retournées à l’expéditeur. Le premier accusait réception de l’expédition dans les délais. Un second disait le regret de la commission de ne pas donner suite pour cause de faiblesses en « méthodologie et durabilité »… Cette version de retour à l’envoyeur nous posent problème car à Tuvalu la poste peut conserver des courriers vieux de plusieurs années sans jamais les distribuer puisque la distribution n’existe pas, alors, les renvoyer, c’est impossible.. Bien sûr on ne peut pas s’empêcher de penser que l’absence de réponse au premier courrier a fait peur aux jurys.

Mars
Mardis de l’environnement sur l’eau, croisé l’un des journalistes qui ont cru nos images en self service, affaire du grand Goliath.., et qui a a visiblement tellement bonne conscience qu’il ne nous connaît plus… (au meme endroit, un mois plus tard, celle par qui le scandale est arrivée, journaliste pour le grand goliath vient tapoter sur l’épaule de Gilliane « on se connaît, je voulais vous parler des Maldives, vous connaissez ? » ha ha ha)

Plus constructif, un déjeuner avec Jean Ogier, ingénieur spécialisé en éolien et énergies marémotrices, que nous avions rencontré à une journée de formation de Planète sciences et qui depuis offre un soutien chaleureux. On a tout compris de la rose des vents et de ses azimuts. C’est sans doute lui qui reprendra le dossier que notre Pierrot a largement défriché en 2005 en avalant 50 ans de relevés des vents funafutiens..

Confirmation de notre adhésion au RAC, un vrai bonheur de faire partie de cette plate-forme. Et puis l’alliance pour la planète, à la porte de laquelle nous toquions depuis plusieurs mois, nous autorise enfin à entrer dans les rangs, moyennant le parrainage de deux asso et un beau chèque, investissement que nous espérons profitable à la planète..

Laure est passée nous faire un exposé/cours sur la compensation CO2, rendant un grand service à Robin que nous avions chargé de débrouiller nos lanternes sur le sujet.. « Compensation CO2 » était devenu un gros mot à Alofa, un peu comme « Coupe du monde de Rugby »… Bref, on a tout compris grâce à Laure et après Robin, c’est maintenant Constant, le nouveau stagiaire qui s’y colle ! Gageons qu’on parvienne à bilan-carboner au plus juste pour éco’ptimiser !!

Merci Laure pour l’exposé et pour le spectacle hilarant – une flopée de sketshs sur l’éco consommation -. Refaire le monde au vin bio et en fous rires quel bonheur, faut dire qu’on a le même ADN.

Constant donc a remplacé Robin. Ingénieur chimiste et étudiant en économie dans une grande école parisienne, Constant est le genre de profil que les recruteurs vont s’arracher d’ici peu. En attendant, il nous donne un coup de main sur la compta, a mis le nez dans une demande de fonds et s’est immergé dans le biodiesel pour gérer l’affaire de conserve avec Gilles.

Le 13 mars, à un mois et demi des élections tant redoutées en France, le Syndicat des Energies Renouvelables organisait un colloque sur l’après pétrole avec l’intervention en clôture des représentants environnement des candidats à la présidentielle.. à l’exception de Dominique Voynet qui se représentait elle-même sur un thème où elle caracole. Tandis que dans l’escalier j’attrapais Nathalie Kosciusko Morizet pour lui demander ce qui était prévu dans les DOM/TOM en matière de biodiesel, Gilliane coinçait Bruno Rebelle à la sortie de la conf’ et obtenait confirmation que le biogas de lisier de porc en Bretagne c’est au programme… Lisier de porc qui occupe toutes les pensées de Chris depuis qu'il est arrivé à Tuvalu... 5 semaines avec le staff local piloté par Gilliane depuis Paris et sacrément bien relayé par Susie notre présidente à Tuvalu et Semese, not’ chouchou du parc marin. L’objectif de cette mission: construire le premier biodigesteur de biogaz et lancer simultanément les premiers ateliers de formation.

Vue de Paris la mobilisation locale est émouvante…

++++++++++++++++++++++++++ EN DIRECT LIVE DE TUVALU ++++++++++++++++++++++++++++++++

6:30 am première nuit pour Christopher Horner à Tuvalu. « Il a plu toute la nuit, mais j’ai plutôt bien dormi malgré l’absence d’air conditionné dans la seule chambre libre au Vaiaku Hotel ». Pas de maison cette année, ce qui occasionne un surcoût conséquent pour les séjours qui vont se succéder jusqu’au mois de juillet et un inconfort relatif pour les activités sur place. La maison-bureau c’était quand même plus pratique..

« Après quelques emplettes au Fusi, j’ai partagé une bière avec Emmanuel, le linguiste autrichien et, depuis l’an dernier, professeur d’histoire à Tuvalu, et Eti coordinateur local pour Alofa Tuvalu. » Les choses sérieuses peuvent commencer.

Enfin presque puisque Sikeli, le spécialiste des biodigesteurs après avoir accompagné le transfert des matériaux de construction depuis Fiji s’est vu dans l’obligation d’accompagner pour quelques jours des Tuvaluens à Fiji pour un projet d’insémination des cochons pour le compte du département de l’agriculture de Tuvalu. Fort de ce contre-temps, Christopher en a profité pour louer un scooter qui facilitera ses déplacements et commencé à définir un plan d’action avec Gilliane, Sarah, Susie et Semese:
- à prévoir sans doute après avoir vu chacun d’entre eux individuellement, un meeting avec les responsables du TMTI en présence des bonnes âmes locales comme Eti, Vete, l’ingénieur civil responsable des travaux de rénovation de l’îlot, Semese, le responsable du parc marin et Susie, la présidente du bureau local d’Alofa;
- difficile aussi, comme l’ont conseillé Semese et Susie à Chris, de faire l’impasse sur les officiels, gouvernement, chambre du commerce et kaupule de Funafuti et ça aussi ça s’organise. Thé, café, sodas ?...
De Paris, Gilliane répond : sirop à l’eau dans des carafes. Pas de bouteilles d’eau ou de soda.. Ni plastique ni verre… Donnons l’exemple !
- et puis bien sûr, il faut préparer les ateliers de formation

D’après Sikeli, il faudra un mois pour construire le premier biodigesteur de lisier de porcs. Anare (SOPAC), son chef, doit faire le voyage pour assister aux ateliers, une fois que ledit biodigesteur et la porcherie seront en place. Décalée dans le temps, la construction du second biodigesteur, adossé aux sanitaires des étudiants. Chris en attendant doit voir avec Vete « quand il a prévu de démarrer les travaux de plomberie ». Il reste encore « un peu » de matériel à commander, à se mobiliser « un peu » les neurones pour concevoir une intervention radio qui tienne la route – Fong a déjà passé deux fois le communiqué annonçant les workshops et les modalités d’inscription - et à réfléchir à la réalisation de livrets supports pour la formation. Semese commence aussi à réfléchir à la mise en place d’ateliers pour les scolaires.

20 mars
La pluie continue à Funafuti, mais Chris est confiant sur le fait qu’elle ne devrait pas avoir d’effet majeur sur la construction. En revanche, il l’est beaucoup moins sur les dates d’arrivée de Sikeli !

++++++++++++++++++++++++++ REPRISE D'ANTENNE A PARIS ++++++++++++++++++++++++++++++

L'approche du départ de Gilliane pour Tuvalu se fait sentir sur le rythme parisien. Tant de choses à prévoir et anticiper... Entre autres choses, elle et Constant bataillent sur la production de copies DVD timecodées de nos images pour répondre aux besoins d’images de diverses boites de production. Un bon exercice pour nous qui au départ n’avions pas vocation à distribuer ces images de cette manière, mais c’est vrai que près de 400 heures d’images inédites ça se considère…

Outre Arte, FR24 et FR5, ces images ont également retenu l'attention de Thalassa qui, non seulement ne nous a pas tenu rigueur de l'annulation du rendez-vous de début de mois, mais Sophie, l'une des journalistes du joyeux staff de la péniche, a même déplacé une équipe de tournage sur la colline pour une interview de "devinez qui" sera illustrée par des images à nous. Quand on connaît la qualité des images de l'indétrônable émission du vendredi soir, autant dire qu'on n'était pas peu fiers. Diffusion en mai dans le cadre d'une émission sur le réchauffement.
Voilà qui met la pression sur les épaules d'Hervé (elle est pas belle la vie Productions) qui va lui suivre pour France 5 Gilliane sur les quinze premiers jours de son voyage en avril.

27 mars...
Les nuits sont de plus en plus écourtées pour finir tous les montages et bouts à bouts traditionnels à donner et/ou projeter à Tuvalu : nominations du nouveau gouvernement, fête de l’indépendance et party chez le Premier Ministre, fatele en pagaille, funérailles du Pasteur de l’église principale, mariage traditionnelle d’Emma, une palagi qui a épousé un tuvaluen, concert de Gaby etc etc. Tache qui serait trop simple sans problèmes techniques, Final cut fait donc des siennes pour tester notre détermination à honorer nos promesses. Rassembler aussi les centaines de photos à développer pour l’exposition sur les murs de l’hôtel qui n’a pu avoir lieu l’an dernier pour cause de demande de fonds européenne…

L'arrivée de la version tamoul de la BD qui monte à 5 le nombre de versions disponibles fut l'occasion choisie par l’Ademe pour convier Alofa en grandes pompes au Salon du Livre histoire d’exposer à la presse l’ensemble de nos actions soutenues par l’agence. "375°c c'est le début de la fièvre, a dit Dominique Campana, la directrice de l'action internationale au soutien sans équivoque, alors imaginez ce que ça donne 4° de plus..." Imparable.

Une occasion aussi pour nous de rencontrer Brahms un indien charmant à l'entremise duquel nous devons les trois dernières traductions. La version thai lui a été remise un peu vite imprimée par une représentante d'Electricité de Thailande, l'EDF local.., qui a pris la liberté de suprimer le logo d'Alofa et le site internet... Les 80000 exemplaires supplémentaires réclamés par la Thaïlande devraient donner l'occasion de rectifier le tir.. Aux Maldives, ce sont 40 000 exemplaires qui ont été distribués grâce aux Ministères de l'environnement et de l'éducation. Merci Brahms !!
Notre bonne nouvelle à nous c'était la livraison le jour même des 500 tshirts collectors d'Alofa !!!!!! ... merci spécial à Elisabeth qui a sauvé la mise en traduisant en actes les velléités techniques du prestataire et merci aussi à Laurent (ARGOS) et Jocelyn qui ont offert sans hésiter une sélection de leurs photos pour les bâches d’expo passées entre les mains expertes d’Elisabeth. Dans ces bâches y a à peu près autant d’amour que sur le poster que ses amis avaient offerts à Gilliane pour son premier anniversaire à Tuvalu.

Pour finir quand même.. deux jours avant le départ, Gilliane a eu la mauvaise idée de tourner la tête au moment où l’un des patients de l’hôpital psychiatrique qui fait face au bureau, se laissait glisser depuis le muret de la terrasse pour terminer sa chute une dizaine de mètres plus bas. Après avoir prévenu la clinique, Gilliane a réalisé que seule témoin occulaire, ça voulait dire les flics qui toquent à la porte. Et ça n’a pas loupé… Après les pompiers et le Samu, la police est arrivée : deux camions et des motards. Après nous avoir fait du morse par la fenêtre avec leurs lampes torche, ils sont venus poser quelques questions, puis sont repartis.. en face, ensuite ils ont appelé demandant à Gilliane de bien vouloir aller au commissariat… Moyen motivée, elle a refusé. Le policier de service qui avait vu les valises a bien compris. L’inspecteur beaucoup moins… Et une heure plus tard, il frappait à la porte pour repartir avec elle. Et voilà Gilliane la tête dans les valises et les urgences d’avant départ, embarquée par deux agents pour aller déposer au commissariat.. Avouez que c’est pas banal.. Allez on part au soleil !

+++++++++++++++++++++ EN DIRECT LIVE DE TUVALU (la suite) +++++++++++++++++++++++++++++

Alerte au tsunami vers les îles Salomon. Cette fois ce n’était pas un exercice comme ce fut le cas il y a quelques mois, mais bien un vrai tsunami.. Frayeur a posteriori à Tuvalu où l’alerte a été donnée… après l’événement avec comme suggestion « rentrez chez vous »…… Dommages sérieux en tout cas pour l’archipel cousin des Iles Salomon.. et des morts…

So far so good… Chris, Semese, Malo, Susie, Eti, Risasi and Co poursuivent la préparation de l’inauguration officielle des ateliers de formation au biogas. Eti fait également de son côté le nécessaire pour acheminer sans trop de frais le matériel de construction pour le toit de la porcherie et les containers à eau pour l’îlot.
La séance inaugurale se tiendra dans l’immeuble du gouvernement le vendredi13 avril, lendemain de l’arrivée de Gilliane, parachutée à Tuvalu après une bonne trentaine d’heures de vol d’une traite ou presque… Difficile à ce stade de savoir combien de personnes assisteront à l’atelier inaugural un vendredi après-midi où l’ambiance rivalise avec celle des bureaux français à la veille d’un we, y inclus les RTT… Mais enfin, Fong a prévu une nouvelle annonce radio pour appeler qui veut participer à s’inscrire qui à l’hôtel, qui à TMC, au bureau d’Alpha Pacific ou au kaupule de Funafuti. Et si tout va bien, Tavau, le Ministre des Ressources Naturelles remplace au pied levé Taukelina, Ministre de l’Energie en déplacement, pour ouvrir la séance.

A très vite…

10 / 04 / 07 - 12 : 17


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