Accueil / Www.alofatuvalu.tv / FACEBOOK / You Tube / Flickr / Twitter / Me Contacter / Login
Ca m’amuse de me dire que nulle part ailleurs j’aurais pu assurer une émission de radio quotidienne en si peu de temps et dans de telles conditions. On va voir s’ils seront au rendez vous mais y’a qu’à Tuvalu qu’on peut dire à 19h à quiconque « Tu ne veux pas m’enregistrer un truc à la radio demain matin ? Je te donne la base du texte en anglais et tu ajoutes ton feeling de tout ça en tuvaluen »… J’ai déposé le texte en vitesse chez Mafalu (le boss de tec) avant de diner avec Anare et sur le chemin j’ai rencontré le pompiste pressenti pour parler du todi ethanol… Le pauvre a les pétoches, il va trembler toute la nuit j’ai l’impression en pensant au micro. Car ici comme partout sur la planète, l’expérience du micro est souvent stressante… J’espère qu’il ne va pas se dégonfler car son émission passe le soir même !

27 / 06 / 08 - 17 : 14

Ce matin, comme d’hab, ballade en ville… premier arrêt à la radio pour vérifier que l’émission du soir, où il fallait couper dans le texte de sarah, était montée…, un second à l’hôtel pour voir risasi, un troisième chez daniel l’ambassadeur de Taiwan qui va nous faire l’aumône de quelques centaines de dollars pour les émissions de radio en juillet et william son second pour la vérification de traduction chinoise de la BD. J’ai posté la carte que Sarah a écrit pour un de ses très vieux amis et qu’elle avait oubliée avant de partir, suis passée chez tec pour payer notre facture électrique et voir le boss pour qu’il me fasse le témoin local pour le biodiesel, il n’était pas là…

En revanche Samasoni, le boss des fisheries était là et m’a donné les tarifs de location de leur bateau de pêche.. Rencontré en chemin Penni sur sa mob « si t’as le temps tu peux passer, stp »…Je l’ai retrouvé à déjeuner au Filamona sa lodge restaurant.. Elle voulait me parler de son projet pour palagis dans un îlot du lagon.. Et puis « on s’est dit que ce serait bien qu’on se fasse un truc avant ton départ »… Du coup j’ai imaginé qu’on pouvait faire une réunion femmes amies, vendredi au soleil couchant sur notre terrasse. Un mot à risasi, poussé chez Nala pour voir comment elle allait (elle a mal au genou depuis plusieurs mois et elle peut à peine bouger ce qui bien sûr la déprime)… voir si elle était dispo vendredi.. « Oui mais on le fait ici (chez eux), tu vas pas te mettre sur le dos de ranger, vaisselle ».. J’ai profité de l’arrivée d’Apisai, le premier ministre pour m’éclipser. Suis ensuite passée chez Penni, Loto était rentré lui aussi déjà en sulu… Solomona, le fils du climate change aussi…. La belle fille préparait les noix de coco pour les cochons, celles que nous préférons nous les palagis…, je suis donc repartie avec une belle, ouverte et tout…. Un dernier arrêt dans la maison d’à coté celle de tami, Mama Petrol, avant de repartir pour la radio à nouveau pour assurer les émission de demain et après demain et recopier sur ma clé les émissions terminées pour être sûre qu’elles ne disparaissent pas… Je me suis aperçue ce soir en voulant expédier mes mails et checker les arrivées que c’était ma clé qui avait disparu… le seul endroit où j’ai pu la laisser c’est à la radio mais elle n’était plus sur la machine ; Ca m’a un peu handicapée pour les mails et je n’ai pas pas pu imprimer les pré tetxtes des émissions à enregistrer mais bon….

Mes insuccès du jour : pas croisé le mec qui a une voiture électrique, ni le pompiste qui lui aussi va avoir droit à son émission pour parler du biotodi. Le seul hic c’est qu’il ne le sait pas encore et qu’il faut enregistrer demain ou après demain au plus tard… Et avant faut que je leur remettre un texte, une base, et qu’ils le traduisent.

Quand je suis rentrée, vers 8h30, Elena et sa petite fille se douchaient en bas. Leur maison à elles est délabrée au possible. Le sol fait de planches est ajouré sur la moitié du plancher, pas d’eau courante, pas d’électricité ou peu.. et bien sûr pas de douche… Sur la péninsule, la chasse d’eau est une découverte pour elles.. Je ne leur ai pas encore expliqué qu’on n’est pas obligé de la tirer à chaque fois..

Et je me suis mise sur les textes d’Utala, Léota et compagnie… l’Ipod aux oreilles, pour la première fois.. Si je n’avais pas eu à vérifier s’il marchait toujours pour remplacer la clé perdue aujourd’hui, je n’aurais pas pensé à écouter de musique…

Abandonnant quelques minutes mon Mac, je suis passée dans la cuisine : Alpha, la chatte trônait sur le comptoir et suivait de l’œil quelque chose dans le coin de la fenêtre, j’ai tourné la tête pour voir disparaître un rat.. Pas vraiment vu le corps mais la queue était interminable… En fait non seulement ils n’ont pas très peur de nos apprentis chats (que je nourris trop pour qu’ils soient intéressés par un rat qui passe), mais ils apprécient leur bol de nourriture… que j’ai donc rangés dans le frigo pour la nuit. Alpha m’a rappelé un de nos chats à L.A. qui, la nuit, allongé dans l’herbe du jardin, comme un bouddha, regardait passer les opossums. Certes je n’imaginais pas qu’il puisse attaquer un rat plus gros que lui mais le côté observateur ,tranquille de la vie de la maison m’avait interpellée… comme Alpha ce soir qui pourrait quand même faire un effort pour empêcher les rats de danser en rond !



27 / 06 / 08 - 17 : 12

Je n’en reviens pas que la transition après le départ de Sarah, une amie-associée de vie depuis 2 mois se soit faite à ce point sans douleur. Le fait d’être très occupée et , en ce moment surtout, d’être intégrée à un groupe qui s’active pour mettre en place des choses, même de manière chaotique, y est pour beaucoup, c’est sûr et le fait d’avoir tant à rattraper aussi.. Ainsi, le soir, au lieu de partager des idées en blablatant avec Sarah – ce que je faisais toujours avec plaisir mais aussi à chaque fois un sentiment de culpabilité de prendre du « bon temps » quand il y avait tant à faire aussi bien pour les projets ici à Tuvalu que les affaires à Paris. J’ai tendance à rester à la maison. En fond sonore, nos émissions, diffusées à la radio depuis vendredi, je comprends de plus en plus le langage.

Je reviens de quelques heures « en ville » : Vers midi, chez Alpha, j’ai laissé un message à mon fils Sam. Les connections internet étant coupées, j’ai poussé aux 2 café internet, encore fermés car messe du dimanche… A l’hôtel, tous les bureaux étaient fermés aussi.. C’est ainsi que je me suis retrouvée chez TMC une heure ½ avant le rendez-vous fixé avec Tataua et ses équipes pour l’enregistrement de leur quiz sur le climat.. Tataua y était déjà, quelques jeunes aussi, pour réviser… Semi, un des journalistes, m’a demandé quand avait été créée Alofa… Ca avait été glissée par quelqu’un parmi les questions… J’ai finalement été assez utile… Pour les 3R, les réviseurs avaient appris « reuse, recycle, renewable… ».. j’ai repris Reduce, reuse, recycle… vous pouvez ajouter Renewable avec la gasification pour les déchets… Etc etc et bien sûr à la fin quand ils ont eu terminé la première fournée d’équipes et fait un break à base de bouffe et boissons… j’ai ramassé les canettes déjà jetées avec le tout déchet… « les filles, c’est quoi les 3R ? » « Alors, les canettes on les recycle non ? ».

A bout de bande, j’ai été bien contente qu’une équipe ait déclaré forfait tout en regrettant que l’équipe de filles n’ait pas l’occasion de répondre… La première fournée fut assez nulle, enfin.. sur les questions procurées principalement par Kilifi… Les jeunes ont le droit de choisir leur question (et oui…), ils ont choisi les plus faciles … Genre qui est le ministre de ou dans quel ministère travaille Kilifi (j’exagère) mais c’est pas loin… Et en plus, ils ne savaient pas toujours répondre… Y avait là le jeune Simona, que j’ai reconnu à son prénom… Il m’avait été signalé par Susi comme ayant choisi la filière Environnement pour son année prochaine en Nouvelle Zélande et il m’a envoyé un mail hier pour obtenir des infos et des contacts de pro comme Gilles.

Meanwhile, Semese et Taukiei (j’ai enfin eu la bonne orthographe du second d’Annie) devaient passer et à la radio et à la maison… Je me suis fendue d’un voyage éclair pour laisser un mot sur la porte au cas où… Bien la peine : sont pas venus… Ni à la radio ou Melton et Tataua les attendaient…

Moi finalement bien contente que ce soit reporté encore une fois, encore que aujourd’hui, pour la première fois depuis qu’on reporte, j’ai l’impression d’être prête à aborder la discussion biodiversité… Imprimé toutes mes notes et questions, les budgets de Tango d’origine, celui de Sandrine, le projet au jour d’aujourd’hui… Allez, demain peut être ?? Et quoi qu’il en soit, il faut que nous nous rencontrions sérieusement avant mon départ la semaine prochaine…

Plus qu’une semaine déjà. Il me faut commencer à ranger, par lieu, par étage. Mais en fait, même si je dois tout mettre de coté au cas où nous ne revenions pas de sitôt, il y a quand même moins de pression que quand je devais tout vider de l’hôtel ou de la première maison… et transbahuter tout au bureau philatélique.. Là il faudra surtout je transporte Alpha, le chat chez John.

Avant de me mettre à la transcription des enregistrements de Sarah et à l’écriture de ceux qui sont à faire avec Leota, Mafalu etc., une dernière petite histoire sur la maisonnée : Alpha s’est conduite en jeune maman depuis quasiment l’arrivée du tout petit… Elle le lave, le surveille, se déplace pour voir où il est quand elle l’entend tomber quelque part… Il est toujours trognon, comme tous les chatons mais contrairement à Alpha, d’une intelligence rare, très sensible, très vive…. qui a appris à utiliser sa boite en 48 heures…, lui continue à faire là où il se trouve…. Bien sur je ne lui laisse aucun repos et à chaque caca, même ritournelle : nez dedans, fessée, caisse… Sans succès… et à chaque micro bouse, je le déteste un peu plus de nous infliger ses odeurs un peu partout dans la maison. Alpha elle, qui s’amusait, c’était évident, à me mettre en colère en choisissant de faire sous mon lit a laissé tombé son jeu et ne s’est plus oubliée une fois depuis que le petit est entré dans nos vies. Heureusement… J’essaie de lui expliquer que c’est son rôle à elle de l’éduquer… Elle observe les manèges nez dedans et boite et je pense qu’elle tente elle aussi de lui faire entrer cette idée dans la tête.. OK je n’ai plus qu’une semaine à le supporter et sa nouvelle propriétaire, Sania, ne le laissera pas vivre à l’intérieur (ça se fait peu, pour ne pas dire pas à Tuvalu) donc elle n’aura pas trop de dégâts… elle :-)

27 / 06 / 08 - 17 : 07

VENDREDI 6 JUIN 2008

La journée ? Alors que j’avais décidé de ne plus me provoquer d’urgences inutiles, je m’en suis créée une hier en décidant que si on voulait une logique dans la petite série d’émissions radio que nous montons, il fallait, bien sûr commencer par ceux qui annonçaient leurs campagnes. Il fallait également, dans la mesure où Tataua de la Croix Rouge voulait commencer avant la semaine prochaine, c’est à dire dimanche, ne pas créer de cassure d’antenne d’une journée après le lancement par le ministre, jeudi, jour de l’environnement. Donc 1ère émission vendredi soir…

Allez une petite digression. Les journées de l’environnement ont été créées bien après le Jour de la Terre de Denis Hayes en 1970. Elles ont été lancées un an peut-être avant que je commence à creuser de nouveau les sillons du jour de la Terre fin 89… Les dossiers avaient sans doute pris la poussière pendant de longs mois dans des bureaux d’administrations diverses, avant de finalement se concrétiser en actions sur le terrain. Le Jour de la Terre, lui, vient de la base, sa relance en 1990 et depuis est le fait de gens normaux qui font parce qu’ils y croient et pas parce qu’ils y sont obligés par une hiérarchie. Ils ont mobilisé des millions de personnes en quelques mois. La prise de conscience qu’à permis le Jour de la Terre en France et dans les pays francophones a encore un écho aujourd’hui. En France mon intention de départ n’était pas du tout associée à une structure qui vivrait des décennies. Je n’ai aucune idée de comment fonctionnent les petites structures toujours vivantes dans d’autres pays du reste, mais toujours est-il qu’Earthday est devenu l’un des réseaux les plus denses et les mieux ficelés au niveau international…
Ca n’empêche pas chacun bien sûr d’y aller de sa journée ou de sa semaine de ci ou ça, finalement comme la Terre serait à célébrer tous les jours c’est pas un mal, mais si je persiste à penser que la surenchère nuit.
Dommage que les Nations Unies, avec leur force de frappe et leurs financements n’aient pas soutenu Earth Day après sa percée en 70 aux US, préférant soutenir des initiatives d’administrations où manquent souvent l’irremplaçable énergie, la motivation, la créativité humaine qui prévalent dans le milieu associatif. Vous l’aurez compris mon cœur penche pour Earth Day : 22 Avril !

Comme partout dans le monde, à Tuvalu, la journée de l’environnement tombe en juin. Ok, ça fait un gros pont pour raccrocher ça à Earthday.. Mais comme le sprep et les autres administrations régionales noient les Tuvaluens de prospectus, de mots d’ordre et de quelques financements pour… 1 journée unique, on s’est dit qu’on allait rassembler tous les événements prévus sur l’archipel en ce mois de juin pour faire de cette journée, un mois complet de l’environnement, amorcé quelques jours plus tôt par notre projection d’Al Gore. Au moins les prospectus institutionnels n’auraient pas fait le voyage pour rien !

Deux réunions pour mettre ce mois en place. Si tant est qu’on puisse considérer que ça le soit ☺. La plus grosse préoccupation de Kilifi était le discours de son ministre, extirpé du Parlement, pour célébrer le Jour J à la radio… Nous étions les seuls (Alofa) entre les 2 réunions à avoir proposé les 20 questions attendues par la Croix Rouge pour son Quiz…
Depuis le Jour J est passé et Fong qui s’était proposée et se propose toujours de faire des jingles n’a pas encore commencé…, mais elle a compris que des jingles de 3 mn ce ne sont plus des jingles.. J’ai préféré rire hier soir en découvrant que Kilifi proposait un sonnant « vous voyagez comment ? Pensez au transports en commun… » tiré direct d’un prospectus du sprep, alors qu’à Funafuti les transports en commun, y’en a pas des masses.. Pas mieux avec son « Pensez énergies renouvelables, pensez solaire » quand les familles gagnent 500 euros par mois… Y’a encore du boulot pour éviter les conneries.. Pas très envie de prendre ça en charge mais j’en ai parlé à Fong ce matin en arrivant à la radio ou j’avais invitée en dernière minute hier soir, la Direction de l’environnement, Solomona comme Kilifi le proposait, Tataua et Semese… En gros 2x3 mn à enregistrer, je pensais en avoir pour une heure..
J’avais tort…. Nous sommes à Tuvalu… Arrivée à 10h30, J’ai quitté TMC vers 17h30, une fois assurée que l’émission de ce soir était terminée, prête à diffuser après les news… Tout est enregistré pour ces 4 prochains jours… Avec les redif, nous assurons jusqu’à la fin du mois… Reste encore à enregistrer les témoins pour la biomasse et le taxi électrique et à tout monter y compris celle de demain.. Pas qu’il y ait grand chose à monter… Si je maîtrisais l’ordi et le logiciel ce serait presque peinard… Si je maitrisais la langue ce serait encore mieux et s’ils avaient un planning de l’occupation du studio, ce serait formidable… Ce n’est pas le cas…

Ceci dit, si Semese n’avait pas eu la trouille au dernier moment, ne se sentait pas prêt à enregistrer, si Kilifi n’avait pas fait comme j’en avait peur 3 fois plus long que prévu, on aurait peut être pu tout faire le matin..

Tataua, responsable du climat à la croix rouge a été parfait, à l’heure aussi. Professionnel, il est arrivé avec son papier écrit et la coupe à faire soulignée… Le départment de l’environnement dont il avait été décidé la veille que le texte serait traduit et dit par Solomona ne s’est déplacé qu’une heure plus tard… Kilifi remplaçait Solomona. Il en mourrait d’envie car il bouffe du micro en faisant toujours durer ses interventions… A partir du texte qu’il avait en main, il n’a pas pu s’empêcher d’ajouter au « pourquoi » qu’il devait traiter, le comment, et tout le reste qui avait été déjà dit en intro par susie… Y’a donc fallu monter réduire son texte de moiié.

Susie aussi était à l’heure mais n’avait pas fait les trads, pas compliqué, ça l’a occupé pendant l’attente. Tout a donc démarré avec Semese qui n’aime pas les micros… Je peux revenir après mon rendez vous… Mais t’as le temps, c’est 2 ou 3 mn…. Bref son laps de temps a été occupé à discuter… Et il a promis de revenir.. Tataua, impec donc, Susie aussi, Kilifi peut mieux faire et perte de temps…. Quand semese est revenu après le déj, que moi j’ai passé avec Risasi devant le lagon - heureuse surprise de la trouver devant une assiette toute seule -, il a mis sans mentir 1 heure a enregistrer encore et encore en reprenant toujours du début jusqu’à ce qu’ils soit à peu près content. Il n’a pas saisi qu’on pouvait reprendre a un début de phrase ou au milieu…

Après ? Et bien après, le seul studio disponible puisque l’autre est occupé par la retransmissiion du Parlement ne l’était plus. Il fallait que les filles enregistrent leurs news du soir.

Quand on ne stresse pas, c’est très drôle. Et c’était mon cas. Si ca ne passait pas le soir même, ça ne pouvait déranger que moi qui l’avait planifié comme tel… Mais c’est vrai que ça me dérange une communication chaotique, voire absente comme c’est le cas de leur émission en direct avec appel des auditeurs.. Personne ne le sait…

Semese, arrivé le premier est donc reparti le dernier… C’est pendant son enregistrement que j’ai appris que le direct radio avec questions des auditeurs (un des premiers dans le genre) avait lieu le lendemain matin. Semese se disait qu’il pouvait glisser l’info dans l’émission qu’il enregistrait pour nous, sauf qu’elle sera diffusé après son talk back show.. Bien sûr je ne n’étais pas au courant.. Il s’attendait à ce que je sois là, de 9 à 11h ce samedi.. Un talk show en tuvaluen, qu’est ce qu’ils pensent que je peux faire ? Tataua insistait pour qu’Alofa soit représenté en tant que tel et pas seulement par eux. Melton qui participe également est aussi membre d’Alofa mais pas dispo. Susi ne pouvait pas. En échange ☺ elle m’a invitée à un pique nique où je ne pourrais donc pas être… J’ai même pas demandé à Risasi. Il faut quelqu’un capable de répondre à peu près toutes les questions qui nous concernent particulièrement les énergies… Qui mieux que Léota. Quand je suis allé lui en toucher un mot ce soir, il a proposé d’y aller avec Utala (bien sur j’avais pensé aussi à Utala mais Léota, lui, maîtrise les 4 énergies de la biomasse à lui tout seul et est bien plus clair). Ils seront donc à priori tous les deux à l’œuvre et j’irais faire un saut, histoire de montrer que je les soutiens tous.. Même si ça me coûte de devoir mettre mon réveil.

Entre hier soir et ce soir j’ai réussi à avancer un peu sur le dossier biodiversité, à analyser les documents transmis par Sandrine. Du bon boulot mais qui demande commentaire et modifications parce que trop cher… mais je ne peux pas aller bien plus loin sans avoir tenu cette foutue réunion avec sem reportée maintenant à demain après midi..

Sur le même dossier j’ai analysé vertement les tarifs de consultants d’un tuvaluen installé à Fiji, sur qui Tango et Semese compte pour terminer le rapport du projet Unesco.. que nous avons proposé d’intégrer au nôtre…. Mais sérieusement réussir à faire passer comme un grand grand geste, presqu’un sacrifice de demander seulement 100 dollars australiens de perdiem parce qu’il va vivre dans sa famille, faut le faire.. Ca m’a tellement remontée que j’ai décortiqué et commenté les divers tarifs proposés de notes ironiques pendant une bonne heure… Perdue ans doute mais 1-1-j’ai au moins vu les propositions et fait des contrepropositions 2-je me suis défoulée ☺

J’ai aussi transcrit les enregistrements de Sarah pour pouvoir les monter, surtout le premier encore trop long……Bon celui la c’est fait, sur papier ;;. Les autres faut les réécouter encore quelques fois pour voir ou couper et comment ne pas doublonner l’info avec nos ingénieurs…,

Et puis ce soir contre toute attente, j’ai ouvert les prévisions de dépenses du voyage et les ai mises à jour, on ne devrait plus être loin du réel. Les prév sont toujours un peu à la louche mais les petites réserves permettent de couvrir des imprévus. On a fait quelques économies sur internet, téléphone (merci Alpha), sur les transports (merci leota et grace qui m’ont beaucoup émue ce soir en refusant encore une fois que je paie quoi que ce soit pour la mise à dispo de la grosse mob pendant 2 mois : « Les gens ne se rendent pas tous compte que tu viens de loin pour nous aider, il faut qu’on te soutienne, c’est une donation à Alofa ». Ce soir, pour commencer à vider le frigo, je me suis fait une boite de sardine en sandwich, hier soir une exécrable soupe aux champignons, du colis expédié par Leonie l’an dernier.. peut être avarié. Ça ira au compost car Elena n’a pas de cochons…

J’ai aussi passé un peu de temps sur ces 3 pages…. Pour ne pas dire grand chose comme d’hab.. Manquent 90% des infos, des sentiments, du vécu de vendredi. Par exemple, j’oublie l’avion du jour et ses milles rencontres, la commande d’éventails Alofa Tuvalu, la radio chinoise et papouasienne découvertes en recherchant radio Tuvalu pour suivre le Parlement, la bise fraternelles de l’amoureux de Laure, Fred, qui a dû franchir son énorme barrière de timidité pour m’exprimer qu’il savait qu’en France les gens s’embrassent sur la joue.. Bref une journée peut se raconter sur 300 pages et plus. Un peu comme l’ami Ian M Ewan dans son bouquin « Saturday »… 300 pages de détails minutieusement décrits et dans un anglais parfait sur la vie quotidienne de son héros neurochirurgien. Passionnant, même quand je ne comprends pas tout.

Et puis, j’ai réalisé ces derniers jours au travers des obligations qui tombent d’une heure à l’autre et de celles qui s’annulent, qu’une des spécificités fondamentales du fonctionnement de la société tuvaluenne est précisément que rien n’étant jamais planifié, tout le monde réagit immédiatement aux imprévus obligatoires… Ainsi, s’ils sont souvent en retard, en revanche, s’ils doivent organiser en deux heures un banquet pour 100, tous se mobilisent aussitôt et le banquet est prêt presqu’à l’heure… en tout cas le même jour… J’ai moi même profité de cette capacité à réagir dans l’immédiat pour la réalisation de la première émission de radio, en sollicitant les intervenants la veille au soir et en squattant les studios et la programmation radio au pied levé.

Next morning : Elega et sa petite fille décapent les carreaux du premier étage et quand j’ai pris mon café sur la terrasse, j’ai pu admirer le travail réalisé dans le jardin avant mon réveil : plus une feuille, plus un truc qui traîne… balayés à fond le sable, la terre et tout ce qui peut constituer un terreau.. et rassemblées les feuilles en tas. Bon allez je fonce à la radio !

Le studio était plein mais pas d’Utala. Il était passé, mais personne ne l’invitant vraiment à participer, il est reparti. J’ai eu un peu mal pour lui. Il est plus timide que la plupart et a dû se sentir mal d’arriver comme un cheveu sur la soupe dans une assemblée où tout le monde se connaissait… Anyway j’ai pris quelques plans de l’émission, vérifié que le programme du soir était mis bout à bout.. monté le texte de Sarah, discuté des suivants. Quant à Semese, aidé de quelques verres de vin blanc, il a tenu à enregistrer une Nième fois son texte pour l’émission d’Alofa. Et fier comme Artaban « tu me dois une bouteille de vin, y’a pas un point de montage à faire. ». En sortant de la radio, j’ai aperçu le taxi hybride dont je veux inclure le proprio dans nos émissions…. Je l’ai suivi et l’ai interpellé quand il a fait demi tour. Il est ok pour une intervention…

Profitant de ce début de promenade obligé, j’ai poussé jusqu’à l’extrémité sud de l’île…. Un tracteur déracinait un arbre le long du lagon… Quand vont ils comprendre que ça les fragilisent… J’ai ensuite retrouvé toute l’équipe du mois de l’environnement à l’hôtel où autour d’une assiette ils essayaient d’avancer sur leurs questions du Quiz. J’en ai ajouté une poignée « quel gaz est dégagé par les excréments humains et animaux » « Quel usage peut ont faire avec ce gaz quand « récolté » ? » , « En quoi l’humain participe t’il a l’érosion ? » Là deux réponses possibles « arrachage des arbres » et « utilisation du sable et des graviers »… Tous ceux autour de la table étaient conscients de ces problèmes. Avec nous un Tongan de SPC, en mission pour l’agriculture. Nous nous étions rencontrés il y a 2 ans.. Il avait fait installer des shredders sur toutes les îles lointaines pour pousser les gens à utiliser leur déchet de porcs avec les déchets végétaux… Je l’ai incité à pousser un peu jusqu’au financement de biodigesteurs… Il a fait un speech anti biofuels et j’ai été bien contente d’être présente pour rétablir l’équilibre. Il est convenu qu’une production pour une utilisation locale était la solution. Le danger dans cette région, c’est le besoin incroyable des chinois qui pourraient utiliser les terres pour leur production propre d’énergie. Des propositions ont déjà été faites à Fiji pour de l’éthanol de kasava et ailleurs… Ensemble, nous avons également remis les idées en place de Kilifi sur les « bienfaits » des OGM. Kilifi se demandait si on pouvait crééer des plantes résistantes à l’eau salée.. Je les ai laissés vers 14h, tous en étaient à plusieurs bières et le Tongan fonctionnait au gin… Il fallait trouver le bon moment pour en placer une.. Il était temps de me replier..

Prochains rendez vous : demain pour le lancement du Quiz de Tataua à 13h30 et, dans la foulée, rendez vous avec Semese et Tokei le second d’Annie Tango dont j’ai pas encore réussi à orthographier le nom, c’est donc à peu près ça…
Ces dernières semaines nous nous sommes rencontrées à plusieurs reprises à ces réunions, c’est un mec sympa, Semese semble être très ami avec lui. Ils buvaient une canette devant le fusi le soir du départ de Sarah. J’allais chercher une mob (Grace et ses mécaniciens remplacent toujours la dernière quand elle tombe en panne…) La dernière fois elle était tombée tout court, cassée en deux, sous Sarah. Sem et Taukiei m’ont proposé de me joindre à eux. J’ai pas bu mais nous avons discuté un peu, sur le chemin. Donc ce matin j’ai demandé à Sem si Tokei pouvait se joindre à nous pour la discussion biodiv demain donc à 14h30.

Tiens il pleut. J’entends les gouttes mais ne voit pas la pluie. D’ici, à travers la porte ouverte sur le balcon, je ne vois qu’un ciel bleu et ensoleillé.



23 / 06 / 08 - 08 : 45

Mercredi 4 juin 2008

Elega est arrivée hier vers 20h avec sa petite fille. Elles se sont installées dans la chambre de Chris, la petite sur le lit, Elega au sol. Elle a insisté. Une compagnie rassurante, réconfortante.
Elles dormaient quand je suis rentrée de ma soirée à tenter d’expédier un mail sans y parvenir… et ce matin je les entendues s’affairer et quand je me suis extirpée du lit, la pièce commune et la cuisine étaient nickel.

Après une matinée somme toute active, à l’extérieur, j’ai pu passer l’après-midi à la maison, sur le dossier radio et un peu biodiv. J’avais prévu de ne rien faire d’autre aujourd’hui à part déposer à Kilifi et Semese le logo Alofa pour les deux comités de la journée de l’environnement et de l’année du corail. Comme souvent à Tuvalu, je les ai rencontrés sur le chemin. Semese m’a montré l’état de l’inventaire de poisson avec des photos. On se revoit théoriquement demain soir pour avancer sur le dossier biodiversité, que j’ai du mal à traiter comme une production normale, car je n’en maîtrise pas vraiment le contenu scientifique. Tout ce que je sais c’est que y’a un paquet de travaux déjà réalisés qui se complètent presque parfaitement.

Et comme d’hab les rencontres sur le chemin bouffent la matinée… Après eux, j’ai croisé Fong. On a parlé des jingles et du planning de diffusion des émissions radio… « Y’a plus qu’à ». Echangé quelques mots aimables avec Annie, la patronne de Tango qui nous considère, assez aigrement, comme des compétiteurs. Elle m’a dit qu’elle avait exprimé son opposition au biodiesel, j’ai tenté de lui donner les arguments rapidement, on verra ce que ça donne. Enele qui discutait entre deux voitures près de l’immeuble du gouvernement m’a interpellée : il estime que l’ambassadeur de Tuvalu à Bruxelles peut/doit prendre les transports en commun. On a échappé au 4x4 déjà c’est pas mal et Panapasi a de toute évidence l’intention de respecter un minimum de cohérence entre la cause qu’il est venu défendre – son pays – et ses actes.

Discuté avec Eti des questions de Sandrine sur les distances, la durée de voyages entre les iles, le cout de location du bateau de pêche, j’ai essayé de lui faire dire au moins ce qu’il savait avec certitude mais il a préféré repartir avec le mail de Sandrine que j’avais imprimé. J’avais répondu à quelques unes de ces questions, Eti se charge donc de confirmer les prix des bateaux de pêche et cet aprèm je suis allée voir les tarifs des voyages que Sandrine envisage de faire en cargo, c’est à dire les bateaux voyageurs, Nivaga/Manu Folau… Discuté aussi avec Sele de l’hôtel, d’une action symbolique pour la journée de l’environnement pendant la fiafia night de jeudi soir…

Bien bossé cet après-midi dans le salon beaucoup plus lumineux que le rdc qui a perdu de sa lumière les arbres alentour s’épaississant. Avancé sur les programmes radio, écriture, planning, en chantier encore mais au moins entamé.



23 / 06 / 08 - 08 : 42

It was yesterday, Tuesday. I left the airport before the plane took off... After an unsuccessful attempt to send any message from alpha, I push-biked home, and, unlikely, decided to relax for a bit, read and think. In Tuvalu, as Sarah knows as well as me, nothing is ever written before it is actually done.
Motorbike engine noise, knock ckock at the door, it was Utalu. Together we went to the supply stores and got everything but the mesh, for which we have to determine how many sheets they want. Quite expensive this stuff. For fittings me spent around 100 dollars.
Utala had with him 2 farewell necklesses for Sarah from the tmti engineer team but he missed the plane. I’ll keep them for Sarah next time.
Shopping with Utala took longer than planned (although I had not planned it and had to be at an environment day meeting by four). I arrived at 4.30… We finished at 5.30 something like that with, for all, much to do.

Amongst other things, radio « things » have to be coordinted and started soon…. Kilifi had « forgotten » in his recap, the Al Gore evening which started the Environment Month but also the radio programs.. But suddenly they were expecting Alofa to do all their radio messages… and therefore pay for the announcements of other actions.. Fair enough we had done it last year but if was too unmanageable for them to say something short to be part of « our » series.. This year too we dont have any insurance to receive anything like last year from the Taiwnese Embassy… Probably too strongly I said that I was paying these program on my personal money and that there was no way that I could pay for others. Not that it is that expensive but it makes me crazy to see how much they all have for awareness program. I’m wondering when and how the department of Environment will spend their 20000 dollars… Kilifi does not think to have imgined to use the opportunity of this day/month they are organizing, to start making use of his funds… just sitting on them.
At tea brake, semese asked me to sit next to him to tell me about the very positive answer from the Nanumea kaupule to the biogas documents and volunteered to come over to discuss the biodiv project. After the meeting blabla with Tataua, Semese then Risasi.

Noone was at home when I returned but the door downstairs was half opened. I guess Elega had difficulties locking it when she left in the morning…. Writing some mails and working on a few files prepared by Fanny. As I was getting ready to leave to send mails…Elena and her 10 year old grandaughter arrived, a cushion under the arm. I left reasured… The next step though was less
conforting… No internet at Alpha, I push-biked to the internet cafe and there waited over an hou rand paid 2 dollars for strictly nothing… Next was a nice suprise at the hotel : mashed potatoe ! with…. Fish naturally.

Amongst the mails to send : our logo for both banners from environment department and tango. Depositing it the morning to the gov buiding and to semese was the only thing in my Wednesday agenda… outside. Inside I had planned to work on radio planning and reediting and a few mails…. I almost did so all afternoon today. The morning was a bit more sociable but I wrote it in French so dont feel like bothering redoing it in English. No lunch, no dinner apart from rotten bananas on a piece of bread.

The only disturbing event of the afternoon was discovering that Alpha is « in heat » or « huting » as we say in french… No doubt… She first made a soft kind of purring and then lifted her back end… repeatedly. When they were both playing ad then by herself. Last night she staid wandering outside quite a while. How is this possible she’s so young and tiny ? Could that be that the little one trying to pull milk from her would have brought her hormones up earlier and advance the cycle. , she’s been playing mom pretty much lately.. Because after the soft purring of the morning she now has those horrible screams calling for the males.. And there’s one, the black and white I had found in the kitchen one day, sitting outside and waiting.. I cant give a pregnant Alpha to John.. Sarah, of course would know how long that lasts and what to do about it…. But she left tis morning.
G.

12 / 06 / 08 - 17 : 07

Dimanche 1er juin 2008

Ce dimanche matin qui referme le mois de mai démarre tout à fait paisiblement, croisons les doigts, se poursuivra de la même façon. Plus de la moitié du voisinage est composé de pasteurs de EKT, l’église principale qui se réunit sur Nukufetau. Tous ont pris le bateau hier pou s’y rendre, avec plusieurs centaines de tuvaluens.

Nous avons échappé au voyage. Nous sommes passées vendredi après midi à la résidence et avons confirmé à Nala les multiples raisons de notre défection… Je m’en suis voulu, mais pas elle, de ne pas y aller quand elle nous a raconté les dernières manœuvres de l’opposition à l’occasion de la tenue du Parlement qui commence demain. C’est une épreuve, c’est évident. Elle avait besoin du plus grand soutien de ses amies et nous en sommes. Elle nous a rassurées : ça allait aller, et si Apisai devait contre toute attente rendre son tablier du fait de la manœuvre, y’a longtemps qu’ils y étaient prêts, c’est le jeu de la politique.

Je reviendrai sur l’épisode mais pour le moment ce n’est pas du tout le genre de faits/pensées que j’avais envie de poser quand j’ai ouvert cette page.

Entre la premier paragraphe et le second, Sarah est rentrée… échanges d’idées, de news de la matinée...

Avant son arrivée, j’étais en plein vagabondage de pensées en me brossant les dents…. Toutes les idées qui passent, fulgurantes, dès que l’œil accroche un truc, ici ou là, à l’intérieur du papier, du dossier qui tombe sous la main… c’est un privilège rare, qui quelle que soit l’humeur ou le thème, me ramène toujours à l’action.
J’en ai accroché quelques-unes sur le dessus de ma mémoire mais regretté souvent qu’il ne soit pas possible d’enregistrer les pensées, un petit click provoqué par un grattement de nez, le clignement d’un œil qui graverait sur un disque dur, l’ensemble de la promenade de mon cerveau ce matin, sur tous les dossiers en cours, sur les meetings du lendemain…

Une qui me revient : demander à Apisai demain soir au dîner si le master plan de communication est un sujet du Parlement ? Il est parmi ceux qui croient au biodiesel Vaitupu, son île a souffert de l’effondrement de la production de copra. Il l’avait défendu il y a 2 ans… Il est probable que les changements climatiques, les énergies renouvelables, le master plan ne sont pas mentionnées dans les discours. Sentiment de culpabilité soudain de n’avoir pas échangé plus sérieusement avec les membres du gouvernement et du Parlement pour qu’ils incluent ces notions plus essentielles parce que plus globales que les débats interminables sur les sujets locaux où se mêlent toujours les ressentis personnels, les conflits familiaux, les considérations communautaires… comme partout ailleurs.

A Funafuti, les Tuvaluens résident depuis des décennies. Leurs parents ou grands parents s’y sont installés après avoir quitté leur île pour de multiples raisons : la principale c’est que la task force professionnelle était constituée d’équipes venant de toutes les îles, quand Funafuti a été désignée, parmi toutes celle qui serait le centre, le cœur administratif et de communications internationales.. Ceci a laissé une petite rancœur sur les deux autres iles pressenties alors, plus grandes que Funafuti, qui s’exprime quelquefois contre le mode de fonctionnement. Si j’avais saisi que Funafuti était la propriété, la terre découpée en parcelles, d’une poignée de familles, je n’ai compris que dernièrement qu’en fait la majorité des Tuvaluens résidant sur Funafuti paient des loyers depuis des décennies aux Funafutiens d’origine. Compris aussi pourquoi le gouvernement est obligé depuis aussi longtemps d’assurer le gite à de très nombreux fonctionnaires.

Anyway, ca n’a rien à voir avec notre schmilblick… Le mien du matin : comment enregistrer nos pensées fugitives… Un sujet qui m’intéresse depuis l’adolescence…. Y’a quelques années je m’étais penchée sur l’état de la recherche de l’enregistrement des rêves… On en était encore loin…
Quand Sarah est rentrée tout à l’heure, je lui ai exprimé ma ritournelle « I wish we could record thoughts », elle a répondu dans son thème, la radio où elle essaye d’inclure Gilles depuis le début… Globalement sa prise en charge des 4 émissions de radio sur les énergies de la biomasse et surtout sa mise en application des conseils et de l’expérience de l’an dernier est très encourageant. Ca ne l’empêche pas de galèrer pour inclure des extraits de l’interview de gilles enregistrée par Tuvalu Media et non utilisée …. Sa réponse, quelque chose comme : « we did record Gilles’s stream of thoughts but it’s not usable… » Idéal pour enfoncer le clou de mes démonstrations sempiternelles : la nécessité absolue de préparer et d’écrire en amont…

Il est maintenant bientôt 13h, plus qu’une douzaine d’heures devant moi avant de fermer les rideaux jusqu’au lendemain. Bien trop peu pour me permettre de continuer en électron libre beaucoup plus longtemps. Melton doit passer tout à l’heure. J’espère que Sarah sera elle même réveillée de sa sieste pour jouer les hôtes.

Avant qu’elle ne s’allonge nous avons piapiater un peu des émissions de radio. Dans celle qu’elle a enregistré, tout est répété 4 fois, c’est donc à réduire d’au moins de moitié… ses intros plus courtes puisqu’elles incluront l’intervention de Tuvaluens comme Leota, Utala et Lonise, sont à faire….. Discuté aussi un peu du dossier pour le Europe Intelligent Energy… Nous nous sommes inscrites hier soir. Cette année, on ne peut pas télécharger le dossier de candidature pour l’expédier par la poste, il faut tout faire en ligne.. Super pour ceux qui ont un maigre accès à internet ! Bref il y a deux ans notre agacement venait du fait que nous avions à pondre pas loin de 200 pages pour le dossier Energie alors que la première étape de sélection portait sur un résumé de 4 pages… Cette année, Sarah m’avait indiqué que nous pouvions proposer le résumé avant, et en fonction de leur verdict poursuivre ou pas pour en faire un gros et solide dossier. Super, sauf qu’on s’est aperçues hier soir que la deadline pour ça était la veille… On y va donc sans filets et sans tester la validité du projet qu’on soumet…

Ah, oui, parmi les trucs que je n’avais fait depuis des décennies : regarder un film !! Sarah m’avait proposé une projo du Pirate des Caraibes.. J’avais accepté en la prévenant que je regarderais tout en travaillant. Elle a préféré se coucher plutot que regarder pour la cinq centième fois. Il fallait qu’elle soit prête à avancer sur l’enregistrement des émissions aux aurores. Du coup, je me suis installée sur mon lit, avec son ordi pour la projo et le mien pour travailler en parallèle, sur le dossier « corail awareness » de semese que je veux maintenant terminer….. avec une semaine de retard… A ma décharge, Semese est absent jusqu’à demain et n’avait pas ces derniers jours d’accès à internet, retard relatif donc...

Appris il n’y a pas longtemps que si les quelques moyens de communication qui fonctionnaient sur l’île principale, Funafuti, avant l’orage de jullet 2007 ont été remis en marche, (sauf les téléphones portables toujours au rebut technique), la radio ne fonctionne toujours pas sur 6 des îles lointaines. Le lien essentiel du tissu social et national n’étant toujours pas rétabli, une grande partie de la population tuvaluenne est donc, pas tout à fait mais presque comme cette tribu amazonienne, à l’écart du reste du monde, et découverte par un photographe lors d’un survol de la forêt. Bon ok c’est pas comme si les habitants de Nanumea ou Niukelaelae n’avaient jamais eu de contact avec qui que ce soit. A Tuvalu, l’ensemble de la population jouit et subit les contacts avec l’extérieur. La nourriture et autres fournitures venues d’overseas, livrée par cargo au port principal du pays, sont ensuite dispatchées, quand la mer le permet sur un des 2 bateaux tuvaluens sur les iles « lointaines ».. Ces îles ont au moins un téléphone public je crois, on est loin de l’isolement de ces Indiens de l’Amazone… Pourtant, le dépaysement, pour des palagis comme nous doit être tel que ça vaut la peine de planifier une vacance de quelques semaines sur l’une de ces îles comme cette mère japonaise et sa fille, dont j’ai oublié les noms, qui y sont pour 6 mois ou un an.

Je n’en suis pas là, mais l’idée d’un plus long séjour que les 2 mois ½ habituels sur l’Ile capitale, évoquée régulièrement depuis plusieurs années, est plus présente encore dans mon esprit encore qu’avant mon départ de Paris où nous en avions déjà pas mal parlé, Fanny et moi. C’est presqu’essentiel pour le projet et c’est vraiment tentant personnellement. Même si je me vois mal laisser mon fils et son fils aussi longtemps sans vraie communication. Faire un saut à New York est moins contraignant qu’un aller/retour Paris. Alors ça dépendra un peu de la décision de vie que va prendre mon fils. NY ou Paris ?


08 / 06 / 08 - 11 : 56

Jeudi 29 Mai 2008

Depuis lundi, j’ai eu l’impression de n’avancer sur rien. Mille rendez-vous rapides comme d’hab. Semese est parti pour Nanumea et à priori rentre demain, j’en saurai sans doute plus sur ce qu’il attend de nous pour les journées de l’environnement. Pour le moment c’est très flou.. Si j’ai pensé au poster, trouvé quelques slogans, je ne peux pas aller beaucoup plus loin (et je trouve idiot encore une fois de ne pas utiliser un poster de jeunes puisqu’il y a compet) et je ne suis pas non plus graphiste...

Nous étions ravies, Sarah et moi, de ne finalement pas nous rendre à Nukufetau samedi. 2 jours de rab pour avancer nos dossiers avant son départ, c’est pas du luxe… Sans compter le bonheur de ne pas passer 14h à vomir dans un bateau pour passer une demi-journée sur l’ile à entendre (et filmer) le Premier Ministre inaugurer l’Assemblée Générale de l’église tuvaluenne. On aurait aussi pour terminer son séjour en beauté et un peu détente, pu décider de passer le week end à Amatuku chez Atabi et Puanita ou demander à Eti de nous conduire à Tepuka. Mais non décidément, trop à faire d’ici mardi. Déclinée donc l’invitation de Nala qui nous souhaitait tellement à Nukufetau qu’elle nous offrait de partager leur cabine. Elle m’avait promis un comprimé et dit qu’en dormant le mal de mer disparaît. Ca semblait super de passer la nuit sur le bateau, d’arriver au petit matin et de rentrer en fin d’après midi du dimanche. Certes c’était court mais au moins on pouvait travailler tout le samedi. Sauf que le départ prévu à 10h du soir, l’était maintenant à 8h du matin, une journée de moins pour avancer... Une raison de plus pour ne pas y aller.

Le lendemain du retour de cette excursion à Nukufetau, c’est l’ouverture de la session du Parlement. Ceux qui auront fait le voyage, c’est-à-dire 10 membres du Parlement sur 15 ne seront pas frais... L’autre jour, j’ai rencontré pour la première fois l’un des 5 membres de l’opposition. Je connaissais les 4 autres mais pas lui. J’en avais entendu parler au fil des années mais plus comme un entrepreneur, là il m’est apparu en jardinier. Il passe 6 heures par jour dans son jardin et lance un business de papaye/popo. Des plants sont partis pour son île, Nanumanga. Appris lors d’un de nos passages au bureau de l’église par Kitiona, le secrétaire général qu’il était lui aussi partie prenante de cette petite entreprise. Kitiona nous a demandé de faire analyser le nonu pour vérifier ses qualités comme fuel. Gilles est prêt à étudier toutes les options.

Parmi les étapes du jour : le bureau de la Croix Rouge, mes potes la présidente et le responsable du climate change sont en voyage, la n°3, Kina est super aussi, les volontaires idem à commencer par le mec de la météo. Dans le cadre du mois de l’environnemt, ils organisent un quiz et nous avaient demandé de préparer 20 questions. J’ai fait ça en 10 mn ce matin, un peu honteuse d’y passer si peu de temps.. Sarah elle a fait l’impasse. Elle se concentre sur les 3 ou 4 émissions de radio qu’on s’est dit qu’on ferait..

L’idée comme l’an dernier : faire expliquer par nos amis tuvaluens, les petits gestes qui font la différence. Ainsi Leota, l’ingénieur en chef de tmti peut nous parler de gasification, Utala, notre permanent depuis l’an dernier, de biogas, lonise, le pompiste qui a suivi toutes nos demo, de todipetrol, Pacivao qui s’occupe de la coopérative de copra et qui était là aussi au démo et workshop, de biodiesel… On a aussi une interview de Gilles qui n’a pas été utilisée par TMC à intégrer aux 4 émissions. Un seul probleme, l’interview sur la gasification, qui elle a été diffusée a disparu de l’ordi… J’ai réalisé qu’en fait, non seulement ils n’intitulent pas la plupart du temps leur fichiers mais qu’aussi faute de mémoire, ils jettent tout au fur et à mesure…. Je ne vais pas me lancer sur le media de Tuvalu mais c’est une comédie en soi. Mais en tout cas, tous les jours, y’a des news locales matin, midi et soir, quelques programmes et des annonces (d’annonceurs payants)… Avec des relais sur un programme de la BBC (souvent inopérant).

Certes la nuit, j’ai plus envie de me poser sur le récit des jours derniers plutôt que me plonger sur un dossier mais quand même les « en cours Paris » enregistrés sans les lire commencent à faire nombre.. Je continue à me dire « ce que je peux faire tant mieux, le reste doit attendre… » et par définition, sur un séjour de deux mois et demi à Tuvalu, la mission doit prévaloir sur les affaires parisiennes.

Si nous avions à la maison un accès internet au moins aussi bon que celui d’Alpha navigation, ce serait plus commode, là c’est 3h par jour passées à simplement récupérer les messages et les classer pour pouvoir répondre ou traiter.. Réponses et blog compris, ajoutez trois heures de plus, quotidiennes là encore..

Le reste de la journée se passe en rendez vous, pour la plupart imprévu, au hasard des rencontres ou de nos urgences de la journée avec la tenue de réunions comme les démo, la soirée, l’ag de l’assoc prévue lundi avant le départ de sarah mardi … Je pensais que nous aurions moins de monde que l’an dernier à cause de la réunion ecclésiastique de Nukufetau ou beaucoup de nos amis se rendent… j’avais oublié le Parlement… On annule donc.

Diner très agréable ce soir avec Enele et Salilo. Sarah s’était fendue à nouveau d’un curry, moins épicé moins salé que les fois précédentes, un peu moins bon mais quand même très apprécié..

Parmi les évènements qui ont marqué nos vies ces dernières 24h :
Hier soir, vers 22h, Sarah en se rendant dans sa chambre, a aperçu un rouge inédit sur le balcon : appuyé contre le mur, un peeper, un mec entre 20 et 30 ans, nous observaient. A priori c’était son seul but même si bien sûr il ne l’a pas exprimé. A Funafuti, observer le voisin est un genre de passe temps local, mais là quand même le mec est allé jusqu’à grimper sur le réservoir d’au pour accéder à notre terrasse du premier étage !
Après 3 bonnes minutes de nez à nez avec Sarah, il s’est enfui alors qu’elle m’appelait pour que je prévienne les flics.. Le téléphone d’urgence (911 comme aux US) ne répondait pas mais j’ai quand même prétendu qu’ils arrivaient… Un peu plus tard, on a rappelé et un policier est arrivé, rapidement, à bicyclette... Quand elle est ensuite allée faire sa déposition, (moi j’ai rien vu, je tournais le dos ; j’ai même cru quand elle m’a dit « gilliane, y’a quelqu’un sur le.. » qu’elle parlait gentiment du chat qui devait s’être aventuré sur la balustrade… Il a fallu qu’elle insiste « appelle la police » pour comprendre.) nous sommes tombées sur un officier de service inconditionnel de ce que nous faisons. Il nous a dit que leurs bicyclettes faisaient honneur à nos efforts.

Deuxième cocasserie du soir espoir : Toute la nuit, un petit chat a appelé sa mère… Ce matin, il en a trouvé deux, encore que je ne veuille vraiment pas en adopter un deuxième. Nous savons qu’Alpha est casée chez John, mais un deuxième chat, faut pas exagérer quand même, comme disait ma mère… Il nous a fallu une petite heure pour repérer là d’ou venaient les miaulementss, et dégager le tas de déchets de constructions sous lequel le chaton de 2 semaines à peine était coincé.. Emporté à la maison pour le laver et lui donner un peu à manger, il y est encore et passe la nuit dans la chambre de sarah, tout près de son corps.. seule manière pour l’empêcher de miauler… Ce soir quand je suis rentrée, sarah cuisinait le chaton coincé dans un pli de son tshirt… « Tiens prends le un moment »… C’est donc avec un petit matou coincé dans les plis de ma chemise que j’ai reçu Enele et Salilo…
Mais qu’est ce qu’on va en faire ?!!!



08 / 06 / 08 - 11 : 54

May 27th, 2008

First we meant to apologize to those who don’t speak french, next time we’ll find a better way to keep you posted.. Anyway, here is a fast summary of what happened this month…

Tonight, we decided not to go out… Sarah is cooking… and I’m finally finding a few minutes to sit and write… Of course many, too many things to relate to tell them all. Overall the feeling is that we are supported by many many people. One anecdote. Tonight we were looking for a cucumber to accommodate the dinner we’ll have at home with Enele, the Tuvaluan « Mister Climate » and former ambassador to the UN, and his wife, Salilo. None to be found. Pati advised me to see Otinielu, a member of parliement whom I had never met. We drive by his home and find him in his garden. A totally unknown face to me. I walk to him, hand open to shake his “I’m Gilliane”.. “I know”…. “Euh, we never met but I’m happy to do so now”. Obviously he was happy too. We spoke of his garden, the organic seeds, the new fashion of popo in Tuvalu (he’s going to start a papaya business in Nanumanga). I left without a cucumber but with another friend.

Our last event, the Al Gore film and discussion, was almost as successful as the biodiesel demo. Although we had no idea what would be the outcome of only 3 days posting and radio news and announcement, like for the biodiesel, people started arriving 45 mn before, all chairs were used but not the first row.. People are so shy and unsure of themselves that it took me 3 attempts for the people standing in the back of the room to come and sit in the third row.. It’d say we had 150 people, 90 to 100 inside, 50 to 60 outside. Around the maneapa, some had brought their own chairs, their mat (melali and isaia and family), most of them were sitting on their bikes or standing up… from the outside people I did not manage to bring any inside. Melali finally did when it started raining.. at the end of the film.

All participants were there on time, apart for Dr Nese Conway who had excused herself the day before, with a little note left a tour door and a phone call at the hotel. Fair enough. Susi though, our local president, did not show up… As she arrived 1h late at the biodiesel demo, 1/2 late at the committee meeting and not at all at the fiafia nights video, I was expecting something like this. The day after when I asked her whether unconsciously she did not want to be part of Alofa she denied vehemently, and reminded me that she even went distributing some of our invitation to some community leaders…. the day before. Anyway noone noticed her absence apart from the ones who got the dialog continuity but it is, I should say unfortunately confirming to the people that Alofa is us palagis, an idea we want to rub off…

I’m so accustomed to this now, as I encourage the people present to a meeting where I’m also invited to speak their language, I was not frustrated not to understand what they all said. Enele made a point to speak English most of the time. I heard the day after that Kitiona from the church did not really say what was expected of him.. But to his defense, he was attacked by Loto, the finance minister, sitting in the audience, before he had a chance to do his bit…( Uili, minister for home affairs) too was there as well, at the third row too !!). Kitiona got the most direct questions and comments. And luckily our moderator, a pastor too, always spoke after him.. Penni the morning after told me that Kitiona had answered Loto that God would provide a solution… although Enele had told me that Kitiona was a convert.. OK, it is not the Noah story anymore but there’s still work to do…

In Amatuku, the guys are still showing wonderful motivation and a great investment in the gasification and biogas… for biogas, most problems are fixed. Still not the number of pigs but not far from 30 now. Gasification : they have started the filtering system and requested a workshop to show the people gas getting into the generator. An exercise which had not been planned.

Enele has been quite open and keeps telling great things about Alofa, including in his grace before the dinner he did at his place, and in the debate, several times. At the screening, he emphatized the fact that we have been greatly improving awareness of Tuvalu all over the world… We’ll see where we’ll get with the master plan and the communication issues of which we discussed with the Governement cabinet the first week of our arrival..

No news yet about Apisai’s proposal for ambassador for environment. He had told me a while ago that he’ll let the cabinet decide. I don’t have much hope that this will be resolved before my departure.

Speaking of diplomatie, far from here, in Europe, the french team of Alofa Tuvalu gave a precious hand to Panapasi Nelesone who just settled in Brussels with his wife Laima, wearing the Ambassador for Tuvalu in Belgium’s hat. Panapasi will participate to a debate on climate refugees mid june at the European Parliement. Alofa Tuvalu was used as a ressource NGO by the organisation desk and followed every step of the preparatory work. We are very proud that Panapasi agreed to do this as his first official speech in Europe.

Without any transition.. One of the blockers amongst the civil servants, Kilifi OBrien, had sent us, from Australia, two emotional mails in a row kind of insulting. We answered ironically point by point his message putting everyone as a copy just as he did himself. Plus a few such as his minister.. The day aftter, Risasi, who I also put as a copy, told me he also went to blast his anger to a japonese engineer, responsible for building the new warf…

Both outbursts got some of the GoTs member very mad.. When Kilifi returned from Australia, at 5 am he was at Susi saying how sorry he was… She had not heard anything but comforted him “we all learn from our mistakes”… At 8 he was banging at our door… pleading to speak to us… “Not now, let’s have lunch”… The guy was crying for forgiveness… We did and since then have been helping come over his frustrations from other people, sarah even helped him writing a sorry note to the japonese guy…

Since then too, I cross my fingers, he became very very gratefull and quite a good friend… and was the one who installed the 100 chairs from the got’s office on sunday much before the time we were supposed to arrive ! He was not that great at the discussion.. unable to keep to what had been assigned for him but well.. maybe he’ll learn that too…


A few people are thinking to implement biogas, one in Funafuti with a chicken farm, aother one in the commuity of the Nanumea islands, and the Member of Parliament of niukelaelae.. Had to do in a rush a few explanatory pages for Semese who was leaving for Nunumea.

As you can imagine this is only few on 1000 things we did …Hmmm, another one : Afele Pita the new UN ambassador had declared a few months ago to Paris Match that nothing was happening in Tuvalu…. Although Ian Fry tried to convince me that was a exxageration from the media, we were confirme here, that he has been saying the same to anyone who asked him the question. Tafue, our pastor moderator, was in Ny last December as president of TuCAN (climate action network) and got approached by many people apawled by Afale’s attitude and speechs. Of course, when they are written for him by Ian Fry he reads whatever is given to him.. We alerted Nala today and a few other people..

Last : we are taking the boat on saturday to go to Nukufetau with Nala and Apisai returning on sunday. The opening of EKT general assembly… We will be holding our General Meeting next monday before Sarah’s departure..

Update : no trip to Nukufetau, too many things to be finalized before Sarah’s tuesday flight. No General Assembly neither because of the trip and because of the parliament session.., we’ll have a « cake eating competition » as sarah puts it, instead… ☺

Fetaui…
Gilliane


08 / 06 / 08 - 11 : 52

Lundi 26 Mai, minuit

Long time no speak. Je suis vannée. Je me réjouissais, ce matin de pouvoir trouver une heure ou deux pour me poser, rassembler mes pensées pour jeter quelques blogs mots.

J’ai failli cet après midi entre deux averses et j’ai préféré jeter un œil sur un document d’une caisse sociale pour ETC la désormais microscopique structure de production, dont Fanny ne savait que faire.

J’avais aussi espéré faire un peu de ce lundi un dimanche, au moins grapiller quelques heures de sommeil, mais comment dire à Sarah, qui religieusement me demande tous les soirs « a quelle je te réveille ? » que ce matin elle n’avait pas besoin de frapper ? Heureusement que je ne lui ai pas dit car parmi les rencontres du matin : Semese pour qui nous devions faire quelques pages sur le biogaz pour le kaupule d’une ile lointaine, Nanumea, où il devait se rendre mardi.. Heureusement qu’on s’est rencontré : il partait en fait quelques heures plus tard… Il nous a fallu speeder un peu… Par bonheur, la nuit dernière, en rentrant de notre soirée spéciale Climat que je raconterai en un peu plus long sans doute plus bas, j’avais pas mal avancé en retrouvant mon début de guide pratique de l’an dernier et en utilisant des passages du rapport de Sikeli.. Sarah « « n’a plus eu aujourd’hui qu’à » » couper un peu et ajouter 3 images. Ca a bien sûr pris un peu plus de temps que prévu et elle est partie sur les chapeaux de roue en faisant attendre le bateau où l’embarquement avait commencé..
A 4h j’ai pu repartir pour de nouvelles aventures en ville après avoir pondu un court communiqué de presse en anglais charabia et un mot pour Fanny.

Le matin nous sommes allées « faire les rendus » du projo et autres petits matos… Blabla avec les mes potes des affaires communautaires, Seinati, notre proprio épouse du ministre, et avec le personnel du filamona qui avait deviné que le jerricane que j’avais laissé appartenait à Alofa puisqu’hier soir, tout le monde savait qu’à deux pas, sous la Maneapa, Alofa Tuvalu faisait sa soirée : projection du film de Al Gore (qui je l’espère ne demandera pas des fortunes en droits d’auteur et autres droits de reproduction/projection s’il apprend que son film a été projeté à Tuvalu devant 150 personnes…). Une goutte d’eau pour lui, un océan pour nous.
Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre car on ne sait jamais, à Tuvalu. La projection du film était suivie d’un débat/discussion avec les intervenants les plus pertinents dans les domaines que je voulais décliner.. L’objectif bien sûr était la prise de conscience du phénomène global mais aussi focus sur les problèmes spécifiques à Tuvalu. Tout ça s’est organisé en une dizaine de jours. J’avais tout minuté pour que les intervenants ne nous fassent pas des tunnels. Je tenais à ce que le public ait aussi sa place pour participer…

Dans le panel, chaque participant avait sa continuité dialoguée avec un rappel de ce qu’il devait couvrir et pas plus… Nous avions à peine eu le temps de discuter, mis à part avec Enele, Melton et Semese, très peu avec Kilifi et Kitiona et beaucoup quand même, la veille, avec Pafue., un révérend converti à la science depuis une demi douzaine d’année, président de TU-CAN (réseau action climat) à qui j’ai demandé en dernière minute de jouer les modérateurs. En dernière minute parce que je n’ai réalisé que le mardi précédent puis les jours suivants que j’avais commis une succession d’impairs avec lui. J’ai cru le rencontrer pour la première fois à la réunion « environment day » . J’avais pondu le programme la veille au soir après un accord de tous les participants contactés. Dans la liste le secrétaire général de l’église pour faire taire les prophéties créées de toute pièce, un jeu d’autruches. Enele m’avait dit qu’il était un converti..… En fait le président de TuCan, pasteur lui aussi, a désormais un bureau climat au sein de l’église. Il a donc été surpris de voir le nom du Secrétaire Général et pas le sien. A l’entracte thé/sandwiches je me suis présentée en lui disant mon plaisir de le rencontrer, lui de même.

A la fin de la réunion, où notre soirée prévue en fin de semaine devenait le point de lancement du mois pour l’environnement avec des actions du comité corail mené par Semese, quelqu’un avait rayé le nom de Kitiona pour le remplacer par Pafue sur ma liste. Je ne sais qui… mais le lendemain, tout en confirmant à Kitiona, j’ai proposé à Pafue d’animer le débat. Il a accepté tout de suite et à parfaitement joué son rôle, s’en tenant à son temps mais reprenant le secrétaire général de l’église quand il bifurquait dans les zones dangereuses genre « God has a plan ».

Les autres impairs Pafue : il m’a rappelé que nous nous étions déjà rencontrés et tout à coup ça a fait « tilt ». Bon Dieu mais c’est bien sûr, en 2004 avec Laure, il faisait partie de notre série d’interviewés, le seul pasteur à prêcher le changement climatique…. Et puis, vraie honte, en découvrant dans mes dossiers en faisant une recherche sur son nom, qu’il avait fait, quelques jours avant notre AG, un mail auquel je n’avais pas répondu où il exprimait le souhait de devenir membre… Bien sûr je m’en suis voulu mais j’ai aussi relativisé : j’appelle par leur nom plusieurs centaines de personnes…. Même réussi à retenir cette année, la moitié des prénoms de tous les enfants du voisinage qui, tous les matins quand nous partons ou quand nous rentrons le soir, nous accueillent d’un chœur de « gilliaaaaaane ». Les plus petites nous font des baisers « mouah-mouah »...

La première surprise de la journée de la soirée spéciale prévue à 19h30 : alors qu’on arrivait à la maneapa vers 17h, la mob chargée de nos deux poids plus des jarres de sirop, 24 mugs, la caméra pour moi et l’ordi pour sarah, la vision de la salle communale traditionnelle et officielle déjà pleine de chaises a été un plaisir … Kelesoma avait autorisé Kilifi a prendre la centaine de chaises du bureau du premier ministre et le gardien de l’immeuble du gouvernement et Kilifi les ont installées… On a pédalé un peu plus pour le projecteur, la fille n’était pas dans son bureau comme prévu, heureusement elle habite à deux pas que j’ai franchis… idem pour l’écran et l’eau dont nous pensions que steve nous les apporteraient dans le camion de la navy… Sarah m’a conseillé d’appeler tandis qu’elle allait faire un saut voir ses mails… Bien sûr, si la poste était ouverte, le téléphone de Steve sonnait toujours occupé… Arrrgh…. J’ai profité du temps à perdre en attendant Sarah et la mob, pour vérifier à quelle heure venaient les techniciens de la radio, personne ne savait, et les deux filles présentes semblaient d’une humeur d’un dimanche où on doit travailler… J’ai finalement joint un mec par téléphone « mes gars sont prévus vers 18h. » OK.. Sarah revenue, nous avons fait un saut chez Steve qui nous a bien rempli 2 jerricanes énormes d’eau potable mais nous avons dû les transporter : on en a porté un avec Sarah, l’autre a été pris en main par un des dix volontaires de la Croix Rouge. A la fin, ça nous a bien soulagées d’avoir toutes ces mains. Tout a été remballé en un rien de temps..

Les premiers arrivants, comme pour la démo biodiesel, sont arrivés 45 mn avant l’heure prévue… Pour le biodiesel je m’étais dit que c’était les résidents des iles lointaines de passage pour les compétitions d’athlétisme inter îles sans doute un peu désoeuvrés une fois les compétitions terminées… Bah non… Quand ça les intéresse vraiment, ils sont en avance. J’ai salué ceux que je connaissais et suis allée vérifier auprès des autres s’ils savaient que ça démarrait plus tard… Pendant ce temps-là, sarah s’était aperçue que le projecteur n’était pas l’adhoc.. A 19h15, enfin une image !! la salle était quasiment pleine, à l’exception du premier rang, les deux ministres présents s’étant assis parmi le public. Présent aussi l’ambassadeur de Taiwan.. Une seule défection sur un panel de 9 : Nese, la toubib prévue pour parler de santé et climat… Elle avait prévenu la veille et à deux reprises, par écrit et au téléphone, ça aussi c’est exceptionnel à Tuvalu… Absente aussi et là ça devient une habitude : notre présidente locale, ma voisine, mon amie qui avait tenu à faire des lettres aux leaders des communautés et aux responsables des groupes de femmes.. Si elle a fait les lettres qu’elle m’a demandé de cosigner en y joignant l’invitation réalisée à partir du poster pour filer aux ministres, je ne suis pas sure qu’elle les ait faites distribuer comme elle l’avait dit…. Sa désertion ne fut pas une surprise. Elle était arrivée en retard aux deux réunions précédentes.. et ne s’est pas montrée à la soirée projection « fiafia » non plus… alors qu’elle m’avait affirmé qu’elle serait là quand je ne lui demandais rien… A chaque fois son excuse me fait sourire, hier soir elle avait mal aux reins m’a t’elle dit le lendemain matin… J’ai essayé de lui expliquer que ça ne perturbe ni les réunions prévues ni notre amitié mais qu’elle devrait se poser la question de sa volonté réelle d’endosser son titre de présidente locale d’alofa..

Son absence est passée quasiment inaperçue. Notre seul problème c’est que déjà, la plupart des tuvaluens assimilent alofa à sarah et moi, des palagis, et c’est pas l’idée. Les autres adhérents et membres du comité et du bureau sont plus présents… Fermage de parenthèse..

La salle était quasi pleine et autant de monde à l’extérieur. On a démarré pile poil à l’œil après que j’ai remercié tout le monde et parlé du containeur à recyclage et de la poubelle (jusqu’à présent il n’est pas encore passé dans les habitudes de prévoir des poubelles quand ils ont une réception et tout le monde jette n’importe où, particulièrement les enfants). Dehors, certains étaient assis sur des chaises qu’ils avaient apportées ou sur leur moto, ou sur leur tapis posé sur l’herbe, en famille, d’autres étaient adossés à la rambarde délimitant le bâtiment. J’ai fait le tour plusieurs fois pour leur dire d’entrer. La pluie en a fait fuir pas mal pour le débat mais on peut néanmoins largement parler d’affluence record..

Les affichettes et la radio, le quasi porte à porte pour nos amis et le bouche a oreille ont vraiment fonctionné. J’avais un peu la trouille bien sûr d’autant plus que quelques jours plus tôt Tango avait aussi décidé d’organiser une projection. Nous y étions passées à l’heure prévue, ils testaient le matos et y’avait pas un chat.. Le « thank you for smoking » (prévu dans une campagne anti tabac lancée avec tango par une organisation régionale) ne passait pas, on a regardé un dvd féministe, écouté une troupe de théâtre empotée et on s’est éloignées. Ca avait démarré avec une heure et demi de retard devant une audience d’une vingtaine… Faut dire que j’avais pas vu une affichette, pas entendu parlé… Je pense que de notre soirée, ils auront appris pas mal : à communiquer en amont, à organiser, structurer un débat et chronométrer la soirée et les interventions de chacun… Pour nous assurer qu’aucun ne déborderait trop, j’avais demandé à Kina, une des responsables de la croix rouge que j’avais vu officier au gong (un caillou sur une cannette) pendant le week end de rêve à Funafala, de nous faire la même chose. Je lui avais installé une table en face de la mienne de l’autre coté du panel d’intervenants… Elle a parfaitement réalisé sa mission, en pouffant de rire quand elle devait interrompre le grand pasteur de l’église principale ou kilifi..

Tout ça a pris fin vers minuit. J’ai ressenti une émotion certaine en voyant que galvanisé par toutes les questions du public, le panel se sentait totalement maître de la soirée. Du coup le modérateur nous a remerciées Sarah et moi oubliant de mentionner Alofa. Heureusement, tout au long du débat, Enele, lui, n’a pas cessé d’exprimer sa reconnaissance du travail accompli par Alofa… La conclusion, c’est le seul moment où Susie, qui devait se charger de la conclusion et du dernier merci, a manqué.. J’étais moi-même trop fatiguée pour reprendre le micro alors que Pafue venait de diligenter une dernière prière…

Pour terminer sur le jour de l’environnement j’ai proposé d’allonger sur un mois pour inclure toutes les actions prévues pour le Corail et celles de Tatua de la Croix Rouge, et nous permettre de préparer quelques émissions radio nouvelles sur les biofuels et de reprendre quelques autres de l’an dernier qui s’inscrivent dans leur thème « kick the habit –réduisez vos émissions « Peu d’idées originales (sempiternelles concours de tout sur les coraux, nettoyage) mais celle de Solomona, le jeune nouveau du bureau de l’nvironnement/climat m’a semblé intéressante : il a eu l’idée nouvelle à Tuvalu dotée de voitures depuis une demi douzaine d’années). interdire le trafic de voitures pendant une heure. Le lendemain, une prof du collège m’a parlé de son projet de course cycliste « un de ces jours », pourquoi pas dans le même cadre ?
.
…. Nous démarrions donc, nous, avec la soirée spéciale climat.

Ah oui, ce matin aussi je suis allée payer les 4 réservoirs d’eau à Monise de la coopérative, le principal importateur du micro pays. Une belle affaire que d’avoir emprunté 2 réservoirs à l’école cette dernière année puisque nous payons aujourd’hui pour 4 tanks le prix de deux… Ils seront déposés au port demain pour que les apprentis matins de TMTI les rapatrient sur Amatuku. Il se chargera sans doute de l’import des deux mobs électriques et des digesteurs chinois en fibroglass découverts par Cyril, notre Secrétaire Général.

Fetaui
Gilliane

29 / 05 / 08 - 10 : 55

Mardi 20 mai 2008

Le rythme est soutenu. Depuis une paire de semaines, je me suis embringuée dans des «évènements» oubliant toujours, sinon je ne démarrerais jamais rien, qu’une fois l’idée lancée, faut la réaliser, et que préparer « l’événement « et sa communication demande toujours plus de temps que personne y compris moi ne veut imaginer en amont… Ca risque de s’accélérer avant le départ de Sarah puisqu’en plus des « évènements » genre la soirée Inconvenient Truth ou les activités autour d’environment day, il va falloir chiader l’AG de départ pour essayer de faire en sorte que la lumière Alofa, qui a un peu brillé sur l’environnement tuvaluen, demeure vive même sans trop de pression (comme le biogaz) jusqu’à notre retour…

Aujourd’hui en plus du reste, s’est ajouté une réunion du Coral Reef Task Force menée par Semese pour une campagne de sensibilisation…. La plus grande partie va aux gagnants de sempiternels concours de dessins, jingles, dissertation.. Bien sûr, je filmerai (ça va de soi). Et Semese veut qu’alofa s’occupe de la com’ et du poster en particulier. Je n’y comprends rien. Ils organisent un concours de posters avec toutes les écoles et veulent que j’en crée un… Ils vont servir à quoi alors les primés du concours ?

Réunion demain, à 9h avec les mêmes et Kilifi et d’autres pour la journée de l’environnement..

Entre temps, pushbike pour aller voir les uns et les autres. Ce matin, rendu du matos à Teu des community affairs, au bureau de l’environnement, remercié Kilifi de son invitation glissée sous la porte, une lettre officielle, limite flagornerie tellement il met les petits mots dans les grands.. en fait j’avais envie de voir le nouveau responsable du climate change, le fils de loto et penni que ne me souvenais pas avoir rencontré officiellement… C’est incroyable le nombre de rencontres qu’on fait à Tuvalu en quelques minutes. J’ai ainsi croisé Melton, Vete.. Et j’en oublie. Tous sur ma liste de « à voir ».

Sarah elle a passé l’après midi à Amatuku où petit à petit la porcherie se remplit. Et ou les petits travaux d’aménagements ont bien avancés.

Parmi les imprévus : tout à l’heure à l’aéroport alors que j’accueillais un ami d’un welcome , un palagi m’a appelée « gilliane », et s’est approché de moi, « do you remember me ? »… Il m’a fallu quelques secondes pour le remettre : Barry.. un des anciens capitaines de l’école maritime, venu pour 3 jours pour donner un coup de pouce à la rénovation de TMTI.. Le diner a donc été un peu plus long que d’habitude…. Rendez vous demain pour diner au chinois, le meilleur, qui ouvre a nouveau demain soir après un mois d’absence du patron/cook… On attendait ce moment depuis quelques semaines… car poisson frit, pané, en sauce ou cru tous les jours, ça finit par lasser..

Barry est reparti vendredi très satisfait de sa visite. Bien sûr en deux ans les travaux ont avancé. Il est ravi que Léota ait enfin été engagé comme chef Ingénieur à son départ en 2006. Il n’a pas pu retracer où l’argent que donne chaque année Taiwan à l’école, mais qui transite par le gouvernement d’abord, est bloqué (et sans doute dépensé). Eti a servi, normal, de lien avec la nouvelle direction de l’école et a tenté de lui obtenir un rendez vous avec le secrétaire permanent de l’éducation, sans résultat puisque celui-ci était en voyage. En revanche, au resto le 2e soir je lui avais présenté le n° 2 de l’ambassade qui lui a donné quelques pistes. Le 3e soir à la soirée Fiafia live, où le personnel de l’hôtel avait mis les bouchées doubles pour épater une équipe de médecins taiwanais, j’ai pu lui présenter Daniel, l’ambassadeur taiwanais qui venait me remercier des photos d’un de ses évènements de l’an dernier « tu m’as déjà donné une vidéo et en plus des photos, on peut vraiment les retirer du murs ? ». La présentation fut donc facilitée… Et le lendemain matin, avant son départ, voyant Loto et Penni attablés au Filamona, je suis allée bien sûr les embrasser et l’introduction de Barry dans la conversation fut facile.. Il a donc pu discuter directement avec le ministre des finances… « C’est incroyable d’être avec quelqu’un qui connaît tout le monde…. Comment je peux te remercier ? » « euh, en citant Alofa dans ton rapport à l’école maritime de Nouvelle Zélande.. » « Ne t’inquiète pas, Alofa est déjà mentionnée, comment ne pas parler du biogaz dans mon rapport ?... Merci pour tout ce que vous faites. »… Ca m’a fait chaud au cœur… Ils sont tellement rares ceux qui 1-se rendent compte, 2-reconnaissnt 3-remercient… surtout les palagis… surtout les media palagis…

A propos de chaleur, depuis notre arrivée il a rarement fait moins de trente, souvent 33, quelquefois 35. Alors que les informations courantes indiquent de 28 à 32.


29 / 05 / 08 - 10 : 43

samedi 17 mai 2008

Déjà une heure vingt du dimanche pourtant j’ai l’impression que la soirée a à peine commencé. Avant de plonger dans la lecture du moment : « les confessions d’un assassin financier » recommandé par Laurent Leguyader, la soirée en bref :

Diner chez Enele, devenu donc responsable des affaires étrangères et toujours représentant officiel pour le climate change. Un diner très amical, très ouvert. Jusqu’à plus d’heure.. Au point que lorsque nous sommes passé chez Fong qui m’avait dit célébrer le 5e aniversaire de sa fillette leucémique… tout le monde dormait, le mari et les 4 fillettes, seule la 5e posée avec les autres sous une moustiquaire, regardait la télé.. Ensuite j’ai eu la bonne idée de proposer à Sarah, de faire en rentrant un saut à l’hôtel, voir c’qui s’y passait … La honte, la soirée de la Croix Rouge à laquelle nous étions bien sûr conviées et que je voulais filmer, se terminait..
Il valait mieux rentrer nous aussi.. Blabla sur la participation citoyenne via les institutions locales ou régionales et vérification du dvd du fiafia night.. et on y est : j’vais pouvoir plonger dans mon bouquin !

Pour tout avouer, j’ai failli lâcher après les premières pages. Pas de scoop, ni vraiment d’action, un style d’une lourdeur aussi insupportable que les maladresses de traduction. Finalement je m’y accroche. Ce bouquin regorge de détails passionnants des montages politico-économiques dans des pays comme l’iran - je savais que le shah était un pion américain, mais pas comment -, ou le Panama créé par ailleurs de toutes pièces et déclaré province colombienne indépendante après une invasion militaire. L’outil principal de l’impérialisme planétaire : mettre ces Etats à la solde des Etats-unis en les liant par un crédit lourd pour financer les infrastructures mises en place par les entreprises américaines payées grassement par ces prêts.. retour à l’envoyeur donc… L’arabie saoudite est ainsi devenue en quelques décennies, le pays musulman le plus américain : architecture, management de la ville ou des déchets, même le personnel intérimaire venu du pakistan ou du yemen, tout est vendu clé en main par l’Amérique contre une promesse de priorité sur le pétrole et un pourcentage sur les revenus financiers des avoirs saoudiens….L’impérialisme dans toute sa splendeur, une immense partie de monopoly où les joueurs sont tous alliés : le gouvernement (ou plutôt les gouvernements successifs) américain, les grosses entreprises, les institutions dites internationales comme la banque mondiale, le fmi etc…

Allez Manuia tepo..


29 / 05 / 08 - 10 : 36

14 mai 2008

Réveillée par Kilifi, un fonctionnaire du bureau de l’environnement, dans un état proche de l’Ohio… Hier soir il se faisait prendre la tête par Tau et Risasi pour avoir un peu pété les plombs en nous demandant par mail, copie aux départements de l’énergie et de l’environnement entre autres, des précisions sur le Plan décennal dans un message dithyrambique et alambiqué où il nous agressait littéralement.
Notre réponse, copie aux mêmes, qui dit tout le bonheur qui serait le nôtre de travailler enfin avec lui que nous tenons informé depuis 4 ans (alors que son patron nous soutient toujours d’un petit mot, d’un mail où qu’il se trouve)... l’a un peu saisi.

Ce matin à 5h, il frappait à la porte de Susie (qui n’était au courant de rien) pour s’excuser… Dans la foulée, il a frappé à la nôtre, mais nous profitions encore de notre sommeil des justes… A 9 h il est revenu « il faut que je vous parle »… « Pas tout de suite Kilifi mais avec grand plaisir autour d’un déjeuner… » Il s’est excusé mille fois avant de repartir encore pas mal angoissé à l’idée sans doute de perdre sa place… Il était là avant l’heure pour le déjeuner, a continué à s’excuser, nous l’avons rassuré « c’est mieux de dire les choses en face, même si tes mots n’étaient pas les bons »… Susie nous a rejoints et a enfoncé le clou « on apprend tous de nos bêtises, j’espère que celle-ci portera ses fruits ». De retour dans son bureau, il nous a adressé un message plus qu’amical : ravi de la discussion que nous avons eue avec lui à l’hôtel, reconnaissant la logique du plan décennal et ses bénéfices acquis et à venir pour Tuvalu, s’offrant pour œuvrer dans le sens d’une meilleure collaboration entre Alofa et ses services.. Ah ben voilà !! Le lendemain soir, il pleurait dans le giron généreux de Sarah, effrayé véritablement de perdre sa place parce qu’il avait, nous a-t-on dit, eu le même genre de réaction curieuse et agressive à notre encontre le jour de notre démo biodiesel avec le responsable japonais de la construction du nouveau port de Funafuti. Pour Tuvalu ça c’est plus grave. Sarah lui a rédigé une lettre d’excuses et il s’est à nouveau confondu en remerciements..

Ce matin là, nous sommes aussi allées déposer les docs de Gilles à Mafalu, nous renseigner sur les water tanks fabriqués depuis peu à Funafuti et sur ceux que Monise de la coopérative TCS importe.
Petite étape au département de l’énergie où nous devions voir Molipi pour discuter du piggarep et les autres officiers pour parler de la stratégie énergétique… Molipi, rencontré le matin même, nous avait dit que finalement il était indisponible. Ses responsabilités footballistiques bouffent la plupart de son temps et comme le nouveau ministre est président du club de foot, il peut officiellement transférer ses activités là au bureau… Heureusement il m’amuse et on est plutôt complices.. Aux autres, nous avons montré les photos du gazogène et blablaté sur le sujet. Nous répétons à l’envie un des paramètres primordiaux indiqués par Gilles : 1,5 kg de déchets produit 1kw !


29 / 05 / 08 - 10 : 31

mardi 13 mai 2008

Ce soir diner avec une équipe de Nouvelle-Zélande attablée avec une demi douzaine de tuvaluens qui rentraient d’un voyage en bateau de pêche dans les iles du sud. A part Lee qui n’était pas du voyage, y’avait Villi qui lui avait fait celui de Suva où il est prof maintenant, Semese, le nouveau jeune responsable du parc marin au kaupule, et son frère, qui vient d’être promu responsable de ce type de boulot à l’environnement m’a t’il semblé… J’ai pas tout retenu, mais ce fut sympathique. Lee confortant mon récit de la demo à la responsable de la mission et insistant sur son appartenance à Alofa et son soutien à nos actions… Semese lui a parlé du projet biodiversité à Annie, la responsable de l’équipe qui propose que je participe à leur mission cet été pour filmer pour leur com… Semese nous a aussi demandé à Sarah et à moi si nous acceptions de faire partie du comité pour le corail et participer aux activités pour les enfants avec eux… Of course, tell us when the next meeting is.. Meanwhile, demain matin, on va cavaler un peu partout pour essayer de rayer un max de lignes parmi les trucs faciles à faire, comme prévoir des dates pour la projo du dvd fiafia 2007 à l’hôtel ou le film d’Al Gore avec Enele. Déposer un dossier de Gilles à Mafalu, le manager de la société d’électricité et voir Kelesoma pour la lettre de recommandation du Premier Ministre pour le dossier qu’on nous a invités à présenter au Tech Museum Awards.. etc.


29 / 05 / 08 - 10 : 29

dimanche 11 mai 2008

Dans le plus grand désordre du dimanche…. Mais ça ne m’a pas empêché de briquer la salle de bain dont les carreaux de faience blancs commençaient à ressembler à de l’ardoise… de dépoussiérer la chambre de Chris laissée en l’état depuis son départ et le salon avec déplacement des sofas et autres petits meubles pour être sure de ne manquer aucun résidu laissé par le chat ou autres résidents de la maisonnée..

Au petit déj, 2 momes ont eu droit à ma leçon de gestion de déchets… Hier quelqu’un avait laissé des canettes dans le petit jardin… Ce matin, après le passage du premier groupe d’enfants, les canettes avaient disparues. Mais 2 flottaient près des mômes qui semblaient jouer avec …. Ils allaient repartir… De la terrasse j’ai essayé de leur faire comprendre qu’il fallait qu’ils ramassent les canettes… Comme clairement ils ne comprenaient pas l’anglais (comme beaucoup d’enfants, ados et adultes) je suis descendue leur expliquer “mase for the fish”… mauvais pour les poissons… L’un d’entre eux a repêché un sac plastique “plastika ?”… “yes, mase for the fish too”…

Puis je suis remontée lister grossièrement ce qui nous reste à faire avant le départ de Sarah et le mien.

Un deuxième groupe d’enfants dans le jardin, ceux la beaucoup plus difficiles, l’un d’entre eux d’une dizaine d’années très grossier et sexuellement perturbé… qui répétait “sexy” en se touchant le pénis… ce qui faisait bien entendu rire les deux autres… Mon histoire des déchets a été succincte, j’ai répété “mase boy”… Quand j’ai raconté l’histoire à Sarah, elle a conclu que le môme était probablement sexuellement abusé..

Ca ne nous a pas perturbées outre mesure mais nous nous sommes dits que nous en parlerions à Susi pour savoir si elle avait une idée de qui ça pouvait être.. On les a laissés sur la péninsule et nous avons chargé la mob de nos sacs de linge pour une lessive chez John… Le môme continuait “sexy…. Come”…

A notre retour après un déjeuner, j’ai de nouveau entendu des mômes, cette fois une bonne demi douzaine certains perchés dans l’arbre à hauteur de nos fenêtres du 1er étage.. Je les ai observes un moment et me suis aperçue qu’ils avaient allumé un feu… Comme ils se déplaçaient vers notre tas de compost, je les ai vus allumer un second feu, une bouteille d’essence à la main, j’ai demandé à Sarah d’intervenir cette fois.. Elle n’a bougé que quand le môme perturbé a allumé la queue d’un chat déjà borgne.. Aux hurlements de Sarah, les gamins ont détalé non sans lui avoir dit “sexy”.. Sarah les a poursuivis un moment avant de rentrer bredouille..

Pendant ce temps j’avais récupéré la bouteille d’essence qu’ils avaient cachée … Sarah est repartie avec la bouteille à la recherche d’un des pasteurs voisins… Pas trouvé le pasteur mais le ministre de l’énergie en visite chez des amis. Ils allaient agir lui ont-ils dit…

Ne nourrissant pas grand espoir sur leur enquête, nous avons mené la nôtre auprès des enfants du voisinage, qui nous connaissent tous… Ils ont donné 3 noms… Malgré la difficulté de communication, il est évident que la plupart avaient compris puisque quelques heures plus tard, nous avons entendu un attroupement de mômes en bas de la maison…. Le temps qu’on réagisse une partie était repartie… Qu’à cela ne tienne, Mamaua a cavalé chercher le reste de la troupe… Plus d’une douzaine, les filles de la séance précédente plus une flopée de garçons… Elles pensaient que certains d’entre eux étaient mêlés aux méfaits…. Non, non ce ne sont pas eux… Cette fois la liste s’est agrandie grâce à un neveu de kalisi qui comprend mieux l’anglais que les autres “tu connais un garçon qui dit toujours “sexy” ?”…. Tanielu… “Merci vous êtes de vrais détectives !”…

Ainsi s’est passé ce dimanche péninsulien… Karl m’a demandé si je voulais venir à la répét ou au concours de chorale filmer un peu…. J’ai dit oui, mais ne suis pas sure de pouvoir tenir mon engagement. Je n’ai avancé sur rien sauf ce qui est décrit plus haut et après les 30 heures d’introduction aux principes de la croix rouge passées dans un îlot certes paradisiaque comme ne l’est plus Funafuti, avec une 20aine d’adolescents, jeunes adultes et la musique à fond toute la journée et toute la nuit, jusqu’à la cérémonie de “fermeture” et l’hôtel hier soir, j’aspire à une soirée tranquille.

Pourtant, toujours professionnelle, pour m’assurer des conditions de l’invitation verbale de Karl, nous sommes passées en coup de vent chez lui à pas loin de 6h… Les funafutiens se dirigeaient vers la manapéa et des camions déversaient les choristes. Karl était sorti “bathing in the ocean”, m’a dit Fred son neveu - pour lequel Laure avait le béguin en 2004 et qui lui vouait (lui à elle) un sentiment proche fantasme…genre “bon dieu j’ai été con. C’est la fille de ma vie” jusqu’à l’an dernier-. Une femme a indiqué que c’était à 8 heures. Nous y étions vers 20h45.. On les avait entendu démarrer. J’avais pris 2 bandes, deux heures que je ne voulais pas dépasser….. Le public était assis sur la dalle de béton qui sert de terrain de handball, entre l’église et la Maneapa… J’ai fais quelques plans de coupes de l’extérieur et cherché à reconnaître Karl dans la foule à l’intérieur… Il m’avait demandé de venir filmer, je le faisais pour lui. Y’avait là tout le gratin dont Apisai sans Nala et le Président de l’église. En tout cas, n’étant pas invitée officiellement, je ne suis pas entrée dans la Manaepa.

J’ai repéré Karl qui m’a fait dit que je ne pouvais pas entrer pour le moment.. J’ai saisi l’occasion et nous sommes reparties en toute bonne conscience.

Fetaui..


22 / 05 / 08 - 21 : 09

mercredi 7 mai 2008

La démonstration de gazification qui a eu lieu ce mercredi à Amatuku s‘est très bien passée. L’affluence ne fut pas celle de la démo biodiesel sur l’ile capitale particulièrement impressionnante. Une trentaine de signataires, dont une dizaine est finalement arrivée à l’heure au point d’embarquement… Un peu culpabilisé de ne pas attendre les retardataires mais on était attendu par l’ensemble du staff de l’école maritime. La encore Gilles a été super. Le gazogène concocté par Leota, Ligi et les autres n’était pas très étanche, mais le gaz est sorti et le public présent l’a vu brûler ce qui était l’objectif de cette démo rapide, l’idée in fine est de produire de l’électricité.
Pendant la démo, Osu le capitaine de l’école a reparlé de l’occupation de la porcherie installée l’an dernier avec le biodigesteur, et dans laquelle trop peu de cochons ont encore été introduits pour assurer une production de gaz constante. Le second de Leota, possède 20 cochons et s’est montré très enthousiaste, le problème devrait donc être résolu rapidement. J’espère pouvoir faire venir Sikeli avant mon départ, pour assurer que tout roule en notre absence..

Gilles est parti vendredi. A peine avait-il pris l’avion que nous sommes parties passer la nuit à Funafala à l’invitation de Redcross. L’unité prônée par la Croix Rouge se voit du premier coup d’oeil c’est sans doute la communauté qui respecte le plus les homosexuels… La proportion de “moitié moitié” comme sont baptisés les homos locaux était impressionnante. Même si je les connaissais quasi tous, je ne les avais jamais rencontrés tous ensemble. C’était assez fabuleux de dormir sur la plage, réveillées par les crabes et les cochons qui venaient nous renifler. Les high tides se sont arrêtées à nos pieds et par chance il n’a pas plu..



22 / 05 / 08 - 21 : 01

Mardi 6 mai 2008

Ca couvait depuis plusieurs jours, il semble qu’une offensive anti biodiesel soit à l’œuvre sur l’île avec remise en question de nos principes fondamentaux qui consistent à partir des besoins et ressources locaux et à n’avancer qu’à la demande systématique des autorités et de la population du pays. Le tapage médiatique sur les agrocarburants et leurs méfaits lorsqu’utilisés à des fins commerciales et en quantité industrielle sème le doute sur les applications à usage et production locale jusqu’à Tuvalu. La radio a diffusé une info ayant pour titre : « biofuel un crime contre l`humanite »… et hier soir Enele nous a aussi dit qu`à une réunion ou intervenaient les affaires étrangères, il a rame pour expliquer aux anti qu`il fallait avancer quoi qu`il en soit… Kelesoma, secrétaire personnel et conseiller du premier ministre est venu nous dire de ne pas nous décourager, qu’ils finiraient par comprendre.. Effectivement, ça n’a as duré longtemps… Nous avons communiqué dans ce sens.. y inclus une dernière interview radio de Gilles ou les 3 arguments de base étaient contrés.



18 / 05 / 08 - 17 : 27

Il est 4 h ce samedi qui ressemble à un dimanche… Nettoyage à fond et au désinfectant : c’était planifié mais Alpha, le chat, a rendu cette nuit l’opération urgente en déféquant sous mon lit...

Après le diner – un deuxième curry mijoté par Sarah, Gilles 1/4 indien nous en mitonnera un avant son départ- Kalisi est parti un peu chancelant après 3 bons verres de gin. Comme je m’inquiétais de savoir s’il ne devait pas plutôt faire les 150 m qui séparent notre maison de la sienne à pied plutôt que sur la mob “don’t worry… I’m OK mais si tu me demandes de me jeter dans le lagon avec la mob, je le ferai”… Nous l’avons regardé partir et n’avons pas entendu de plouf ! ouf !

Grande vaisselle des gamelles et consolidation minutieuse du frigo qui débordait déjà avant l’ajout des restes conséquents du dîner. Gilles et Sarah discutaient sur la terrasse… Quand je les ai retrouvés, Sarah était sur un de ses sujets favoris en dehors de la biomasse : la participation individuelle, grassroot / local totalement oubliée dans les réglementations de Bruxelles qui modifient les decoupages locaux / régionaux / territoriaux… Comparaison des systèmes UK et frenchy.

Je les ai laissés et Alpha m’a suivie. Et alors que je m’installais sur le lit pour essayer d’écrire, c’est là qu’elle a commis son plus bel étron.. sous mon lit ! J’avais déjà découvert un beau spécimen dans le “dressing” dans le coin chaussures…. Et deux pisses sur des plastics.. Gilles m’a dit aujourd’hui que lui aussi en avait trouvé une paire en bas… Pourtant, elle connaît sa caisse qu’elle a utilisé à notre plus grande surprise dès le 3e ou 4e jour, mais clairement ça ne lui suffit pas… Décision fut prise today de lui en mettre une deuxième au rez de chaussée..

Bientot on pourra la laisser s’aventurer autour puis au delà de la maison. Pour le moment nous sommes ravis qu’ elle n’ait pas envie d’explorer l’ailleurs. Un jour on a tous eu une petite frayeur.. Elle était dehors mais nous avions du partir sans la trouver.. Au retour pas de chat… et puis une bonne heure plus tard, un miaulement faible vers la péninsule du jardin.. Du coin de la maison, vraisemblablement elle ne retrouvait pas la porte… Quand elle m’a vu elle a miaulé de plaisir et s’est précipitée à la maison..

En attendant, si la nuit dernière je n’ai pas eu l’énergie de déplacer le grand lit en bois pour nettoyer, ce fut au menu de la matinee.. lavage au désinfectant du sol de la cuisine dans la foulée..

Nous étions invites à partager un pique nique avec l’équipe de Tuvalu media pour célébrer la journée de la liberté de la presse… au sud de l’île… « A quelle heure ? » « 6h am »… Nous y sommes arrives vers 13h30 nous doutant bien qu’un pique nique c’était quand même pas un petit déj… Sur le chemin aller, on est allés tout au bout de l’île sans les croiser, ça a permis à Gilles de découvrir là où l’océan rejoint le lagon et à moi de re-repérer pour la photo que veut faire Paris Match... Ce coin est impraticable pour y véhiculer plus de 1000 personnes.. Au retour on a repéré Fong, diana, melali et Cie sous une hutte là où la route commence, en face de “l’usine” à concombres de mer, installée en 2007 par l’actuel ministre de l’énergie. 3 morts déjà parmi les plongeurs qui vont au bout de leur capacité respiratoire.

Anyway, les filles jouaient à un genre de loto/cartes. On a partagé leur barbecue… servi dans des assiettes faites de feuilles… pas de couverts bien sûr. Pour les déchets, j’avais déjà ramassé dans mon sac 2 bouteilles de verre qui trainaient sur les galets de corail.., plus de place pour les cannettes qui jonchaient le sol. Pas très envie cette fois d’en remettre une couche avec mes sempiternelles leçons, j’ai lâché l’affaire…

Avant, nous avions préparé des petits sachets de graines pour le pasteur de Niukelaelae, notre ancien voisin en 2006 qui repart demain ou après demain et des docs sur le biodiesel promis pour ceux de Nui. J’ai regretté de n’avoir pas filmé les préparatifs d’accueil des jeux interîles sous la maneapa de chacune des communautés la semaine dernière. Les bateaux ont pris quelques jours de retard, tous continuent à camper sur leur natte dans les falekaupele, des centaines d’enfants de chaque île, ça fait du monde.. Ambiance familiale, tout le monde se lave au pied du réservoir d’eau, on cuisine pour toute la communauté.. Bref, ce matin je me suis dit qu’il fallait que je filme ça avant que ce ne soit trop tard..

En rentrant, j’ai voulu mettre les batteries qui m’avaient lâchée alors que j’enregistrais la présentation de Gilles à l’USP… Heu.. sauf que j’avais oublié la caméra, la veille, sur la caisse de Sulani store… Y’a qu’à Tuvalu qu’on peut retrouver au meme endroit un objet oublié la veille… “je peux vous la laisser encore un peu ?” … Plus de batterie, j’pouvais donc rien filmer des heures suivantes.. Pas la peine de me charger…

Quoi d’autres depuis hier, des milliers de petits détails comme on a rencontré Panapasi grand sourire sur sa moto et Laima grands signes de la main, croisé Kausea le ministre de l’énergie venant verifier l’arrivée de deux barques pleines j’imagine de sea cucumbers juste derrière la hutte et Solofa qui dormait sur les galets. J’ai appris qu’il était l’époux de la soeur de Mélalie…

Samedi nuit May 3

Ca y est la sign up sheet aàposter demain pour la démonstration gasification de mercredi est prete à être imprimée…

Aussi fait le ménage, cette nuit, dans mes mails à répondre… J’enregistre quand je peux accéder à Internet les messages du jour sur un document word « mails du… ». Un bon paquet de pages ainsi anonymisées s’accumulaient depuis mon départ de Paris il y a plus d’un mois. Les seuls mails sur lesquels j’ai réussi à rattraper mon retard, sont les mails quotidiens de Fanny, laquelle, sans réponse à la moitié de ses questions, commençait à se sentir bien isolée sur la colline.

Et j’ai osé ouvrir le dossier mails à répondre laissés en plan à Paris : une bonne vingtaine de messages d’amis ou de contacts plus ou moins importants sont encore en attente de temps.


18 / 05 / 08 - 17 : 25

Au programme :
Rendez-vous à la radio pour enregistrer l’info du soir, préparation des affichettes et l’après midi atelier à l’USP (Université du pacifique sud) pour Gilles. Ca me laissera je l’espère le temps de faire quelques mails et quelques réponses…. A nouveau un dossier plein de mails non répondus. Faut aussi que je vois panap et Semese (à qui j’ai demandé s’il pouvait nous emmener (enfin surtout gilles) sur un îlot ce week end avant son départ)… Et puis Nala m’a dit que y’avais une soirée farewell pour l’ancien secrétaire général. N’ayant pas reçu d’invitation officielle, je n’ai pas envie de m’imposer. Quand je résidais à l’hôtel, dès qu’on me voyait dans le coin on m’invitait quand il y avait réception. N’y habitant plus je me sentirais ackward d’y passer, même si c’est depuis notre arrivée, là où nous prenons la plus grande partie de nos repas. Et puis en plus j’en ai un peu ma claque..

Gilles a assuré son cours sur le biofuel à l’USP.. Un peu long par rapport au temps imparti. Du coup, longue introduction climat énergie et au pas de charge le véritable sujet du cours : la biomasse, le biodiesel


18 / 05 / 08 - 17 : 23

Si je me souviens de la chronologie de ce 1er mai, il me faut faire un vrai effort pour retrouver ce qu’il s’est passé hier le 30.

La soirée et la nuit ont été consacrées à un appel à devis dans le cadre du piggarep pour l’étude et la mise en place d’une unité d’économies d’énergie et d’énergies renouvelables pour Tuvalu Electricity Corporation. Sarah avait décidé de le tenter entraînant Gilles dans son sillon. Du coup, si j’ai cherché des illustrations, rédigé la lettre d’accompagnement, discuté du devis avec Gilles, ma participation a été limitée et ce fut bien agréable… L’ensemble devait être envoyé ce matin 1 heure… Ce ne fut terminé qu’à 2 h et Sarah a enfourché la mob pour aller envoyer ça de chez Alpha dont John nous a laissé les clefs avant de s’envoler pour son île natale, l’Australie.. où il reste 3 semaines… Elle a réveillé Eti endormi devant la télé. Il doit commencer à maudire Alofa : c’est la deuxième nuit consécutive que Sarah le réveille à pas d’heure..… Bien sur, il ne nous en veut pas mais quand même, j’ai retenu Sarah ce soir qui voulait faire une séance de téléphone de nuit.. Finalement elle y a fait une pause en rentrant de la soirée chez le Premier Ministre et sa dame.. La nuit dernière elle est rentrée vers 3h30 et après une dernière cigarette nous sommes allés nous allonger un trio d’heures.

Nous étions attendus à Amatuku par le bateau de 7h30. Le lever fut un peu dur mais la colo était de bonne humeur. Même la pluie n’a pas égratigné nos sourires, elle a même permis à Sarah et Gilles de piquer du nez quelques minutes sous le ciré que nous avait passé un apprenti marin. J’ai ressorti la caméra abritée à l’avant du bateau pour immortaliser la scène.

Nous avons attendu l’arrivée du bateau qui devait prendre une dizaine de touristes américains (eh oui, un événement) et les ingénieurs qui nous avaient laissé la place dans le premier bateau… Comme c’était avec eux que nous avions des choses à voir pour préparer les opérations de gasification, nous avons patienté une heure, toujours dans la bonne humeur. Pendant ce temps-là, les profs de l’école, le personnel administratif puis les ingénieurs prenaient place les uns après les autres autour de la hutte où nous nous étions posés.

L’un d’entre eux a proposé un tableau… Bien sûr nous n’avions pas prévu de faire un cours magistral à l’ensemble du staff, c’est pourtant ce qui s’est passé, à notre plus grand plaisir. Enfin… Gilles bien sûr a été celui qui a officié avec brio comme d’hab… peu de question mais beaucoup de manifestations d’intérêt et d’envie d’aider. Comme Luni qui a trouvé ce qui permettra de ventiler l’engin ou cet autre que nous ne connaissions pas qui est allé chercher son four en terre… Touchant… L’équipe d’ingénieurs sous la houlette de Léota (qui fut un temps acting chef officer et qui nous prête sa grosse mobylette depuis notre arrivée) a proposé de réaliser le gasifier. Gilles a reprécisé avec eux ses plans. Ils ont récapitulé le matériel nécessaire. Léota était désolé de ne pouvoir démarrer dans l’heure, occupés qu’ils étaient à partir de 13h par leur réunion hebdomadaire.

La réunion/workshop s’est terminée vers 12h45 et dernière surprise sympathique, alors qu’on pensait que les repas que l’un d’entre eux a posé sur la table était leur déjeuner, c’était en fait le nôtre… Alors, tandis qu’ils démarraient leur réunion et que nous attendions le bateau du retour qui avait un peu de retard, nous avons déjeuné tous les trois à l’ombre de la hutte… Divin !

Je suis arrivée en retard chez l’ancien secrétaire du gouvernement qui part dans une semaine pour deux ans pour endosser le rôle de premier ambassadeur de Tuvalu à Bruxelles. ½ heure c’est pas grande chose pour Tuvalu mais il venait de partir à la recherche d’un plombier pour la nouvelle maison qu’ils doivent finir d’aménager pour leur famille qui, appartement de fonction oblige, doit quitter la maison qu’ils occupaient jusqu’à présent et qu’ils doivent céder à Solofa qui prend sa place au gouvernement. J’ai pédalé jusqu’à Public Works department… Le sourire du nouveau boss quand j’ai poussé sa porte pour lui demander s’il l’avait vu a fait monter d’un cran le plaisir du jour… Pendant 4 ans, Ampelosa était plutot renfrogné, comme si nos plans le dérangeaient… Il s’était ouvert l’an dernier. Cette année son amitié est acquise. Ca ne m’a pas aidé à retrouver l’ancien secrétaire général qui était reparti. Un « par là » trop vague pour que je le poursuive à bicyclette..

Un saut à la radio pour assurer une news sur l’atelier démo prévu mercredi 7 à Amatuku… Même exercice que l’an dernier pour le biogas… la communication est un peu différente puisqu’après quelques annonces radio on doit poster un peu partout des affichettes ou les candidats notent leur nom… Cette fois ci étant donnée l’affluence à la démo biodiesel et essence de todi, ce sera first signed, first served.. Je ne veux pas multiplier les voyages des bateaux. Faut donc compter pour prévoir le nombre de bateau de base (deux de 30 personnes l’an dernier).

Gilles et Sarah étaient allés, eux voir Mafalu qui m’avait la veille dit son nouvel intérêt pour le biodiesel pour les iles lointaines et son souhait de nous revoir vite..

Au retour, drums métalliques dans les oreilles de Gilles qui faisait la sieste… J’avais remis à Mamaua, le DVD de l‘an dernier où elle chante dans un arbre avec ses amis.. Ceci a sans doute quelque chose à voir avec ces manifestations musicales qui se multiplient depuis..

Une fois les enfants partis s’installer ailleurs, je suis allée chez Nala lui rendre un de ses bucketts prêtés pour la démo de lundi. Je voulais aussi savoir si l’invitation pour le soir même tenait toujours… Tout le monde s’affairait aux préparatifs. Apisai était là aussi et m’a dit qu ‘il laissait à la décision du conseil des ministres sa proposition d’ambassadeur pour l’environnement.

La journée s’est terminée avec la centaine d’enfants des 2 écoles primaires de Vaitupu l’île la plus proche de Funafuti, dont est originaire le Premier Ministre. J’avais demandé à Nala si elle voulait que je filme.. « oui s’il te plait »… La longueur des blablas m’a fait un peu regretter.. J’avais déjà filmé toute la matinée, sans pied comme d’hab et, les jours sans trop de sommeil, ça finit par peser….

Ce soir on a débarqué au moment où Apisai démarrait son speech, pas le temps de trouver une position confortable…. Pendant la danse des fillettes, j’ai posé la cam en plan large sur la table pour dîner, mais après même galère, impossible de trouver une position simple une fois assise avec les quelques adultes de la soirée sous la magnifique manéapa de la résidence… … Alors que des esquimaux venaient d’être distribués (je n’en avais jamais vu à funafuti) Nala s’est levée pour un des discours de fin… J’ai passé ma glace à Gilles pour réappuyer sur « enregistrer »… la dernière demi heure fut insupportable, les mains ankylosées, les biceps tendus en permanence avec en plus la sensation de tourner comme un canard en projetant les difficultés de montage… Je jurais en silence et ai failli poser la caméra.. Mais finalement le dernier discours fleuve a vu son dernier mot.

Ah oui, hier parmi les objectifs de mes divers déplacements à mob : mettre sur bande quelques images du référendum… Quasiment aucune communication, aucune explication des différences, avantages de l’une, inconvénients de l’autre option proposée : passage à la république ou conservation du système en place c’est-à-dire des élections des ministres par île et désignation du Premier Ministre par les membres du parlement.. A 5 heures tout était bouclé.. J’ai filmé les lieux vides et les listes d’électeurs par île… Le dépouillement avait lieu à la manéapa de Funafuti, près de la maison … J’ai d’abord filmé à travers les fenêtres à carreaux genre vénitiens puis suis entrée en passant le barrage du flic à qui j’ai demandé d’aller demander l’autorisation au responsable. Je ne le connaissais pas mais après une poignée de mains, il m’a laissé prendre quelques shots… Pour une île j’ai entendu de nombreux « oui », pour la deuxième qui commençait par N, quasiment que des « non »…

Et puis un autre flic est venu me dire que je n’avais pas le droit de filmer… J’ai demandé à parler à Helani, responsable du Kaupule, une pote.. Contre toute attente, elle a été intransigente.. J’ai failli faire un saut chez solofa le nouveau secrétaire du gouvernement, un des rares tuvaluens à avoir pris le métro parisien… Et puis j’ai préféré passer à autre chose. Comme aller voir si mes camarades avaient besoin de moi pour leur dossier du soir… Vers 10 h, j’ai préparé les sandwiches préférés de Sarah : haricots blancs à la sauce tomate.. Agrémentés hier soir du reste de munster et de rondelles de mozzarelle… pas terrible mais on n’avait pas vraiment le choix et c’était même pas grave…

Bon ok, je me rends compte que je passe allégrement d’un jour à l’autre, entremêlant les paragraphes… En fait la chronologie n’a aucune importance puisque tout est au passé..



18 / 05 / 08 - 17 : 22


Précédent Suivant

powered by pppBLOG v 0.3.6