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lundi 9 mars 2009 - Funafuti -

Un mois déjà que j’ai quitté Paris et je sais que quelques-uns de notre cercle proche se demande bien « ce que je fous ». 1 semaine à Jersey City, une autre entre L.A. et Fidji (dont 24 heures perdues dans un fuseau horaire). Arrivée à Tuvalu le 26 février. Entre mes fleuves chronologiques et mes pattes de mouches sur filofax et sur ordi et le manque de temps ici et là-bas, le blog a pris un mois de retard..

Cette fois, c’est parti pour des kilomètres de petites notes prise dans les avions ou l’autocar qui m’a menée de Nadi à Suva, et depuis la maison péninsule depuis. Des rencontres, instantanés de vie et nos actions en filigrane que nous partageons, entre deux listes de choses à faire, avec qui aura le courage et l’envie de les parcourir. Des lignes qui n’auront sinon vécu que le temps d’être posées. Une virgule de vie, aussi brève que Tuvalu est petit.

NEW YORK-NEW JERSEY
Une semaine chez mon fils, avec mon petit fils Egon à Jersey City à jouer les grands mères. Un plaisir. Je suis très fière d’eux deux. Le voisinage m’est familier : parents, grands parents des copains d’Egon, instits et animatrices d’après les classes, les rares commerçants, les gardiens de l’immeuble. Difficile de ne pas tailler une bavette avec l’un ou l’autre en sortant de la maison. J’ai repris mes campagnes anti-gaspi en famille, auprès du voisinage -enfants et parents-, de l’école. La nouvelle co-locataire péruvienne de mon fils m’a demandé de lui en dire plus sur les règles de recyclage. Ca entre ? J’aime bien Jersey, je suis contente que mes deux garçons y soient installés, c’est calme.

A NY, just’en face, c’est l’exact contraire. On se glisse, inaperçu, dans la foule de gens toujours pressés. Vitesse, bruit, pollution…, c’est l’agression permanente. Les new yorkais courent toujours, sans se préoccuper des autres autour. Je tenais Egon à l’abri dans mon sillage quand on se promenait… Une fois, deux jeunes femmes lui ont proposé leur siège…, ce type d’attention est tellement rare à NY que ça m’a vraiment surprise… A Manhattan, en fait je ne me souviens même pas avoir vu d’enfants dans les rues. Aux US, je ne me ferais jamais non plus aux coupes de présentateurs télé si terriblement apprêtées qu’on dirait des perruques. Les présentatrices ne font pas vraiment mieux. Et je ne parle même pas du look.

En même temps, moi qui ai dû mettre 3 saisons dans une valise, je ne devrais pas trop la ramener. Hiver cinglant à Paris, sibérien à NY, un peu plus clément à L.A, été tropical et saison des pluies à Fidji et torride à Tuvalu. Et printemps qui aura peut-être tourné à l’été au retour. Allez faire une valise avec ça !

De NY à LA : Emily, une bonne amie de Sam m’a accompagnée à l’aéroport. Moi, qui préfère les taxis, ce jour là c’était bienvenu. Dans l’avion Continental Airlines qui m’a valu de ressortir ma carte frequent flyers, qui dormait dans son étui depuis 20 ans ! un sentiment bien agréable d’anonymat complet. Peut-être parce qu’aujourd’hui je ne me demande plus, quand les gens me regardent, ce que j’ai de travers. L’avion Paris/NY était presque vide.. A moitié plein, ça m’embête un peu… quand il est aux ¾ vide, je préfèrerais qu’ils l’annulent. L’NY/LA en revanche était bondé, j’ai pu appliquer la règle pour m’éviter de culpabiliser sur mes émissions de gaz à effet de serre que je sais élevées… Un avion plein diminue ma part…

Une seule comédie à me mettre sous l’œil : Austin Power : un peu gras à mon goût mais les comédies sont les seuls films (ou presque) que j’accepte de voir depuis des années… Pourquoi se tirer des larmes ou se provoquer du stress supplémentaire quand la vie quotidienne en offre déjà trop ? Avec des hits des 70’s dans les oreilles ça le fait pas mal.


VENICE CALIFORNIA

Chris m’a cueillie à l’aéroport. Quelques jours à LA pas bezef, mais là encore c’est la famille, la maison, son jardin, ses opossums.. et les gamins du voisinage.. Le premier, Froggy, que j’ai connu bébé, sort d’une adolescence difficile. Poignardé à 12 ans par son frère, baigné dans l’univers des gangs. Il avait lu la BD y’a une paire d’années et m’en a reparlée. La tendresse de ses yeux, son hug affectueux et son regret que je parte aussi vite m’a touchée. Ensuite, le fils de mon amie Dee, 10 ans, venu avec sa mère pour une visite surprise à trois heures du décollage pour me montrer son nouveau chien.. Un gamin super qui m’a bien sûr parlé de Tuvalu. Enfin et ce fut plus étonnant, le fils français de 12 ans d’un pote de Chris en visite : alors que je lui donnais la BD en anglais, il me répond « ah mais je l’ai étudiée en classe en France »… Il ignorait tout de la situation globale et nous avons beaucoup discuté. Il a posé des tas de questions. Parlant de recyclage, il se demandait si la manufacture de produits recyclés ne polluait pas autant qu’à partir de matières premières. « Ce sera à toi, à ta génération à essayer de réparer nos bêtises »... Il a conclu notre conversation, un peu stressé « il faudrait plus de gens comme toi ».. J’espère ne pas l’avoir trop traumatisé en expliquant la situation dans laquelle nous nous trouvions. Ces trois là en tout cas se souvenaient du nom de Tuvalu. Mon petit fils continue d’en parler comme de « l’île de Manette » mais ce soir, j’ai reçu une photo de NY, où dans sa douche derrière son nouveau rideau il montre du bout du doigt le petit point sur la carte du Pacifique : Tuvalu.

Bye Bye LA

La halte californienne se termine. Les dernières fournitures sont achetées jusqu’aux 2 litres d’huile d’olive pour le curry de Sarah. J’ai réduit un peu la liste faute de place. Fais l'impasse par exemple sur les piles de la lampe torche.., y en a dans la boutique de Susie. Je n’ai pas encore pris le pli, mais on trouve maintenant pratiquement tout sur place.. si on n’a pas de goûts de luxe.

Les 2 sacs sont pesés à 23 kg pile chacun... Il y a encore 18 mois on avait droit à 2x32... Entre les bandes, les cartouches, les nouveaux bouquins, les douceurs de toutes sortes et en quantité, les tshirts Obama, une bonne dizaine de kgs en plus par rapport au départ de New York où j’avais pu me délester à NY et à L.A. d’un peu de mes kgs

Cette année, on emporte aussi du matériel pour les formations : le fuepol testé pour la production de biodiesel de coprah par le Cirad l’an dernier, un gazogène en kit pour aller au-delà du petit gazo construit sur place l’an dernier par Gilles, notre spécialiste biofuels qui revient cette année, et les ingénieurs de TMTI. Ca bien sûr n’est pas dans ma valise mais sur des cargos. J’ai aussi profité du passage aux us pour commander des fours solaires et un scooter électrique, Chris a négocié le scooter à prix coûtant avec le distributeur. Je dois voir avec Grace, la « loueuse » de motos, si elle a une préférence ou une autre idée pour le transport que DHL.

Appeler Joannie, Sam, nettoyer le bureau,… aller voir ma voisine Rosie, celle qui avait profité de mes miles pour faire le voyage à Paris dont elle rêvait depuis sa prime enfance.. J'ai sans doute déjà raconté cette histoire.. et là heu.. faut que j’y aille !

Fiji se profile.

Chris m’a accompagnée à l’aéroport, prêt à reprendre un ou deux kgs de mes valises si je dépassais les limites. Après plusieurs heures de pesage et d’angoisse à base de « qu’est-ce que j’enlève si y a trop ? », ils pèsent pile poil 23 kg chacun ! Les dieux étaient vraiment avec moi : le comptoir avant d’embarquer m’a changée pour un siège couloir, que j’adore, et comme ma télé ne fonctionnait pas, ils m’ont déplacée, couloir toute !, une rangée derrière les 1ere classes, où j’ai pu voir le film, écouter ma musique, étendre les jambes et dormir pendant que nous couvrions les 12060 km qui nous séparaient de Fidji.

De Paris à NY à L.A, j’étais dans un environnement protégé familial, Fiji c'est un peu plus l'inconnu quand même. Y'a plus Léonie ma copine de NZ Aid et pas mal de trucs à essayer de régler toute seule. Nos transit de matériel notamment. Expédier quelque chose à Tuvalu c’est possible, l’assurance qu’il arrive, l’est moins. Et puis s’il arrive, on ne sait jamais trop quand. Pour certains trucs c’est bien d’être sur place. Voir la Sopac, Uicn, Sikeli pour parler biogaz etc. Je dois aussi chercher le modem que nous a conseillé John pour accélérer la connexion à Tuvalu histoire d’assurer une communication tolérable avec le reste du monde. Le téléphone ne fonctionne toujours pas – ou si peu – à sa place, adsl gagne du terrain (encore faut il avoir un modem idoine).

Arrivée à Nadi

Les cieux m’ont encore fait de l’oeil. J’ai attendu mon 2e bagage des plombes… Et y’avait une queue pas possible au contrôle des bagages… pour lequel je paranoie toujours. Premier contrôle, ça passe, deuxième point de contrôle. Une fille m’a fait signe… Devant son écran « c’est quoi, là, on dirait une bouteille ». Je ne savais pas trop « sans doute du café ». C’est bon » m’a t’elle dit avec un sourire… Le gentleman des douanes debout derrière qui en général ouvre quand même les bagages histoire de, m’a aidée à les remettre sur le caddy et m’a fait signe de passer à gauche quand tout le monde allait à droite… Une seconde de panique encore… C’était la sortie… Libre d’acheter une carte Sim, d’avaler un café, d’acheter le ticket de bus et de noircir un peu plus mes poumons. Et le car arrivait… Sans que je demande quoi que ce soit, un mec m’aide à ranger mes bagages dans le coffre « vous faites partie de la compagnie de bus ? « « non je suis taxi.. » Du coup j’ai dérogé à la règle de fidji, où personne n’est habitué à recevoir un pourboire… Ce n’est plus familial mais, après 9 voyages, c’est au moins familier. Et je me sens assistée !

Dans le bus de Nadi à Suva : Herbier blog

7H30. Le car part à l’heure. A la sortie de la petite ville de Nadi, le temple hindou a été repeint et brille de 1000 couleurs ; un petit héron pavane sur les fils électriques juste au dessus de 2 buffles…

Les 4 h 30 de route sont un émerveillement à chaque fois renouvelé devant la luxuriance environnante. Une biodiversité végétale à couper le souffle, contrairement à Tuvalu où on en a vite fait le compte, à Fidji je serais incapable de chiffrer le nombre de plant sur 1 m2.
Prédominance de verts de toutes sortes… Tiens des pins, jamais remarqués… beaucoup de pins… Des grappes de fleurs jaunes pendent d’arbres énormes, des plumeaux mauves, des plumets roses, des frangipanes blanches, des roses, des fleurs rondes oranges, d’autres jaunes ou blanches à pétales, d’autres droites dans leurs bottes sur de petits arbustes, des cloches roses pales ou foncées..

Dans ces situations, je rêve d’un compagnon de voyage biologiste qui puisse m’instruire, comme l’avait fait Patrick Blanc, il y a comme un siècle chez Mimi Pilhan, en jetant un œil sur la photo du plus grand arbre du jardin californien « humm beau spécimen de Dombaya ! »

Clochettes mauves, fleurs d’arbre à coton jaune comme en Australie, bougainvilliers de toutes tendances y compris un saumon pale magnifique, alors que je déteste l’arbuste à grappes saumon passé de fleurs elles mêmes toujours comme fanées…

Lauriers roses, bouquets de fleurs cerises, succulents à boutons roses, fleurs rouges en forme de sapin de noel, tamarin ou tamaris, boules de buis bleues, palmes et bananiers, oiseaux de paradis de toutes sortes bambous de 15 mètres, fougères parasol de 3 mètres, arbres a feuilles d’acacias, d’autres pourraient être des mimosas sauf que les fleurs sont des plumets rouges..

Liserons géants aux feuilles grosses comme des nénuphars ou plutôt comme des feuilles de kiwi, et autres lianes.. La jungle… mais aussi la mangrove, les plantations de papayas et le maiîre des arbres fidjiens : le manguier haut de plusieurs étages qui semble s’arrondir pour mieux protéger ceux qui vivraient/vivent dessous.

On s’approche de Suva, plus les plantes domestiquées se multiplient, dans les rigoles les fleurs de nénuphars roses et mauves se dressent fières sur leur longue tige tandis que les Dish Sky pacific fleurissent sur des baraques pas plus grandes que des petits poulaillers

Si la route a été refaite et des ralentisseurs installés depuis le déluge de 2007, celui d’il y a quelques mois, a laissé ses traces sur les plages avec des troncs arrachés par des dernières grandes pluies qui ont fait plusieurs morts dans les villages et privé d’électricité plusieurs centaines de milliers d’habitants à Fidji. Et d’après Anare on ne peut pourtant pas dire qu’il se soit agi d’un cyclone ou hurricane.

OK j’arrête ☺ Ca m’a bien occupée ce voyage d’observation de près de 5 heures. Agréable au point d’en oublier les hurlements d’un bébé d’un bout à l’autre du chemin…

Fetaui..

16 / 03 / 09 - 16 : 09





16 / 12 / 08 - 13 : 54

Troisième participation pour Alofa Tuvalu au Festiventu, rendez-vous incontournable des amoureux du vent et d'une planète respectée à Calvi, sur la bien nommée île de beauté. Une opération Chapiteau "A l'eau la Terre" soutenue pour Alofa par l'Ademe et le Conseil Régional d'Ile de France, sur l'espace Fête en l'air où l'équipe du Festival nous offrait l'opportunité de travailler pour la première fois avec Surfrider.

Avant la mise en ligne d'un récit plus exhaustif de ces 5 jours d'animations sur les changements climatiques et les moyens d'y faire face, menés en collaboration harmonieuse et complémentaire avec Surfrider donc et les Petits débrouillards, partenaires historiques de ces opérations, voici un petit aperçu en images :



11 / 11 / 08 - 13 : 30

Saturday, october 11th, the Arizona Verde Valley School rewarded Christopher Horner for Humanitarian And Artistic Achievement for the documentary "Trouble in Paradise"' and for Alofa Tuvalu's investment into
helping tuvalu, the first sovereign nation threatened with disapearing due to global warming related flooding.



Chris Horner, an alumni from Verde Valle School, made the trip from California to get the awards and discuss with the students. He represented as well, Gilliane Le Gallic, initiator of Alofa Tuvalu and the film co-producer.
More info about the film and the Small is Beautiful project :
www.europeantelevisioncenter.tv and www.alofatuvalu.tv

26 / 10 / 08 - 08 : 51

La Fondation Ashoka sillonne le monde à la recherche d'entrepreneurs sociaux. Le 9 octobre dernier, Gilliane était invitée à exposer son action en faveur de Tuvalu au Cirque d'Hiver, un marathon bien sympathique fait d'ateliers et d'entretiens individuels, et de jolies rencontres.









09 / 10 / 08 - 18 : 00







et bienvenue à Yaily, bénévole colombienne qui a rejoint le siège d'Alofa depuis quelques semaines !!

02 / 10 / 08 - 18 : 00

Hi Guys,
Can’t believe how mad it has been and that we actually managed to get it together!! Bloody hard work but really enjoyed it!
The opening was great – there were many more people through than I thought there would be and everyone was genuinely interested in the issues.
The support has been so amazing that we have decided to do a closing party, also, Booter has offered to DJ for free (just have to keep him plied with wine!), so this should be an amazing night out!! All in the name of awareness raising of course!
Keep the faith! Cheers, Sarah



01 / 10 / 08 - 18 : 00

Les mardis de l'environnement, bébé commun de Marie-Pierre Cabello et Patricia Ricard, c'est tous les premiers mardis du mois à la Fondation d'entreprise Ricard à Paris.
Ce mardi de septembre, Gilles Vaitilingom et Gilliane Le Gallic, fraichement rentrés de Tuvalu venaient présenter la mission printemps-été 2008 d'Alofa.




Lors de cette mission, Alofa a mis le cap sur les biofuels, et démontré la faisabilité de productions locales pour usage local de biodiesel de coprah et d'essence de todi comme substitut à l'énergie fossile pour le transport maritime et terrestre. Les ingénieurs de TMTI ont également construit sur place et sur les plans de Gilles, un petit gazogène qui fournit du gaz en brûlant les cosses et bourres de noix de coco.

Ecoutez l'itw de Gilliane sur la radio de la mer: http://www.laradiodelamer.com/podcast/environnement/ecoutez-interview-de-gilliane-le-gallic-presidente-de-l-association-alofa-tuvalu-1141.html

Plus d'infos sur les "mardis": www.s-e-r-e.com
Plus d'infos sur la mission sur place qui s'est étendue d'avril à juillet dans ce blog...


30 / 09 / 08 - 18 : 00

Escapade bretonne



Après une semaine overloaded avec entre autres, les fignolages des comptes finaux pour l’Ademe et la rédaction en quelques jours en collaboration étroite avec Sarah en GB, d’une demande de fonds pour la biomasse auprès de Wisions, la perspective d’un voyage éclair sur l’île de Groix calait mal avec une franche envie de lever le pied, plutôt que le camp. Pour moi en tout cas, qui suis à Paris depuis mi-juillet à peine. Certes la déconnection était la bienvenue mais une dizaine d’heures de voyage pour un séjour de même pas 24 où l’attention ne pouvait pas être relâchée, ça paraissait un peu speed.



Le Festival du film insulaire de l’Ile de Groix désireux d’organiser un rapprochement entre îliens nous avait contactés il y a de plusieurs mois. En 2005, Patricia s’y était rendu pour accompagner « Nuages au paradis », sélectionné alors parmi les dizaines de films et documentaires diffusés. J’étais moi à Tuvalu et Fanny, as a matter of fact, qui ne travaillait pas encore à temps surplein avec Alofa, aussi. Cette année, François Baron, le papa du festival, avait ajouté au programme habituel, une touche développement durable et nous y avait conviée pour 2 « conférences », l’une dans l’après midi, après le film d’Hervé Corbières, où les actions d’Alofa sont documentées, l’autre le soir devait prendre la forme d’un débat entre îliens sur fonds d’échange d’expériences.

La magie a opéré dès que nous nous sommes assises dans le train (ou presque)… Dès l’arrivée à Lorient d’où nous devions prendre le bateau pour l’île de Groix, nous croyions reconnaître des faciès bretons partout… Bien sûr je me retrouve en eux. Bien sûr aussi ce n’est qu’une impression mais au moins ce qui est certain c’est que le parler est franc et par les temps qui courent ça fait du bien.



A notre sortie du bateau nous avons été accueillies par une gentille organisatrice dont j’ai oublié le nom qui nous a menée au Parcabout, un hôtel d’un genre tout à fait nouveau au beau milieu d’une forêt de pins californiens, pour que nous déposions nos sacs.



Ce fut notre première grande surprise qui nous a tenues amusées un moment et qui demeurera une image mémorable : en fait de chambre, il s’agissait d’un nid, une sorte de teepee en forme d’œuf, garni d’un matelas et d’une couette ronde, le tout suspendu à une dizaine de mètres de hauteur dans les pins, sanglé par des cordes marines et des filets élastiques.


L’opération dépôt de sacs a demandé plus de temps que dans un hôtel disons plus traditionnel : il s’agissait de grimper à 10 mètres, en se hissant le long d’une petite échelle large de 20 cm, d’enjamber ensuite agrippées au filet un trou entre deux troncs pour accéder à une passerelle elle aussi élastique et enfin à la « terrasse » également en cordage. Tout ça avec des sacs plus grands qu’une trousse… Ca nous a permis de réaliser que, la nuit, sans lumière, nous ne serions pas forcément capables de réaliser la même ascension sans dommage. La perspective d’une envie pipi pressante au milieu de la nuit a également été déterminante pour nous faire accepter la substitution par un nid à l’accès plus direct. Pour les envies de pipi nocturnes, on a quand même suggéré au dieu des pins californiens de nous en prémunir jusqu’au petit déjeuner…

Direction le site du festival ensuite. La sensation agréable de « chez soi » s’est trouvée confortée à l’arrivée sur les lieux vers 15h30: ceux qui s’y trouvaient, François Baron qui nous a accueillies, les participants qu’il nous a présentés dont l’administrateur de Tara avec qui nous avons partagé un cidre au soleil sur fonds de discussions sur la dérive écourtée du célèbre bateau.



Le mini débat d’après film, (vers 16h) pour lequel François m’avait recommandé de rester générale pour ne pas trop déflorer le débat du soir, fut familial, positif. Celui du soir fut plus officiel, avec les élus de quelques îles du ponant. Ca a démarré par une visio-conférence avec Soren Hermansen, directeur de l’académie de l’énergie sur l’île de Samsö au Danemark. Il a lancé un programme d’autonomie énergétique sur son île en faisant participer activement les habitants et ça fonctionne à merveille. Jean-Pierre Kerloc’h, Maire de l’île de Sein, a ensuite fait part de ses velléités renouvelables sur la petite île de 0,5 km2 à 1,5m au dessus du niveau de la mer…, intégrant dans son discours à notre plus grand plaisir le biogaz de déchets humains dont nous lui avions touché deux mots lors du dîner. Un refrain repris par Perrine et Henry, élus de Belle île et par le très positif Maire de l’île de Groix, Eric Régénermel. En tribune, (en fait de tribune il s’agissait d’une coque de vieux bateau) Christian de Marliave, responsable scientifique de l’expédition TARA et Pierre Sachsé, expert en maîtrise de l’énergie étaient là également pour rappeler l’urgence climatique. Dans le public, Dominique Voynet, résidente secondaire, et une députée.



Le fait que la plupart des maires présents considère le biogaz à partir de déchets humains comme une solution à leur problème d’assainissement, fut vraiment une grande surprise et un vrai bonheur, l’objet même de notre plan Small is Beautiful : encourager la reproduction des initiatives que nous menons à Tuvalu pour le bénéfice du plus grand nombre. Devant tant d’enthousiasme et d’envie de faire ensemble, nous avons lancé l’idée d’un jumelage entre les îles représentées ou l’association des Iles du Ponan avec Tuvalu, qui semble faire son chemin.

Tout s’est donc passé sans encombre. Au retour, nous étions, Fanny et moi, comme rassérénées, touchées au plus profond de nous-mêmes par la réalisation, qui n’était pas la première, de notre attachement à l’eau qui nous entoure, à la vie côtière, insulaire…



La petite mauvaise nouvelle : Si nous avons pu goûter au cidre breton, nous n’avons pas eu le temps/opportunité de croquer dans une crêpe… Les crêperies de l’Ile nous ont bien tendu leurs terrasses quand nous sommes arrivées le dimanche midi sur le port après une marche rapide sur le chemin côtier, sauf que le bateau nous attendait… déjà ! A Lorient, où nous avons poireauté une bonne heure aux alentours de la gare, pas de crêperies en vue, sinon fermées…

Et tandis que nous nous repliions sur des sandwish sncf, comme pour faire le lien et boucler la boucle, mon portable a sonné : c’était Laima, la femme de Panapasi, qui appelait de Bruxelles. La première fois depuis 4 ans que nous nous connaissons qu’elle m’appelle. Si ces derniers temps les contacts sont réguliers par email, les discussions par téléphone sont rares. Elle demandait assistance pour obtenir des formulaires des affaires étrangères belges qui ne parlent que flamand et français… pour acheter une voiture et accueillir dignement le Premier Ministre tuvaluen et sa femme Nala en visite éclair en Europe à la fin de ce mois.

Laima nous a demandé de venir deux jours avant l’arrivée du chef de l’Etat tuvaluen pour l’aider à looker l’ambassade façon Tuvalu. La décoration du siège parisien d’Alofa lui a donné des idées.



Allez c’est pas tout mais on a quelques trucs sur le feu, alors à plus tard / fetaui
Gilliane

30 / 09 / 08 - 10 : 19



14 / 07 / 08 - 18 : 00



13 / 07 / 08 - 18 : 00

Pour la conférence sur les "Migrations Climatiques" organisée au Parlement Européen par Hélène Flautre, député vert européenne, à l’initiative d’un travail de réflexion transdisciplinaire et concret sur la protection des personnes déplacées pour des faits climatiques. Alofa Tuvalu fait partie du groupe de travail, aux côtés d’Argos, Cristel Cournil, Harry Winjberg (Liser), Chloe Vlassopoulos…

Panapasi Nelesone, numéro 2 du gouvernement Tuvaluen et l’un des premiers soutiens d’Alofa, nous a fait la confiance d’accepter d’intervenir, à peine arrivé à Bruxelles pour des fonctions d’ambassadeur. C’était donc sa première intervention officielle en Belgique.







Plus d’infos :
http://www.flautre.net/spip.php?rubrique62
http://www.liser.org
voir aussi les « liens » du site d’alofa

01 / 07 / 08 - 18 : 00

Vendredi 27 ou 28 juin… vérification faite, c’est bien toujours le 27 ici à New York mais comme il est bientôt minuit, il est depuis 5 heures déjà le 28 en France..

Pour clore ce voyage, quelques jours donc aux US, où après 2 nuits à L.A., j’ai posé mes bagages, mon Mac et ces confidences de voyage. Nième part de moi que j’ai envie de confier à mes amis (y inclus et en priorité mes amies) ou au journal « intime » adressé à moi-même. Ce soir 1-j’ai ressenti le besoin de poser mes pensées en ouvrant ces pages sur un sujet plus mathématique, mécanisme, calcul de comptes de société, analyses et introspections : les plans prévisionnels, structures vertébrales de toute entreprise, de tout projet. 2-Ce qui m’a donné cette envie c’est de réaliser combien je passais de temps chaque semaine et avec un certain plaisir je dois l’avouer sur les prévisions financières. Je mettais à jour sur ma banque personnelle les derniers achats : une clé usb 8 go pour remplacer celle que Sarah a fait tomber, obtenue pour quatre fois moins cher que la toute première 8 giga. Elle mesure aussi la moitié peut être même moins… Tant que j’y suis : j’ai aussi acheté une cargaison de fruits frais pour la famille et de quoi faire de la raclette, un des plats préférés de mon fils.. Le poids de ces derniers achats bien plus conséquents que la clé de quelques grammes, a plus pesé sur le chemin du retour….

Réfléchissant à ce réflexe de « mise à jour » financière, (et à la nécessité de le faire particulièrement quand les finances sont à marée basse), j’ai réalisé que depuis les années 80, le fait de pouvoir utiliser l’informatique facilement, à la maison, m’a permis d’où que je me trouve de tenir à jour mes comptes prévisionnels sur xcell dans les moindres détails.. Ca nous a rendu de sacrés services quand dans les années 80, David, le père de mon fils, qui excellait et jouait les pionniers de la vidéo et déjà de la HD avait soif d’assouvir ses projets et qu’il nous a fallu obtenir de pharaoniques leasings et crédits dans lesquels nous avons dû tout investir pour entreprendre. A l’époque un magnétoscope professionnel, des caméras aux vidéo 2 pouces puis 1 pouce valaient chacun 1 million de francs… la HD, en 85, le double.. le premier générateur d’effets vidéo 5 millions de francs.. Un studio, une régie de tournage, une unité mobile coûtaient la peau des fesses, sans parler des câblages, de l’habillage… Plusieurs millions en euros d’aujourd’hui.. Alors que de nos jours avec le dixième et beaucoup moins on peut faire pas loin de ce que nous pouvions faire alors. Il m’a donc fallu « prévoir » sur plusieurs années les amortissements pour convaincre les organismes prêteurs. L’apparition de l’informatique et d’Excel a changé nos vies ! Qui pourrait imaginer aujourd’hui établir des comptes prévisionnels sur 10 ans au crayon à papier pour pouvoir corriger sans avoir à tout reprendre ?

Les milliers de choses qu’en tant qu’adultes nous devons mettre en place, prendre en charge, suivre, faire passer et rebondir, plus nombreuses au fil de l’âge, normal, profitent grandement de la facilité qu’apporte l’informatique et pour chacun de ces centaines de sujets, nous les vieux, avons dû adapter nos modes de pensées et modifier nos modes d’analyse.
La vie en est facilitée. Je ne sais pas comment j’aurais pu tenir de loin les prévisions bancaires d’alofa, etc, les miennes, sans l’informatique… et sans internet.. Une autre évidence qui m’est revenue ce soir c’est que ces prévisions/précisions que je tiens à jour permettent d’éviter les découverts et ce faisant de conserver de bonnes relations avec les banquiers. La confiance acquise depuis plus de 20 ans permet plus de facilités c’est évident. Et tenir de bons comptes nous a aussi apporté la confiance de la Banque d’Alofa… J’en reviens à mon affirmation de plus hauts : les comptes prévisionnels sont la colonne vertébrale de toute structure.

Ce n’est pas tout à fait exactement ce que je voulais mettre noir sur blanc ce soir. Je suis assez satisfaite de l’avoir oublié car je ne suis pas sure qu’il soit sage de tout partager en blog… Or j’ai naturellement cette tendance.. Ce soir, les stat de fréquentation du site expédiées par Fanny m’ont tout à fait convaincue du fait qu’il nous fallait prendre en compte un lectorat qui dépasse largement mon cercle amical : le nombre de hits est phénoménal.

Pendant cette semaine à New York j’ai, le jour, privilégié mon rôle de mère et grand mère et passé quelques nuits à suivre les affaires de Tuvalu. Echanges divers pour la suite du biogaz, le voyage de Sikeli pour aider les ingénieurs de TMTI à mettre en route les opérations de récupération de gaz… Sikeli attend le feu vert de la Sopac. Une des difficultés : si Sopac est d’accord pour financer cette intervention, une demande officielle doit être faite par Tuvalu et pas par n’importe qui : par le représentant de Sopac.. Personne à la Sopac ne le connaît. Quand Paul m’a envoyé le nom j’ai dû reconnaître que je ne le connaissais pas non plus… Je l’ai contacté en lui demandant s’il ne pouvait pas avoir été dans l’avion avec Tavau le jour où j’ai moi aussi pris l’avion, regrettant que nous n’ayons pas eu l’occasion de nous rencontrer et en expliquant bien sur le sujet de ce contact.. Contrairement à la plupart des tuvaluens, Uale m’a répondu immédiatement. Il était effectivement en voyage, il me dit m’avoir parlé au comptoir de l’aéroport et espère que nous nous rencontrerons next time, mais pas un mot sur l’objet de mon message… 2e tentative en plus long, lui proposant une base pour la lettre à Sopac… Repris contact aussi avec Barry, l’ancien capitaine de TMTI qui devait reprendre langue avec l’attaché culturel de l’ambassade de France à Suva, un de ceux qui voulant paraître importants font miroiter un tas de choses et ne donnent plus aucune nouvelle une fois rentré chez eux.. Les mails de l’équipe de TMTI, du ministère de l’énergie à qui il a aussi promis, sont restés sans réponse, aux miens le relançant pour eux, réponse « sybilline » : « je leur ai répondu en donnant tous les détails mais ils n’ont pas reçu ».. J’ai bien sûr insisté « puisque ça semble marcher sur mon ordi, merci de me communiquer ce que vous aviez à leur dire… » silence radio depuis.. Barry représentant la Nouvelle Zélande, devait lui aussi y aller de son mail à questions. C’est inadmissible que la France soit ainsi représentée. Certes Tuvalu est un tout petit pays et y’a peu de risques que d’eux mêmes ils osent se plaindre à la hiérarchie française de ce manque de considération mais je suis à deux doigts de le faire pour eux… car il s’est conduit avec nous depuis qu’il est en place, de la même manière inconsidérée, allant même jusqu’à prétendre qu’il n’avait pas notre dossier alors que j’ai, moi, dans mes archives, son message en accusant réception et annonçant un financement en décembre 2006 !

Parmi les dossiers traités : long message avec l’équipe de NAid avec laquelle j’espère concrétiser les échanges verbaux rapides à Tuvalu entre un bateau et un avion sur le projet fish documentation. J’en ai profité pour nettoyer et mettre à jour le dossier complet et remis les photos là où je les avais décollées pour amincir le dossier pour usage à Tuvalu… Rien que ça m’a pris près d’une journée (en décalé, la nuit..)

En plus léger, échangé avec National Geographic TV et Chris. Ils ont besoin d’images pour un spécial.

Aujourd’hui, récré à Manhattan : j’ai adoré sortir du métro à World Trade Center.. D’abord si les travaux du trou ne semblent pas avancer des masses, la station de métro elle même, les sorties, escalators, a complètement changé d’aspect et de direction. Un peu déboussolée en sortant dans une rue que je ne reconnaissais pas, j’ai du faire le tour du bloc pour retrouver mon nord… A partir de là j’ai eu la banane.. Plus qu’avant encore, plus qu’en Californie pourtant riche en la matière m’a t’il semblé aujourd’hui, NY est un vivier de visages étranges.. Plus fermés qu’à L.A. c’est sûr où on croise de sacrés personnages,… mais j’ai regretté que l’appareil photo emporté (pour enfin immortaliser l’image que mes yeux recevaient à chacune de mes remontées mécaniques du trou du World Trade métro, de réflections dans un vieil immeuble vitré) n’ait pas la taille d’une caméra espionne pour un album de gros plans… En prime une jolie scénette : un asiat portant un bâton sur l’épaule comme on peut le voir dans les rizières, avec à chaque extrémité un gros sac, dans l’un des canettes, dans l’autre des bouteilles plastiques.. récupérées dans les corbeilles d’un jardin public.. Ca m’a rappelé Los Angeles il y’a 20 ans quand nous voulions financer un petit camion pour les recycleurs solitaires qui traînaient leur récolte dans des caddies de supermarché jusqu’à la déchetterie..

6 jours encore à New York… d’où je ne sais si j’aurais encore envie/besoin de relater quoi que ce soit. Ce serait donc la fin de cette saison bloquesque... du printemps à Tuvalu.

Si vous lisez ces lignes c’est que vous serez allés jusqu’au bout… Bravo ! Ca n’a pas toujours dû être facile… J’élucubre trop souvent mais j’espère aussi vous avoir informés et apporté des précisions qui vous manquaient..

Nous essaierons de maintenir ce fil ouvert de Paris aussi pour vous tenir informés autrement que par les communiqués de presse ou newsletters par trop parsemées… Nous avions promis il y a plus d’un an, dans une newsletter en anglais de traduire des résumés de ces blogs, bien sûr nous n’en avons pas eu le temps. Ca ne sert à rien de s’en excuser ici bien sûr mais sachez en tout cas que nous en sommes conscients et qu’on n’en est pas très fiers…

Fetaui


30 / 06 / 08 - 20 : 30

Los Angeles, vendredi 20 juin 2008, 22h18…

La nuit dernière en essayant de compter, avec mon amie Dee qui avait tenu à faire le voyage de Pasadina à Venice pour m’embrasser, depuis combien de temps je n’avais pas dormi, je me plantais en ajoutant 19h de décalage. Ca c’est avec New York. De LA, la différence de fuseaux » n’est que » de 16h.. Quand même Dee savait que je ne tiendrai pas bien longtemps une conversation après 20h.. c’est à dire midi du lendemain à Fidji ou Tuvalu… Dee et moi nous connaissons depuis mon débarquement en Californie, avec Sam, mon fils en 1985. Elle est psy comportementaliste, quelque chose comme ça. Nous sommes devenues amies instantanément et nous sommes vues régulièrement tant que j’ai vécu à L.A. fin des années 90. Nous sommes demeurés très proches malgré la distance et le fait que nous ne communiquons quasiment pas entre chacune de mes visites. Elle n’a pas de email et promet depuis 5 ans que je ne vis plus en Californie de faire installer internet sur son vieux mac dont elle ne se sert jamais.

Ces dernières années, mes passages à L.A. se sont raréfiés et raccourcis pour ressembler à des éclairs. J’avais prévu d’y passer 3 jours cette fois. il n’en reste plus qu’un, aujourd’hui.. Ca ne fait pas grand temps à partager avec mes proches… Chris est bien sûr le premier avec qui ont été partagées les infos récentes de Tuvalu et les péripéties et autres updates de ces deux jours de voyage. Résumés mes coups de fil à Sikeli et à Paul de la Sopac sur la situation biogaz et le prochain voyage de Sikeli. Au moins l’étape Nadi/Fidji m’a permis de téléphoner, ce que je n’aurais pas fait si je n’avais pas été obligée de m’y poser.

Avec Dee, nous avons parlé deux heures de tout sauf de Tuvalu résumé en 3 mots «c‘était bien » … Des enfants, le sien, Aiden, 9 ans, les miens, Sam aujourd’hui 33 ans et Egon, 5 ans. De ce que sont devenus les amis. Au rythme de deux heures par an, c’est vite rempli.

Et puis j’ai pu parler à Sam et Fanny. Tous les deux ont l’air d’aller plutôt bien. Je retrouve Egon demain soir à NY. Sam passe la nuit chez sa copine et rentrera le dimanche. Entre son couple d’amis venus de France, Bebe la babysitter, egon et moi, y’a plus de place dans la maison. Ses amis s’en vont dimanche matin.

Ici à L.A. j’ai été ravie d’écouter tomber les prunes rouges un chouillah acide à l’extérieur et sweet à l’intérieur. Dee a eu droit à son sac, les voisins aussi. Ca m’a fait aussi grand plaisir d’embrasser mes trois voisins, ceux d’en face, Rosie à gauche de la maison et Tee à droite. Si je parviens à croiser à presque chacune de mes étapes califoriennes même très courte Rosie (qui fut le sujet d’une des california visions réalisées pour Canal Jimmy en l’an 2000), c’est plus rare de voir John et Gonzala, qui occupent le pavillon juste en face. John ne peut quasiment plus marcher. Il a beaucoup maigri. A tel point que quand, cette aprèm en passant devant sa maison sur le chemin du salon manucure du coin, j’ai aperçu une silhouette devant sa maison, un chapeau de paille sur la tête et le drapeau américain planté dans un fauteuil roulant, j’ai pensé que c’était une de ces sculptures « réalistes » de musiciens black des années 30.. Avant d’aller le voir, j’ai dû demander si c‘était bien lui à Rosie qui partait dans son van s’occuper de sa très vieille amie … Un peu plus tard, en rentrant du supermarché où j’ai fait quelques courses pour Paris comme le nescafé, dans un conteneur plastique génial pour utilisations ultérieures, j’ai vu Tee qui va fêter ses 89 ans ce week end, extirper une vieille tondeuse à gazon du coffre de sa bagnole des années 50… Il a une autre voiture plus récente, rutilante mais a gardé 3 autres gimbardes rouillées devant sa maison, qu’il déplace de temps en temps selon les autorisations de parking d’un coté ou de l’autre de la rue. La tondeuse ? C’est parce qu’obnubilés, sa femme et lui, par un jardin propre, ils ne peuvent voir une herbe plus haute que l’autre sur la micro pelouse devant leur maison… Quelques fois, quand je vivais encore là, Tee passait et repassait devant ma fenêtre de bureau en coupant les mauvaises herbes des 2 petits carrés d’herbe sur le trottoir devant notre maison… Leur jardin, derrière, est cimenté sur la plus grande partie. un citronnier, un abricotier. Ils ne supportent pas qu’une feuille tombée de leurs arbres demeure au sol plus de quelques heures.. Ca fait désordre. Alors quand les feuilles de nos arbres ont commencé à tomber dans leur jardin, Tee nous a demandé de couper nos arbres.. Nous avons élagué quelques branches qui surplombaient le jardin et Chris continue sans doute à le faire… un peu. Ca n’empêche pas la grande affection que nous nous portons. Quand je me suis installée dans la maison fin des années 80, j’avais beaucoup de mal à comprendre mes voisins. Entre l’accent et un vocabulaire et une conjugaison inhabituels, je devais les faire répéter plusieurs fois pour saisir le début d’un sens. Entre les I were ou we was, le langage de certaines communautés noires est un langage en soi, à tel point que dans les années 90, des établissements scolaires et universitaires ne rendaient plus obligatoire l’anglais/l’américain « pur ». Ca m’avait choquée qu’un état puisse renoncer à éduquer à ce point. Ceci fut abandonné après quelques années.

Ce vendredi midi, avec deux jours de retard par rapport au premier rendez vous téléphonique « conference call » pris avec Spencer du Genographic Fund, nous avons pu discuter. Nous nous étions rencontrés à Tuvalu et il tient à participer à notre projet, nous avons vu ensemble comment représenter notre application et sur quoi la fonder. Nous avons échangé aussi des informations à propos de son bouquin qu’il essaie de terminer tout en visitant 15 pays en 5 semaines pour le génographic project, l’arbre génologique des habitants de la planète.

Cette après midi nous sommes allés voir Zane le patron de la petite boutique qui distribue des scooters électriques. Un personnage sympathique. Il a deux modèles principaux, un type rétro sympa, un plus actuel. Nous devons en commander 2 complets avec batteries de rechange… Chris préfère le modèle actuel, plus proche de la forme à laquelle sont habitués les tuvaluens, moi je préfère l’autre, question esthétique mais aussi justement d’awareness… un modèle différent attire plus l’œil et donc les questions..

Enfin, ce soir, visite chez Joanie, la mère de Chris qui vit, avec Arthur son compagnon depuis une dizaine d’année qui vient, lui, de fêter ses 90 ans. Le jardin et la maison basse de Joanie sont magnifiques. Si les arbres de notre jardin de Venice s’étirent sur 3 ou 4 mètres, la cime des siens, à Pacific Palisades, est bien à 20 ou 30 mètres. Arthur qui a gardé une poignée de contacts de son passé de publicitaire et attaché de presse de cinéma m’a de nouveau proposé d’essayer d’aider. Il est certain que l’histoire d’une femme française qui s’investit comme je le fais dans ma mission pour Tuvalu doit intéresser les média américains. La dernière fois il voulait essayer d’organiser un genre de conférence de presse… Comme je ne reste, encore cette fois, pas assez longtemps, il propose d’en parler à son pote de Associated Press avec qui il déjeune jeudi prochain. Je pensais avoir dans mes bagages un double de l’article du Fiji Times de l’an dernier… Mais non.. J’espère que Fanny a un scan que je pourrai imprimer demain. Arthur ne manipule pas l’internet et si Joan sait envoyer des mails, je ne suis pas certaine qu’elle sache télécharger ou même qu’ils aient de quoi imprimer chez eux.

Maintenant il est minuit et si je veux lire quelques pages de ma saga CIA et me réveiller sans alarme à une heure raisonnable, il faut que je ferme boutique.



30 / 06 / 08 - 20 : 28

Transit/Transition

Hotel Mercure, Nadi, Fidji, mercredi 18 juin 2008, 22h30

Ce mercredi, si tout s’était passé comme prévu ces dernières 48h j’aurais dû passer la nuit dans le bungalow californien de Venice.

Pour la première fois depuis que je fais le voyage à Tuvalu, soit tout de même soit 7 fois, je n’avais pas imaginé, ni envisagé, ni espéré un instant que je pourrais devoir passer plus de temps que prévu à Tuvalu. Et je n’avais jamais pensé qu’un jour je serais obligée de passer 24 heures imprévues à Nadi, site du vrai aéroport international de Fidji, là où je devais prendre le vol Air Paciic Nadi/L.A. hier soir…

C’était encore une fois compter sans les imprévus. L’avion a donc fait faux bond à la dernière minute. Alors que tous les bagages étaient enregistrés et les cartes d’embarquement remplies… la fille de la réception de l’hôtel de Tuvalu est venue donner l’info à Risasi la patronne, mon amie et trésorière d’Alofa, avec qui je déjeunais pour échanger les dernières infos. Parmi celles que j’avais à lui passer, les points sur la banque et les en cours de Tuvalu… comme l’achat de grillage épais pour rassurer les résidents de Tuvalu en évitant que les petits cochons ne passent de l’autre côté du « diviseur » qui permet à deux propriétaires de partager un des 6 enclos de la porcherie, la facture de Tuvalu media pour la diffusion de nos émissions et l’indemnité mensuelle de notre ingénieur biogaz.. Il me fallait lui dire aussi que Daniel l’ambassadeur de Taiwan devrait lui donner un chèque à son retour des US. Et puis comme elle avait été la seule à ne pas venir à notre dernière réunion de copines chez Nala, y’en avait beaucoup plus à lui dire.

Je me suis retrouvée un pu décontenancée d’avoir occulté cette année cette possibilité d’absence d’avion, somme toute fréquente à Tuvalu. Mais ça n’a pas duré. Melton est venu me chercher à l’hôtel, « puisque tu ne pars pas, tu veux pas venir filmer les compétitions de théatre, « awareness corail », le programme de Semese, à l’école ». Melton leur avait demandé d’attendre qu’il revienne avec moi pour commencer la compet’ enfants… C’était à côté de la maison, il m’a affirmé que ça n’allait pas durer l’après-midi.. J’ai sauté sur sa mob. A l’école ma peine fut réduite puisque le message de Melton n’est jamais arrivé complet à Semese et quand nous sommes arrivés, la compet’ enfants se terminait… Une chance : j’ai vu les deux dernières minutes, c’était pathétique… Après, ce que j’ignorais c’est qu’il y avait aussi la compet des prof. Et ça, sur le thème « pirates of the reef », ce fut bien plus drôle. Ca n’a pas duré trop longtemps et tout le monde était content.

De retour à l’hôtel vers 4h, Risasi qui s’en allait m’a proposé de la représenter à la fête d’anniversaire de Sele, la responsable du restaurant. Quand la 15aine d’employés m’a vue passer, ils m’ont invitée. Ca les a amusés que Risasi m’envoie pour s’excuser de ne pouvoir y être, elle. J’ai apprécié la délicatesse du gâteau à la banane et du lait à la banane ou quelque chose comme ça qu’ils appellent « the banana fruit salad » que je n’avais jamais goûté encore. La fête terminée, je me suis installée pour lire devant le lagon et apprécier mon dernier coucher de soleil tuvaluen… Ensuite, puisque c’était un jour différent des autres, à 18h, j’ai décidé de me laisser aller à la fatigue qui m’envahissait après plusieurs courtes nuits, pour ma deuxième sieste du séjour, en espérant ne pas me réveiller à l’aube...

Je me suis réveillée juste à temps pour le dîner, que j’ai pris seule sur la terrasse en avalant le bouquin qui me suit partout depuis une bonne semaine : la Compagnie, l’histoire de la CIA de Littel…. A big book though… Passionnant bien mieux écrit que les Assassins Financiers.. Ce n’est pas le même sujet exactement, celui-ci traite beaucoup plus d’espionnage et de contre espionnage pendant la guerre froide (enfin pour le moment j’en suis aux années 60).

Appelé un taxi qui a mit 3 plombes à venir pour aller prendre un des adaptateurs à la maison et retour à l’hôtel… consultation internet pas trop painful… un mot à chris et redéjeuner avec Risasi et Tia sa sœur, ex manager de Tuvalu Media aujourd’hui dans la police. On a parlé de culture, de parfum… Cette fois c’est la comptable qui est venue dire à Risasi que l’avion n’arriverait pas à midi et demi mais à 3 heures… J’ai filé à l’aéroport pour vérifier que j’étais bien sur un vol suva/Nadi et qu’ils avaient bien changé mon Nadi/LA.

Là j’ai appris que oui j’étais bien confirmée pour suva/Nadi ce mercredi soir mais qu’ils me mettaient dans un hotel à Nadi pour un avion Nadi/La le jeudi… Sur le coup je n’ai pas réagi, d’autant que de Tuvalu, Stella ne pouvait pas faire grand chose, c’était le message qu’elle avait reçu de Air Fiji à Fidji…

Les réactions à mon départ m’ont touchée évidemment, les colliers, les fans, le fait que les gens se déplacent malgré l’horaire impraticable pour ceux qui travaillent, et ceux que je connais moins qui m’abordent et me demandent « combien de temps tu seras absente ? », même formule qu’à mon arrivée : « tu as été absente combien de temps »… Dans l’avion Nala, Apisai, Tavau, Solofa et la cinquantième équipe de la télévision japonaise avec, cette fois, leur famille venues les rejoindre avant le week-end… Je n’ai pas revu les officiels à la descente de l’avion à Suva, en revanche, derrière la porte VIP, une jeune femme faisait signe, je pensais qu’elle s’adressait à quelqu’un derrière moi, je n’avais pas reconnu Liliane la femme de l’ambassadeur de Tuvalu à Fidji « tu restes combien de temps à Suva, juste transit… bon je t’écrirais ».. Son mari aussi est venue me saluer aux bagages.

Si on m’avait donné le choix, j’aurais fait celui de passer 24h à Suva, la capitale administrative de Fidji plutôt que dans la petite ville touristique de Nadi… Certes, il n’y a pas d’hôtel Mercure à Suva, ni de Raffle, l’hôtel just’en face de l’aéroport où je pensais qu’Air Fiji m’aurait installée… C’était sans doute trop pratique, juste la rue à traverser. ☺
Certes l’hôtel Mercure à son charme et est plutôt luxueux (alors que quand Air Fiji à l’aéroport, m’avait annoncé qu’il m’avait réservée au Mioko, je prévoyais le pire et les images de l’hôtel crapoteux et loin de tout ou nous étions descendus, en 2003 avec Chris, à l’atterrissage à Nadi à 3h du mat… ignorants que nous étions des méthodes les plus simples pour arriver à Suva.. Il faut dire aussi que nous voulions voir un peu du pays pendant cette traversée obligatoire de l’île principale pour passer d’un aéroport à l’autre, celui qui nous emmène à Tuvalu)…. C’est donc à Suva que j’aurais préféré passer la soirée et la journée de demain… J’aurais pu y voir Paul, Sikeli, et notre ambassadeur et son épouse s’ils y sont encore. Leur mission se terminait début juin. J’aurais pu surtout voir Léonie (mon amie néo zélandaise rentrée au pays cette année après une douzaine d’années à voyager dans tout le Pacifique pour CanadaAid/FSPI et autres organisations de la région. Elle fait encore quelques missions et sa première depuis son réaménagement à Auckland la ramenait à Fidji cette semaine. Elle avait proposé de venir prendre un verre hier à l’aéroport de Suva. Je l’ai appelée en arrivant à l’hôtel chez les amis où elle réside. Avant c’est moi qui résidais la plupart du temps, chez elle, pendant mes transits à Fidji)…

Sas de décompression donc à l’hotel Mercure, un vrai retour à la civilisation, la télé, avec 5 chaines. Pas de chaines d’info mais National Geographic. OK c’est pas l’actualité fraîche mais c’est déjà pas mal.



30 / 06 / 08 - 20 : 27



01 / 01 / 70 - 01 : 00

Dimanche 15 juin 2008

Ce matin du dimanche, alors que je croyais faire une vraie petite grasse mat, dans mon sommeil j`entendais un bruit récurrent... mais kesske c`est ? Ah oui, le téléphone . ``Bonjour j`espère que je ne te réveille pas, c`est Apisai...``euh c`est pas grave``... Comment répondre autrement à un Premier Ministre? ``Nala m`a demandé de t`appeler parce que ce serait mieux de déjeuner aujourd’hui plutôt que demain... Comme il pleut, je viendrai te chercher`` ``d`accord, merci beaucoup``... Déjeuner délicieux fait de crabes car Nala sait que je les adore. Elle avait cuisiné ce qu’on appelle le corail avec des oignons et du lait de coco... je m`en lèche encore les babines.

Après-midi frustrante à la radio ensuite... Tiani connait le logiciel et les manip sur ordi comme un enfant qui démarre. Nous avons perdu un à un les montages que nous venions de faire... sans parler des manips qui lui prennent des plombes alors que ce pourrait être fait en quelques minutes, mais bon, elle est helpful et pleine de bonne volonté... encore 3 émissions à enregistrer et monter demain et vogue la galère...

Et puis la cheffe de la prod avait décidé de ne pas diffuser l`émission prévue hier soir... Celle où Nala expliquait comment et combien elle avait économisé en enlevant l’air conditionné de leur chambre... réduisant leur facture de 1000 à 180 dollars... Cette émission l`an dernier avait fait bondir l`ancien Premier Ministre et surtout sa femme qui considérait que c`était fait contre eux..... A cette époque Pula, l`ex, appartenait au conseil d`administration de la radio qui était alors une corporation. Les filles de la radio avaient été obligées de s`excuser au grand dam de Nala... Aujourd’hui la radio est un département public... Tiani celle qui montait avec moi ne voyait vraiment pas où était le problème non plus... On a coupé un bout, juste au cas, où Nala faisait référence au passé en expliquant qu’elle avait vérifié les anciennes factures. Maintenant je croise les doigts pour que ce soit bien diffusé ce soir et que nous n`aurons pas, Nala, moi et le Gouvernement à sévir pour abus de pouvoir et censure injustifiée de la part de la production de TMC...

Fetaui



30 / 06 / 08 - 20 : 24

Nuit – 2, il est minuit ce samedi 14 juin 2008

Je viens de confirmer mes vols d’arrivée et de départ de L.A. à Chris.

J’ai commencé les paquets hier avant la petite farewell party chez Nala, sous la plus belle maison traditionnelle du pays, construite par une magicienne de Niutao où l’on dit que l’esprit peut transporter les matériaux sans bateau ni avion…

La salle de bain d’abord… Les médicaments en tout genre, contre le rhume, les allergies, les maux de mer, de tête, paracetamol, aspirine, anti douleurs de toutes espèces insuline, biafine, antibiotiques, pansements, savons, que nous distribuons à ceux qui en ont besoin, sont maintenant empaquetés et répertoriés au tube de dentifrice près.. (fastoche la liste est consolidée d’année en année… Ca m’est utile pour éviter de rapporter ce que nous avons déjà et limiter le poids des bagages autorisé, sérieusement réduit ces dernières années..)

J’avais bien démarré donc et comptais poursuivre aujourd’hui, espérant être passée à travers le réveil aux aurores pour les cérémonies de l’anniversaire de la Reine, vue et filmée au moins 3 fois…. C’était sans compter sur les imprévus tuvaluens…

Hier après une étape radio pour enregistrer le mec qui conduit la voiture hybride découverte ici cette année, je rentrais à la maison quand des appels de phare m’ont arrêtée. C’était la voiture du Premier Ministre.. Le chauffeur m’avait cherché toute la journée pour me remettre une invitation officielle…Avant j’allais n‘importe ou avec ma caméra, invitation ou pas. C’était passé dans les mœurs, ma caméra et moi on se fond dans la foule.. ou presque. Il m’est arrivé de m’agacer de ne pas être sur les listes des affaires étrangères qui organisent les pomperies officielles (mais toujours exotiques pour un palagi…) Cette année, j’aspirais, pour ce dernier week end sur place, à une retraite à la maison…

Raté. Donc lever aux aurores. Au bout de quelques minutes sous la Maneapa, j’avais filmé plus que modestement de ma chaise … Quand je me suis déplacée pour me mettre dans des positions plus propices au cadrage : plus de batterie… Je me suis rabattue sur l’appareil photo.. qui en quelques minutes me lâche aussi… comme si mes pensées avaient une influence… J’ai pu ainsi discuter avec les copines, même si j’ai regretté de n’avoir rien sous la main pour la danse improvisée d’un prof tongain derrière ses élèves… Janet, la femme de Steve le capitaine de la navy australienne, me donnera ce qu’elle a photographié.

Ce matin fut donc sans douleur musculaire… Ce fut même un vrai plaisir de sourire à la moitié des présents.. d’embrasser l’autre moitié… L’opposition est clairsemée : 2 Membres du Parlement sur 5… Regretté de ne pas voir l’Otinielu jardinier que j’aurais bien resalué après notre rencontre dans son jardin, Maatia l’ancien premier ministre et le représentant de Niukelaelae que j’aime bien et candidat annoncé du biogaz... C’est un peu con de leur part de boycotter cette célébration… J’ai espoir que leur décision soit un peu moins locale pour s’élargir sur une revendication plus « indépendantiste ».. Peut être étaient-ils pour la république objet du dernier référendum (et le 2e de toute la vie de la petite nation, le 1er ayant eu lieu il y a plus de 30 ans). J’en doute puisqu’on dit que Maatia était en campagne pour le non dans son île qui a décidé de conserver les structures actuelles à près de 100%. Mais on peut toujours rêver.

Un petit coup d’Internet pas si frustrant que ça, seulement une heure. Repéré chez John des boites solides, de taille parfaite pour les trucs de la salle de bain et les cadeaux divers que je laissent sur place. J’en ai emporté une sur ma bicyclette et John m’en a déposée une autre sur le chemin de son shopping.

Ensuite étape obligée à la radio pour m’assurer que les programmes de samedi soir et dimanche étaient PAD (prêts à diffuser)…J’en ai profité pour nettoyer le desktop de l’ordi du petit studio de la radio, tellement encombré que personne n’y retrouve plus ses fichiers.. J’ai créé un dossier pour chacun des reporters.…

De la radio je suis passée en face , à l’hôtel, ou la Croix rouge faisait un nouveau fundraising.. Arrivée quand tout était terminé.. ou presque, ils comptaient leur recette. J’ai ajouté 15 dollars de la part d’Alofa et donné quelques vêtements de ma petite fille aux deux fillettes d’Eseta et distribué quelques échantillons de parfum aux filles de l’hôtel.

Enfin je pouvais rentrer à la maison, me poser et empaqueter.. J’étais en train d’étendre la lessive sur la terrasse sous les derniers rayons du soleil… quand j’ai entendu appeler. C’était le mari de Dinah, la fille d’Eti et Sina, dont je me disais que c’était un miracle qu’elle ne m’ait pas reparlé du premier anniversaire de ses jumelles, Un premier anniversaire est un événement à Tuvalu… Le moment où l’enfant, ayant survécu aux premiers douze mois peut sans trop de risque entrer dans la vie.. Je n’avais pas moufté sauf à John, patron de toute la famille, en lui confiant que j’étais bien contente de n’avoir pas à y aller.. de ne pas me sentir obligée de filmer… Loupé…. J’ai filmé pour faire plaisir sauf les gros plans de regards d’enfants que je fais pour mon plaisir de l’image et du montage touchant qu’elle permet. Pas trop douloureux non plus, ça n’a duré que 2 heures et j’étais de retour à la maison à une heure raisonnable, en ayant perdu une tong parmi la centaines de pompes qui se trouvaient à la porte.. La plupart avaient déjà été emportées par leurs propriétaires quand nous sommes partis John et moi… et je n’avais plus que le pied droit…

Bon plus de batterie faut éteindre…



30 / 06 / 08 - 20 : 23

Plus que 4 jours… Difficile de croire que c’est déjà terminé. Après plus de 2 mois à Funcity, j’ai la double impression que ça fait une éternité que j’ai quitté Paris, puis New York et mes garçons. Les 48 h à LA, puis à Fiji, semblent quant à elles encore plus lointaines.. Dans le même temps il me semble que les semaines à Funafuti, bien que très remplies, n’ont duré chacune que 2 jours.

Je ne sais plus quand j’ai posé quelques mots sur mes journées…. Ni ce que j’ai relaté, oublié..

Aujourd’hui, j’ai fait mon dernier voyage à Amatuku, avec Anare qui est arrivé par l’avion de Mardi. Au moment où je passais à Fidji, il démissionnait de la Sopac pour rejoindre l’UICN avec les mêmes fonctions dans le domaine de l’énergie. C’est bien que l’Union de Conservation de la Nature du Pacifique, un bureau créé il y a 2 ans, se lance dans l’énergie. Et bien sûr j’étais ravie que ce soit avec Anare, qui nous avait aidé sur le biogaz quand il était à la Sopac.

Là il revient donc avec la casquette UICN qui a obtenu de gérer le fond que le gouvernement Italien consacre au Pacifique pour le climat et l’énergie, pour quelques pays de la région. Je ne sais si ma toute petite intervention, à la demande d’Anare, auprès de Tuvalu Electricity Corporation, du département de l’énergie et quelques ministres, a aidé à convaincre Tuvalu de donner leur fond pour un projet/dossier développé par eux à gérer par UICN plutôt qu’une autre organisation reconnu dans la région. En tout cas ça s’est fait très vite.

Difficile de jauger l’influence d’Alofa Tuvalu mais ce qui est sûr c’est que tout le monde connaît l’assoc. Ceux qui étaient absents ces dernières années et que je n’ai rencontrés que cette fois me parlaient des démos ou du biogaz en me citant Alofa, sans connaître le lien avec moi/nous… Nous faisons beaucoup parler dans le landernau local… Et finalement tout va beaucoup plus vite que prévu. Les émissions radio démarrées vendredi vont enfoncer encore plus le clou. Maintenant il nous faut freiner un peu le mouvement sinon il risque d’y avoir des reproductions avant même que les gens soient formés ce qui serait un peu bête. Ca risque aussi de se faire de manière chaotique et désordonnée que ce serait difficile à remettre d’aplomb.

Par ailleurs, au niveau politique, je souriais toute seule l’autre jour après quelques visites chez des Ministres, que ce soient avec les femmes ou avec le PM ou hier soir, avec Uili le ministre des affaires intérieures et Seinati qui m’avait invitée à dîner le matin même, en repensant à l’image qui m’avait traversée la tête en 2003 : Chris et moi étions sur le départ, et nous discutions de mon envie de revenir, d’aider, d’aller plus loin que le film. La notion de « Small is beautiful » m’est venu à l’esprit et nous plaisantions du fait que Tuvalu était tellement petit que certains pouvaient avoir envie de jouer « the man who would be king ». En y réfléchissant alors, la position que je préférais était celle de conseiller dans l’ombre. Certes y’a pas beaucoup d’ombre à Tuvalu, tout le monde me connaît maintenant des enfants que je ne reconnais pas m’appellent par mon nom. Pour autant, rares sont ceux qui savent combien je discute avec une bonne partie du gouvernement. Outre Uili, le nouveau Secrétaire du Gouvernement, Solofa et Kelesoma entre autres, le dernier en date, c’est l’assistant du PM, rencontré à midi à la sortie du Parlement, pour la première fois depuis que la session a démarré. Ils ont eu droit à un discours sur les 4/4 après l’info glissée un peu vite par Cyril à Fanny et un peu vite par elle à moi sur l’envie du nouveau représentant de Tuvalu à Bruxelles d’en posséder…

Uili m’a posé beaucoup de questions sur la politique étrangère, sur la politique à l’étranger, sur les financements des Nations Unies, du Gef tellement paperassier. Lui et Seinati ont tenu aussi à me réaffirmer leur amitié et leur confiance.

La notion de « y’en a marre des études » martelée depuis plusieurs années est parfaitement passée dans le discours de tout le monde ici. Et le fait que la plupart des institutions financent toujours plus d’études que de mises en place les frustrent tout autant que nous. Ils ont vu passer tellement d’équipes, quelques jours et on repart en pondant une étude de 200 pages à 500 000 dollars, des études qui jusqu’à présent n’ont mené nulle part. A part la nôtre et celle de Tony sur les déchets que nous refilons à tous ceux qui passent avec des grandes idées sur les déchets et qui a été remise dernièrement aux deux équipes de spécialistes taiwanais. (Daniel est persuadé que cet été il y aura 6 containers dans chaque foyer.. Ce qui serait bien sur ridicule)… On a poussé sur la biomasse. Gasification ça ne va pas les brancher puisque leur but c’est aussi et peut être surtout de fournir du compost à la ferme Taiwanaise qui s’agrandit d’année en année et qui manque furieusement de terreau. Nous avons poussé sur le biogaz plutôt que de mélanger à la main le lisier et les déchets végétaux…. Ce que font pour l’instant les Taiwanais avec quelques porcs de funafutiens qui ont accepté de les déplacer non loin de la ferme. Le biogaz donne le meilleur des composts mais présente le sérieux avantage de fournir aussi du gaz… J’espère qu’ils l’auront compris…

Sur le front biogaz, tous les spécialistes ont trouvé un tas d’autres solutions toutes utiles (Sarah a bloqué l’entrée du digesteur pour ne l’ouvrir que quand on nettoie la porcherie, les ingénieurs de l’école ont fait un détournement de l’eau, Gilles a préconisé de libérer une partie de l’eau qui déborde du toit dans la gouttière pendant les pluies violentes, en créant un coude pour récupérer le trop plein dans d’autres réservoirs. Tout ça a été fait, il y a maintenant plus de 30 cochons si on compte les petits. Même si le digesteur est conçu pour au moins 40, la pression du gaz devrait être plus importante qu’elle ne l’était l’an dernier ou au début de ces améliorations, il y a 2 mois.

Coup de fil à Mafalu qui m’avait fait lever aux aurores mercredi pour ne… pas venir, bloqué qu’il était à la réunion avec Anare, la direction de l’environnement, les affaires étrangères etc sur le dossier italien, qui aura duré de 9 à 18 h, du jamais vu non plus a Tuvalu, …. Rv reporté à 16h… pas venu non plus… je suis allée les déranger dans leur réunion pour savoir jusqu’à quelle heure.. J’ai passé la tête, un mec du département de l’énergie est sorti : 1/2h a peu près.. OK dit à Mafalu que je l’attends à la radio… Je n’ai pas attendu bien longtemps, le studio n’étant plus libre, je lui ai laissé un mot.. Nous nous sommes vus vers midi pas loin d’Anare avec qui j’allais déjeuner d’un roti/curry. Il avait préparé son texte en tuvaluen, traduit la première partie et ajouté quelques paragraphes… Super… Du coup j’ai prévenu les filles qu’il passerait à 14h… et pouvait faire sans moi. Sa visite pour Alofa a bien arrangé les deux journalistes qui voulaient l’interviewer sur le deal italien..

Ce matin je suis allée dire au revoir à la direction de l’énergie, et distribué quelques échantillons de parfums.. Molipi is « on leave ». Il est rentré il y a une semaine de Nouméa où il est resté 10 jours avec les enfants du football. Avant il a passé facile 3 semaines au mois à s’occuper à plein temps du voyage… Bien sûr il n’était pas à la réunion super importante d’hier avec Anare et Mafalu. Nielu le représentait. Il devrait l’engager à l’assoc de foot plutôt que de dépenser l’argent public et le remplacer par quelqu’un d’un peu plus énergique et présent.

En rentrant d’Amatuku, j’avais promis à Anare d’être au Filamona à 17h30.. Au moment où je quittais la maison, comme j’avais quelques minutes, j’ai fumé une cigarette dans le jardin/ péninsule -ce que je n’ai quasiment jamais fait à ce voyage ci..- ça m’a permis d’immortaliser dans ma mémoire une très jolie image des deux petits chats, sur la terrasse qui surplombe le bout de jardin, leurs deux petites têtes me fixant du haut, l’air à la fois étonné et inquiet de me voir en dessous, sans rien faire… Je partais donc au moment où s’est pointé un des chauffeurs de la voiture hybride sur laquelle j’essaie de faire un sujet dans notre série d’émissions. Comme la plupart des autres, il était terrifié à l’idée de devoir parler à la radio, en anglais.. Je l’ai rassuré : je pose les questions en anglais et tu réponds en tuvaluen. RV pris pour ce vendredi à 14h. Puisqu’il avait sa voiture, il m’a déposée chez Uili pour récupérer la mob laissée la veille à cause des pluies torrentielles.. Du coup blabla again avec Seinati et Uili et j’ai récupéré le bail que nous n’avions jamais signé…

Ce matin même chose, j’allais partir quand j’ai entendu un petit bruit comme quelqu’un frappant timidement… C’était le futur étudiant en environnement dont m’avait parlé Susi… On se voit pour de bon demain même heure…. Si je me réveille…

J’ai donc retrouvé Anare avec une heure de retard. Mafalu venait d’arriver pour le chercher avant leur dîner. Moi, j’avais rendez vous, au fiafia mais j’ai promis de les rejoindre si je ne quittais pas l’hôtel trop tard.. J’y suis repassée. Ils y étaient encore, en partance. On a discuté une demi heure de tout et des crabes tuvaluens. Y’avait Nielu et Paulson, le Secrétaire Permanent à l’énergie qui le matin m’avait gentiment accueilli, me montrant l’étude qu’il avait imprimée après la visite du remplaçant de Laima qui est à Bruxelles. Il ressort des discussions que leur plan solaire sur Vaitupu financé par les italiens est moins simple qu’ils ne l’imaginaient.. Trop de solaire pour l’intégrer au réseau électrique… Mafalu se demandait s’il y avait moyen de modifier leur projet pour y inclure du biodiesel.. Anare lui a suggéré de faire une demande complémentaire, en coordination avec Alofa.. We will see….

Fetaui, faut que j’en profites, je pars mardi !!


29 / 06 / 08 - 13 : 10

Ca m’amuse de me dire que nulle part ailleurs j’aurais pu assurer une émission de radio quotidienne en si peu de temps et dans de telles conditions. On va voir s’ils seront au rendez vous mais y’a qu’à Tuvalu qu’on peut dire à 19h à quiconque « Tu ne veux pas m’enregistrer un truc à la radio demain matin ? Je te donne la base du texte en anglais et tu ajoutes ton feeling de tout ça en tuvaluen »… J’ai déposé le texte en vitesse chez Mafalu (le boss de tec) avant de diner avec Anare et sur le chemin j’ai rencontré le pompiste pressenti pour parler du todi ethanol… Le pauvre a les pétoches, il va trembler toute la nuit j’ai l’impression en pensant au micro. Car ici comme partout sur la planète, l’expérience du micro est souvent stressante… J’espère qu’il ne va pas se dégonfler car son émission passe le soir même !

27 / 06 / 08 - 17 : 14


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