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talofa sister from the alofa tuvalu

hey im in china for the shanghai Expo it a good place clean and tidy and manymany people it always around 56 thousand people come to our pavilion and they admire our tuvaluan booth it very colourfull to them which is very good to them we are very busy stamping there passport i dont

know what they going to do with that hahahahahahahahahaha sometimes they speak chienese to us and what i do i reply back to them in tuvalu hahahahahahahaha which make them very confuse and than they said sorry we dont understand what you saying and than i say me to i dont understand what you people saying hahahahahahahahahahaha

ok sister have a good day god bless you and regards to gilliane

tofa!

20 / 07 / 10 - 13 : 45

En relisant le dernier, enfin, l’avant-dernier blog de la mission, je me suis trouvée un peu rude avec Sandrine, au point de me demander s’il ne fallait pas effacer tout ça, d’autant qu’ au moment où on poste ces mots, nous venons de recevoir le fruit de l’énorme boulot de synthèse fourni par Sandrine et Dani : un rapport final d’une cinquantaine de pages soumis à relecture.

Je l’ai dit au milieu de mes râlages sur place, mais sans doute pas assez : Sandrine a de nombreuses qualités, je l’apprécie beaucoup, ses sorties de marseillaises genre “je suis à l’article de la mort” pour une bricole m’amusent beaucoup et sa capacité à l’autodérision se souligne. C’est une fille passionnée, organisée, travailleuse, responsable, honnête, maniaque à la maison… et drôle donc.. Pendant notre co-habitation je me suis souvent prise à penser qu’elle pourrait être ma fille et pas seulement parce que comme mon fils, elle ne sait pas dire “je suis désolée”. C’était une vraie récré de l’avoir dans la maison, comparé à Sarah qui n’en fichait pas une, je l’ai écrit aussi.

Si je me suis répandue ou que j’ai en tout cas le sentiment de l’avoir fait un peu beaucoup, c’est que l’écriture est pour moi un exutoire, qui m’aide à prendre du recul pour coordonner les missions successives, un bon exutoire aussi lorsque le dialogue avec tel ou tel est disons heurté ou difficile. C’est ainsi que l’adolescence de mon fils m’a inspiré une comédie.

A l’époque, les frictions n’avaient d’impact que sur moi, cette année le déroulement et l’ambiance de la mission firent un peu les frais des emportements de Sandrine, de ses formules enflammées contre Sem auprès de tous. Et pour finir, son manque de respect à mon égard m’a blessée. D’une certaine manière, comme le dit Fanny, mon épandage a remis les pendules à l’heure.. Ca ne m’empêche pas de culpabiliser.

Alors, effacer une partie de ces blogs ? Blog ? Davantage journal intime qu’articles destinés au public. J’en ai conscience mais je ne sais pas écrire autrement qu’en répandant emotions, sensations, et bien sûr les faits . Effacer ? Je ne me souviens que d’une seule occasion où je me suis censurée. Quand j’ai préféré ne pas parler de “l’affaire” du refus par les 2 malotrous de l’Ambassade de France, l’alcolo et le raciste, du statut de Consul de Tuvalu, demandé à l’unanimité par le conseil des Ministres tualuens. Je regrette aujourd’hui non pas d’avoir atténué mes propos et retenu l’information sur le blog, mais de n’avoir pas porté ce cas devant les affaires étrangères à Paris. Peut être qu’aujourd’hui, Michel Monnier, notre ambassadeur empathique et actif, serait encore en poste. Il avait glissé lors du dernier dîner qu’il allait sans doute partir, il l’a confirmé d’un mail “au revoir” il y a peu, poussé dehors, comme Berg… Cette ambassade a la poisse. Certes les 2 malotrous ne magouillent plus dans ces eaux-là mais qu’ils aient pu appartenir aussi longtemps au haut fonctionnariat laisse perplexe et le depart de Michel Monnier m’attriste.

Alors effacer ? Ca m’a démangée. A la reflexion, donc, non..

Soon, flashback sur le voyage de retour et l’atterrissage…

16 / 07 / 10 - 13 : 08

Ce matin, on m’avait dit que l’avion avait 3 heures de retard, prévu à 3h30.. Je prenais mes aises, même failli faire une sieste, pour finalement choisir de déjeuner avec Risasi... avec l'intention d'aller ensuite (re)voir Nala qui dormait la première fois, jeter un dernier oeil à la maison et faire un bécot à Elega.. quand nous avons entendu la sirène annonçant l'atterrissage à 13h30... Aoutch ! Il fallait aussi déposer la bike chez Grace... Je fus la dernière dans l'avion, au point que j’ai à peine eu le temps de regarder qui était venu me dire au revoir... Alors que l'avion commençait à rouler, Kalisi, fonçant en mob le long de la piste, m'a vue derrière le hublot et m'a saluée d’un grand signe du bras...

Difficile de faire le tri des sentiments qui m’animent ce jour où j’ai quitté Tuvalu.

2 mois de découragement profond en découvrant à l’arrivée l’immensité des différences de culture et l’ampleur de mon ignorance, et de la naïveté qui m’a fait écrire il y a bientôt 7 ans qu’aider Tuvalu à devenir la première nation environnementalement correcte était plus facile que partout ailleurs du fait de sa taille et du petit nombre de ses habitants.

Ca avait bien commencé. Dès que j’ai posé le pied sur l’île capitale en février pour mettre en place le King Tide Festival, plusieurs dizaines de membres ont répondu présents (les actifs essentiels se rendant pour la première fois à une réunion du « comité » mené par l’officier du tourisme qui a finalement récupéré tous les bénéfices des efforts déployés par tous sauf lui pour donner réalité à ce festival. Ka Lofia fut un succès grâce à eux et la plupart des autres « événements » du festival n’auraient pas eu lieu s’ils n’en avaient pas pris la responsabilité. L’ennui est que ce que d’autres avaient dit à la caméra en 2004 à propos de Small is Beautiful: « Nous sommes derrière toi mais on a besoin de ta motivation » est toujours vrai.

Et nos quelques détracteurs prennent justement cet argument du besoin que j’y sois pour que les choses avancent pour se répandre en disant qu’Alofa n’est pas vraiment une association Tuvaluenne. C’est vrai que notre présidente locale (que l’assemblée a accepté de remplacer) n’est pas des plus actives : depuis un an, elle est à Suva, accompagnant ses enfants scolarisés.

Sérieuses interrogations ensuite et découragements au fil de mes rencontres politiques et familles. Tous à magouiller pour les prochaines élections de septembre, médisances, coups bas, corruption des électeurs (qui demandent de plus en plus financièrement de leurs représentants au Parlement et au gouvernement et qui donnent de plus en plus aux pasteurs quémandeurs). C’est comme ailleurs sans doute, mais je n’ai jamais été au sein d’instances politiques qui se confient, m’informent de leurs doutes et sollicitent mes conseils …

Ces derniers deux mois, j’ai retrouvé l’espoir après de multiples manifestations (petites pour la plupart) d’investissement de certains de nos membres et chez un encore plus petit nombre d’une vraie vue du problème. D’autres, sans avis du tout mais bienveillants, sympathiques, aimables (comme Elena et ces deux femmes qui suivent toutes nos actions sans toujours comprendre j’en suis sûre de quoi nous parlons, surtout quand c’est moi, en anglais). L’improbable adhésion de l’équipe biodiversité qui a demandé beaucoup d’efforts de préparation, de colmatage de ma part, après l’explosion dès le départ entre Sandrine et Semese. A son argument « tous ceux a qui je parle de sem sont d’accord pour dire qu’il est comme ci ou comme ca », mon leitmotiv : « comme tous les gens à qui il parle sont d’accord avec lui pour reconnaître que tu es, que je suis, que quiconque est comme ci ou comme ça. Personne n’est parfait ».

Je commençais même à avoir envie de rester plus longtemps, comme les années passées, pour me fondre encore plus dans la société et structurer mieux le noyau actif pendant nos absences.

Une petite victoire sur ce plan ces derniers jours : l’AG où ont jailli quelques idées pour interpeller les décideurs et les aider à avancer.. et alors que je n’avais pas l’intention de m’investir sur ces 3 jours de l’environnement/Année internationale de la biodiversité puisque je partais le jour inaugural, du fait des caprices de l’avion, Tataua, de la Croix Rouge qui prend en général tout ou presque en charge, était retenu à Fiji et comme personne du comité à part moi et Solomona ne répondait à ses emails, j’ai assisté jusqu’au matin de mon départ (réunion, annonces radio, news, dvd etc). Tataua est arrivé ce matin, je suis partie l’après-midi et on s’est croisé sur la route du lagon alors qu’il revenait de sa réunion du matin et que je speedais pour aller rendre la mob électrique. Il était thanksful de tout. Faut dire que vraiment y’a pas beaucoup de répondant sur tous ces projets. Ce soir pour lancer la journée de l’environnement, les tuvaluens ont vu, enfin j’espère, le film des compétitions de théâtre et le défilé de mode de l’an dernier.

La journée d’hier a consisté, à travers les activités obligatoires (réunion, radio, distribution de documents pour la réunion informelle, discussion avec d’autres « acteurs » possibles) à distribuer les petits cadeaux aux potes qui ne les avaient pas encore eu et plus.

La première bonne nouvelle même si le départ de Sandrine et Thomas a traîné en longueur, c’est qu’ils se sont finalement envolés. Et que même si on se faisait la gueule depuis la veille avec Sandrine, un minimum de politesse fut assuré. Déjeuner et bisou cordial. Je ne peux pas prétendre que je ne suis pas blessée de son attitude. Et comme elle n’est pas sortie de l’adolescence, elle ne sait pas dire « désolée » et est incapable de se mettre dans les chaussures des autres « Faut toujours que je me justifie » a t’elle hurlé quand je lui demandais comment elle aurait réagi si elle avait été à ma place quand rentrant à la maison le jour où ils ont été retardés par l’avion, elle proposait la dernière bière du frigo à Eti qui m’accompagnait, sans m’inviter à leurs agapes... Au lieu de ça elle a lancé « on a bien discuté avec Sem, on a mis a plat les choses, je pensais à toi qui allait être contente »… Oubliant que c’est au début, pour ne pas se pourrir la vie et la nôtre qu’elle aurait dû le faire, pas le lendemain de fin de mission. Son monologue m’a relancée dans le questionnement quant à mon envie de revenir.

Pour finir sur les trucs qui ont porté ombrage, c’est idiot mais tellement révélateur : nous avions discuté, comme nous nous efforçons de le faire à chaque mission, de réduire autant que possible la consommation de bouteilles d’eau. Multiplier les déchets plastique sur place alors qu’il est si simple de remplir une bouteille d’eau bouillie, c’est idiot et contraire à nos principes de respect de l’environnement. J’ai gagné une partie de la bataille quand l’équipe biodiv était à Funafuti. Mais lorsqu’il s’est agît, comme nous le faisons à chaque fois, de remporter leur vingtaine de bouteilles, ça a tourné à l’enfantillage. Sandrine avait accepté de guerre lasse de prendre une demi-douzaine des bouteilles que j’avais compactées. « Je les prendrai à la main »… « Bonne idée, ça te permettra d’expliquer le principe »… Le jour de l’avion, elle oublie le petit paquet.. Je lui rappelle.. Elle le prend… Et une fois informée de l’annulation de l’avion, le rapporte à la maison. Pour l’avion du lendemain, de nouveau, elle l’oublie. Je lui lance de la terrasse… Au passage en douane, elle ne l’a plus. Voyant que je piste, elle fait un geste des bras, genre, c’est pas grave. Elle l’a sûrement jeté, réduisant par flemme ou entêtement, l’un de nos principes de cohérence à néant. Bref la fracture est réelle, un « je suis désolée » ne serait vraiment pas de trop.

Ceci étant écrit, ma journée s’est bien terminée d’abord par une première fournée de paquets à déplacer de chez nous à chez Alpha : les alcools auxquels nous n’avons pas touchés, et la bouffe non périssable. Un poids de moins à transporter le lendemain matin à une paire d’heures du décollage de l’avion.

Visite à Gilliane Junior, au coucher du soleil, la maman et la petite fille (2 mois) sont mignonnes. Puis dîner avec John, qui a finalement apprécié le restau indien qu’il boudait depuis notre premier repas un peu osseux. Par bonheur il s’est amélioré et j’espère que John aidera à le garder ouvert pour notre retour. Une alternative heureuse aux 3 chinois, l’hôtel, le Filamona toujours pas bon et le centre des femmes pour déjeuner… où je n’ai pas mis les pieds cette année. Le hic du resto indien c’est que leur table VIP, sous un aircon à 18° qu’ils ne semblent pas pouvoir régler, m’a valu un coup de froid. Je n’avais pas terminé le repas que mon nez coulait… 24 heures plus tard, j’éternue et mouche, je prie le ciel de n’être pas sur le rituel chemin de la bronchite.

Première visite du séjour au Fagogo pour déposer les bonbons acidulés qui vont si bien avec le Kava disent-ils. Jolie surprise : Tutasi, la seule femme du groupe, avait décroché toutes les photos exposées au mur de l’hôtel (décollage permis depuis vendredi dernier), pour en faire un album avec légende sous les portraits de ses co-fagogiens. Au moins un pan du mur est utilisé créativement et ne terminera pas à la poubelle après avoir été tripatouillé par les enfants, souillé par les rats, les restes de cuisine puisqu’à Tuvalu y’a peu de rangement pour ce genre d’articles en papier. Même si je vois de plus en plus de maisons avec étagères pour des bouquins, ça se compte encore sur les doigts des deux mains. L’an dernier il m’était apparu combien il était stupide de donner des photos, sans leur fournir les moyens de les garder. Comme des petits albums. Va pour quelques exemplaires mais je ne peux pas faire de ma valise une mallette de représentant en albums. D’où mon plaisir en feuilletant la création de Tutasi.

A 2h du mat, les valises étaient presque bouclées. Un paquet de trucs traînaient encore, des papiers à reranger dans les archives, des plugs à mettre dans le bon sac, des petits paquets qui restaient à déposer, comme les almond roca à Mamaua, la petite star d’ « A l’eau, la terre » et un paquet de cordes pour le yukulele de son père.

Le matin du départ n’a pas suffi à tout faire. J’ai pu quand même dire deux mots à Risasi notre trésorière qui revenait d’un voyage à Singapour sur les quelques trucs à payer en notre absence. Comme Sandrine qui exprime pendant des heures ce qui « lui gâche son plaisir », elle aussi m’a déprimée en me racontant dans le menu tout ce qui l’irritait dans la campagne qui oppose son époux et le premier ministre sur Vaitupu. Ca m’agace en France de découvrir quelques-unes des turpitudes de nos politiques, ici ça m’attriste parce que je vis ça de l’intérieur, la plupart des acteurs étant mes amis et surtout que je ne vois pas comment faire en sorte que les choses s’améliorent : la corruption institutionnalisée il y a une dizaine d’années au passage d’un précédent premier ministre qui a commencé à distribuer les billets est devenue exponentielle. Comment éviter que l’un ou l’autre ne se procure les documents d’enregistrement des électeurs avant les autres comme ça semble être le cas cette année et n’aille les distribuer ou les faire distribuer par sa famille… J’ai appris cette année que tous les membres du parlement font le tour de leurs électeurs potentiels pour non pas leur faire signer un document s’engageant sur un vote mais pour essayer de les convaincre.. Souvent de la même famille comme Tavau qui a essayé de convaincre Tami de voter pour lui sur son île de naissance, plutôt que sur Nui, l’île de son mari.

A côté de moi dans l’avion, Seve le Secrétaire Permanent aux ressources naturelles, 2 mots puis je me suis plongée dans mon bouquin. Y’avait aussi Tavau que j’ai salué à la descente de l’avion à Suva. Luisa aussi notre adhérente et Solomona le frère d’Eliala qui m’a demandé de partager le taxi sauf qu’il n’avait pas encore annulé son vol Suva/Nadi et que le chauffeur s’impatientait… C’est bien tombé puisque j’ai appris plus tard* qu’Eliala et son mari était allé le chercher mais étaient en retard.

Le chauffeur de taxi, un indien un peu nerveux, roulait trop vite, le doigt sur le klaxon.. me demandant des cigarettes devant un ‘No smoking » en gros caractères. Le soleil se couchait et les gigantesques chauve-souris étaient de sortie. Accueillie comme d’hab comme une vieille amie par le personnel de l’hôtel. Dernier plaisir du jour : une assiette de fruits : petit ananas, pastèque, orange sucrée, banane, pomme. A part la banane que j’ai pu manger à de rares occasions à Tuvalu, même si je ne suis pas une fan des pommes ou de la pastèque pas assez sucrée, j’apprécie.

Demain avec un peu de chance je rencontre Sikeli et David. Pas tenté de les appeler ce soir.

* Alors que j’avais commandé un potage au potiron et noix de coco au restau du Suva Motor Inn, mon refuge habituel, en poursuivant la lecture de « life on air » de David Attenborough : « ah t’es là… Tu viens dîner avec nous ? ». Sandrine et Eliala. Même sans avoir commandé, j’aurais pas eu envie d’y aller. Je vois Eliala demain à 11h. Sandrine était heureuse d’avoir obtenu d’Air Pacific qu’ils prennent en charge chambre et repas. Remontée comme d’hab, elle m’avait pris la tête la veille en exigeant que j’appelle un mec d’Air Pacific à Fidji. « C’est de vive voix que ça se règle, tu seras à deux pas de leur bureau demain ».

Un mail de Risasi annonce qu’elle a été renouvelée à l’unanimité du board à la direction de l’hôtel. Une très bonne nouvelle, même si le contraire m’eut étonnée. Bien sûr ça lui laissera moins de temps pour suivre les affaires alofiennes qu’elle ne l’espérait mais depuis 5 ans c’est le cas alors on fera avec.

Après trois meetings d’affilée*, et le grattage de ces quelques lignes, il est temps de fermer l’ordi et de me préparer pour le dîner avec Michel et Christiane, Ambassadeur/s à Fidji. Un plaisir de les revoir.

* le dernier avec Sikeli qui travaille, pour nous, sur un prototype de digesteur plastique avec un fabriquant fidjien en fonction des plans que je lui ai laissés en février. Un joli partenariat. Le prototype est chez lui, il compte organiser une ouverture/présentation officielle d’ici un mois. Je vais avoir avec l’ambassade s’ils aideraient pour les rafraîchissements.

Demain, départ pour LA et ensuite, pour ne pas dire enfin : Paris !

28 / 06 / 10 - 19 : 33

Ayé… La mission de terrain est terminée, la plupart des données sont entrées sur les ordinateurs de Dani (partie jeudi) et de Sandrine qui poursuit le déchiffrage des dernières fiches des substrats et autres coquillages. Tupu et Semese terminent la rentrée des leurs. En attendant, tout le monde est parti pour une plongée juste pour le plaisir. Une véritable saga.

A cette heure, me voilà prise entre deux sentiments : la crainte qu’il soit arrivé quelque chose au bateau qui a emporté Sandrine, Thomas, Sem, Teulu, Tupu et sa famille, et la colère de m’être laissée convaincre par le dirigisme de Sandrine… et de ne pas en être.

La maisonnée avait prévu une journée détente, une idée germée quand Sandrine m’a entendue demander à Eti si je pouvais me joindre à lui, Lee et Sem qui allaient pêcher samedi matin pour mon unique trempette dans le lagon de ces 4 mois de séjour. Sandrine a alors décidé d’organiser un bateau pour nous, me convaincant que ce serait super d’allier mon baptême de mer et sa première plongée pour le plaisir… Partager ça m’amusait plutôt bien.

Ca s’est corsé quand j’ai compris que dans son esprit il s’agissait d’une heure de plongée à 30 m côté océan et un petit détour sur un ilot pour que je fasse trempette puis retour en vitesse à la maison. Pour quelqu’un, moi, qui sait à peine nager, ça signifiait rester dans le bateau sous le cagnard en les attendant. Pas spécialement réjouissant. Le débat devint intéressant quand Semese a lancé l’idée de « pique-niquer, se balader et regarder les oiseaux ». Il pouvait trouver un grand bateau pour tous. A nouveau j’ai tendu l’oreille mais Sandrine a refusé véhémentement « en ce cas, on prend deux bateaux ». Bof bof.

Ne tenant pas à créer une crise autour de ça, j’ai décidé de ne pas y aller. Petit bateau donc juste pour Sandrine, Thomas et Fumiko (JICA) qui trépignait de plonger après plusieurs mois à Funcity sans avoir pu le faire. Ce matin, à peine réveillée, j’aperçois le grand bateau en bas, avec une heure de retard ajoutant à la tronche de Sandrine, partie vers les fisheries. En pyjama et ne tenant pas à passer 2 heures avec Sandrine et Sem se tirant la tronche, j’ai confirmé ma décision de rester. Certes j’ai hésité un peu plus en voyant dans le bateau la famille de Tupu, ma copine Suzan et ses filles, comprenant alors qu’ils avaient opté pour le pique nique… Convaincue que Sandrine qui voulait rentrer tôt parviendrait « to have it her way », et à me gâcher le plaisir j’ai confirmé que je n’irai pas.

Mon vocabulaire est trop limité pour décrire sa manière d’être - d’autant que mon cerveau a tendance à refuser de trouver les termes relatifs aux comportements étrangers au mien, à mon mode de pensée. Je l’ai réalisé en ne trouvant pas les adjectifs adéquats pour décrire Solomone, le mec du Piggarep qui, mu par une perversité sadique, ne semble pas étouffé par l’honnêteté. Si Sandrine est honnête, elle est imperméable aux autres, pas une once d’empathie. Elle ne les entend pas, il arrive même qu’elle ne les voie pas.
Hier, rentrant à la maison, trempée d’une ondée violente, Thomas et Sandrine venaient d’arriver après la dernière plongée « obligatoire »… Thomas m’a proposé sa place à la douche, Sandrine en a sorti une tête pleine de ce qu’elle racontait et l’a rentrée sans autre commentaire, n’ayant pas remarqué dans quel état j’étais.

Hier aussi, observant sa réaction à la suggestion de Sem d’élargir la ballade à autre chose qu’une plongée, je l’ai vue castratrice. Certes on ne sait jamais ici si les gens vont faire ce qu’ils ont dit, mais Sandrine décidant tout impulsivement tandis que la plupart d’entre nous par besoin de réflexion, hésite, elle prend sur le champ les rênes… niant les plans des autres et changeant ceux qu’elle impose en imaginant qu’elle nous a informés alors qu’elle a raisonné et cheminé toute seule. Voir les plannings envoyés à tous en demandant à chacun son avis tout en précisant que rien n’était modifiable.

Avant son arrivée, j’avais prévenu les troupes de sa propension à l’auto-centrage, qu’il valait mieux en rire, qu’elle avait d’autres qualités… Elle a un excellent fond et est capable de culpabiliser mais manque d’empathie. Tandis qu’elle « traite » facilement les autres d’égoïste, tout doit rouler comme elle l’entend, centré autour de son désir, son besoin du moment. Nous avons échangé quelques sourires un matin quand elle me disait combien elle était gentille de préparer de l’eau bouillie pour l’équipe, précisant immédiatement qu’elle déteste qu’on boive dans sa bouteille. C’est donc plus pour se préserver que pour rendre service.

Cet égocentrisme impulsif ont provoqué la grogne de Sem dès le début : elle n’a prévu aucun temps pour préparer sur place avec les principaux acteurs. « elle est incapable d’écouter les autres », dit Sem… C’est juste. Elle ne laisse aucun espace de parole aux autres quant ici traditionnellement, même si on peut attendre longtemps avant que quelqu’un se décide à prendre la parole, c’est la règle…

Ils viennent d’accoster… C’était bien sûr super ! En fait de deux heures, ce fut la journée complète, comme je l’aime ou l’aurait aimée… « t’aurais dû venir » m’a dit Sandrine. Grrr..

Complainte mise à part, la cohabitation et le travail d’équipe fut agréable. Au côté sanguin et dirigiste de Sandrine, le calme et la sérénité de Dani et la discrétion de Thomas faisaient pendant.

A priori la majorité de l’équipe locale a appris à apprécier ses qualités aussi et à accepter ces défauts. Sauf Semese avec lequel elle n’a pas percé l’abcès. Or, la poursuite du travail accompli sur 3 îles, sur les 5 ou 6 autres, comme semble le souhaiter tout le monde, nécessite que ces deux-là s’entendent. La connaissance du terrain, du domaine, de la culture, des gens ici de Sem est aussi sinon plus importante que l’organisation et les connaissances de Sandrine. Si elle n’est pas capable de se maîtriser on ne pourra pas aller au-delà de ce projet. Elle a souvent menacé de ne pas faire d’autres missions si Sem en était, se reprenant dans les 10 secondes devant mon absence de réaction…

Ce soir encore, elle me demandait si j’avais demandé à Sem ses data : « Euh, non, c’est pas à toi de le faire ? » « Non, j’ai demandé à Tupu, je passe par lui… » Elle était déjà passée par lui pour demander à Sem de me retrouver à l’hôtel un soir pour discuter… Sem n’est pas venu, Tupu est arrivé 45 mn après l’heure du rendez-vous : il avait oublié… J’avais envisagé cette hypothèse en attendant, tranquille, devant le soleil couchant et savais que Sandrine mettrait la faute sur Sem. Ce fut effectivement le cas quand je suis rentrée « bredouille »…

Elle et Thomas partent mardi (à la date initialement prévue, après 2 changements. Sandrine ayant estimé en rentrant de la deuxième île qu’ils auraient terminé avant, avait avancé leur retour de 5 (!) jours… Sauf qu’en fait, il manquait 2 jours de plongée… Après quelques hésitations et discussions, comme Sandrine est sérieuse et responsable, elle a remis à mardi prochain comme prévu). A tout faire dans l’urgence, elle se crée des stress inutiles ajoutant à son tempérament. Si elle était arrivée comme prévu 5 jours avant et n’avait pas décidé de repartir plus tôt, tout le monde aurait pu travailler un peu plus tranquillement et avec moins de tensions c’est sûr. Mais je le répète, tout le monde est content de l’expérience et moi aussi…

Je vois Sem demain après l’interview avec une télé américaine dont les journalistes et la prod ont un peu encombré ma boîte ces 2 dernières semaines de leur volonté dérisoire d’organiser un tournage de 5 jours à la hollywoodienne et à 10000 km… « Vous n’amortissez pas vos émissions de GHG »…. La boîte s’appelle « One earth ». En réponse j’ai eu droit à « euh c’est quoi des GHG ».. Ils voulaient interviewer un pêcheur, un fermier, et quelques autres… Pas de fermiers ici mais des amoureux de leur parcelle de Taro ou de leur jardin individuel… Pas de réponse à ces suggestions… Finalement les 5 jours se transforment en 3 puisque la paire d’américains dont une américaine blonde oxygénée a voulu se reposer en arrivant le jeudi après midi et la productrice ne se sentant pas bien refusait de tourner le vendredi aussi… A peine l’équipe atterrie, SOS du bureau américain : la productrice déteste la « fixeuse » qu’ils avaient engagée et le chauffeur et l’assistant qu’elle avait proposés… « Tu es la seule que je connais sur l’île, je t’ai demandé d’être notre fixeur, je te paierai… » Comme j’avais déjà tout dit de mes impressions sur leur tournage, et que je n’avais pas l’intention d’être payée ni de me plier à leurs exigences absurdes dans ce contexte, je me suis présentée à l’aéroport, leur ai présenté le révérend qu’ils avaient prévu d’interviewer sur le schedule expédié en amont. Sur leur itinéraire : 2 interview par jours (4 heures entre l’installation et le démontage). Leur objectif (enfin celui du bureau américain) : tourner le plus d’interviews possible. A ce rythme, ils en auront 6.. Le contact resté au bureau n’a pas répondu à ma question concernant les illustrations qu’ils avaient en « A Roll » puisqu’ils considèrent le tournage comme B Roll. J’ai dit hollywoodien.. Je n’ai répondu à leur SOS qu’après avoir reçu un autre message m’indiquant que l’équipe avait rencontrée Eti, notre vice président, un pilier du bar et que tout semblait arrangé.

Quand je suis passée à l’hôtel le vendredi matin pour accueillir ma pote Risasi de retour de Singapour, Brittany, c’est le nom de la productrice US, m’attendait derrière le comptoir. Elle avait une requête urgente : des tampax et a confirmé notre rendez-vous dimanche après-midi. J’avais abandonné la lutte sur l’heure de tournage dans mes échanges avec leur bureau… Ils voulaient 9h du mat le dimanche. Pas question… avant le coucher du soleil. 5h ? Trop tard pour eux, ils ne pouvaient compter sur « l’équipe » locale que jusqu’à 4h30. OK 4h. Ca ne leur laissait pas assez de temps pour install et interview. 13h30. De guerre lasse, on a dit OK… Sandrine sera questionnée sur la biodiversité. Au moins avec nous, ils font coup double. Et on est le seul truc qu’ils peuvent vraiment faire un dimanche. Ils avaient imaginé filmer le pêcheur… Du expliquer que le dimanche aller à la pêche est tabou pour l’église….

Pas mal de moments réjouissants, agréables qui m’ont rendu mon optimisme ces 2 derniers mois et qui vont me faire regretter de partir : la participation active à l’Assemblée Générale* lundi dernier et les diverses propositions d’assistance pour Alofa, y compris par le n° 2 de Tango, qui abandonne le bateau l’an prochain pour un an et s’est engagé à trouver, sur un projet de 3 ans, de quoi payer un manager local. « We just have to do a strategic plan. » « Si je te donne le projet global d’Alofa, écrit en style plus journalistique qu’institutionnel, tu peux traduire ? » « c’est ce que je sais faire. Je connais maintenant ce que veulent lire les institutions. » C’est vrai que pour le moment, il joue les interfaces sur les projets des communautés avec les représentants des institutions. Sa patronne qui déteste Alofa qui fait un peu d’ombre va en faire une jaunisse si elle apprend ça. Déjà la démission de Sem, dûe plus au caractère et aux méthodes de la patronne qu’au fait que Sem a depuis des années été un soutien actif d’Alofa, lui donne tellement de boutons qu’elle le menace et fait courir des rumeurs sur nous… Si elle apprend la « trahison » de Taukiei c’est apoplexie assurée.

*les membres ont suggéré d’interpeller le gouvernement, « pas manif de rue mais discussion gouvernement/asso » sur les manières de réduire les émissions de Tuvalu, proposée par Nala qui a parfaitement compris lors des voyages officiels que le monde demandait de plus en plus « ce que fait Tuvalu pour s’aider » et que tous les projets d’Alofa allait dans ce sens (normal c’était l’objectif). Si possible avant mon départ. Le ministre de l’énergie, vu le lendemain, a été immédiatement d’accord. Idem pour les quelques importateurs. D’autres ministres ont dit OK et, avec un peu de chance, cette réunion pourra avoir lieu en mon absence.

Y’a tellement de temps que je n’ai pris/eu pour relater nos activités ici, et mes ressentis que je ferai l’impasse sur ces 10 derniers jours à moins que ne me reviennent des sensations, des souvenirs frappants.

Samedi se termine, il est maintenant bientôt minuit. Sandrine dort paisiblement, Thomas sans doute aussi au rez-de-chaussée, mais la soirée a apporté son lot d’adrénaline. Nous dînions de laolu (une fougère locale, seule plante verte comestible) et de patates sautées confectionnées par Sandrine quand j’ai entendu taper en bas… En deux pas, je suis sur la terrasse « yes »… pas de réponse… ça continue à taper. « c’est qui ? » toujours pas de réponse, et je ne pouvais voir qu’une ombre sous le balcon devant la porte de la grande pièce que j’avais, par bonheur, rappelé à Thomas de fermer avant de monter.. Sandrine et Thomas m’ont rejointe sur le balcon…Après 5 bonnes minutes à tenter un dialogue, on a vu un mec reculer avec difficulté.. et après une autre minute, il a levé la tête comme s’il venait d’entendre … « Qu’est ce que vous voulez ? Vous cherchez Elena ? » « Non… lui.. » en montant Thomas… « pourquoi moi ? » Clairement le mec, rond comme un tonneau…. expliqua qu’ils sont frères mais qu’ils doivent se battre pour régler ça… De toute évidence, il faisait partie de l’un des 2 groupes de mecs qui buvaient une partie de la paie touchée ce jeudi (une fois tous les 15 jours) derrière chez nous. Sandrine encore plus trouillarde que moi m’a demandé d’appeler la police… Elle appelait les quelques numéros dont elle se souvenait : Tennis et Tupu… Quand la police est arrivée, ils ont confirmé que le mec faisait partie du groupe juste derrière le mur de ma chambre, mais qu’il était maintenant parti.. Quelques minutes plus tard est arrivé Denis et ¼ d’heure plus tard, Suzan et Tupu qu’elle avait réveillés. On s’est sentis protégés. Sandrine est partie se coucher encore un peu secouée en fermant tous les ventaux de verre des fenêtres.

Je ne vais pas tarder moi-même car après deux matins de quasi grasse mat, vers 9 h, cette nuit je n’ai pu m’endormir qu’au petit matin et levée peu après. Plus envie de fixer l’écran. La seule activité « manuelle », pas prise de tête, qui me branche à cette heure : terminer l’inventaire de ce qu’on laisse ici (pharmacie, câbles, bouquins, petit matériels, vêtements, cadeaux, bouteilles etc) commencé y’a deux jours dans les trous n’est plus à portée de mains : j’ai a peu près transporté au rez-de-chaussée tout ce qu’il reste à lister.

Demain avant l’interview pour la télé US et après Sem faut que je termine la digit et entame le un montage du Quizz toilettes compost promis à IRWM, pour leur programme sur l’eau.

28 / 06 / 10 - 19 : 31

24 mai 2010

L'Ag s'est bien passée. Melton que j'avais appelé ce matin et qui avait promis de passer ne l'a pas fait. Nous étions 13, une fois arrivé..... Sem ! Blablabla très long de ma part puis discussion ouverte par Nala sur le fait qu’il faut pousser le gouvernement à agir pour que comme Alofa le dit depuis des années, Tuvalu puisse vraiment expliquer au monde qu'on agit ! Pas de manif dans les rues, mais peut être discussion ouverte avec les ministres concernés et tous les concernés par l'environnement, pour limiter l'import des bagnoles et mob" etc etc... Super. Le hic, c'est qu'ils veulent que j'organise ça pour la semaine prochaine hahaha. Ils ont abordé aussi l'import de plus de bikes (financeur à trouver) pour les louer afin de pouvoir en acheter d'autres avec les sous de la location…. Fumiko du programme japonais JICA (nouvelle adhérente donc) a parlé des programmes de dissuasion sur l'achat de véhicules polluants et d'incitation fiscale sur les hybrides... Un tas de pistes qu'il me faudra mettre sur papier pour que la discussion prévue aille quelque part.

Pour demain, Sandrine est déçue que je ne fasse pas au moins une journée avec eux pour voir comment ça se passe. Mais là franchement, j’affiche complet..

29 / 05 / 10 - 08 : 19

Dimanche 23 mai 2010

Sem se confirme en fauteur de troubles… Ce matin alors que les filles étaient en plongée, j’ai rencontré le capitaine du Manaui pour qu’il me file leur dernière facture… Est arrivé un mec du Kaupule, Kilisi qui fait le comptage avec notre équipe. 11h du matin et rond comme un coin… « faut que je te parle… demain on se met en grève… Vois avec semese… » « OK, je vais essayer de le chopper et on essaie de se voir plus tard. Mais moi quand on me dit qu’on fait grève, je réponds : on arrête le projet »… En gros, il semblerait que Sem pousse tout le monde à demander davantage de blé alors qu’ils sont doublement payés sur cette mission par le kaupule et par nous…, c’est donc un peu fort. Le capitaine n’en revenait pas.

A peine rentrée à la maison, coup de fil de Uluao, chef de Kilisi « Gilliane vous avez une réunion ce soir ? Kilisi m’a dit qu’il avait besoin de la mob du Kaupule mais comme il était saoul, j’ai refusé»… Blablabla et il confirme que pour les journées normales, Kilisi est payé par le Kaupule. « Fais moi un mot »…

Comme il fallait que je passe à la radio pour l’annonce de l’AG demain, discuté avec Diana. « as tu remarqué que Sem avait changé ces dernières années ? » « Non il a toujours été comme ça… Une attitude négative qui a justifié qu’on le vire de TMC quand il y travaillait. N’hésite pas à faire la même chose. »

Et pour finir la journée des revendications à tout crin : au retour des filles, Sandrine est montée sur ses grands chevaux hurlants… J’essaie de temporiser « Pouvez vous faire sans ces deux là, car ça risque d’exploser en vol ». « On se démerdera, mais en tout cas il est hors de question de donner quoi que ce soit de plus à Sem… Nous on n’est pas payées du tout.. – une manière pour sandrine de dire qu’elle donne et c’est vrai beaucoup de temps gracieux, mais elle est comme Dani rémunérée pour la mission et sous contrat avec nous comme cette patate de Sem - Et ça dure des heures…. Jusqu’à ce que j’explose « OK, démerdez vous ». Heureusement le feu s’éteint aussitôt, mais c’est fatiguant.

29 / 05 / 10 - 08 : 18

22 mai 2010

Vu Leota, en allant rendre la bike chez Grace. Il pense qu’en démocratie la raison du plus grand nombre doit l’emporter et est donc confiant quant aux recommandations du rapport du comité d’investigation sur la plainte déposée à l’encontre du capitaine. « on est toujours amis ? » « Oui bien sûr .. Mes ingénieurs n’aiment pas le chauve… et c’est pour ça qu’ils ne mettent pas leurs cochons dans la porcherie… » « et toi t’en penses quoi ? » « we are related », il a botté en touche. « Je te tiens au courant la semaine prochaine, mais je demande à mes gars de décider comment ils veulent se partager le biogaz et quand on aura besoin des pièces de rechange pour les équipements. » « Je ne fais plus confiance à Utala.. » je lui dis. « Oui il boit beaucoup et est difficilement gérable quand il boit » « mais c’est tout le temps »… Conté l’épisode nanumea… « non depuis que sa mère est à l’hôpital à Fidji, il ne me semble pas qu’il ait bu, il n’est pas venu sur la capitale.. » « Hum il lui faudrait un vrai traitement.. »
« Je voudrais vraiment un capitaine palagi » « Barry Young » « oui mais sa femme ne veut pas venir et des Barry Young y’en a pas des milliers.. ». Ils ont maintenant un générateur sous abri où ils pourraient installer le gazogene et biofuel pour alimenter l’engin… En tout cas, bon esprit vis à vis d’Alofa comme toujours. Mais bien sûr, ça ne résout pas le problème de fond de TMTI.


29 / 05 / 10 - 08 : 17

21 mai 2010

J’ai passé la journée à filmer les jardins : 47 prévus, une petite trentaine visitée dont le tiers pathétique. Les autres avaient été rayés de la liste des participants pour des raisons pas élucidées, quelquefois parce qu'il n'y avait pas de semis nouveaux... La bonne nouvelle donc c'est que les 2/3 sont bien tenus par des gens (femmes) qui y prennent plaisir. Confirmation : PatiPati a de bonnes chances. Elle avait soigné l’accueil des inspecteurs : non seulement son jardin est mignon et plein à craquer (un des critères du concours : le nombre d'espèces, l'autre les fleurs, la couleur) mais elle avait préparé des boissons fraîches et des gâteaux. J'ai demandé qu'on compte son jus de framboise et de raisin parmi les couleurs.
Soirée et matinée quartiers libres... L'équipe « biodiv » dort sur le Manaui au bout du lagon de Funafuti. Un peu chauffé hier, quand Sandrine poussait un peu beaucoup sur je ne sais plus quoi.. "De la même manière que t’avais reculé ton arrivée de quelques jours, t'as avancé ton retour de 5 jours (j'avais dit oui)... j'veux pas que ca me retombe sur le dos... J'veux pas que tu me casses les couilles". Hey bé dis donc.. Mais bon les bad vibes se dissipent toujours très vite ce qui est super avec elle.. Je sais quand même que ça va bouffer tout mon temps jusqu'à leur départ.
Je sens pas trop l’AG convoquée pour lundi après-midi à l’hôtel à l’heure du thé. Faut que je me pose et que je réfléchisse un peu. J'y vais…


29 / 05 / 10 - 08 : 16

20 mai 2010

En speed ; Kausea, le ministre de l’énergie (entre autres) m'attend pour un briefing... Ce matin 1h avec l'ambassadeur de Taiwan pour nous plaindre d'une équipe de Taiwanais qui ont littéralement sauté dans le bateau des fisheries comme l'a décrit sandrine... provoquant pas mal de perturbations à Nukulaelae et partant sans payer ni dire merci..
Hier soir dîner avec John et l'ambassadeur d'Allemagne en Nouvelle Zélande... partant pour aider aussi en fonction des projets. Saynette intéressante en terme de mode de vie à Tuvalu. Je fumais une cig dehors et un môme d'une douzaine d'années est sorti pour cracher du sang... Je l'ai vu jeter un truc sur la petite toiture de zinc. "c'est quoi?" Il m'a montré sa bouche... C'était une dent qui venait de tomber.. Une dent définitive donc à son âge... Ca confirme le peu d'importance que les Tuvaluens attachent à leur corps.

Demain : inspection des jardins pour la compétition. Si on n'avait pas rencontré par hasard, Ivy, l'assistante d'eliala ce soir, j'aurais su que c'était à 9h lorsqu’ils seraient venus me réveiller... Patipati que j'étais passée voir plus tôt n'était pas plus informée que moi, c’est pourtant l’une des concurrentes les mieux placées... Après vérification auprès de Ivy les autres participants ne le savaient pas non plus. Du coup, Ivy est allée dare dare faire une annonce radio... C'est Tuvalu.

Bon rendez-vous avec Kausea. Otinielu, un membre de l’opposition de Nanumaga a demandé au parlement de l’assistance pour de la « biomasse » à partir des mangroves qu’il veut couper.. Kausea a interrogé « ses services » qui ont répondu que c’était trop cher. J’ai dit que j’en parlerai à Gilles et bien sûr à Sarah et que s’il avait besoin d’info dans ce domaine, qu’il n’hésite pas à faire appel à nous. « il faut que nous travaillions ensemble » m’a t’il confirmé.

Et bon rendez-vous ce matin avec James, l’ambassadeur. Une petite bonne nouvelle. Depuis quelques jours, la croix rouge organise des workshops sur le handicap avec plein d'invités handicapés de Fiji et de Tuvalu.. tous (y compris les coordinateus tuvaluens vivent à l'hôtel). Tataua lui est parti aujourd'hui en me remerciant par avance de mon aide sur ces journées IYB et Environnement. Ce soir Lasalo qui avait demandé à participer, m'a dit qu'un Palagi avait dit plein de bien de l'assistance d'Alofa Tuvalu à Tuvalu.... Sympathique, comme quoi y'a pas que sur l'énergie et la biodiversité que notre aide est reconnue..

29 / 05 / 10 - 08 : 15

19 mai 2010

Les filles à Paris ont dégainé les communiqués de presse et ça paie. Des reprises du CP, des demandes d’itw sur nos boites emails et un coup de fil sur mon portable tandis que je déjeunais avec Nala de la radio australienne à qui un de nos contacts a passé le CP.... Interview en direct avec Dani et Sandrine pour la région pacifique et un bout de l'Asie dans une 1/2 h.

La transmission des compte rendu de réunion du Steering Committee du Piggarep par Solomone est pathétique : il n'a jamais proposé nos activités... ca signifie donc qu'il fait une préselection impérialiste avant de soumettre au comité tout en nous demandant depuis 5 ans de trimer sur les docs à proposer :)
Je culpabilise de n’avoir pas formellement dit à Gilles qu’on annulait sa mission, mais je sais que Fanny le tient au courant régulièrement et qu’il a compris de lui-même à l’énoncé de la situation à TMTI que ce n’était pas le bon moment. Sans compter le nuage de cendres et la fenêtre de tir rendait l’organisation du voyage pour le moins compliquée. Ici Tmti s'enferrent dans la haine. J'ai demandé à Eti et John s'il ne convenait pas de ramener le matos sur la terre ferme. Il est évident qu'Utala a désossé le fuelpod plus qu'il n'était nécessaire pour le tiroir à remplacer. Il a aussi désolidarisé le compresseur qu'il utilise par ailleurs. Et étant donné sa capacité à saboter les coups quand il est imbibé d’alcool, j'hésite. Eti dit qu'il gardera l'oeil ouvert... Parmi les manifestations haineuses des « mutins », ils ont menacé de mort le capitaine... A Eti qui disait leur avoir répondu : « essayez de toucher à un de ses cheveux et vous êtes tous virés », j'ai complété : « ils auraient dû être virés juste pour avoir proféré la menace. »
Hum, j'espère que les fllles ne vont pas me faire faux bond pour l'interview en direct.

29 / 05 / 10 - 08 : 14

18 mai 2010

L'équipe est revenue de Nukulaelae en forme et bon esprit mais ça s’est pas arrangé entre Sandrine et Sem. Je vais tenter une réunion à 3 pour essayer de percer l'abcès...

29 / 05 / 10 - 08 : 12

17 mai 2010

Ayé l’expo est accrochée... Aidée ce matin par 3 filles qui passaient et que j’ai débauchées... Plus lentes à 3 que Cat toute seule. Elle est passée une demi-heure (elle part demain pour plusieurs mois accoucher en Europe) et finalement Kaio a daigné passer avec un volontaire...

Passé prendre un todi frais chez Nala qui allait mieux. Elle est aussi déprimée que moi sur l’état du pays. A Taiwan, quelqu’un a demandé à Apisai « et à Tuvalu, vous faîtes quoi pour vous aider ? »...... C’est grandiose qu’ils aient droit à cette question (nous les avons bassinés avec ça depuis des mois), sauf qu’elle a eu honte de sa réponse « il est tellement naïf... il n’a pas compris. Moi je bouillais à l’entendre répondre : on donne de la voix dans les réunions internationales... A la fin je l’ai engueulé.., dit-elle, Mais t’as rien compris ce qu’ils voulaient entendre c’est ce que fait Alofa par exemple, biogaz, biodiesel, pour donner l’exemple.. » Apisai est arrivé alors qu’on blablatait. Il s’est assis, l’air las. Il a commencé par « Ah oui, je n’oublie pas le cas de Shuichi ni le tien, mais faut que je pousse les Affaires Etrangères.. » « Apisai, je sais que tu as d’autres préoccupations... Y’a pas le feu.. ». J’ai ajouté : « ce n’est nulle part facile de diriger un pays, quelle que soit sa taille, mais à Tuvalu s’ajoute une difficulté culturelle de taille que nous n’avons plus à régler chez nous.. Mais c’est important que vous conserviez aussi vos traditions ». Je lui ai parlé de la proposition de l’ambassade, un expert junior pour travailler avec les juristes et le service de l’environnement. Semblable à lui-même, il a d’abord été un peu négatif... - peut être parce que j’en avais parlé à l’environnement avant de lui en parler à lui -... Il a eu l’air sonné quand j’ai rappelé que Ian songeait à prendre du large et en avait déjà pris cette année.. En réfléchissant, sur le fonds à son premier « oui mais ». Ils auraient un plan pour essayer de mettre devant un des mousquetaires. D’abord il a lancé le nom de notre copain de la météo « c’est un scientifique » « Il est très bien mais un peu timide... » Puis celui de notre secrétaire général, mais se reprenant : « il est encore un peu jeune »... L’actuel chef de la délégation aux négos climat. « trop en retrait... » Le numéro deux du pays qui revient de Bruxelles. « Excellent. ». Mais quand même faire à ce point l’impasse sur Enele, c’est un peu idiot. En revenant sur ces courts échanges ce soir, je me dis que je vais aller le voir pour lui demander comment il voit lui l’assistance de notre expert junior utilisée au mieux.... Et la nôtre en communication car il est évident que tous ont besoin de coaching média/public....

Ce qui m’attriste c’est de réaliser qu’après tant d’années, très peu de tuvaluens ont une idée globale de ce que nous essayons de faire, l’exemple, le modèle en tant qu’outil de communication... Ils sont aussi toujours à des années lumières de la menace à long terme... Ca leur passe au dessus de la tête. Rendez vous est pris avec Nala pour déjeuner mercredi au nouvel Indien dont on m’a dit aujourd’hui que désormais le riz n’était plus froid et qu’il y avait de la viande autour des os.

Avant Nala, j’avais fait un saut au bureau des filles qui ont repris le dossier Land & management que Kilifi avait entre les mains depuis plus d’un an. Le seul truc qu’il ait fait, en terme de land c’est de reprendre le sujet mille fois développé du compost. Il leur a laissé entre autres cadeaux de devoir faire une video. Ils ont un budget et les filles sont plutôt actives. Elles ont fait plus en 3 mois que lui en 18. Elles ont pondu un scénario- découpage qu’elles m’avaient remis sur papier pour commentaires sans préciser ni la cible, ni la durée, l’important étant de faire une vidéo pour montrer au financeur qu’elle existe. Leur idée était de le distribuer « aux gens ». J’ai suggéré 15 à 20 mn diffusable en public avec discussion autour du thème avec les communautés. Sur l’image : rappeler à l’apprenti caméraman d’assurer un maximum de plans fixes de toutes les valeurs, axes etc de 10’’... de tout ce dont le narrateur parle... Et sur les 2 « grosses scènes» - du gros compost du waste management et la fabrication de compost de jardin - pourquoi pas faire parler Vavao et Patipati.. Sur le thème/commentaire, précisé que la où on voit les déchets organiques c’est pas dans les borrow pits mais dans la décharge (80%) ou que les vieux mats en pandanus sont aussi organiques et pour le waste management... Et si elles ont besoin de quoi que ce soit de plus, qu’elles n’hésitent pas. Non, non, non. Je ne culpabilise pas de ne pas faire pour eux, et de partir avant leurs deadlines.

A Melton, dans le bureau d’à côté et qui part fin mai, j’ai parlé d’une AG avant qu’on parte tous. Oui. J’ai quasi fini un bilan ici, avec ce qui a été dépensé par action et aussi comptablement en salaires, achats etc.. Ce ne sera pas inintéressant de parler de sous. On ne l’a jamais fait.

Fong qui part elle le 25 à Nukulaelae avec les filles du Land Management, m’a permis de rayer une des lignes du jour en passant dimanche à l’hôtel où j’accrochais les photos... « T’aurais du m’appeler pour demander de l’aide.. Je passais voir si y’avait de l’info... c’est super.. L’expo annuelle.. « C’est quoi ton intention ? » me demande-t’elle. « Rendre les photos que j’ai prises.. » « Tu peux me dire que tu stresses les media à donner une copie de leur travail... »... Super, dans les dents d’Annie qui fait courir la rumeur qu’on vend des CD ! Je ne lui avais pas encore parlé de la proposition d’un sénateur tahitien d’inviter trois représentants tuvaluens pour le congrès des communes en août ni du fait qu’on avait pensé à elle pour représenter Alofa. Ca c’est fait.

Total et la jeune japonaise de Tuvalu Overview sont venues pour le coucher du soleil avec une bouteille de thé vert, de la papaye, 2 courges, leur carte postale et leur timbre pour Earthday. Elles sont très mignonnes et veulent aider Tuvalu mais ne savent pas trop comment. J'ai pensé à elles un peu tard dans mon histoire d'expo que j’ai quand même en grande partie accrochée toute seule.

En rentrant ce soir mail de Tataua à Eliala se renseignant sur la journée de l’environnement. Il n’a rien vu dans le micro schedule pour ce jour là... J’avais suggéré de déplacer leur concours de chant prévu en amont lors de la dernière réunion, mais il faut lire les minutes du meeting jusqu’au bout pour voir les résolutions pour cette International Year of Biodiversity riquiqui mais beaucoup plus raisonnables que l’ambitieux programme d’Eliala au départ. Je vais proposer de projeter les 2 videos de l’an dernier suggestion refusée par Eliala qui voulait un autre défilé live sur le même thème.. Sauf qu’elle a laissé le bébé en s’envolant retrouver les siens et qu’un défilé comme l’an dernier ne s’improvise pas.

29 / 05 / 10 - 08 : 12

16 mai 2010

De retour de l’hôtel, après une séance de 3 heures de découpages de masking tape, d’encollage de centaines de photos.. et je suis loin d’avoir fini. Hier Cat m’a donné un coup de main, aujourd’hui Kaio et un bénévole de la croix rouge s’étaient engagé à venir... Si Mote le barman ne m’avait pas aidé, toute seule, j’aurais collé la moitié... Back tomorrow, cette fois Kaio a promis... We’ll see.

Rencontre étonnante. J’avais remarqué cette jeune fille brune qui était descendue de l’avion jeudi dernier. Nous l’avions aperçue hier pendant que nous collions avec Cat. Elle m’intriguait. Aujourd’hui nous avons fait connaissance, une jeune norvégienne, de descendance Tuvaluenne... Ella a fait le voyage pour le procès de deux mecs qui l’ont violée il y a deux ans. Rejetée par les communautés tuvaluennes qui lui crachent littéralement dessus pour oser se plaindre, elle est aussi intimidée par la famille des violeurs, dont l’un est le fils d’un des chanteurs ici... elle tient bon, persuadée qu’elle est qu’il faut faire cesser ces viols quotidiens et que sans punitions il n’y a pas de raison pour que ça cesse... Elle espère qu’ils iront en prison, bien que le violeur principal ait réussi à sortir du pays malgré un passeport tamponné « interdit de sortie ». C’est Tuvalu. Le viol est normal, comme la violence domestique où tout le monde la ferme et où il est malvenu d’intervenir. Solosene bien qu’interdit de séjour à l’hôtel s’y est installé pour faire pression. Il est descendu et a paradé devant elle.. « t’as besoin d’aide ? » je lui ai demandé.. « Non ça va le poste de police est juste en face.. » Ca prouve qu’elle a encore confiance dans la police. Moi pas..

En sortant, j’ai fait un saut aux media pour voir si Fong était au courant de cette histoire. N’importe où au monde, ça ferait la une, ici, Fong me dit qu’elle fera un papier quand le tribunal aura terminé.

29 / 05 / 10 - 08 : 10

Vendredi 14 mai :

Le miracle du jour : j’ai retrouvé ma pochette en plastique transparent à fermeture éclair qui me sert de porte-monnaie, de porte feuille, de sac à main, de sac à tout. Outre ma clé usb et des échantillons de parfum, y’avait aussi les derniers reçus de dépenses et les deux derniers relevés de banque… Je m’étais aperçue l’avoir perdue hier soir. Ce matin j’ai fait le tour : banque où j’avais changé des travellers, Filamona où j’avais discuté avec Katarina la fille du GEF/UNDP, centre des femmes, bar des femmes, agence de voyage, hôtel. Nada. C’est en arrivant au ministère des transports que j’ai retrouvé le sourire quand la fille m’a dit « Gilliane tu n’as pas oublié quelque chose ? » … Ouf…. Pas la peine de faire une annonce radio ni un dépôt à la police. Il avait dû tomber de mon sac quand j’ai pris le calepin pour noter quelques trucs pendant mon rendez vous matinal avec enele, juste avant qu’il ne s’envole pour je ne sais où… « Recompte tes sous » me dit le mec en me rendant mon pouch.. « Pas la peine, merci » en lui tendant un échantillon de parfum. Only in Tuvalu, on peut perdre un truc avec de l’argent et le retrouver intact.

Autre bonne nouvelle du jour : Sue m’a offert des petites bananes délicieuses..
Et encore une autre : TEC devait couper notre électricité à cause d’une bill en retard. L’agent qui est passé, ne l’a pas fait. Bien sûr quand à mon retour Elega m’a dit ça, j’ai foncé pour payer la dernière note (nous ne recevons pas de facture ☺).. Personne à la caisse… Je veux voir la facturière.. Ca tombait bien elle allait partir. « Je peux avoir les factures, je veux vérifier les montants du mois dernier.. très élevés ». « Tu peux repasser ? » « Euh.. » « Bon, je fais en sorte qu’on ne coupe pas, j’envoie quelqu’un avec le décompte et tu passes lundi » « OK ».. Effectivement on a déposé tout à l’heure copie des 3 dernières factures… où ne sont plus notés comme dues des sommes que je refusais de payer datant de mois où y’avait personne dans la maison… J’irai donc payer avec plaisir lundi.

Ironie du sort : hier dans un mail à Emma de l’UNDP (qui a prévenu le bureau de Samoa de s’inquiéter de notre affaire Piggarep et me demandait de garder des relations paisibles avec Solomone et Mafalu (le directeur de tec)), je lui répondais avec un ☺ que je n’avais aucune raison de reparler de ça avec Mafalu et que je paierai ma facture d’electricity…

Cette Saga Piggarep m’a un peu trop occupée ces derniers jours… particulièrement à échanger avec le gars du sprep qui a répondu instantanément pour un retour à la case départ : je vais skyper le trou du cul une fois arrivée à Los Angeles, avec Chris comme témoin… si d’ici là toutefois il envoie les minutes des réunions du steering committee… En tout cas, le boss a l’air plus ouvert que l’officier…

Le contrat avec l’ambassade de France est parti, rien à modifier, simple.. et sera signable quand je passe à Suva, le 4 juin. Ca y est mon billet Funcity/Suva est assuré pour le 3, à priori celui de Nadi à LA aussi, le 5, tout comme le LA Paris qui m’a donné du fil à retordre because internet lent pour les pages d’Air France. C’est finalement Fanny qui a fait de Paris. Je resterai quelques jours à L.A. Faut pas que j’oublie de commander un Mac clavier français, le mien et si pas celui de Fanny va finir par lâcher, une série pourrie qu’on aurait pu s’abstenir de commander il y a deux ans.

Aujourd’hui dans mes balades motocyclées, je suis passée chez Nala qui est malade, au Kaupule pour passer le message transmis par Eliala à l’aéroport, à la météo pour expliquer à Hilia que Gilles avait le matos qu’il fallait pour leur générateur mais qu’on avait annulé la mission… Hilia venait de partir, j’ai donné l’info à Tin…, à la Croix Rouge où Eseta m’a donné un formulaire de bilan comptable pour qu’on fasse le nôtre. Je repasserai à la croix rouge demain Samedi quand leur vingtaine de bénévoles seront de retour après la journée don du sang… L’idée est de leur donner à chacun un échantillon de parfums… Après direction hôtel où j’ai donné rendez vous à Cat et Kaio pour mettre en place l’expo photo. Demain je consacrerai une partie de la journée à passer en revue parmi les milliers de photos celles qui termineront au mur et à préparer les titres et mots divers genre « merci de laisser ces photos au mur jusqu’à… »

Sinon, Sarah est toujours à Auckland d’où elle suit les histoires Piggarep et Gef en donnant son avis toujours bienvenu. Sikeli à Suva s’active et passait aujourd’hui voir le fabricant de plastique pour les digesteurs. Sandrine et l’équipe ont fait bon voyage jusqu’à Nukulaelae et sont bien arrivés. Ca s’est corsé peu après… Sandrine a réussi à trouver le moyen de m’envoyer un mail du trou du cul du monde pour me faire un rapport de son ressenti vis à vis de Sem (qu’elle ne voit ni précipité - le ressenti, ni émotionnel du tout bien sûr). Elle trouve à Sem à nouveau tous les défauts du monde. Mon point de vue est différent bien sûr surtout en lisant qu’à peine débarquée, elle a d’elle même mis sur le tapis des histoires de compensation de fonds GEF, une idée de Sem… Du coup, elle lui reproche d’être passé derrière elle et d’avoir fait capoter l’affaire qu’elle avait presque scellée… Elle lui reproche bien sûr aussi de faire de nouveau la gueule… Sandrine dans toute sa splendeur… sa fougue… J’espère ne pas l’avoir trop renfrognée non plus en lui expliquant dans la réponse qu’elle me demandait rapide qu’elle avait mis les pieds dans une chasse gardée… Ces affaires de GEF ce sont leurs affaires. Si on en bénéficie tant mieux mais c’est à eux à décider, proposer… En gros elle veut imposer ses désirs comme des réalités à l’autre et le tout à la vitesse d’un éclair… Ici, ou ailleurs, ça ne marche pas comme ça… Je ferais la gueule aussi à la place de Sem. J’ai pensé à Dani à qui j’ai un peu demandé avant de partir d’essayer de la calmer quand elle part en vrille. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle passe du brûlant, les larmes aux yeux, au très froid et dégaine : « j’veux plus travailler avec lui ». Heureusement y’a Lee.*

De Nanumea, Teu se réjouissait avec un peu de retard dans son dernier mail que l’entente ait été retrouvée entre ces deux-là après que je lui aie raconté la dernière soirée…

*Lee à propos duquel, sans le nommer, Leota vient de m’envoyer un mot « le responsable du biogas » est parti pour je ne sais combien de temps, je voulais t’en avertir…

Chez Enele, là où j’avais perdu ma sacoche à sous, la discussion fut rapide mais constructive. Il est d’accord pour répondre à la demande du sénateur Tahitien pour le congrès de communes de début Aout, même si nous avons beaucoup de doutes quant à ses disponibilités en pleine campagne électorale.. Il a prétendu n’être pas vraiment au courant de l’affaire tmti, j’en ai dit 2 mots, il a répondu « il faut tous les virer ». Une équipe doit être autour de son captain surtout dans les moments difficiles. Il a aussi mentionné qu’il avait trouvé des fonds pour une presse à huile pour Nukufetau, son île. « Et biodiesel ? » « Bien sûr, si tu me mets la machine qui est à TMTI, j’suis preneur »… J’appelle ça une demande émanant de la communauté ! En fait ils veulent tous des reproductions, de tout !

29 / 05 / 10 - 08 : 09

Lundi 10 Mai 23 heures

Pas juge de paix vraiment mais après un lapin à midi, Sem et un de l’équipe des fisheries, se détendent sur la terrasse avec l’équipe de Sandrine. Le rendez-vous de midi avait été prévu par Sandrine avant le débarquement pour discuter avec Tupu et Sem. La crispation du séjour à Nanumea venait de Sem…

Après séries d’explications à Sandrine, qui accepte beaucoup mieux les suggestions même si elle a tendance a être toujours sur la défensive et donc à attaquer, tout juste si elle n’avait pas des notes pour s’assurer que ce rendez vous serait positif et permettrait de mieux s’entendre… Malheureusement personne au rendez-vous.

Déjeuner pour calmer sa rage montante… Re blabla pour lui redire que oui Sem pouvait affirmer que c’était son projet, je lui ai dit et redit au fil des années… « Oui mais il ne fait rien, c’est moi qui organise, qui fait les demandes de fonds » « Et alors à Hollywood, les mecs qui ont des idées ont un titre de producteur et ne font plus rien après… ce n’est pas le cas de Sem. Toi aussi t’as un titre et ton rôle est oui d’organiser et de faire en sorte que tout se passe bien ». J’avais aussi insisté la veille sur le fait qu’il faut, quel que soit le métier, s’assurer que les équipes aient ce qu’il leur faut pour fonctionner dans l’harmonie et ça commence par manger à leur faim… c’est aussi ne pas se sentir dans la configuration scolaire où un instructeur leur dit quoi faire… En tout cas, Sem ne peut être mis dans cette position… Il faut adapter..

Appris par la serveuse de l’hôtel que Sem avait été embarqué par Randy pour un voyage sur les ilôts… Tupu dormait chez lui.. A sa belle sœur « tu peux lui dire qu’on sera à la maison toute la journée, qu’il passe »… Il n’est pas passé, en revanche nous avions prévu de faire un saut à l’hôtel vers 18h pour essayer de voir Randy… Il est attablé avec quelques-uns, me dit Sandrine en revenant de son repérage… « Viens on va dire bonjour »….. « c’est pas ma tasse de thé de m’imposer comme ça »… Mais bon on y est allées, Sem en était… Y’avait aussi Eliala, Eti, Henrick son fils, l’étudiant qui prépare un master sur la biodiversité du point de vue des habitants et Teulu des fisheries. Randy nous a offert une bière. Sandrine qui commençait un peu à paniquer, surtout quand je lui disais, la sentant trop émotionnelle, « pas grave, on arrête là ».. Ravie de voir Sem lui a glissé quelques mots à l’oreille. Pour faire pendant, moi je ne lui ai pas adressé la parole, me concentrant sur Henrick et Eliala.. De l’autre côté de la table, il essayait d’attirer mon regard, me faisant des signes genres « cheers » en tenant sa bière… J’ai fini par capituler et répondre à son invite « cheers ». Randy et Eliala avaient un dîner et nous nous sommes retrouvés avec Sem, le mec des fisheries et l’étudiant. Nous nous sommes levées aussi pour partir et seulement à ce moment-là j’ai serré la main de Sem « tu vas où maintenant me demande t’il » « à la maison, tu es le bienvenu si tu veux »… « Je serai là dans une demi heure… » Son copain l’avait devancé, mais il est venu… Moi, j’avais prétexté la tête qui tournait pour rester dans ma chambre, bien décidée à ce qu’ils règlent leur différend sans moi, sinon, on ne s’en sortirait pas… ou au moins qu’ils se marrent ensemble… Sandrine vient de frapper à ma porte « Sem est là » « oui je sais je l’ai entendu arriver » « c’est super, il est détendu »… « c’est l’objectif.. tu sais, j’ai réalisé que ni toi ni moi n’étions capables, workoholic que nous sommes, de simplement passer une soirée pour rire… et c’est bien que vous le fassiez. ». Ouf… Ceci dit, il faut moi aussi que je parle à Sem avant de partir pour l’aider à sortir ce qui ne va pas depuis une paire d’années.

Globalement donc tout va et Sandrine est étonnante malgré ses émotions à fleur de peau… Une de ses premières occupations de la matinée : passer un coup de balai partout ! Quelle différence avec Sarah… Jour et Nuit… Sarah toujours à Auckland m’a envoyé 2 mots « go girl » en recevant la copie du courrier adressé au directeur de Sprep dans notre affaire Piggarep. Partie aussi la lettre pour la patronne du GEF. Demain je clique sur je l’espère mon dernier mot à Solomone avec tout le monde en copie.

Ce matin j’ai cru avoir la berlue en voyant une tortue en bas de la terrasse, nageant a toute vitesse… Y’a toujours une explication rationnelle à tout : c’était l’équipe de Island care et GEF qui venait d’en marquer deux et les relâchait… Katarina (UNDP GEF) avec qui nous avions correspondu l’an dernier pas toujours très amicalement sur le projet de reproduction biogaz est venue vers moi en souriant. « Vous êtes Gilliane ? Je ne savais pas que c’était la maison d’Alofa… » Blablabla « ce serait bien que vous rencontriez Sandrine et Dani, un projet qui ne dépend pas du GEF… » « On peut se voir demain si vous voulez je serai à Tango. » OK Demain 14h… Avant : accompagner Randy, qui continue à m’embrasser comme du bon pain, passer voir le capitaine du bateau des fisheries pour remettre des chèques pour l’équipe et divers autres broutilles du genre et demain soir tout le monde repart. Je retrouverai mes marques, mon bureau, internet, mon ordi que l’équipe utilise pour ci ou ça… Aujourd’hui pas grave, ça m’a fait récré, d’autant plus bienvenue que j’ai entamé hier le 3e bouquin de Fred Vargas que Sandrine a terminé. Plus ancien, 1999, mieux écrit et en moins gros que les deux précédemment. Même si les autres se lisaient d’une traite, celui-ci fait moins commercial.

29 / 05 / 10 - 08 : 07

Samedi 7 mai : ce plat pays qui est le mien

Merci internet, toujours pas trop fiable, mais qui m’a permis, à peu près toutes les nuits en m’armant de patience, de suivre l’actualité française (et internationale) sur le site de Libé.

Ce que je retiens des forums que je lis en me disant que ça me donne l’humeur nationale est attristant. Une armée de râleurs (sans parler des trolls empêcheurs de discuter en rond) qui, s’ils sont conscients de la merde noire dans laquelle nous a entraînés le gouvernement avec ses extravagances financières et son mépris des petits que nous sommes, en appelle à la révolution ; la majorité préfèrent les batailles de mots à une levée de boucliers dans la rue. Ils ironisent contre les grèves et préfèrent aller pêcher que voter !

Le capitalisme ? Pas besoin d’être Einstein ou un économiste de renom pour comprendre que les bourses, les banques, les institutions financières internationales qui mettent en place, depuis que le capitalisme, existe des bénéfices et dividendes par définition exponentiels puisqu’augmentant chaque année au rythme minimum d’un taux de croissance national ou global, ne peuvent que nous enfoncer la tête dans le mur de nos lamentations existentielles. Comment un esprit sensé peut-il croire à l’accroissement infini de tout, des valeurs, des salaires… des déficits, sans risque de crever le plafond ?

Pas besoin d’avoir fait une thèse sur le sujet pour savoir que la planète est sous la coupole des grandes entreprises et des grands états qui depuis au moins un siècle prêtent d’une main pour mieux recevoir de l’autre : voir CIA, Banque mondiale et l’Amérique du sud dans les années 70.. Et y’a pas de raisons que ça ait changé depuis… Le prêt de la France à la Grèce pour mieux payer nos ventes d’armement est éloquent en la matière.

Nos gouvernants, ici et là, creusent depuis un siècle la dette nationale et chez nous, le dernier en date y est allé à la pelleteuse puis à la bétonneuse.. prônant, entre autres symbole de bonheur universel, la rolex à un an de salaire de smicard. Elégant isn’t it ?

Ici, à Tuvalu, microcosme de notre planète et représentation infime de l’Humain, le symbole du bonheur universel, ça a l’air d’être les grosses télé plasma. Risasi m’a raconté hier qu’elle avait vu un de ses concitoyens de Vaitupu rentrer de Fiji avec une énorme télé. « Tu devrais me la vendre pour l’hôtel… Il est assez grand pour la salle de restaurant. ». « Non, non, j’peux pas, c’est notre cadeau au pasteur ! »… Si on ajoute les compétitions sportives, elles aussi gangrenées par le blé, on a fait le tour de ce qui mène le monde. Ah, non, j’oubliais le sexe ! Ici d’ailleurs c’est un peu plus qu’ailleurs « hey marie couche toi là, le guerrier a besoin de repos.. » Quid du désir et du plaisir partagé ? je vous le demande. Y a des jours où on aurait presqu’envie d’épouser le Christ, j’ai dit presque..

Allez on passe au menu de ce week-end qui démarre pour 3 jours. Lundi est férié, je l’ai entendu, répété, la plupart n’avaient pas l’information mais tous se sont réjouis. Aucun ne savait pourquoi. :
- du côté des beurks : terminer le mot au manager du Sprep pour le tenir informé de notre action dans le cadre du Piggarep, entamer un mot à la Présidente du GEF pour le même dossier, après sa rencontre avec Fanny la semaine dernière, finaliser le mot au trou du cul du piggarep par qui tout ce cirque arrive, et expédier tout ça, dans les conditions tuvaluennes, vu le nombre de pièces jointes, ça peut prendre une bonne heure pour ne pas dire « des ».
- du côté des trucs normaux : finir de corriger le rapport Ademe (enfin, avancer sur), répondre à quelques mails et écrire au représentant de Niukulaelae au parlement tuvaluen pour le prévenir de l’arrivée de l’équipe sous marine la semaine prochaine ; normal aussi : réfléchir à la situation de la micro entreprise de mon fils dont le compte est bloqué par des impôts pas contents ; normal toujours : voir mes propres problèmes avec les impôts qui demandent des précisions sur quelques centaines d’euros sur 3 ans, après avoir fait suer mes petites mains parisiennes pour un rappel à 3 euros ; normal still : finaliser le dossier Pressrelease pour l’ambassade des US et scanner une demande de financement signée pour l’ambassade de France. Ouala, « what else ? » Un millier de photos à scotcher cette année pour l’expo à l’hôtel, dans le genre récré j’ai vu moins submergeant… Récré, une vraie : prendre un verre avec Randy, le prof américain USP Fiji et son compagnon de voyage. Un étudiant je crois.
Récré 2 : terminer « mendiants et orgueilleux… En panne de Canards depuis belle lurette, j’enchaîne les bouquins. Après le 800 pages de Douglas Adams, je me suis fait 2 Vargas en 2 nuits. Je ne suis pas une adepte des policiers mais après la complication du Douglas Adams (en anglais, avec mots inventés), la simplicité des mots des thrillers m’a lavé le cerveau… et emportée ailleurs. J’aurais bien continué, mais Sandrine n’en avait laissé que 2, des Vargas. « Mendiants et Orgueilleux » maintenant. Le nom de l’auteur m’échappe mais son style est plus empoulé, plus recherché dans le vocabulaire mais mal écrit et pêche par ignorance sur tout un tas de sujets. J’ai d’abord pensé que c’était la traduction. Ben non, c’est un texte original… Pas un bon livre donc mais qui emmène, lui aussi, ailleurs : au Caire.

Dimanche : si j’ai réussi à barrer pas mal de lignes, la petite tuile qui me fait capoter le programme, c’est l’appel de Teu de son île lointaîne pour me prévenir que l’équipe biodiv qui devait arriver demain après-midi sera à Funafuti vers 21h ce soir. Il va me falloir jouer les juges de paix semble-t’il, un jour férié, entre les garçons et l’équipe de palagis/sandrine. Teu m’a expliqué que les uns disaient que les règles avaient changé, qu’ils ne savaient pas ce qu’ils avaient à faire, que s’ils l’avaient su ils auraient pris d’autres gears, qu’ils ne mangeaient pas assez, de son côté sandrine leur reprocherait de ne rien faire. Est ce que ça remet en question la suite du voyage ? l’inventaire ? Le Bouquin ? En tout cas j’ai enfilé la carapace zen.

29 / 05 / 10 - 08 : 06

OinOin !

On va dire que c’est quelque part entre le 6 et le 7 mai, un peu perdues nous sommes Fanny et moi dans les dates à mettre sur ce blog fait de digressions, récits quotidiens et bouts d’emails que je lui envoie entre deux urgences ici et làbas. Le planning s’intensifiant des deux côtés du globe, c’est encore plus rock n’roll que d’hab’, m’enfin les « potaux » qui cherchent des news devraient s’y retrouver ☺ pour les autres SORRY on fait pas exprès.

Jeudi, je sais je l’ai déjà dit, mais en voyant Marthe, la jeune étudiante néerlandaise ici depuis 3 mois, s’envoler, j’ai eu envie, moi aussi, d’être enfin dans l’avion de retour. En apprenant qu’Eliala avait donné sa démission de NBSAP pour pouvoir, elle aussi, rentrer chez elle et retrouver sa famille… la semaine prochaine, j’ai décidé de faire pareil : avancer mon retour ! Une journée à Suva pour discuter de la généreuse offre d’assistance de l’ambassade de France pour aider Tuvalu à se faire entendre dans les négos. C’était pas prévu, mais justifie pas mal de grignoter quelques jours au tarmac funafutien. Deux jours pour « fermer la maison » après le départ de Sandrine, ça devrait le faire. Bon ok c’est pas coulé dans le bronze, si je rabote par trop le temps sur place je compresse d’autant le planning et vais devoir faire des impasses, ça veut dire des lignes pas rayées et ça j’aime pas trop.
Expo photo, AG, discuter avec le ministre de l’énergie…, avec Enele ça c’est prévu la semaine prochaine - On ne s’est pas vraiment parlé en 4 mois ; entre leurs voyages fréquents et mon emploi du temps de toujours pas consule, mais proche d’un agenda de ministre quand même, ça ne le fait pas… - Pas fait non plus encore le « bilan » de l’assoc locale. C’est rien à faire sauf que personne n’est capable de me fournir un modèle local. Ici les assoc ne font pas de bilans et les rares entreprises que je connais, n’ont pas besoin d’en fournir parce qu’elles ne font pas de bénéfices. C’est le cas d’Alpha, dont le bilan est intégré dans celui de la maison-mère qui ne fait qu’avancer l’argent nécessaire pour couvrir les dépenses. La seule qui pourrait avoir un document se rapprochant, c’est Eseta de la Croix Rouge. La semaine dernière étant la pire des semaines pour elle puisque c’était leur semaine de sensibilisation, j’ai toujours pas le modèle.
En fait de satisfaire mon envie de retour anticipé, il faudrait bien sûr que je reste plus longtemps, un an, c’est indispensable, je me le répète chaque année… Tant qu’on n’a pas quelqu’un de confiance sur place pour diriger l’assoc, tant qu’on n’a pas un vrai budget de fonctionnement pour chacun des bureaux c’est bibi qui s’y colle et partage son temps entre les deux pays. Mais là Bibi a juste envie de rentrer chez elle!!!

29 / 05 / 10 - 08 : 03

COMMUNIQUE MAI 2010

Année internationale de la Biodiversité - Alofa Tuvalu se met à l’eau !


Les changements climatiques affectent la vie marine de Tuvalu aussi sûrement que la montée des eaux menace cette micro-nation du Pacifique Sud de disparition d’ici à quelques décennies. Principale source de protéines pour les Tuvaluens, l’océan qui borde l’archipel est le berceau d’une biodiversité à la fois vitale et méconnue.

Depuis 3 ans, l’association franco-tuvaluenne Alofa Tuvalu, pilote « Tuvalu Marine Life »*, un vaste projet d’inventaire et d’étude qui a pour but de permettre à Tuvalu de renforcer ses capacités d’évaluation, de surveillance et de gestion de ses ressources marines, en même temps que d’accroître le savoir local et scientifique.

La première phase du projet, menée en 2009, a eu pour but de synthétiser les données existantes et de souligner les lacunes. Après concertation avec les différents acteurs du projet, 3 des 9 îles de Tuvalu ont été désignées pour la conduite du complément d’investigation nécessaire : Funafuti (la capitale, au centre de l’archipel), Nanumea (la plus au nord) et Nukulaelae (au sud).

Sandrine Job, Daniela Ceccarelli et Semese Alefaio, experts en biodiversité marine pour Alofa Tuvalu, accompagnent cette seconde phase de terrain réalisée en partenariat avec le département des pêches (Tupulaga Poulasi et Nikolasi Apinelu), le bureau de l’environnement, les gouvernements locaux, le programme NBSAP (National Biodiversity Strategy and Action Plan), New Zealand Aid, l’Université du Pacifique Sud…

Les données acquises seront analysées et partagées avec d’autres réseaux existants. Des ouvrages de communication seront produits, notamment un livre de référence à vocation patrimoniale sur la biodiversité marine de Tuvalu et les savoirs traditionnels ainsi que des ouvrages pour les communautés.

Réalisé sous l’égide de l’Unesco, le projet « Tuvalu Marine Life » est soutenu par la Fondation d’Entreprise Total et le programme CRISP (Initiative Corail pour le Pacifique, Agence Française de Développement).

*Le projet est partie intégrante du plan Small is Beautiful : aider Tuvalu, première nation menacée d’être rayée de la carte par les changements climatiques, à survivre en tant que nation, à préserver son identité, sa culture, à travers la mise en place d’actions concrètes et reproductibles (biodiversité, énergies, déchets) à Tuvalu et leur promotion dans le reste du monde. (www.alofatuvalu.tv)

Plus de détails sur le projet & Rapport bibliographique

19 / 05 / 10 - 16 : 29

PRESS RELEASE MAY 2010

International Year of Biodiversity - Alofa Tuvalu plunges into the water !


Global warming affects Tuvaluan marine life as surely as sea-level rise threatens this South Pacific micro-nation with disappearance within the next few decades. As the main source of protein to the Tuvaluan people, the ocean that surrounds the archipelago is home to a vital marine biodiversity whose size and nature is still largely unknown.

For 3 years, the French and Tuvaluan NGO, Alofa Tuvalu, has been leading « Tuvalu Marine Life », an extensive study and documentation project aimed at reinforcing Tuvalu’s capacities to survey, monitor and manage its marine resources, along with increasing its local and scientific knowledge of them.
In 2009, the project’s first phase consisted of summarizing existing data and identifying gaps in knowledge. After consultations with the project’s stakeholders, 3 out of 9 islands of Tuvalu have been chosen to host the needed remaining investigations : Funafuti (the capital atoll, at the center of the archipelago), Nanumea (to the north) and Nukulaelae (to the south).

Alofa Tuvalu’s experts in marine biodiversity, Sandrine Job, Daniela Ceccarelli, Semese Alefaio, are carrying out this second phase in partnership with Tuvalu fisheries (Tupulaga Poulasi and Nikolasi Apinelu), the environment office, local governments, the NBSAP program (National Biodiversity Strategy and Action Plan), New Zealand Aid, University of South Pacific and others.

Data will be analyzed and shared with other existing networks. Communication tools will then be produced : a reference and patrimonial book about Tuvalu’s biodiversity and traditional knowledge, along with useful materials for local communities.

Implemented under the aegis of Unesco, the Tuvalu Marine Life project is supported by the Total Foundation for Entreprise and CRISP (Coral Initiative for the Pacific, French Agency for Development).

*The project is an integral part of the « Small is Beautiful » plan : helping Tuvalu -- the first sovereign nation threatened to be wiped off the map due to the effects of climate change -- survive as a nation and to preserve its identity and culture. These goals are addressed via a range of concrete, reproducible actions (biodiversity, energy, waste) in Tuvalu and their promotion elsewhere in the world. (www.alofatuvalu.tv)

More details about the project & bibliography survey

19 / 05 / 10 - 16 : 23

Heureuse coincidence à l’Unesco : Monique Barbut. Alors que je m’interrogeais de l’opportunité ou pas de la mettre en copie de ma réponse à celle de Solomone/Piggarep (une histoire sans fin sur laquelle je reviendrai), Fanny l’a rencontrée et a pu lui toucher 2 mots du dossier. Elle sera donc elle aussi en copie, avec le patron du Sprep, David Sheppard.

Déception du soir : après having raised my expectatives à l’annonce de l’ouverture du premier restaurant indien de Tuvalu. OK contente d’avoir un petit bol d’épinards et un soupe dal, ces deux ingrédients qui vont j’en suis sûre disparaître du menu très vite faute d’approvisionnement, mais le reste était plus que décevant : riz tuvaluen froid, os d’agneau sans viande dans le curry.. Certes ce n’est pas cher mais comment vont ils garder une clientèle sans la nourrir…



16 / 05 / 10 - 16 : 41


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